• Résistance des bactéries aux antibiotiques (1) : les cellules vivantes.

     

    Résistance des bactéries aux antibiotiques (1) : les cellules vivantes.


          J'ai déjà fait le 30/7/2019 un article sur les bactéries, mais un correspondant me dit que je n'ai pas été clair et que je devrais également expliquer la résistance aux antibiotiques.
         C'est effectivement un  problème important et préoccupant.

        Il est exact que les antibiotiques sont aujourd'hui victimes de leur succès : leur large utilisation depuis les années 1960-1970 a permis aux bactéries d'apprendre à s'en défendre.
        Il y a 30 ans cette résistance n’était pas trop gênante, car elle ne concernait que quelques germes, et il suffisait de les soumettre à un autre antibiotique pour les éliminer.
        Mais certains germes, plus nombreux, ont cependant réussi à acquérir une résistance à de nombreux antibiotiques, obligeant les médecins à puiser de plus en plus souvent dans les antibiotiques à utiliser en dernier recours contre les bactéries les plus récalcitrantes, avec un risque accru de favoriser l'apparition de bactéries résistantes à tous les antibiotiques, contre lesquelles aucun antibiotique connu ne pourrait plus être utilisé.
        Les bactéries multirésistantes se sont d'abord développées en milieu hospitalier, plus favorable à l'apparition de résistances, car il représente la moitié de la consommation des antibiotiques et la promiscuité relative entre sujets infectés, les mêmes soignants, accroit la diffusion pour ces bactéries et leurs résistances
        La recherche doit donc être relancée pour mettre au point de nouvelles classes d'antibiotiques, car les grandes entreprises pharmaceutiques se sont largement détachées de ce domaine, trop peu rentable. En effet les maladies infectieuses se déclenchent de manière aléatoire, rendant impossible toute prévision sur les marchés potentiels, et leur traitement est de courte durée : elles ne sont pas une source de profit suffisante, en comparaison avec les maladies chroniques, qui représentent un marché énorme lié au vieillissement des populations dans les pays développés. Et les entreprises pharmaceutiques font passer leurs intérêts financiers avant ceux des malades.
         
        Pour comprendre comment la résistance s’instaure, il faut d’abord examiner comment les antibiotiques détruisent les bactéries.
        Mais pour cela il faut déjà comprendre un peu comment fonctionnent les cellules humaines et celles constituant les bactéries. Ce sera l’objet de l’article d’aujourd’hui et de demain, puis je reparlerai des antibiotiques après demain.

        Les renseignements sont extraits d’un cours de médecine de la faculté de Montpellier et d’un cours d’Anne Decoster, que j’ai beaucoup simplifiés.

        Notre corps est composé de cellules, qui sont les unités de base de sa structure.
        Nous avons de l’ordre de 1014 cellules dans le corps humain plus environ 1015 bactéries non pathogènes, essentiellement dans le système gastro-intestinal.
        Chaque cellule est une entité vivante, qui fonctionne de manière autonome (du moins dans les organismes multicellulaires), mais est coordonnée avec la vie des autres cellules.
    http://lancien.cowblog.fr/images/SanteBiologie-1/orgcell.jpg    Tous les êtres vivants sont composés de cellules dont la structure fondamentale est commune ainsi que l’équilibre du milieu intérieur de composition physico-chimique, régulé et propice au développement des cellules de l'espèce considérée par rapport au milieu extérieur. On appelle cette régulation automatique           « l’homéostasie ».
        La cellule nait, vit, se reproduit et meurt, comme tout être vivant. Pour vivre, elle consomme de l’énergie et de la matière chimique.
        Les cellules se différencient en de nombreux types et celles d’un même type se rassemblent sous forme de tissus.Nos organes sont formés à partir de divers tissus.

    http://lancien.cowblog.fr/images/SanteBiologie-1/cellhumaine.jpg
     
        Une cellule est toujours délimitée par une membrane cellulaire, (« plasmique »), qui sépare un milieu intracellulaire, le « cytoplasme », dont la composition est différente du milieu externe. La membrane assure les échanges entre les milieux intérieur et extérieur, tout en maintenant une différence entre eux («homéostasie »). La différence de composition disparait à la mort de la cellule.
        Chaque cellule possède un noyau (plus ou moins apparent), qui dirige les fonctions du cytoplasme et de la membrane et l’on distingue deux genres de cellules :
            - Les « Eucaryotes » possèdent des cellules dont le cytoplasme contient un noyau limité par une enveloppe - la membrane nucléaire - qui contient l’ADN, qui est le support matériel de l'information génétique. Ces filaments apparaissent sous la forme de chromosomes bien visibles lorsqu'ils se condensent au moment de la reproduction (division cellulaire appelée « mitose »). Cependant, la plupart du temps, ils apparaissent comme une masse plus ou moins homogène.
            - Les « Procaryotes » regroupent le monde immense des bactéries. Ce sont des cellules qui n'ont pas d'enveloppe nucléaire et donc pas de noyau distinct. Leur matériel génétique flotte dans le cytoplasme.

        Toutes les cellules ne se reproduisent pas (par exemple les neurones). Mais tous les êtres vivants pluricellulaires possèdent des cellules souches, qui sont à l’origine de tous les tissus. 
   
        Une cellule souche est une cellule qui reste capable de se diviser tout au long de la vie, assurant le renouvellement cellulaire des tissus. La division d’une cellule souche produit une nouvelle cellule souche (cellule de « réserve ») et une cellule s’engageant dans un processus de différenciation, qui la conduira à remplir une fonction précise dans un tissu et un organe.
        Le schéma ci dessous donne les étapes de la mitose, sur lequel on voit la division de chromosome.
        Au niveau microscopique, il y a duplication de brins d’ADN


    http://lancien.cowblog.fr/images/SanteBiologie-1/schemamitose.jpghttp://lancien.cowblog.fr/images/SanteBiologie-1/photomitose.jpg



       Maintenant que nous avons ces connaissances élémentaires sur les cellules, nous pourrons parler demain de bactéries

     
     

     

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