• Evidemment l'amour fait marcher le monde. Alors on trouve sur internet des histoires d'amoureux :

     

      J'ai envoyé un sms à une copine que j'aime bien :
            "Ça te dirait de prendre un café ?"
        Elle répond aussitôt :
            "Excellente idée, je vais m'en faire un."

        Je suis allé faire les magasins avec ma petite amie amie. Elle ressort de la cabine pour me montrer ce qu'elle vient d'essayer.
        Je lui réponds : "Ha non ! Le t-shirt, il est vraiment horrible !"
        Manque de bol, c'était le pantalon qu'elle essayait. Le t-shirt, c'était le sien

        J'ai secoué la cannette de soda de ma copine pour lui faire une blague. Je n'avais pas vu qu'elle était déjà ouverte.

        J'étais au restaurant avec mon petit copain. Je le regarde fixement dans les yeux et lui dis : "Dis moi la première chose à laquelle tu penses en me regardant."
        Lui : "Je peux finir ton steak ?"

        Mon copain m'a dit que je ne l'intéressais plus et que je pouvais oublier nos projets de vie commune pour l'an prochain.
        Au bout d'une heure de larmes, il a souri : "T'es parti sans me dire je t'aime sur MSN hier soir... Disons qu'on est quittes."
        Je sors avec un psychopathe.!

        Une personne de Greenpeace nous aborde dans la rue.
        Je lui réponds en anglais en prenant l'accent : "Sorry, we are not French."
        Au même moment, ma copine rajoute : "Désolé, on est pressés."

        Depuis 18 mois que je sors avec mon petit ami, j'ai enfin découvert qu'il était normal. Il arrive à dire "Je t'aime" à quelqu'un.            
        J'espère qu'après le chien, la suivante ce sera moi..

        J'ai reçu 2 SMS de ma copine. Le premier pour me dire que tout était fini entre nous, le second pour me rassurer car elle s'était trompée de destinataire.

        J'ai passé 10 bonnes minutes à renifler la rose que mon copain m'a offerte dans un élan de romantisme, avant de remarquer que c'était une fleur en tissu.

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  • Tristesse anxiété, angoisse.

    Qu’est ce que la tristesse ?

        La tristesse est une émotion naturelle de la vie, "négative" comme la peur ou la colère.(C’est ce que racontent les livres !)
        La tristesse relève d'un besoin, d’un manque affectif.
    Il est normal d'être triste, parfois de façon prolongée, (perte d'une personne, d'un animal, d'un objet qui ont une valeur affective, échec ou regret de n’avoir pas fait une chose importante).
        La tristesse est d'autant plus intense que la perte ou le manque est psychologiquement et subjectivement important. Les raisons de tristesse sont donc très différentes d’une personne à l’autre. Ce n’est pas un sentiment qui repose sur la logique objective et donc certaines raisons qui peuvent nous paraître futiles peuvent engendrer chez d’autres personnes une tristesse réelle.
        La tristesse est donc  le signe d’un “déficit" au plan émotif.
        La tristesse n'est pas la dépression et ne conduit pas à la dépression. Il faut savoir l'accepter, la laisser "sortir", pleurer si le besoin s'en ressent, sans se culpabiliser, ni se dévaloriser.
        Mais la tristesse peut devenir permanente et elle peut mener à l’anxiété.
    Elle peut aussi avoir des “pics” et ces paroxismes provoquent des angoisses.

    Ce sont donc des mécanismes qu’il va falloir que nous examinions.

