Une commission d’experts mandatée par le Président de la République a publié un rapport visant à établir un consensus scientifique concernant les conséquences des écrans sur la santé des jeunes et j’avais fait 5 articles sur ce sujet, les 1, 2, 3, 8 et 9 juin 2024.
Ce rapport dénonçait le danger chez les enfants de 0 à 3 ans, de l’interposition d’un écran dans les relations parent-enfant, qui peut affecter leur développement et l’impact de la lumière bleue (particulièrement lorsqu’elle vient de dessous les yeux) émise par les écrans sur la vue qui favorise la myopie.
L’usage trop fréquent des écrans (télévision, smartphone, tablettes, ordinateurs, consoles de jeux), perturbe le sommeil et contribue à une sédentarité accrue, affectant les capacités physiques.
De plus, lorsqu’ils naviguent sur Internet, les jeunes peuvent être exposés à des contenus choquants, au harcèlement, à des fausses nouvelles et à des contenus sexuels.
Les chiffres confirment la part trop importante prise par les écrans dans la vie des jeunes, voire des moins jeunes : les foyers français possédaient en moyenne 10 appareils numériques avec écrans (smartphone, télévision, liseuses, ordinateurs, tablettes, consoles de jeux, bracelets connectés…). 87 % des plus de 12 ans possèdent un smartphone, dont 89 % des 13–19 ans. Ces adolescents sont également 69 % à posséder un ordinateur personnel et 63 % des consoles de jeux.Les études scientifiques et les enquêtes de Santé Publique France relèvent néanmoins le temps d’écran quotidien, avec des chiffres variant entre 2 à 3 heures pour les enfants de 10 ans.
Les études faites dans ce domaine, ne mettent pas en lumière une addiction aux écrans, mais outre le temps passé auprès des écrans on constate des effets négatifs ou positifs selon la façon dont ils sont utilisés.
Si le jeune enfant est seul devant la télé va moins interagir avec les adultes et par conséquent, moins parler. Par contre s’il regarde des émissions choisies avec les parents (du moins après 3 ans), avec des explications, commentaires et discussions ultérieures, l’effet est alors positif.
Mais l’effet réciproque est également vrai : l’utilisation des écrans par l’adulte devant un enfant, supprimant ainsi l’interaction avec lui peut être tout aussi nocive.
Les études semblent surtout mettre en lumière le danger physique : manque de sommeil, sédentarité.
Un déficit de sommeil chronique provoque en effet une cascade de problèmes de santé (surpoids, diabète, maladies cardiovasculaires, troubles de l’humeur, dépression, mauvaise régulation immunitaire, etc.)
L’utilisation des écrans le soir, on augmente les risques d’insomnies, d’anxiété et de problèmes de santé en général
Les activités numériques qui se pratiquent assis et en intérieur augmentent les risques liés à la sédentarité.
Les adolescents sont très vulnérables aux réseaux sociaux, dont les algorithmes incitent volontairement à un usage immodéré.. Les centres amygdalien et les centres émotionnels qui contrôlant l’anxiété, les émotions et le système de récompense, qui entraîne les mécanismes d’addictions sontt matures à cet âge, alors que le cortex préfrontal, en charge de réguler ce ssystèmes, continue de se développer jusqu’à 25 ans.
Ils peuvent aussi être soumis à des contenus inappropriés, voire choquants, sur Internet.
Grégoire Borst, chercheur dans ce domaine, dit que « les ados sont des cocottes-minute émotionnelles sans avoir ni le couvercle, ni le moyen de faire baisser la pression ».
Il appelle l’attention sur la nécessité de contrôler et d’orienter leurs visionnages, de pratiquer un « covisionnage » et d’accompagner et d’ouvrir le dialogue sur ces usages au sein de la famille.
Il donne le conseil « d’imaginer des moments de déconnexion au sein de la famille, valables pour les enfants comme pour les adultes. »