• Stress ou anxiété ?

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                  Il m'arrive assez souvent de discuter avec des jeunes qui ont des problèmes au lycée en fac ou au travail, et souffrent de stress et d'anxiété, avec parfois des conséquences gênantes.
                J'ai remarqué que le plus souvent stress et anxiété sont, pour eux, la même chose, et c'est vrai qu'en apparence les conséquences sont voisines.
                 Mais ce sont deux phénomènes différents au plan physiologique, et j'aimerais le préciser, en parlant des réactions du système nerveux et du système endocrinien (les hormones), qui ont lieu dans les deux cas, mais de façon différente.

                Le stress est une réaction physiologique qui dans un premier temps permet de s'adapter face à une agression externe plus ou moins grande, qu'elle soit un traumatisme physique ou psychique, thermique ou sociale.
                Il peut y avoir trois phases successives ou pas :

                          - une phase d'alerte où l'organisme est prévenu de l'agression et mobilise ses défenses. C'est le cortex préfrontal qui constate un conflit à l'intérieur du cerveau émotionnel qui déclenche l'alarme, et en cas de danger immédiat ce sont les centres amygdaliens qui réagissent directement.
                            - une phase d'adaptation et de résistance à l'agent stressant, où les réactions de l'organisme et de l'individu vont atténuer et surmonter le traumatisme et le stress va diminuer.                                               
                            - une phase d'épuisement si l'agent stressant est trop fort et trop durable pour l'organisme qui ne plus y faire face. Dans ce cas la situation s'aggrave et l'on peut aboutir à la dépression ou au burnout;.
                En fait le stress a une issue favorable si tout s'arrête à la phase 2 et défavorable si le traumatisme reprend en phase 3.
               Dans la première phase c'est le système nerveux qui réagit le premier. Ce sont principalement les centres amygdaliens qui vont se mobiliser et qui par l'intermédiaire du neurotransmetteur adrénaline, vont alerter l'hypothalamus qui, agissant sur le système sympathique, va mobiliser les défenses et préparer l'organisme au combat ou à la fuite : augmentation du rythme cardiaque, de la pression artérielle, du rythme respiratoire, sudation ....
                Puis l'hypothalamus excite les glandes surrénales (situées au dessus du rein), qui vont sécréter de l'adrénaline dans leur partie médiane (médullosurrénale), puis dans la partie périphérique (corticosurrénale) le "cortisol" que l'on appelle l'hormone du stress.
                 Dans la deuxième phase le cortisol va "calmer le jeu" dans le cerveau. Il va d'une part faire préparer par le cerveau émotionnel les réactions de défense (résistance, fuite...) mais ensuite il prépare l'organisme à un retour à la normale, par rétroaction sur l'hypothalamus.
                Les réactions physiologiques s'atténuent, la production d'adrénaline diminue.            Si le stress ne se prolonge pas, tout rentre dans l'ordre.
               Si par contre le stress continue et surtout s'amplifie, le cortisol , qui continue à être sécrété s'accumule et provoque des réactions du système nerveux.
                Les premières actions se font au niveau du système émotionnel et les idées négatives "tournent en rond" dans le cerveau émotionnel comme le montre le circuit de Papez.
                  Puis des actions néfastes sont possibles au niveau de l'hippocampe et donc de la mémoire. Parallèlement des anomalies de sécrétion de dopamine et de sérotonine modifient l'humeur et perturbe le système de récompense, de telle sorte que volonté et motivation baissent considérablement.

             Par la suite le cerveau émotionnel ne transmets plus normalement les informations au cortex préfrontal et le cerveau n'arrive plus à anticiper et à raisonner logiquement.
              On entre en dépression.