        Les pensées tristes peuvent tourner en rond dans notre cerveau émotionnel, alors que normalement, le cortex frontal devrait intervenir et raisonner notre tristesse pour la faire cesser et nous inciter à des activités qui nous rendraient plus joyeux.
        On ne sait pas exactement quelle est à l’intérieur du cerveau émotionnel, l’origine des pensées tristes. On a simplement constaté que la tristesse et la joie activent les mêmes centres cérébraux dans le cerveau émotionnel et le cortex  préfrontal, la tristesse étant davantage prise ne compte par l’hémisphère gauche et la joie par l’hémisphère droit.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau1/Papez.jpg

        On constate aussi que le circuit de Papez qui intervient dans la mémorisation (voir l’article sur les mémoires), intervient aussi car les pensées tristes peuvent  activer les connections des neurones du circuit de Papez et ainsi “tourner en rond” dans le cerveau émotionnel, sans que les cortex préfrontal et frontal n’interviennent efficacement pour arrêter ce manège.
        Les centres amygdaliens sont ainsi sollicités en permanence et leurs réactions qui interviennent de façon analogue à la peur, constituent alors un malaise permanent que l’on appelle anxiété ou stress.

        L’environnement est un facteur important dans le cas de la tristesse.
    J’ai connu bien des jeunes qui avaient dans leur chambre des tentures sombres, et affichaient des posters de sang et de catastrophes, qui s’habillaient tout de noir et se fardaient aussi tristement, qui n’écoutaient que des chansons tristes évoquant des horreurs et des souffrances, lisaient des livres évoquant l’angoisse,  et la peur et n’aimaient au cinéma que les films d’horreurs et de violence, ou les films psychologiques évoquant des personnages au cerveau troublé et au bord de la dépression ou de la maladie mentale. Ces jeunes étaient souvent au bord de la dépression.
        Ce type d’environnement favorise les idées tristes et finit par établir comme une addiction à cet situation morbide et rend peu à peu la tristesse chronique en empêchant le cortex d’intervenir rationnellement et objectivement pour rétablir le contrôle du cerveau émotionnel par le cortex frontal.
        Le retour à la normale passe par l’abandon de ces pratiques : des couleurs vives , des lectures et des distractions gaies, des ami(e)s joyeuses et éventuellement le détournement de l’agressivité vers une activité sportive.
        Mais, si la tristesse se prolonge pendant des semaines, est omniprésente dans la vie quotidienne, se répercute sur la perception du passé, du présent et de l'avenir, reste insensible à des événements heureux, engendre une incapacité à éprouver du plaisir et s'accompagne d'une dévalorisation et d'une vraie douleur morale, on peut alors se demander si on ne va pas vers un état anormal qui est semblable à une maladie, la dépression, qui relève non plus du contrôle des émotions par le cortex, mais du médecin.

        Quelques mots sur l’anxiété (que l’on appelle aussi stress).

        La peur est une réaction ponctuelle qui n’a qu’une durée limitée.
       L’anxiété est une réaction analogue à la peur (et qui concerne donc les centres amygdaliens), face à une situation nouvelle ou menaçante qui a une certaine permanence. L'anxiété pourrait aussi naître lorsque les prédictions qui sont faites par notre cortex préfrontal, en se basant sur la mémoire de nos expériences passées, ne sont pas confirmées par l'expérience présente. 

        Le stress, c’est en quelque sorte une peur permanente.
        L’évolution a mis dans notre cerveau ce mécanisme pour que nous puissions survivre à ces changements ou à ces menaces et  le stress peut donc être très utile
        Nous ne sommes plus à la préhistoire et le danger stressant est rarement un prédateur, mais beaucoup plus souvent une situation sociale, comme un examen ou une menace verbale d'une autre personne.
       Notre cortex peut se représenter des situations qui auront sur notre cerveau le même effet que la menace concrète d'un prédateur. L’environnement a changé depuis la préhistoire, mais les réactions émotives de base restent les mêmes.

        Nous avons vu les réactions physiologiques que déclenchaient les amygdales en cas de peur. Ces modifications engendrées via le système sympathique sont toutes orientées vers une dépense importante et immédiate d'énergie et elles ne peuvent être maintenues trop longtemps sans que cela cause des problèmes à l'organisme.
        L'hypertension et les ulcères d'estomac sont par exemple des symptômes attribués au stress.

