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Par papynet le 9 Novembre 2018 à 08:53
Hier je vous parlais des rumeurs et des potins diffusés par les médias sur les “célébrités”. Une étude faite par des psychologues semblait montrer que ces rumeurs pouvaient jouer le rôle d’un lien social et d’un moyen de régulation de certains de nos rapports sociaux.
Aujourd’hui je voudrais vous parler des méfaits plus personnels des rumeurs, comment les reconnaître et comment lutter contre elles.
Les rumeurs peuvent avoir effectivement des conséquences assez catastrophiques démesurées par rapport à leur importance.
La plupart du temps, on ne sait pas d’où elles partent, qui les a lancées et les réactions que l'on a, face à elles, sont souvent irrationnelles voire absurdes.
Souvent il y a très peu d’information, celle ci est en grande partie fausse, mais la rumeur court, et enfle comme on le chante dans le fameux air de la calomnie du Barbier de Séville de Rossini.
Il n’y a qu’à voir les conséquences actuelles des rumeurs dans le domaine politique, pour se rendre compte des effets regrettables de notre crédulité et notre influençabilité.
Dans notre vie quotidienne nous rencontrons souvent des dommages sérieux provoqués au départ par des rumeurs, qui s’avèrent ensuite fausses..
Rumeur sur la fidélité d’une personne qui peut détruire son couple, rumeurs diverses sur un ou une petit(e) ami(e), qui entraînera une rupture; sur une personne dans son travail qui nuira à son avancement ou à un changement de poste qu’elle souhaitait; sur la santé d’une entreprise, ce qui dans le contexte actuel inquiète énormément les salariés. Rumeur sur un élève ou un professeur qui circule dans un lycée. Rumeur sur la conduite d’un jeune qui peut rendre ses rapports avec ses camarades odieux.
Bref j’en ai des exemples tous le jours.
Comment reconnaître une rumeur pour ne pas y accorder trop d’importance et éventuellement au contraire, la dénoncer et émettre notre doute? Il y a 4 critères principaux :
- La rumeur avance masquée :
“On m’a dit que... On rapporte que...Selon des sources dignes de confiance... Des amis m’ont dit que...”
Il n’y a pas de sources précises, identifiées. les formules sont floues et impersonnelles.
- Le contenu est incertain et il y a un ton de connivence avec le lecteur ou celui qui voit ou écoute :
“Il se pourrait que...”,;“ demandons nous “cette chose est elle arrivée?” ;“peut être que...”.
L’usage du conditionnel, de la forme interrogative, des formulations vagues des faits, autant d’incertitudes qui doivent susciter votre doute.
Un certain ton de connivence avec le lecteur pour attirer sa confiance, permet en outre de s’affranchir de la question de la source et de l’aspect véritable ou officiel de l’information, en faisant en quelque sorte, diversion.
“ Nous vous donnons en primeur, en exclusivité...”; “je vais vous confier quelque chose...”; “savez vous cette chose curieuse...”.
- Des détails sans importance. Des références au passé :
La rumeur ne formule pas clairement le sujet et surtout ne donne aucune preuve avérée, mais elle contient de nombreux détails sans importance, que l’on peut facilement imaginer et paraissent donc logiques, ceci pour masquer la fragilité des propos et leur incertitude.
Souvent on se réfère à des actions passées qui souvent n’ont rien à voir avec les personnes objet de la rumeur, avec lesquelles on crée un lien de similitude :
“ Dans des circonstances analogues...”; “On a déjà vu que...” ; “Si vous vous rappelez...”;
Cela permet de citer des faits avec force détails, sans être tout à fait hors sujet, et en créant une illusion de réalité, qui stimule le raisonnement par analogie ou amalgame.
- Une ouverture vers l’imagination de ceux auxquels la rumeur est destinée :
“Vous pourrez vérifier que...”; “vous allez voir que...”; “affaire à suivre...”; “je me demande si...“;”Vous imaginez les conséquences...”.
Le propos est délibérément incomplet de façon à laisser celui qui écoute faire une partie des supputations et tirer lui même les conclusions. Il y a beaucoup d’allusions, les personnes sont identifiées par des périphrases qui suggèrent leur identité; les faits sont suggérés mais pas clairement énoncés....
Quand, dans ce que l’on vous raconte, ces quatre critères sont réunis, alors méfiez vous, c’est sûrement une rumeur qui n’a peut être aucun fondement. Et nous prenons rarement le temps de vérifier l’information, ce qui d’ailleurs est souvent difficile ou infaisable.
