• Silence, le cerveau tourne !

    Silence, le vcerveau tourne !

              Ma grand mère me disait souvent « tourne sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler ! », et ill existe plusieurs proverbes concernant le silence  : 
                       
    « La parole est d’argent, mais le silence est d’or »;

                             « Qui ne sait se taire ne sait dire ».
                             « Il est bon de parler, et meilleur de se taire » et ce proverbe plus imagé :
                             « Trop parler nuit, trop gratter cuit »
                Bref on peut l’interpréter : on risque moins de se faire du tort en parlant peu qu’en parlant beaucoup. 
               
    Mais on peut être plus sage : le philosophe grec, Zénon d’Élée disait à ses disciples:, vers 490-430 avant JC : «Souvenez-vous que la nature nous a donné deux oreilles et une seule langue, pour nous apprendre qu’il faut plus écouter que parler.»

                 On peut aussi ne pas être d’accord et souffrir du silence .Hervé Bazin  disait : « La parole est d’or, c’est le silence qui est de plomb ». C’est un peu normal pour un écrivain.
                Dans toutes ces réflexions, le silence est l’absence de parole, l’absence de mots; le fait de ne pas s’exprimer, de ne pas employer de langage articulé. 
               
     Mais il n’est pas que cela : il y a plusieurs formes de silence : acoustique, corporel, attentionnel, et intérieur
               
    Il s’agit de savoir si le silence a un sens ou non. S’il possède des significations, des explications cachées. 
               
     Et que fait notre cerveau quand nous ne pensons à rien ?

              Voyons d’abord ce qu’est le silence sonore,  c’est à dire du bruit et de l’absence de bruit qui est le silence.
     
               
     Première constatation, on trouve beaucoup d’études neurobiologiques sur le bruit et très peu sur le silence, et elles montrent toutes que le bruit permanent d’un niveau important dans notre environnement, est nocif. On parle d’ailleurs de pollution sonore.
               
    Le bruit altère le fonctionnement du cerveau, il augmente l’activité des centres amygdaliens, (à l’origine des émotions fortes, de la peur, de la colère, du stress, de l’angoisse) et u-il accroit la production de cortisol (l’hormone du stress, ce qui diminue nos défenses immunitaires. Indirectement, le bruit est donc responsable de maladies.

                Les bruits excessifs (> à 120 db) détruisent les cils de la cochlée de l’oreille interne.

                Au contraire, le silence est nécessaire pour guérir plus rapidement d’une maladie,
                La musique apaise mieux si elle comporte des silences et n’est pas trop bruyante,
                On a identifié chez la souris des neurones qui réagissent à l’arrêt du son, mais quand un morceau de musique s’arrête, notre système auditif continue ç l’écouter pendant quelques secondes et nous avons parfois k’impression de continuer à le chanter intérieurement.
                En fait, dans la réalité le silence complet n’existe pas et il dérange même. Si l’on place une personne dans une chambre spéciale, dite « anéchoïque »,(utilisée pour des mesures d’ondes sonores ou électromagnétiques) et qui empêchent toute réflexion par les parois, ctte personne n’entendra plus que les bruits de son cœur et de son corps. On est en général très mal à l’aise, et au bout de 10 minutes, on est stressé et on  surtout envie de sortir ! Pourtant il est avéré que l’absence de bruit réduit le stress et l’anxiété, mais l’absence totale peut engendrer la panique.
              Si nous sommes mal à l’aise, si on nous force ainsi à rester sans autre activité que de suivre nos pensées internes : nous avons besoin de remplir la réalité par quelque chose d’extérieur.
                Et pourtant il nous est indispensable, pour la survie de notre corps et de notre cerveau de dormir plusieurs heures tous les jours, cela pour mettre en ordre notre mémoire, mais surtout pour reposer notre cerveau, arrêter de consommer de l’énergie et évacuer les déchets qu’elle produit, rénover certaines cellules ou n évacuer celles qui sont défectueuses. Le sommeil est effectivement un silence presque complet, notre conscience étant endormie. 