    Tristesse anxiété, angoisse.


        Sous l’effet de l’anxiété, les amygdales via l’hypothalamus et l’hypophyse vont faire sécréter aux glandes surrénales des hormone anti-stress glucocorticoïdes, notamment le cortisol qui est un corticoïde analogue à la cortisone (voir schéma ci-dessus).
       Ces substances anti-inflammatoires naturelles sont reconnues pour affaiblir à la longue notre système immunitaire.
      Donc quand l’une d’entre vous me dit qu’elle a raté un examen ou vécu une rupture amoureuse et qu'en plus, comme si le sort s'abattait sur elle,  elle a attrapé la grippe, ce n’est pas le fait du hasard. Il arrive également souvent que des personnes âgées meurent de chagrin quelques mois seulement après la mort de leur conjoint, alors qu’elles étaient en relative bonne santé..

        Deux mots enfin sur les angoisses.
        L’angoisse est, comme la peur un phénomène temporaire et provient d’une réaction trop importante des amygdales.
        L’angoisse se caractérise par l'intensité du malaise psychique ressenti qui résulte d'une extrême inquiétude, d'un danger vague mais imminent devant lequel on se sent désarmé et impuissant.    
       L'angoisse survient souvent sous forme de crises qui sont très difficiles à contrôler. L'individu a alors du mal à analyser l'origine de son angoisse, et s'affole d'autant plus qu'il sent les palpitations, les sueurs et les tremblements l'envahir. L'angoissé se concentre alors sur le présent et ne peut plus assumer qu'une tâche à la fois. Il présente des signes de tension musculaire et respire avec peine, son système digestif se contracte  et il digère mal. C'est une intervention des centres amygdaliens trop forte et qui ne cesse pas suffisamment vite.
        Le trac ressenti avant d'affronter un public ou le stress qui nous envahit avant une épreuve d’un examen scolaire sont aussi des formes d'angoisse, que l'entrée en scène et l'action dissipent généralement. L'angoisse peut donc aussi avoir un aspect positif si elle permet de mobiliser nos énergies pour donner le meilleur de nous-même à des moments clés, mais elle est nocive lorsqu'elle paralyse et empêche l'action.


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  • J'entends des voix, au secours !!

        Pour comprendre ce phénomène (entendre des voix), il faut se rappeler ce que j’avais dit sur l’organisation de l’hémisphère gauche du cerveau en matière de langage (voir article du 25 septembre 2016).
        En simplifiant, cinq centres sont principalement concernés en plus bien entendu du cortex frontal qui “pense” :


            - le centre d’interprétation auditive  qui entend les sons et
            - le centre de Wernicke qui “comprend le langage”.

        L'oreille transmets les sons à l'aire auditive qui les décrypte et, lorsqu'il s'agit de mots (ou de sons apparentés), les signaux sont transmis à l'aire de Wernicke qui va les analyser, reconnaître s'il s'agit de langage et le décrypter en partie. Elle se met en relation avec l'aire de Geschwind qui stocke le vocabulaire, pour en comprendre la signification.

            - les centres de Geschwind qui “mémorisent le sens des mots”.
        A l'intersection des cortex auditif, visuel et sensoriel avec lesquels ils sont massivement connectés, ils sont en relation avec de nombreux neurones du cerveau qui sont des relais de la mémoire, afin d’appréhender les multiples propriétés d'un mot : son aspect visuel, sa fonction, son nom, etc.
        Ils aident ainsi le cerveau à classifier et à étiqueter les choses, une condition préalable pour former des concepts et une pensée abstraite.