Pourquoi les gens lancent ils de telles rumeurs :
Pour certaines personnes, c’est un moyen d’obtenir des renseignement sur des questions qui les préoccupent (ou qui préoccupent un groupe).
On fait courir un bruit sur un problème dont on n’est pas sûr, en espérant infirmation ou confirmation.
Certains pour se faire valoir, se faire remarquer, pour se rendre intéressants, Une façon de lancer la conversation, de susciter les échanges. C’est souvent le fait d’extravertis.
D’autres par vice, pour prouver leur pouvoir sur les autres. Un goût du jeu, de la mystification, de la manipulation.
Beaucoup par intérêt personnel, pour nuire à quelqu’un (un rival par exemple) ou obtenir quelque chose en échange
Certains enfin ont les deux motivations et montent des plans machiavéliques avec un but précis pour manipuler les gens et pour satisfaire un intérêt personnel.
Que faire face à une rumeur nous concernant ?
Ne jamais simplement la démentir, car cela renforce la rumeur.
D’une part vous la faites connaître à ceux qui ne la connaissaient pas, d’autre part les gens se disent que vous la prenez au sérieux, que cela vous a touché et donc qu’il “n’y a pas de fumée sans feu !”.
Souvent les paroles que vous utiliserz dans ce démenti seront mal interprétées, donneront lieu à quiproquo à malentendus et amplifieront le dégat.
Vous voudrez rétablir la vérité, mais celle ci n’est jamais absolue, sans faille, et la moindre incertitude dans votre démonstration amplifiera la crédibilité des gens en cette rumeur.
Il faut des actes et non des mots :
Prouvez que la rumeur était fausse en montrant ostensiblement le contraire par vos actes.
Les petits malins et ceux qui ont le goût de la manipulation montent des “contre-rumeurs”, mais c’est dangereux.
En général on fait circuler des rumeurs analogues à la première, mais tellement invraisemblables que l’on espère que les gens en déduiront que la rumeur initiale était fausse.
Enfin certains font circuler des rumeurs sur leur propre compte, en espérant un gain particulier. Mais en général c’est pour se parer des qualités du paon qui fait la roue, et si par la suite, il s’avère que la rumeur était fausse, on en tire plus de mal que de bénéfice.
Pour terminer je dirai quelques mots de faits dont j’ai plusieurs fois été témoin : ce ne sont plua des rumeurs mais des calomnies : du mal que quelqu’un (souvent un groupe) dit d’une personne, pour lui faire du mal ou servir des intérêts propres.
J’ai souvent vu une fille jalouse dénigrer sa copine pour lui prendre son petit ami, des copines lancer des bruits sur les parents d’une camarade, un groupe prendre un fille de la classe comme souffre-douleur et lui donner des surnoms injurieux, des méchancetés dites sur un blog sur une camarade de classe.....
Abstenez vous de ce genre d’action que l’on fait souvent sans se rendre compte que les conséquences peuvent être graves, que l’on peut amener quelqu’un à la dépression. (je trouve que c’est aussi méchant que le rakett).
Et si vous êtes victime d’une telle action, il ne faut pas vous laissez faire, il faut voler dans les plumes de ceux qui le font et si vous ne vous sentez pas assez fort(e) demander de l’aide.
Cela m’est arrivé plusieurs fois de venir au secours d’un jeune que des camarades maltraitaient sur leur blog et je peux vous dire que cela n’a pas traîné. Après une demande aimable d’arrêt de leurs agissements, quelques échanges assez vifs et, je dois le dire des menaces de rétorsion, tout est rapidement rentré dans l’ordre.
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Par papynet le 7 Novembre 2018 à 08:37
Je vois souvent autour de moi des personnes, surtout des jeunes, qui se plaignent de rumeurs ou de propos vexants qui les ont blessées. Alors je voudrais dans un premier temps m’intéresser aux rumeurs, qui peuvent effectivement faire beaucoup de mal et dans un autre article, comment lutter contre elles.
Notre société est en partie conditionnée par les médias. Nous y sommes tous sensibles et nous sommes tous victimes à un moment ou à un autre.
On pourrait croire qu’il s’agit d’un besoin d’information, de savoir, d’enfin connaître la vérité. Mais quand on est vraiment au courant d’une question, on se rend très vite compte des immondes salades que nous refilent les journalistes.