                 Voyons maintenant les autres types de silence :

    Le silence de notre corps :

                Notre corps émet d’abord des bruits réels que nous n’entendons pas ou peu, uniquement quand il n’y a pas de bruit autour de nous et que nous cherchons à les entendre : bruit de notre coeur, de notre respiration, voire de la contraction de nos muscles et du frottement de nos os.
                Mais notre corps nous envoie via notamment l’insula, de nombreux signaux : toucher, douleur, était de nos membres et de nos muscles, ou de nos viscères. Certains peuvent nous alarmer et celui qui n’arrive pas à imposer le silence edevient hypochondriaque.
                Le silence de notre corps, c’est aussi l’absence de mouvements, l’immobilité.
                Tout comme le silence sonore elle est difficile à supporter, car même pour ceux qui ne sont pas hyperactifs, l’activité motrice comble un vide. Il est difficile de rester éveillé sans bouger, même s’il s’agit de mouvements qui n’ont pas de but précis, qui en sont pas entièrement volontaires.             Certaines réactions physiologiques nous incitent à bouger, pour éviter des blocages circulatoire ou une ankylose, partiellement psychologiques.
                Pourtant le silence du corps est reposant pou le corps et pour l’esprit

    Le silence attentionnel :

               C’est ne pas faire attention à ce qui se passe autour de nous.
                Ce peut être que nous ne faisons pas attention à ce que perçoivent nos cinq sens, notamment la vue et l’ouïe, c’est à dire que les informations sont reçues et interprétées, et même en général mémorisées pour un temps, mais qu’elles ne sont pas transmises à notre cortex préfrontal.
                C’est aussi ne pas porter une attention suffisante à un contact, une conversation extérieure. Cela peut être parce qu’on se concentre sur une réflexion intérieure ou même que l’on s’efforce de ne penser à rien, mais cela peut être aussi un silence fictif, un manque d’attention, de concentration, parce qu’on se laisse distraire, à zapper sur de nombreux sujet. C’est ce que l’on reproche aux jeunes en classe, sous l’effet des moyens modernes de communication.
                C’est enfin s’isoler des autres, ne pas voir d’autre personnes, ne pas avoir accès àla télévision, à son téléphone, à internet. Nos habitudes sont telles que c’etela peut être difficile à supporter. Et pourtant là encore c’est reposant.

    Le silence intérieur :

                C’est celui de nos pensées. En l’absence de siganux sonores, corporels ou attentionnels, nous pouvons nous concentrer sur nos pensées. Mais la plupart du temps, ce sont nos soucis, nos problèmes que nous ressassons, Nous réfléchissons pour leur trouver une solution. de ce fait cette réflexion intérieure aboutit souvent à des pensées négatives et n’est pas bonne pour notre stress.                       
                Mais l’on peut arriver à faire le vide dans son cerveau, à s’efforcer de ne penser à rien (souvent on finit par s’endormir).
                Si l’on reste éveillé il est intéressant de voir ce que fait alors notre cerveau en l’examinant sous IRM. Ce fonctionnement du cerveau silencieux, c’est tout un réseau de centres qui s’active, ce qu’on appelle le « réseau par défaut » représenté sur le schéma ci-dessous. A cela s’ajoute évidemment le cerveau central et notamment l’hypothalamus et e tronc cérébral, qui contrôlent nostre fonctionnement vital.
               
    On ne connait pas bien les fonctions de ce réseau dans cette période de repos et d’inactivité extérieure. On sait qu’il n’est plus sensible aux sollicitations extérieures.

     

    Silence, le vcerveau tourne !

     Mais si l’on revient aux aspects de communication et à la concurrence entre parole et silence, voici quelques pensées de personnages connus, trouvées sur internet :
               
     « Ne parle que si tu as des mots supérieurs au silence…Sinon garde le Silence » (Euripide)

                 « Le silence est un art…Il faut parfois rester silencieux. Et la retenue est une discipline ».                       
                 « L’homme est plus homme par les choses qu’il tait que par celles qu’il dit » (Albert Camus)
                 « “Ecrire c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit «  (marguerite Duras)
                 « Je n’ai jamais rien appris pendant que je parlais” » (Larry King)
                « J’aime les gens qui choisissent avec soin les mots à ne pas dire ». (Alda Merini)  
                « Le silence dans la modernité est devenu au fil du temps un anachronisme » (Andrew Sullivan).

     

     

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