• Votre cerveau est-il rapide?

    Votre cerveau est-il rapide?

         Observez la photo ci-dessus et sans compter les fraises , estimez quel sous-ensemble comporte le plus de fruits, uniquement en appréciant la quantité visuellement. 

        Vous n'avez sans doute pas donné la bonne réponse ? C'est normal. Le cerveau, sans s'aider de symboles numériques, ne peut compter au- delà de cinq à sept suivant les individus.. Une telle propriété se retrouve chez d'autres animaux. D'où vient cette limitation. ?

        À l'Institut de technologie du Massachusetts, Andreas Nieder a examiné les facultés de dénombrement des singes  Il leur a montré des collections d'objets différant par un ou plusieurs éléments, et les a entraînés à signaler des différences de nombres de ces éléments.
        En même temps, il a mesuré l'activité électrique des neurones situés dans la partie frontale du cerveau. Il a constaté que des neurone sont spécialisés dans l'identification d'un nombre unique d'objets. Certains neurones s'activent lorsque le singe voit un groupe de trois objets, d'autres quand il en voit deux...., au total il y a cinq classes de neurones. C'est pourquoi le singe ne sait compter que jusqu'à cinq.
        Pourquoi n'y a-t-il que cinq types de neurones associés à un nombre dans le cerveau ? Sans doute les singes n'ont-ils pas besoin, en pratique, de distinguer des nombres supérieurs. Dans la jungle, les bandes rivales de chimpanzés, constituées de quelques individus, évaluent le nombre d'adversaires avant de livrer bataille ou de se replier.

        De même, un corbeau causait du tort à un paysan, car il faisait fuir les oiseaux de son pigeonnier. Le fermier s'arma d'un fusil et prit position, mais le corbeau se tint à distance du toit, attendant que le fermier s'en aille. Le paysan revint alors avec un collègue qui est ressorti pour faire croire à l'oiseau que le pigeonnier était vide. Le volatile, prudent, attendit que les deux hommes soient repartis. En fin de compte, il fallut six comparses pour berner l'oiseau.

        Chez l’homme le processus est différent car son cerveau est plus complexe.
        D’abord l’homme sait compter à partir de signes et les centres de la parole (Wernicke et Broca) interviennent et l’évaluation “à la louche” comme celle que je vous ai fait faire n’intervient que dans des cas particuliers où l’on a pas le temps de compter.
        Mais un autre processus intervient : le transfert des informations des centres de perception ou de la mémoire, vers les cortex frontal et préfrontal. qui se fait à travers deux “mémoires tampons” l’une pour les termes lexicaux, l’autre pour les images et sensations.
        Or ces mémoires tampons sont limitées et ne peuvent recevoir en même temps plus de 5 à 7 informations.
        Il y a donc là une limitation de la capacité de réflexion, quant à la vitesse de réaction.
        Un autre facteur intervient, la rapidité de transmission, car si l’on peut transmettre deux fois plus vite les informations on en transmet le double.
        Cette vitesse de transmission dépend de la myélinisation des dendrites et axones, la couche graisseuse de myéline (la matière blanche, par opposition aux corps de neurones, la matière grise) est isolante et accroit considérablement la vitesse de transmission de l’influx nerveaux d’une synapse à l’autre, le long des dendrites et axones.

        Myélinisation et développement des mémoires tampons se fait plus ou moins vite chez les individus, et donc une personne qui pourrait transmettre plus vite les informations vers le cortex et en stocker huit ou dix dans les mémoires tampons serait très avantagée au plan de la vitesse de réflexion.
        Une telle personne qui réfléchit plus vite donne l’impression d’être beaucoup plus intelligente, notamment en classe quand il faut répondre aux questions du professeur.
        Toutefois cette rapidité est limitée aux connaissances qu’elle a emmagasinée et qu’elle peut mobiliser plus rapidement, c’est à dire à son “domaine d’expertise”. Sur des sujets qu’elle ne connaît pas, elle n’est pas plus douée que les autres. Elle doit donc travailler autant que les autres à l'acquisition des connaissances, mais elle "pige plus vite".
        On ne sait pas pourquoi de telles différences existent. Certainement en partie héréditaires ou tout au moins innées, mais probablement également dépendantes de l’éducation et l’instruction, et notamment de l’entraînement à faire des exercices intellectuels.

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