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L'intelligence artificielle n'est pas une révolution technologique.


            J’ai écouté dimanche soir , l’interview du président Macron sur l’intelligence artificielle. Il voulait certes rassurer et être optimiste, mais j’ai trouvé qu’il exagérait la « révolution » de l’IA et les cocoricos sur les performance de la France dans ce domaine.
              Contrairement à ce que croient la plupart des gens ,l’IA générative n’est pas nouvelle et existe depuis plus de 15 ans, mais elle était l’apanage des grosses sociétés informatiques, qui l’utilisaient sans la nommer. Evidemment elle a fait des progrès depuis, mais ce n’est pas une révolution technologique.
            Depuis plus de 15 ans j’ai sur mon Mac « Siri », qui comprend mes questions et essaie de faire les actions que je lui demande. Au début il était peu performant, mais il s’est amélioré depuis et si je dis un gros mot, il me répond « tu n’es pas poli Jean-Pierre »
            En fait c’est très facile de lui apprendre cela et à s’habituer à mes demandes.
           J’ai aussi depuis 15 ans sur mon Mac « garage-band »,  qui est un générateur de musique, où vous vous contentez de saisir le « chant » de la mélodie, et il vous imagine les divers accompagnements possibles, et vous avez l’illusion de composer des musiques qui ne sont pas si mal que cela.
           Les progrès en traduction de langue et en reconnaissance d’image ou faciale, ont été très importants depuis 20 ans, et cela relève de l’intelligence artificielle.
           Mon smartphone reconnait mon empreinte digitale en place de mon code PIN.
            Les algorithmes utilisés par Chat GPT ou le générateur d’images DALL-E ressemblent à ceux connus et utilisés depuis déjà plusieurs années, et ne sont pas une révolution.
            Il n’y a pas eu de bond technologique soudain : le progrès a été continu et dû notamment à la grande augmentation de puissance des ordinateurs géants.

           Alors qu’est ce qui a changé et donne cette impression de révolution ? C’est l’utilisation de l’IA. Jusqu’à présent elle n’était vraiment utilisée que par les spécialistes ; les GAFA  et quelques startups, qui gardaient secrets leurs moteurs de recherche.
           Mais tout à coup, ils ont mis ces outils à la disposition du public et des entreprises et les gens se sont mis à les utiliser par curiosité (comme je l’ai fait), et les entreprises par les essayer, pour voir ce qu’à quoi ils pouvaient être utiles. J'irai d'ailleurs voir le nouveau chat français de Mistral.
           Alors évidemment, au début, on est épaté et on croit au miracle. On s’imagine un robot intelligent qui va créer des choses que vous ne savez pas faire et vous apporter la vérité. Mais, en fait, l’IA générative (comme ChatGPT), utilise des d’algorithmes d’apprentissage autonome non pas pour prédire la bonne réponse, mais pour générer les réponses possibles (qui peuvent être fausses si les énormes données d’entrainement sont biaisées). La multiplicité des réponses donne l’impression de créativité.

          Maintenant l’usage de ces logiciels n’est plus réservé aux spécialistes, mais est devenu « grand public ». C’est de là que vient la différence et l’impression de révolution.
          
Cela dit Google, Facebook, X et même Apple n’ont pas encore franchi le pas et, même si leurs moteurs de recherche utilisant l’intelligence artificielle, vous ne vous en apercevez pas, et vous ne pouvez agir dessus.      
          Justement parce qu’ils savent que l’IA ne donne pas la réponse absolue et que, si on la manipule sans expérience, il peut en résulter n’importe quoi, ce que ne peuvent se permettre ces grandes sociétés et les outils qu’elles produisent.