              L'anxiété est un phénomène différent. En présence d'un danger (ou d'un trauamtisme), nos centres amygdaliens produisent le sentiment de peur. Plus cette peur est grande, plus elle va impressionner le cerveau et notamment ancrer des souvenirs dans la mémoire.
               Quand le danger disparaît, la peur ne cesse pas forcément car le cerveau continue à croire que le danger va revenir et à anticiper ses conséquences. On ne parle alors plus de peur, mais d'anxiété ou d'angoisse.

                 L'anxiété est donc une réaction cérébrale, anticipant un danger ou un risque de traumatisme, qui n'existe pas ou pas encore.
                L'anxiété peut être utile car elle stimule la mémoire pour éviter des dangers, mais permanente et forte, elle a comme le stress des conséquences néfastes.

                Elle peut conduire à des dépressions, des phobies ou des comportements compulsifs.
                Contrairement au stress elle est un phénomène purement cérébral dont les deux principaux acteurs initiaux antagonistes sont les centres amygdaliens et le cortex préfrontal.

                La sérotonine qui agit sur l'humeur, la noradrénaline qui est un excitateur, la dopamine et le circuit de récompense et surtout le gaba, qui diminue l'activité des neurones (il favorise l'action d'ions Cl- qui diminuent les influx nerveux), sont les principaux neurotransmetteurs en jeu. La plupart des anxiolytiques qui diminuent l'anxiété agissent en augmentant l'action du GABA.
                 Tout le monde connaît une forme bénigne et passagère d'anxiété : le trac. Mais il y a malheureusement des cas plus sérieux.
                Une enquête européenne a révélé il y a une dizaine d'années, que plus de 14% des européens souffraient de troubles anxieux. (15% aux USA).

                D'après les différentes études 2,1 % souffrent de troubles paniques, 4,8% d'agoraphobie (la peur de ne pas pouvoir échapper à une situation ou de ne pas être secouru en cas par exemple de crise physiologique). D'autres manifestations existent comme la phobie sociale qui fait éviter toute manifestation en société, les troubles obsessionnels compulsifs qui résultent de souffrances dues à des obsessions, et qui peuvent se traduire par des gestes ou actions compulsifs.
                Le ressenti commun est un sentiment de malaise, de tension interne, de peur de l'avenir. Les pensées s'orientent vers des scénarios catastrophes, la peur du regard des autre, l'impression d'être agressé ou menacé, en général sans véritable raison.
             Le sujet peut ressentir des bouffées de chaleur, une sensation d'étouffement, des nausées, des tremblements, des douleurs musculaires ou des fourmillements, des bourdonnements d'oreille etc...
                D'autres symptômes sont psychiques. Certaines personnes, au bord de la dépression à la suite d'anxiété ont l'impression d'être étrangers à leur corps ou à leur environnement, de se voir en spectateurs (Ce n'est pas alors une maladie de dépersonnalisation).

                A des stades plus graves on peut aboutir à une difficulté à réfléchir, une agressivité, une hyper-agitation, une hypersensibilité émotionnelle.
                Lorsque l'on est au stade dépressif, il y a perte de motivation et de volonté, même celle de guérir.
                 Les troubles anxieux, comme le stress, peuvent être graves, mais on sait les traiter.

               Outre la prise temporaire de médicament pour soulager la personne, ou certains exercices physiques simples tels la relaxation, ou le contrôle de la respiration et de ses pensées, il faut d'abord essayer d'éclairer sa situation avec une opinion extérieure, objective et logique, afin de lui faire "voir autrement"  la représentation de son angoisse et de mieux la comprendre, et d'identifier les divers facteurs de stress pour les combattre ou les accepter.
                Un éclairage sur sa personnalité peut l'aider à mieux contrôler ses émotion et améliorer sa confiance en soi.
                Au plan des médicaments, les cours de médecine indiquent en général que les anxiolytiques ne doivent pas être prescrits plus de 12 semaines et que s'il faut recourir à un traitement de fond pour  réguler les quantités de sérotonine dans le cerveau, on peut prescrire des antidépresseurs, pour une durée brève, de six mois à un an.

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