• Surtout ne te retourne pas.

     

    Surtout ne te retourne pas.

      Je constate que beaucoup de personnes sont tristes parce qu’elles n’arrivent pas à “sortir de leur passé” et que celles qui ont réussi à enfin tourner la page, sont libérées en grande partie de leur souffrance.
        Le poids du passé est fait surtout de remords de ce que l’on a fait et qui était une erreur, et des regrets de ce que l’on n’a pas fait et qu’il aurait probablement mieux valu que l’on fasse.
        J'ai déjà fait un article sur la physiologie des remords et des regrets, mais je vais revenir sur cette question..


        Notre retour sur le passé est constitué de deux attitudes :
             - nous regrettons certaines de nos actions actuelles (ou très proches) et qui ont échoué. Nous regrettons nos erreurs actuelles. Ce sont des regrets “à chaud”, très intenses, mais qui s’atténuent au fur et à mesure que le temps passe.
        On les appelle des “remords”

            - en ce qui concerne le passé, ce que nous regrettons surtout, ce sont nos inactions, les actions que nous n’avons pas eu le loisir, le courage ou l’intelligence de faire. Nous regrettons nos faiblesses passées. Ces regrets s’effacent beaucoup moins et restent dans notre mémoire ou dans notre inconscient. Ce sont ces pensées que j’appelerai des “regrets”
        Si vous voulez un bon exemple de ce type de regrets, lisez  “A la recherche du temps perdu” de Proust.

        Notre tristesse vient, surtout dans le deuxième cas, de la certitude que nous avons qu’il est impossible de remonter le temps, que nous n’aurons pas une “deuxième chance”.et du stress qui accompagne cette constatation.

        Certaines personnes sont plus sensibles aux retours sur le passé :
            - les “réalistes”, les “analystes”, qui vivent plutôt dans le présent et le passé seront plus sensibles que les “imaginatifs”, orientés vers l’avenir.
            - les personnes peu actives auront tendance à ressasser leurs regrets, alors que ceux qui sont occupés en permanence n’ont pas le temps d’y penser
            - Les optimistes regardent le “verre à moitié plein” et le bon coté des choses, tandis que les pessimistes, qui voient le ”verre à moitié vide “, ne retiennent que les aspects négatifs, d’où regrets.
            - les indécis auront plus de regrets que ceux habitués à décider et à agir.
            - ceux qui n’ont pas une bonne opinion d’eux mêmes et qui n’ont pas confiance en eux, ont tendance à être plus critiques, moins sûrs d'eux et donc à regretter, ce qui ajoute à leur mal-être.
            - certaines raisons physiologiques peuvent intervenir : sensibilité à l’hormone du stress, le cortisol, par exemple.

        Milan Kundéra décrivait ainsi la tristesse qu’engendre les regrets dans “L’insoutenable légèreté de l’être” :

    « On ne peut jamais savoir ce qu'il faut vouloir car on n'a qu'une vie et on ne peut ni la comparer à des vies antérieures ni la rectifier dans des vies ultérieures......
     Il n'existe aucun moyen de vérifier quelle décision est la bonne car il n'existe aucune comparaison. Tout est vécu tout de suite pour la première fois et sans préparation. Comme si un acteur entrait en scène sans avoir jamais répété. Mais que peut valoir la vie, si la première répétition de la vie est déjà la vie même? C'est ce qui fait que la vie ressemble toujours à une esquisse. Mais même "esquisse" n'est pas le mot juste, car une esquisse est toujours l'ébauche de quelque chose, la préparation d'un tableau, tandis que l'esquisse qu'est notre vie n'est l'esquisse de rien, une ébauche sans tableau.
    Une fois ne compte pas, une fois c'est jamais. Ne pouvoir vivre qu'une vie, c'est comme ne pas vivre du tout. »

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