         Cette apparente révolution inquiète, car elle fait croire aux gens que beaucoup de métiers et d’emplois vont disparaître et principalement chez les cadres et les artistes.
          J’ai déjà connu cela lorsque je travaillais et que les machines (tours et fraiseuses) à commande numérique sont apparues. Elles n’ont pas beaucoup supprimé d’emplois. Certes elles avaient un meilleur rendement et l’ouvrier n’avait plus besoin d’être le nez sur les outils pour réaliser les bonnes condition d’usinage. Mais il devait régler la machine, surveiller ce qu’elle faisait, contrôler la qualité des pièces.
          J’ai connu aussi cela lorsqu’on a mis les premiers microordinateurs dans les services de personnel et de comptabilité. Les employés et les comptables n’en ont pas été supprimés pour autant. La machine remplaçait le papier et se chargeait de tâches peu intelligentes et répétitives Elle était une aide qui permettait aux employés de se consacrer à des tâches de plus haut niveau.
           Je pense que l’IA sera une aide encore plus performante et efficace. Elle aidera les chirurgiens et les médecins à mieux assurer leurs diagnostics, en leur proposant tous les syndromes et maladies correspondant aux symptômes constatés, mais ils devront choisir entre les suggestions faites et s’assurer qu’il n’y a pas eu d’erreur dan le calcul fait par l’IA
        L’avocat pourra s'appuyer sur ChatGPT pour argumenter sa défense, mais lui seul sait quels arguments peuvent toucher l’affectif des juges et jurés. L’IA n’est pas humaine et n’a pas d’empathie.
          De la même façon l’IA pourra suggérer un grand nombre de dessins ou de musiques, mais elle n’exprimera pas ce que l’artiste ressentait. De plus elle copie ce qu’elle a saisi lors de son apprentissage, et il va falloir règlementer les droits de propriété.
        En fait le grand avantage de l'IA c'est qu'elle peut faire, en peu de temps, des milliers de recherches sur sa base de données, et donc faire en quelques minutes, ce qui serait possible que fasse un expert, mais en quelques années de recherches. C'est notamment le cas de l'exploration des images médicales. Mais le résultat doit être vérifié par l'homme.

         Actuellement les logiciels mis à notre disposition ont non seulement été programmés mais ils ont été entraînés dans un domaine particulier sur d’énormes bases de données.
         L’entraînement et l’apprentissage des algorithmes d’IA sont très coûteux (des millions de dollars). Ouvrir l’accès à leurs IA, signifie pour les GAFA, qui ont les moyens de financer ces coûts,  de renoncer à cet avantage et donc de prendre un risque concurrentiel. Les mises à jour ou les nouveaux apprentissages des logiciels d'IA sont exclusivement réalisés par les entreprises qui les ont créés et sont gardés très secrets. Mais il s’ouvrent peu à peu au plan de l’utilisation, comme Geminii: l'intelligence artificielle de Google

          Le deuxième stade d’une évolution importante interviendrait si les entreprises qui maîtrisent l’IA ouvraient leurs logiciels et permettaient d’en inclure une partie dans les logiciels spécifiques d’une entreprise, qui en assurerait l’apprentissage particulier. (Je pourrait par exemple, entrainer un petit chatonGPT à écrire à ma place les articles de mon blog !).
          Mais outre le coût de tels apprentissage, la qualité de l’information serait très incertaine, car un mauvais entraînement des IA conduirait à des résultats faux, voire dangereux. En cas d’erreur, on ne sera pas capable de déterminer quelle partie exacte de l’apprentissage est en cause, le logiciel lui même, l’apprentissage initial ou les ultérieurs ?
            L’IA par son fonctionnement ressemble un peu aux virus : chaque fois qu’un module pré-entraîné est dupliqué, redistribué et ré-entraîné, un nouveau variant  « muté » est créé. Des milliers de variants d’un module initial vont exister dans dans un grand nombre de logiciels et d’applications.
Mais ces modules sont des boîtes noires qui ne sont pas constitués de lignes de code informatique connues, créées par le programmeur et dont on connait le fonctionnement logique.
Ce sont des matrices mathématiques et de très grandes tailles, et des règles probabilistes, que le logiciel d’IA utilise librement à sa guise et dont le détail n’est pas accessible, même par les experts du domaine. Il est donc presqu’impossible, en pratique, de prédire avec précision le comportement de ces IA. En fait on est incapables de "suivre son raisonnement".
              Je ne crois donc pas à une ouverture rapide et à une inclusion libre de morceaux d’IA dans les logiciels d’entreprises ou de particuliers, hors du contrôle des sociétés qui les ont créés.

         Ce qui m’inquiète dans l’IA, c’est justement cette utilisation par n’importe qui des logiciels ouverts au public, qui peut être à des fins maléfiques, de truquage de l’information, de création de fausses informations, de substitution d’images ou de voix, voire même d’orientation d’informations ciblées pour influencer les idées et les décisions d’autrui. Toute médaille a malheureusement son revers, comme tout progrès ces utilisations néfastes.  

Un chatonGPT pour écrire les articles de mon blog !

 

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