            - le centre de Broca qui “exprime le langage”.
        Pour parler, pour écrire, l'aire de Wernicke a besoin de l'aire de l'aire de Broca.
        Celle ci va utiliser grammaire et syntaxe et mettre les mots en phrases, puis elle va commander les muscles de la parole ou de l'écriture, par l'intermédiaire du cortex moteur primaire.
        Il semble en outre que l'aire de Broca intervient dans les calculs et certains raisonnements mathématiques.
        Elle interviendrait également dans l'organisation de mouvements très complexes mettant en jeu nos muscles, et sans aucun rapport avec le parole (des gestes de grande précision par exemple).

            - une aire “moteur primaire” commandant les mouvements de la glotte, des lèvres et des autres parties associées à la production physique des sons de la parole ou les muscles des mains lors de l’écriture ou de la frappe.
        C’est l’aire de Broca qui la dirige.

        Maintenant faites un petit exercice :
        Pensez au prochain article, ou à une lettre que vous allez écrire à une amie, ou à ce que vous allez raconter de votre journée à vos parents et essayez de faire mentalement un brouillon.
        Vous allez vous rendre compte alors que vous utilisez des mots : la pensée de l’homme se fait essentiellement en utilisant le langage.
        Mais ces mots vous ne les entendez pas, vous les comprenez directement sans les entendre et vous savez que c’est vous qui en êtes l’auteur.
        En outre vous les associez à des émotions et des images qui viennent de l’hémisphère droit par le canal du “corps calleux”, ce gros faisceau qui contient des millions de fibres nerveuses et transmet les informations d’un hémisphère à l’autre.
        Pourquoi ne les entendez vous pas.?
        

        Lorsque vous parlez le cortex frontal, Wernicke et Geschwind conçoivent les idées avec des mots et ils envoient ce “brouillon” à Broca qui va utiliser syntaxe et grammaire pour en faire une phrase compréhensible et correcte. Puis Broca va actionner les organes de la parole. Votre attention est concentrée sur la conception et l’expression de ce que vous allez dire et donc est “en avance” de quelques secondes et  de quelques mots sur ce que transmets et fait dire Broca à vos lèvres.
        Certes vous entendez ce que vous dites et Wernicke traduit cette audition, mais juste pour vérifier que c’est conforme à ce que l’on voulait dire et repérer des “lapsus”. En fait le centre de Broca, quand vous parlez, inhibe toute transmission interne en retour vers le centre de Wernicke, de telle sorte qu’il ne traite pas votre propre parole avec la même attention que si c’était quelqu’un d’autre qui parlait.
        C’est un peu comme ce qui se passe lorsque vous utilisez un interphone qui, lorsqu’il émet diminue l’amplification de la réception, et vice-versa, pour éviter les interférences et notamment les sifflements “Larsen” que vous avez sûrement déjà entendus, en cas de mauvais réglages d’amplification.

        C’est une organisation qu’a mise en place l’évolution pour que Wernicke et Geschwind se consacrent entièrement à la traduction en mots des idées du cortex frontal et ne se laissent pas distraire par votre propre parole.
        Lorsque nous pensons ce “blocage” est plus important; non seulement les centres moteurs de la parole ne sont pas activés, mais la transmission vers le centre de Wernicke est bloquée, car il n’a aucune de vos propres paroles à écouter, puisque vous pensez “intérieurement”, et ne parlez pas.

        C’est ce que montre le premier schéma ci-dessous, à gauche.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau1/hallucinationsvoix.jpg


        Chez certaines personnes, quelques unes atteintes de schizophrénie, mais d’autres non, et qui ont seulement une anomalie dans les connexions entre les centres de la parole, cette inhibition n’existe plus ou est temporairement perturbée, comme le montre le deuxième schéma à droite.
        On n’en connaît pas la raison exacte car il n’est évidemment pas possible d’expérimenter sur le cerveau humain d’une personne vivante, et l’expérimentation animale est exclue, puisque les animaux ne savent pas parler et ne pensent pas avec des mots.

