• Savez vous ce que sont nos mémoires ?

              A la suite due mon article sur "l'effet GPS", on m'a demandé des explications sur le rôle de l'inconscient et sur notre mémoire. J'ai fait deux articles sur l'inconscient et je vais les compléter par deux articles sur nos mémoires. En effet ce que nous appelons "notre mémoire", correspond à plusieurs processus différents.
            Nous allons pour cela nous servir des deux schémas ci dessous :

    Savez vous ce que sont nos mémoires ?

     

    Savez vous ce que sont nos mémoires ?

            Nous avons cinq principaux types de mémoire :

             La mémoire perceptive est la mémoire des perceptions avant même qu'elles aient une signification. 
             Dans la perception visuelle, on perçoit parfois une forme avant de l'identifier. Déja à ce stade, le cerveau garde une première trace de ce qu'il a perçu. En voyant le fragment d'un motif visuel, le cerveau réactive la trace mnésique de la forme  et l’identification n’intervient qu’ultérieurement.
            La mémoire perceptive retient donc les formes, les couleurs, la situation dans l’espace, le mouvement et tout ce qui est lié à la vue. Elle retient également ce qui a trait aux sons, leur intensité, leur hauteur, les consonnances. Elle analyse les impressions du toucher, mais elle mémorise également l’état et les sensations liées à nos muscles, à nos viscères.... Enfin elle classe les sensations de l’odorat et du goût, qui sont en partie liées.
            Les perceptions de nos cinq sens sont interprétées dans des centres spéciaux, en liaison avec le thalamus qui coordonne 40 fois par seconde, les sensations qui se rapportent à un même objet.
           La plupart de ces sensations s'effacent au bout de quelques secondes ou quelques minutes.
           Mais le cortex préfrontal peut décider de garder l’information en mémoire (ce peut être une information ponctuelle, ou toute une scène complexe). Il oriente éventuellement les sens pour avoir des sensations complémentaires, car il peut avoir besoin de plus d’information pour prendre une décision. Puis il demande à l’hippocampe de faire mémoriser l’information ou  le souvenir en cause.
          S’il s’agit d’une information dont la nécessité est transitoire (où ai je garé ma voiture), les neurones de l’hippocampe se chargent de la garder, jusqu’à ce que le cortex préfrontal lui dise qu’il n’en a plus besoin (j’ai repris ma voiture). L’information s’efface alors peu à peu.

            La mémoire épisodique est celle qui classe et retient les scènes bien localisées dans le temps et dans l’espace, faites de perceptions, mais aussi de liens avec des événements, des sentiments. Bref c’est la mémoire des souvenirs des moments successifs de notre vie.
            
    Si le cortex préfrontal décide que c’est un souvenir à conserver à long terme, l’hippocampe va mettre à contribution les neurones du cortex temporal pour conserver une trace du souvenir en liaison avec les autres parties du cerveau.
           Pour cela il faut renforcer les liaisons entre synapses  des neurones qui vont intervenir dans  le rappel du souvenir.
           On pense que pendant la nuit, l’hippocampe et le thalamus, jouent à la « pompe à souvenir », et font circuler toutes les données des souvenirs récents, qui « tournent en rond » dans le cerveau émotionnel, renforçant ainsi à chaque "passage" les liaisons entre les neurones qui constituent le souvenir.
           Mais un souvenir complexe est fait de très nombreuses données. Notre attention peut ne pas être portée sur tous ces détails et certains ne sont peut être pas transmis au patron, le cortex préfrontal. Celui ci peut aussi négliger certaines informations qu’il ne juge pas importantes. Donc si l’on mémorise une scène, il est probable que de nombreux détails ne seront pas consolidés dans la mémoire à long terme et seront peu à peu détruits.
           A l’inverse l’hippocampe fait un « paquet » des informations du souvenir, et donc va stocker ce paquet, y compris sans doute des informations sans intérêt.
           Si par la suite on ne pense jamais à ce souvenir, les connexions entre neurones s'affaiblissent peu à peu et le souvenir tombe dans l'oubli.

           La mémoire lexicale est celle du langage, des mots que nous connaissons, et de leur prononciation, de leur orthographe, des règles de grammaires et de syntaxe.
           Je ferai par la suite des articles sur le langage. Disons pour le moment que deux centres, le centre de Wernicke et le centre de Broca sont chargés, le premier de comprendre le langage et le second, de l'élaborer et le prononcer. Ils s'appuient pour cela sur un centre qui en grange la mémoire des mots, classée par catégories : le centre de Geschwind.

             La mémoire déclarative est celle de nos connaissances générales que nous accumulons. C’est ce que nous avons appris lors de nos études, dans notre métier, dans nos lectures, mais aussi la mémoire de notre expérience acquise peu à peu. 
            Elle est liée surtout au langage, bien que les perceptions soient aussi à l’origine de sa construction (on apprend en percevant). Elle contient néanmoins des perceptions comme par exemple la forme, la couleur, le champ d’un oiseau et éventuellement le goût si nous l’avons mangé cuit.... mais aussi des données comme son appartenance à une classification, ses conditions de vie,..    
            Elle est organisée en items, regroupés en thèmes et liés entre eux, logiquement.
            Ses données assez éparses chez l’enfant, se réorganisent lorsque l’enfant apprend à parler, des liens se créant entre les données appartenant à une catégorie, à un phénomène, à une chose, à une personne ou un animal donnés....
            Elle est hiérarchique car elle regroupe ces données en catégories plus générales (comme en botanique ou zoologie) et de ce fait résulte d’une certaine logique.
            Elle peut se détacher de la perception dans des concepts abstraits.
            C’est elle qui est la base de nos actions et de nos raisonnements.

            Enfin le mémoire émotionnelle est celle de nos émotions passées, de nos sentiments, des pulsions que nous avons, des traumatismes éventuels également. C'est aussi le souvenir de nos peurs, de nos colères, de nos réactions impulsives.
              Ce sont essentiellement les centres amygdaliens qui sont la plaque tournante de ces souvenirs, qui évidemment pour s'assembler demandent la collaboration des autres centre pour y associer des images et des mots.

              La mémoire de travail est à l'oeuvre à tout instant de notre vie consciente. C'est elle qui maintient présentes à l'esprit les informations dont nous avons besoin en temps réel pour parler, imaginer, réfléchir, calculer.....

           C’est d’abord une mémoire tampon qui retient un court instant nos perceptions, dans la mesure où nous en avons besoin (par exemple pour reconnaître une personne, identifier un son...)
           Mais c’est surtout une mémoire de transit d’informations appelées par notre cortex frontal lorsqu’il raisonne, pour stocker les données dont il a besoin.
           On distingue alors en elle, la “boucle phonologique” qui permet de retenir provisoirement des mots, des chiffres, des idées, et le “calepin visuo-spatial” qui stocke de façon intermédiaire des images et des positions dans l’espace et qui permet ensuite de les représenter mentalement (par exemple pour reconnaître un animal, un itinéraire, assembler un meuble d’après un plan ...)

             Je parlerai dans un prochain article de la mémoire procédurale, celle qui  l’apprentissage et le stockage de procédures, de modes opératoires, des automatismescomme apprendre à marcher, à skier, à faire du vélo, à nager, à taper sur un clavier d’ordinateur ou de piano.....

           

     

     

     

     

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