• Tristesse anxiété, angoisse.

    Tristesse anxiété, angoisse.

    Qu’est ce que la tristesse ?

        La tristesse est une émotion naturelle de la vie, "négative" comme la peur ou la colère.(C’est ce que racontent les livres !)
        La tristesse relève d'un besoin, d’un manque affectif.
    Il est normal d'être triste, parfois de façon prolongée, (perte d'une personne, d'un animal, d'un objet qui ont une valeur affective, échec ou regret de n’avoir pas fait une chose importante).
        La tristesse est d'autant plus intense que la perte ou le manque est psychologiquement et subjectivement important. Les raisons de tristesse sont donc très différentes d’une personne à l’autre. Ce n’est pas un sentiment qui repose sur la logique objective et donc certaines raisons qui peuvent nous paraître futiles peuvent engendrer chez d’autres personnes une tristesse réelle.
        La tristesse est donc  le signe d’un “déficit" au plan émotif.
        La tristesse n'est pas la dépression et ne conduit pas à la dépression. Il faut savoir l'accepter, la laisser "sortir", pleurer si le besoin s'en ressent, sans se culpabiliser, ni se dévaloriser.
        Mais la tristesse peut devenir permanente et elle peut mener à l’anxiété.
    Elle peut aussi avoir des “pics” et ces paroxismes provoquent des angoisses.

    Ce sont donc des mécanismes qu’il va falloir que nous examinions.

        Les pensées tristes peuvent tourner en rond dans notre cerveau émotionnel, alors que normalement, le cortex frontal devrait intervenir et raisonner notre tristesse pour la faire cesser et nous inciter à des activités qui nous rendraient plus joyeux.
        On ne sait pas exactement quelle est à l’intérieur du cerveau émotionnel, l’origine des pensées tristes. On a simplement constaté que la tristesse et la joie activent les mêmes centres cérébraux dans le cerveau émotionnel et le cortex  préfrontal, la tristesse étant davantage prise ne compte par l’hémisphère gauche et la joie par l’hémisphère droit.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau1/Papez.jpg

        On constate aussi que le circuit de Papez qui intervient dans la mémorisation (voir l’article sur les mémoires), intervient aussi car les pensées tristes peuvent  activer les connections des neurones du circuit de Papez et ainsi “tourner en rond” dans le cerveau émotionnel, sans que les cortex préfrontal et frontal n’interviennent efficacement pour arrêter ce manège.
        Les centres amygdaliens sont ainsi sollicités en permanence et leurs réactions qui interviennent de façon analogue à la peur, constituent alors un malaise permanent que l’on appelle anxiété ou stress.

        L’environnement est un facteur important dans le cas de la tristesse.
    J’ai connu bien des jeunes qui avaient dans leur chambre des tentures sombres, et affichaient des posters de sang et de catastrophes, qui s’habillaient tout de noir et se fardaient aussi tristement, qui n’écoutaient que des chansons tristes évoquant des horreurs et des souffrances, lisaient des livres évoquant l’angoisse,  et la peur et n’aimaient au cinéma que les films d’horreurs et de violence, ou les films psychologiques évoquant des personnages au cerveau troublé et au bord de la dépression ou de la maladie mentale. Ces jeunes étaient souvent au bord de la dépression.
        Ce type d’environnement favorise les idées tristes et finit par établir comme une addiction à cet situation morbide et rend peu à peu la tristesse chronique en empêchant le cortex d’intervenir rationnellement et objectivement pour rétablir le contrôle du cerveau émotionnel par le cortex frontal.
        Le retour à la normale passe par l’abandon de ces pratiques : des couleurs vives , des lectures et des distractions gaies, des ami(e)s joyeuses et éventuellement le détournement de l’agressivité vers une activité sportive.
        Mais, si la tristesse se prolonge pendant des semaines, est omniprésente dans la vie quotidienne, se répercute sur la perception du passé, du présent et de l'avenir, reste insensible à des événements heureux, engendre une incapacité à éprouver du plaisir et s'accompagne d'une dévalorisation et d'une vraie douleur morale, on peut alors se demander si on ne va pas vers un état anormal qui est semblable à une maladie, la dépression, qui relève non plus du contrôle des émotions par le cortex, mais du médecin.