        Donc dans ce cas anormal, le centre de Broca renvoie dans le cerveau même, les informations non seulement vers le cortex, mais aussi vers le centre de Wernicke et donc aussi celui de Gechwind. Ceux ci se comportent alors comme s’ils recevaient ces information du centre de traitement auditif et croient qu’il s’agit de personnes extérieures qui vous parlent.
        Ceci n’a rien d’une démence : c’est une simple anomalie dans les connexions (peut être des connexions en trop qui ne se sont pas éliminées?)

      
     Les personnes en cause croient alors “entendre des voix” d’autres individus qui leur disent en fait ce qu’elles pensent elles-mêmes, ce qu’elles étaient en train d’élaborer comme pensées. Ces voix semblent réelles entendues par l’oreille droite ou même les deux oreilles et alors localisées.

        Ceci peut se produire non seulement en cas d’anomalies cérébrales, mais aussi sous l’effet de drogues hypnotiques (des hallucinogènes tel le LSD) ou bien lors d’états de concentration extrème et de déconnexion du monde réel, comme cela arrive chez certains religieux en méditation.
        Lorsqu’il s’agit de conditions normales, ces voix peuvent faire très peur à la personne qui les entend et elles sont mal supportées. Dans d’autres cas la personne est indifférente, soit qu’elle y soit habituée, soit que son cortex frontal se rende compte que le phénomène n’est pas tout à fait normal.
        Une personne hallucinée se concentre difficilement, porte une attention extrème à l’environnement qui l’effraie, porte des bouchons d’oreille ou écoute sans cesse de la musique pour se protéger contre ces voix qui l’assaillent.
        Parfois elle semble répondre à un interlocuteur imaginaire voire exprime à voix basse le contenu de ses hallucinations, le blocage de Broca vers les centres moteurs de la parole n’étant que partiel.

         Les voix paraissent étrangères effectivemnt puisque Wernicke, (et donc le cortex préfrontal, notre conscience) croient qu’elles viennent de l’aire d’interprétation auditive et donc de personnes extérieures, autres que nous.
        En ce qui concerne le timbre dela voix, c’est l’équivalent de Wernicke dans l’hémisphère droit qui travaille et communique ensuite par le cortex calleux  avec l’hémisphère gauche.
        Il peut avoir les mêmes anomalies que le coté gauche, mais même en admettant qu’il ne transmette rien au cortex préfrontal, celui ci est ahuri, devant un phénomène anormal et capable d’inventer une explication pour ce qu’il ne comprend pas et inventer une intonation qu’il n’a pas “reçue” et donc assez farfelue. Cette intervention “menteuse” du cortex préfrontal est assez fréquente et est mentionnée dans les recherches que j’ai lues, sur maints sujets autres que les hallucinations.
        On ne saisit pas toujours le sens soit parce qu’on ne “pense” pas clairement (c’est le cortex préfrontal qui pense - les aires de Wernicke, Geswind, Broca sont des exécutants...), soit parce que la communication qui ne devrait pas exister, n’est pas franche et donc brouillée. En plus c’est le cortex préfrontal qui devrait comprendre et s’il ne comprend pas, il  peut soit nous le dire, soit inventer pour cacher son inefficacité. (je dis en riant qu’il n’aime pas ne pas comprendre et se vexe, ce n’est pas vrai : je lui prête là des sentiments complexes - en fait c’est un réflexe de fonctionnement du cerveau : il faut une explication, la “machine” est là pour cela, elle en donne une !!)

        En résumé la personne qui “entend des voix” entend seulement ses propres pensées en croyant qu’elles viennent d’autrui et cela provient d’une communication anormale interne du centre de Broca vers le centre de Wernicke, qui croit alors à tort que cette information lui est envoyée par le centre d’interprétation auditive.