D’une part ils ne sont pas toujours très instruits, notamment au plan scientifique. D’autre part ils ne font pas attention à ce qu’ils disent et donc croient que l’auditeur est idiot et distrait. Ils ne s’excusent même pas tel ce journaliste au journal télévisé, qui parlait des boucliers anti-échauffement de la navette spatiale lors de sa réentrée dans l’atmosphère, et a cédé à ses préoccupations sans doute, en parlant de “bouclier fiscal” !!!
Par ailleurs je m’étonne toujours de l’engouement des auditeurs pour des sujets qui me paraissent plutôt relever du voyeurisme et d’une curiosité indécente sur la vie des “célébrités” de tout poil.
Et beaucoup des informations sont parfaitement incertaines et douteuses : c’est “la rumeur” et il est curieux de constater que les chercheurs en psychologie ne s’y intéressent que depuis une dizaine d’années.
Tout le monde semble détester l'idée du commérage et il est pourtant rare de rencontrer quelqu'un capable de s'éloigner lorsqu'il entend une histoire croustillante concernant une personne qu’il connaît. De telles informations sont rarement gardées secrètes.
Pourquoi l'information privée sur les autres - le “potin” - présente-t- elle un attrait aussi irrésistible ?
Les psychologues anglais suggèrent que le potin serait un mécanisme permettant de créer des liens dans un groupe social, l'équivalent humain du toilettage mutuel que l'on observe dans certains groupes de primates.
D’autres psychologues, aux États-Unis, affirment que le cancan est l'un des meilleurs outils que nous possédions pour nous comparer socialement. Ils pensent qu'il s'agit d'un aspect essentiel de la nature humaine, devenu une partie de notre identité, au cours de notre évolution lointaine. La rigueur de l’environnement préhistorique exigeait pour survivre, que chacun soit capable de prédire et d'influencer le comportement des autres. Dès lors, comme il devenait intéressant de connaître les relations privées des autres, cette capacité a été favorisée par la sélection naturelle. Ainsi, les personnes fascinées par la vie des autres avaient simplement plus de succès que celles qui n'y prêtaient pas attention, et ce sont les gènes de ces individus qui ont été sélectionnés et se sont transmis au fil du temps.
En revanche, il est curieux de constater que, dans le monde d'aujourd'hui, être capable de réfléchir en termes de probabilités à propos de l'attitude des personnes que nous rencontrons est un atout, parce que nous en avons besoin pour prédire le comportement des inconnus avec lesquels nous interagissons. Cette tâche est difficile pour la plupart d'entre nous parce que le câblage ancien de notre cerveau a été guidé par d'autres besoins. Les statistiques n'existaient pas au temps de la préhistoire !!
L'aspect le plus désagréable des potins est qu'ils représentent souvent une stratégie utilisée par des individus pour promouvoir leur propre réputation et leurs intérêts aux dépens d'autrui.
Cependant partager une rumeur avec quelqu'un est un signe de confiance: cela lie les individus entre eux et ceux qui ne la partagent pas, sont marginalisés dans le groupe.
Les rumeurs sont un moyen efficace pour transmettre des informations dans le groupe, même si leur valeur est incertaine, un moyen de rappeler les valeurs du groupe et de dissuader ses membres de s’en éloigner.
Les psychologues pensent également que ce sont des moyens utilisés pour influencer et contrôler les chefs et individus dominants ou les concurrents potentiels (que ce soit au bureau ou dans un couple).
Les informations négatives concernent surtout ces personnes de statut plus élevév(vis à vis des personnes de statut moindre, de telles informations sont inutiles) tandis que les informations positives sont utiles quand il s’agit de nos alliés.
Les études ont également montré que les personnes sont d’avantage intéressées par les commérages sur les individus de même tranche d’âge et de même sexe.
Pourquoi un tel intérêt pour les “célébrités” (le people)?
Les psychologues pensent que dans une société où l'on change de poste ou déménage souvent, ces rumeurs seraient les seuls « sujets communs» que nous ayons avec nos nouveaux voisins ou collègues. Elles représentent un centre d'intérêt commun et un sujet de conversation entre personnes qui, sinon, n'auraient pas grand-chose à se dire. Les célébrités - et les rumeurs qui courent sur elles - faciliteraient les interactions informelles qui aident à s'intégrer dans un nouvel environnement.. J'avoue que cela me laisse perplexe car dans les groupes que k'ai fréquentés, on ne parlait guère des potins sur les célébrités.
Finalement la rumeur aurait un rôle de régulation sociale,
Celui qui refuse d'entretenir les rumeurs au travail ou dans les divers réseaux de la vie sociale risque de se retrouver assez vite socialement exclu.