        Quelques mots sur l’anxiété (que l’on appelle aussi stress).

        La peur est une réaction ponctuelle qui n’a qu’une durée limitée.
       L’anxiété est une réaction analogue à la peur (et qui concerne donc les centres amygdaliens), face à une situation nouvelle ou menaçante qui a une certaine permanence. L'anxiété pourrait aussi naître lorsque les prédictions qui sont faites par notre cortex préfrontal, en se basant sur la mémoire de nos expériences passées, ne sont pas confirmées par l'expérience présente. 

        Le stress, c’est en quelque sorte une peur permanente.
        L’évolution a mis dans notre cerveau ce mécanisme pour que nous puissions survivre à ces changements ou à ces menaces et  le stress peut donc être très utile
        Nous ne sommes plus à la préhistoire et le danger stressant est rarement un prédateur, mais beaucoup plus souvent une situation sociale, comme un examen ou une menace verbale d'une autre personne.
       Notre cortex peut se représenter des situations qui auront sur notre cerveau le même effet que la menace concrète d'un prédateur. L’environnement a changé depuis la préhistoire, mais les réactions émotives de base restent les mêmes.

        Nous avons vu les réactions physiologiques que déclenchaient les amygdales en cas de peur. Ces modifications engendrées via le système sympathique sont toutes orientées vers une dépense importante et immédiate d'énergie et elles ne peuvent être maintenues trop longtemps sans que cela cause des problèmes à l'organisme.
        L'hypertension et les ulcères d'estomac sont par exemple des symptômes attribués au stress.

    Tristesse anxiété, angoisse.


        Sous l’effet de l’anxiété, les amygdales via l’hypothalamus et l’hypophyse vont faire sécréter aux glandes surrénales des hormone anti-stress glucocorticoïdes, notamment le cortisol qui est un corticoïde analogue à la cortisone (voir schéma ci-dessus).
       Ces substances anti-inflammatoires naturelles sont reconnues pour affaiblir à la longue notre système immunitaire.
      Donc quand l’une d’entre vous me dit qu’elle a raté un examen ou vécu une rupture amoureuse et qu'en plus, comme si le sort s'abattait sur elle,  elle a attrapé la grippe, ce n’est pas le fait du hasard. Il arrive également souvent que des personnes âgées meurent de chagrin quelques mois seulement après la mort de leur conjoint, alors qu’elles étaient en relative bonne santé..

        Deux mots enfin sur les angoisses.
        L’angoisse est, comme la peur un phénomène temporaire et provient d’une réaction trop importante des amygdales.
        L’angoisse se caractérise par l'intensité du malaise psychique ressenti qui résulte d'une extrême inquiétude, d'un danger vague mais imminent devant lequel on se sent désarmé et impuissant.    
       L'angoisse survient souvent sous forme de crises qui sont très difficiles à contrôler. L'individu a alors du mal à analyser l'origine de son angoisse, et s'affole d'autant plus qu'il sent les palpitations, les sueurs et les tremblements l'envahir. L'angoissé se concentre alors sur le présent et ne peut plus assumer qu'une tâche à la fois. Il présente des signes de tension musculaire et respire avec peine, son système digestif se contracte  et il digère mal. C'est une intervention des centres amygdaliens trop forte et qui ne cesse pas suffisamment vite.
        Le trac ressenti avant d'affronter un public ou le stress qui nous envahit avant une épreuve d’un examen scolaire sont aussi des formes d'angoisse, que l'entrée en scène et l'action dissipent généralement. L'angoisse peut donc aussi avoir un aspect positif si elle permet de mobiliser nos énergies pour donner le meilleur de nous-même à des moments clés, mais elle est nocive lorsqu'elle paralyse et empêche l'action.


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