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  • Les hallucinations sensorielles


              Lorsqu’on parle d’hallucinations il faut bien distinguer celles, sensorielles et perceptives, qui correspondent à une stimulation des centres d’interprétation de nos sens (on les appelle “psychosensorielles” et elles relèvent de la neurologie), et celles qui ont un caractère psychique qui relèvent de la psychiatrie.
              Alors que l’hallucination psychique échappe au contrôle de la logique et à toute attitude critique et donc à la conscience de la personne, au contraire, les hallucinations sensorielles touchent en général des individus dont la personnalité et la structure mentale sont normales et qui ont une attitude critique et se plaignent de ces phénomènes, dont ils ont conscience.
              C’est de ces hallucinations sensorielles que nous parlerons aujourd’hui.
       

              Le contenu des hallucinations sensorielles est extrêmement divers . Il peut s'agir d'hallucinations élémentaires (couleurs, lumières, points, quadrillages. cercles, bruits indéfinis, grondements, vibrations. sensations de picotement ... ) ou d'hallucinations élaborées (animaux, paysages, paroles, chants. sensation de main qui nous agrippe, odeur d’alliments ... ). Les différents éléments du contenu et leur agencement spatio-temporel, peuvent être, comme dans le rêve, plus ou moins logiques ou incongrus.
              La fréquence d'apparition et la durée d'une hallucination varient notablement: intermittente et brève, ou chronique et persistante. La personne est souvent parfaitement capable de distinguer l'hallucination d’une scène réellement perçue, mais, dans certains cas - très rares - confond hallucination et perception. (surtout au réveil quand le cortex préfrontal n'est pas complètement en action.

              Les hallucinations visuelles se manifestent par des éclairs de lumière et couleurs, des motifs, et des  formes plus organisées, telles des figures géométriques.
              Elles se produisent aussi bien les yeux ouverts que les yeux fermés. Lorsque les yeux sont ouverts, des motifs élémentaires peuvent être combinés avec des éléments de la scène environnante. La forme, la taille, la perspective, la brillance et les couleurs des éléments présents dans le champ visuel sont déformées. Les objets semblent parfois animés de mouvements de pulsation périodique.
              Avec les yeux fermés, le sujet peut aussi avoir l'impression de voir des objets, des paysages, des êtres fantastiques, des scènes complexes.
              Dans certains cas très rares les hallucinations visuelles peuvent être si intenses que la personne ne voit plus du tout la scène environnante, bien que ses yeux demeurent ouverts.
              Mais il faut signaler qu’il existe des phénomènes qui ne sont pas vraiment hallucina-toires  mais des excitations de neurones des centres d’interprétation visuelle dues à des conditions anormales de leur environnement chimique, ou de véritables perceptions de “points” en mouvement provoquées par des hétérogénéités de l’humeur vitrée qui se déplacent.(le liquide visqueux à l’intérieur du globe oculaire.)

              Quant aux hallucinations auditives, autres que la perception de voix dont je parlerai demain, il s'agit sons simples (bourdonnements, grondements, frottements, coups, sifflements, bruits mécaniques), mais aussi de sons complexes (eau qui coule, cloches, claquement de porte, chute et bris, chuchotements, gémissements, bruits de pas, musique).
    Elles peuvent être localisées dans l'espace ou sembler provenir de l'intérieur de soi-même.

              Il existe aussi des hallucinations touchant l'odorat et le goût, fortement liées, l'odorat jouant un rôle crucial dans l'appréciation gustative.
    A titre d’exemple des odeurs de putréfaction et de décomposition, de pneus brûlés, de rose, de cannelle: des goûts d'huîtres, d'oignons, de métal ou encore de sang.
              Je n’ai pas vu cités, dans les études que j’ai lues, l’odeur de « sainteté » et le goût du “luxe” LOL

              Les hallucinations kinesthésiques concernent le sens qui nous renseigne sur la position du corps, la posture, l'équilibre et le mouvement, à la la capacité à percevoir la posi- tion, l'orientation et le mouvement des membres et du tronc (proprioception), et au système vestibulaire de l’oreille (les capteurs de la gravitation situés dans l'oreille interne).
              Une hallucination kinesthésique se manifeste par une simple sensation de tremblement, ou par l'impression d'être situé sur un disque rotatif, la sensation de s'enfoncer dans le sol ou de s'élever dans les airs, de distorsion et d'élongation des membres, de membres surnuméraires ou manquants.
              Une des illusions les plus connues de ce type d'hallucination est celle des membres fantômes que ressentent certaines personnes amputées, qui ont l'impression d'avoir encore en place, la jambe ou le bras perdu.