Mais, celui qui jacasse en permanence à propos de tout ce qu'il entend avec tous ceux qui veulent bien l'écouter, aura rapidement une solide réputation de cancanier ou de provocateur auquel on ne peut pas faire confiance.
Un « bon » commérage consisterait à partager les informations essentielles avec les autres pour n'être pas perçu comme servant ses intérêts propres, et à se taire quand il le faut.
Le risque principal des commérages et des affirmations provocatrices qui ne concernent pas les “célébrités” ou des individus bien définis est qu’ils sont en général vagues et peuvent blesser des personnes qu’ils ne concernaient pas mais qui se sont senties visées.
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Par papynet le 15 Novembre 2017 à 14:31
On parle beaucoup actuellement, à la télé et dans les médias, de personnes connues ou ayant une situation importante, qui ont harcelé de jeunes femmes, voire les ont violées. Personne n’osait en parler et tout à coup les langues se délient et donc les médias en parlent beaucoup, mais comme des faits divers à sensation.
Il y a quelques années j’avais comme correspondant(e)s sur mon blog " lancien.cowblog.fr ", un certain nombre de jeunes qui se sentaient mal dans leur peau et que j’essayais d’aider.
Pour certains ce n’était qu’un mal-être, pour d’autre un stress important, mais certain(e)s avaient subi une agression : cela pouvait être le vol d’un sac, des coups de la part de copains ou de camarades, des personnes ivres qui s’en prenaient à leur environnement… Mais les problèmes les plus difficiles que j’ai rencontrés auprès de mes correspondantes étaient les viols.Tout le monde sait en théorie ce qu’est un viol, mais peu savent vraiment les ravages et les traumatismes qu’ils peuvent causer. C’est ce qui m’a incité à écrire cet article, mais malheureusement ce ne sont pas des violeurs potentiels qui le liront.
Le viol qu’il soit l’objet d’un seul - que cette personne soit ou non connue de la victime - ou pire encore en groupe - ce que l’on qualifie de l’affreuse expression de “tournante”, - c’est un crime et la justice a raison de le qualifier ainsi, car c’est pour une femme et à fortiori une ado, la pire des agressions.
Mais certains actes ne sont pas qualifiés de viols et sont presque aussi traumatisants : je pense à des soirées très arrosées avec consommation d’alcool et de cannabis, à l’issue desquelles les garçons comme les filles, ne raisonnent plus normalement, et les jeunes ados sont dans un état tel qu’elles ne peuvent plus opposer aucune résistance. Il n’y a pas viol manifeste, mais il n’y a pas consentement non plus, et dans certains cas, il arrive même que personne ne se rappelle de façon précise ce qui est arrivé exactement.
Il n’empêche que de telles circonstances sont par la suite, presque aussi traumatisantes psychiquement pour une jeune fille que les viols réels. Je les considère aussi comme une agression au même titre que les viols, même si, aux yeux de la justice, ce n’est un crime que dans la mesure où l’on pourrait prouver que l’on a forcé la victime contre son gré, et cette preuve est en général difficile.J’ai plusieurs fois essayé de rassurer des personnes, ados, jeunes femmes ou personnes plus âgées qui avaient subi une agression non sexuelle : vols à l’arracher, brutalités, voire une fois une blessure sérieuse. Même dans le cas de blessures, le traumatisme était moindre que celui d’un viol , non sur le plan physiologique, mais sur le plan psychologique et sentimental à moyen terme.
Le plus souvent, sauf quand il y a eu des violences physiques importantes, des coups ou une sauvagerie entraînant des blessures locales, les victimes d’un viol ne ressentaient pas de traumatisme et de souffrance physiologiques.
Par contre, toutes les jeunes qui avaient subi de telles agressions étaient extrêmement traumatisées sur le plan psychologique.Elles avaient d’abord un sentiment de honte, non seulement vis à vis des autres mais aussi vis à vis d’elles mêmes, l’impression d’être salies.
Ce sentiment est sûrement une réaction de l’inconscient car il n’y a aucune réalité physique et aucune d’entre elles n’a pu m’expliquer la raison de ce sentiment extrêmement fort et stressant, qu’il est difficile de combattre.
L’agression entraîne un traumatisme d’autant plus important que l’on n’ose en parler à personne et que l’on garde la blessure pour soi longtemps.
Le souvenir de la scène est lancinant, revient en permanence et vous obsède et peut mener peu à peu, à la dépression. La jeune voit - à tort -, tout avenir condamné pour elle, presque comme si elle avait contracté une maladie incurable.
