• Réseaux poste à poste et blockchains : utilisations

    Réseaux poste à poste et blockchains : utilisations

              Dans mon précédent article je vous ai dit ce qu’étaient des réseaux postes à postes et des bases de données « blockchains ».
              Ces divers systèmes ne sont pas encore matures et leur état de mise en place est à peu près celui d’internet en 1990. On peut donc penser que les transformations qui en découleront vont commencer à apparaître vers 2030.

                         Influence de la généralisation de ces réseaux sur les métiers.

              La mise à la disposition de chaque personne, comme pour internet, de tels réseaux, risque de changer profondément tous les métiers qui servent de support à des transactions, un peu de la même façon que le ferait une généralisation du commerce en ligne sur internet. Dans la mesure où ces réseaux peuvent abriter une monnaie électronique, les centres financiers, banques et courtiers divers, seraient également affectés.
              Ces métiers seront donc amenés à évoluer, ce qui posera des problèmes de formation et d’emploi.
             En fait les blockchains risquent de rendre en partie caduques les activités de services dans le domaine des transactions, basées sur la confiance en une personne ou une institution responsable actuellement de garantir la validité de ces transactions

             Je ne prendrai qu’un exemple simple : celui d’un achat immobilier par l’intermédiaire d’une agence et d’un notaire, avec enregistrement au cadastre.
             Les particuliers (ou entreprises), ayant accès au réseau pourront faire une proposition de vente ou au contraire une recherche d’achat, (un peu comme sur « le Bon Coin »). On trouvera aussi des modèles de contrat sur le réseau.
             Si deux parties se mettent d’accord, elles échangeront leurs clés publiques. Et pourront se mettre d’accord sur un contrat.
             Une fois celui-ci rédigé chacun l’enverra sur le réseau avec sa clé privée. Il sera enregistré provisoirement sur tous les serveurs et les mineurs vérifieront d’abord que les deux contrats envoyés sont identiques, et ensuite que tous les enregistrements sur tous les serveurs le sont aussi. Si cela est avéré, le contrat est enregistré sur un bloc de la blockchain et est alors certifié, inviolable et non modifiable (sauf par un nouveau contrat entre les deux parties annulant ou modifiant le précédent). L’enregistrement au bureau des hypothèques et au cadastre sont faits automatiquement              
            Dès lors l’agent immobilier et le notaire ne sont plus utiles pour la transaction.

            Toutefois la blockchain ne fait que certifier le contrat : elle ne garantit en rien la qualité de ce qui a été acheté. On peut alors penser que l’agent immobilier pourra garder un rôle de conseil quant à la qualité des achats immobiliers et le notaire un rôle de conseiller patrimonial. Mais ce sont des métiers qui demandent une formation différente, et un personnel de meilleur niveau, et des emplois de plus bas niveau disparaîtront.

            Ce type de problème va donc concerner tous les métiers qui ont pour but de certifier la réalité de transactions : banques, brevets, état civil, notaires, agent immobilier, cadastre, bureau des hypothèques, cartes grises, sécurité sociale et mutuelles...

            Ces métiers devront considérablement évoluer et utiliseront moins de personnels de bas niveau.
            C’est au fond analogue, dans le monde des services, à la robotisation du monde industriel.

                         Quels sont les actuels défauts ou limitations des réseaux poste à poste.?

             D’abord les serveurs ont des puissances ainsi que des capacités de données limitées. Il ne faut donc pas concevoir des blockchains trop volumineuses.
             Le stockage des données et surtout le cryptage et décryptage des signatures (les clés privées) ne sont pas sûrs à 100%. Des progrès peuvent être faits et il faut prévoir des changements possibles d’algorithmes pour assurer une meilleure sécurité.
             Le décryptage des données entraîne des calculs importants et donc un temps non négligeable, qui peut devenir prohibitif quand le nombre de transactions augmente beaucoup.
             Lors de l’utilisation d’une blockchain dans un réseau de monnaie numérique, le « bitcoin », le réseau ne pouvait traiter que 7 transactions par seconde, alors que le serveur de cartes bleues d’une banque en traite quelques milliers pendant le même temps.
             Les programmes peuvent avoir des bogues et ceux -ci permettre à des hackers de s’introduire dans le système. Mais ce n’est pas pour autant que les données pourraient être modifiées, puisqu’il faudrait les modifier de façon identique, sur tous les serveurs.
             On sait que tout système informatique a besoin d’être corrigé et amélioré (penser à toutes mises à jour auxquelles vous procédez sur votre micro-ordinateur). Or en principe, on ne devrait pas intervenir sur un réseau poste à poste. Il faut donc prévoir des procédures très rigoureuses de modifications et d’intervention sur les machines.

             Les programmes de ces réseaux ont été conçus à l’origine, et ils peuvent l’avoir été dans un but partiellement frauduleux. Il serait nécessaire qu’il y ait un organisme de contrôle technique centralisé et gouvernemental ou mondial (genre CNIL).
            On peut craindre aussi une entente des mineurs. C’est en partie ce qui s’est passé sur le réseau des bitcoins et, en l’absence de régulation centrale, il y a eu une spéculation effrénée, qui a multiplié par presque mille le taux de conversion de cette monnaie en dollars. Cette monnaie peu surveillée a également été utilisée pour le blanchiment d’argent ou pour des fraudes.
            En effet aucune législation n’existe encore. Il faut en créer une.

            De nombreux essais de mise au point et de fonctionnement préalables seront nécessaires, d’où au moins 10 à 15 ans de gestation pour garantir la sécurité et acquérir la confiance des utilisateurs, car c’est de cette confiance que résultera le succès de l’utilisation par la population et les entreprises, des réseaux poste à poste et blockchains.

     

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