              Enfin, à la frontière avec les hallucinations psychiques, la sensation de présence de quelqu'un près de soi. Les personnes décrivent une présence, ressentent le souffle de sa respiration, l'entendent se déplacer, sentent son odeur ou ont la conviction d'une présence. Cet « intrus » semble souvent imiter les mouvements et postures de la personne elle-même. Ce type d'hallucination soulève la question du double, miroir de la conscience de soi.

              De nombreux phénomènes hallucinatoires mettent en jeu plusieurs modalités sensorielles.
              La personne peut se voir “de l'extérieur” (autoscopie) Par exemple, le sujet a la sensation d'être sorti de son corps (ce qui met en jeu une hallucination kinesthésique) et de s'observer lui-même depuis une position spatiale élevée (hallucination visuelle).
    On a observé que la stimulation électrique directe d'une petite aire cérébrale (la jonction temporo-pariétale) déclenche chez certains sujets des expériences autoscopiques ainsi que diverses illusions vestibulaires. Ces phénomènes intéressent les neurosciences car ils constituent une voie d’étude du sens de soi, du schéma corporel et même de l'empathie. Leur étude s'appuie aujourd'hui sur les techniques d'imagerie cérébrale ainsi que sur la réalité virtuelle (simulation sur ordinateur du monde réel).

              Enfin un cas particulier qui n’est pas une hallucination : la synesthésie.
    Je connais un jeune homme qui, lorsqu’il voit un chiffre, le voit toujours “en couleur”, rouge pour le 2, bleu pour le 8,. et il sent en même temps des odeurs différentes selon le cas : chocolat ou camembert.
              Même si ses caractéristiques peuvent se rapprocher d'une hallucination, la synesthésie s'en distingue tout d'abord par son caractère chronique, indépendant de tout mode d'induction.
              Elle se traduit par une correspondance précise et stable à travers le temps, entre les représentations impliquées des divers sens.
              Les personnes concernées ne s'aperçoivent généralement que tard dans leur vie, de cette particularité alors qu’une telle caractéristique de mélange de sensations est assez répandue (quelques % de la population).
              Il ne s’agit pas d’hallucinations véritables mais probablement de connexions entre certains neurones qui servent à la mémorisation de ces caractères et ceux concernant celle des couleurs ou des odeurs, pour le jeune que j’ai cité, connexions qui auraient dû normalement être éliminées naturellement dans l’enfance..
              Alors que les hallucinations résulteraient d'un affaiblissement de certains mécanismes cérébraux inhibiteurs, (par exemple à cause d'une prise de drogue), la synesthésie aurait donc plutôt des caractéristiques structurelles physiologiques. Une étude fonctionnelle en imagerie par résonance magnétique, a montré que dans le cas de personnes, ayant comme le jeune garçon, des correspondances symboles graphiques - couleur, la perception de chiffres entraine effectivement l'activation chronique d'une région de la mémoire proche, sélectivement activée par la perception de couleurs. De même, une récente étude anatomique faite au CEA-INSERM, a montré que chez des synesthètes, pour lesquels les intervalles musicaux (quinte, tierce ... ) déclenchent des goûts et odeurs précis, les fibres cérébrales situées à l'interface des cortex auditif et gustatif sont particulièrement denses.
    Ces résultats confortent l'hypothèse d'une base biologique de la synesthésie.

              Je vous parlerai demain des personnes qui "entendent des voix (comme Jeanne d'ARC).
     