La plupart de celles que j’ai pu aider n’avaient parlé à personne de ce qui leur était arrivé ou parfois à une amie mais qui n’avait su comment les aider, si ce n’est par son amitié. Certains parents n’avaient pas non plus su comment aider leur enfant et en général avait fait appel à un psy et je dois constater que ce recours n’avait la plupart du temps, fait qu’ajouter à la honte ressentie par la victime et les médicaments antidépresseurs administrés rajoutaient plutôt au malaise de l’adolescente.
Un autre sentiment étonnant intervient souvent et agit comme un remord lancinant : la personne agressée se sent coupable, alors qu’en réalité elle est une victime. Mais elle se demande comment elle a pu en arriver là, si ce n’est pas sa faute, quel est son comportement qui lui a valu cette catastrophe, même si, heureusement elle éprouve aussi une certaine haine vis à vis des auteurs de l’agression, mais on l’aurait à moins, et finalement ce sentiment est plutôt salutaire, car il est possible de s’appuyer sur lui pour remonter la pente..Autre séquelle, qui dure en général longtemps, ces agressions entraînent chez les victimes une peur des hommes.
Peur évidement de circuler dans la rue , les transports en commun, les lieux publics, de crainte d’une nouvelle agression. Mais peur du contact avec n’importe quel homme, voire même des garçons amis. Là encore c’est une réaction de l’inconscient contre laquelle il est difficile de lutter, une obsession, une phobie..
C’est une répulsion difficile à surmonter mais qui finit par s’atténuer. Mais il subsiste ensuite en général, une horreur instinctive de toute relation sexuelle et donc une crainte de toute relation amoureuse, qui dure parfois longtemps.
Il est très difficile de sortir seule de ces pièges; et même si par la suite; un amour sincère et une confiance s’établit avec un “petit ami”, il faudra à celui ci beaucoup de patience et de délicatesse, pour arriver à faire disparaître cette répulsion.ll faut avoir discuté avec une personne qui a subi un viol, pour se rendre vraiment compte de l’énorme traumatisme psychologique que représente cette agression.
Le plus difficile c’est d’arriver à surmonter l’état de dépression, de désespoir ou au mieux, de grande tristesse, qu’entraîne le choc et aider ne suffit pas, il faut une grande volonté à la victime pour remonter la pente; la personnalité de la victime et l’environnement familial et de travail sont des facteurs importants.Comment aider un victime d’un viol ?
Il faut d’abord essayer qu’elle ne garde pas son secret car rien n’est plus traumatisant que de laisser l’inconscient conserver ces images et ces sensations pour lui tout seul. Cela risque de créer d’énormes blocages par la suite, et même de créer au bout de quelques mois ou de quelques années, un état obsessionnel qui peut mener à la dépression et aux pensées morbides. Certes c’est difficile de parler de choses aussi intimes. Il faut une confiance réciproque.
La personne qui a subi un tel choc, a en effet avant tout besoin de quelqu’un de patient, qui ne la juge pas, qui l’écoute et comprenne sa détresse. Le psy est souvent trop distant, trop professionnel. Sa confiance en elle a été en partie détruite et il faut essayer de la réconforter, de lui redonner goût en elle même et en la vie.
Ce sentiment de honte et de dégoût, cette impression d’être salie, il faut arriver à les atténuer, la persuader qu’elle a subi avant tout une agression, et que c’est un traumatisme analogue à une blessure, à un coup de couteau, mais qu’elle n’y est pour rien et qu’il n’y a aucune honte à cela et que cela cicatrise et ne condamne pas sa vie future.
Finalement la haine de l’agresseur est sans soute préférable, car elle occupe l’esprit “plus positivement” si j’ose dire. Elle diminue ce sentiment absurde mais réel, de culpabilité alors que l’on est victime.
Puis il faudra reconstruire peu à peu, redonner envie de sortir sans avoir peur (pas n’importe où, et accompagnée), de voir des amies, puis même d’oser parler à des garçons. Remonter la pente est long et je crois que seules les personnes qui arriveront à apporter une amitié et inspireront confiance, pourront vraiment réussir
Le moment crucial sera un jour où un garçon aimera cette jeune et essaiera de se faire accepter. Il lui fauidra beaucoup de patience, de compréhension, de doigté, mais s’il y arrive, c’est cette acceptation du “petit ami” qui sera le signe et le révélateur d’un retour à la vie et à la joie.
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