     
     

     

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  •           J'ai reçu deux messages qui me demandent ce que je pense des gens qui "entendent des voix" ou plus généralement des hallucinations.

    D’abord qu’est ce ?

        Si vous consultez un dictionnaire ou Wilkipédia, vous trouverez qu’une hallucination c’est “une perception sans objet”, c’est à dire sans objet réel à percevoir par nos sens et donc sans stimulation extérieure de l’organe sensoriel associé à l’hallucination.  (en latin hallucinatio signifie égarement, erreur, tromperie).

        Les neurobiologistes n’aiment pas cette définition et disent plutôt que c’est “un état mental dont le contenu est conscient, involontaire, et sous certains aspects semblable à la perception ou au rêve”.
        C’est donc un phénomène qu’on croit réellement avoir vécu (contrairement au rêve).

     Quelles sont les conditions d’hallucinations ?

        On s’imagine que ce sont surtout les gens atteints de maladies mentales qui sont sujets à ces manifestations.
        En fait c’est beaucoup plus courant et chez des personnes tout à fait en bonne santé physiologique et psychologique.
        50% des hallucinations se produisent dans un état de semi-conscience transitoire entre l’éveil et l’endormissement, 37% survenant quand on s’endort et 13% au réveil.
        Le manque de sommeil, le manque d’oxygène, le manque de nourriture favorisent leur apparition.
        La suppression ou la forte réduction prolongée du fonctionnement d’un organe sensoriel peut provoquer des hallucinations de ce sens, de même que des surcharges extrêmes sensorielles.
        Des conditions extrèmes physiques ou psychiques peuvent les déclencher (exploit sportif, accident, décès d’une personne aimée, fatigue ou douleur intenses, dépression, voire euphorie).
        Evidemment aussi certaines pathologies ou la consommation de drogues hallucinogènes peuvent induire des hallucinations.
        Mais il existe aussi des méthodes d'auto-induction d'hallucinations, telles que des techniques de respiration rythmique et de focalisation de l'attention, ou la pression des globes oculaires (un peu comme pour l'hypnose). La stimulation directe de certaines zones du cerveau par des courants électriques peut également produire des hallucinations plus ou moins complexes.

    Quelles sont les grandes catégories d’hallucinations :

        L'apparition d'éléphants roses au milieu d'une scène est le cliché le plus répandu pour évoquer une hallucination, la personne hallucinée étant convaincue de leur existence objective !! LOL.
        En réalité, les manifestations des hallucinations sont aussi complexes et diverses que les facteurs qui les provoquent et les hallucinations peuvent d'une part, être déterminées par l'activité de nos organes sensoriels et, d'autre part, par notre activité psychique ou mentale; leur impact émotionnel joue également un grand rôle.

        Les phénomènes hallucinatoire sont très complexes et la manifestation sensorielle ou la confusion des sens ne représente qu'une facette. Une hallucination combine souvent des composantes sensorielles, psychiques et émotionnelles (souvent angoisse ou euphorie).
        Les hallucinations dites psychiques sont des phénomènes sans caractère sensoriel, où seules les pensées du sujet sont en jeu. Elles peuvent avoir une incidence sur les états mentaux, cognitifs et émotionnels et peuvent bouleverser le sens du temps et de l’espace, la focalisation de l'attention ou encore les notions d'individualité et de contrôle conscient.
        De nombreuses expériences se rapportent notamment à une perte de l'unité du “moi”, à un affaiblissement, voire à une disparition de la distinction entre soi-même et l'environnement, entre la personne percevant et l'objet perçu, entre le visible et l'invisible....
        Nos moyens actuels d’investigation ne sont pas suffisants pour expliquer ces phénomènes psychiques en termes de fonctionnement cérébral.

        Dans mon prochain article je parlerai des hallucinations sensorielles dans les six principales catégories: visuelle, auditive, olfactive, gustative, tactile, et vestibulaire (le « sens du mouvement »).

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