• Que sont les Oméga 3 et les Oméga 6 ?

             J'ai fait ce week-end un article sur le cholestérol, l'interprétation des résultats des analyses de sang dans ce domaine et l'influence de la nourriture sur ces taux.
              Il me parait normal de parler de la prévention contre le cholestérol et notamment de ce dont nous parle en permanence la pub, notamment à la télévision, les acides gras  "oméga".
              C'est assez difficile de parler de ces corps sans faire un minimum de chimie; je vais essayer de résumer ce qu'ils sont et leur action dans l'organisme, en simplifiant au maximum. J'espère que ce ne sera pas trop difficile à lire. Si je vais donner quelques formules chimiques et les noms des omégas pour les curieux, nous les appellerons ensuite uniquement par une abréviation.

              Les oméga 3 et les oméga 6 sont des “acides gras non saturés”, (on dit même poly-insaturés), c’est à dire qu’ils ont une longue chaîne d’atomes de carbone liés entre eux et liés à des atomes d’hydrogène, et comportant en bout de châine un groupement acide (-COOH). Ils sont non saturés parce que dans la chaîne, deux carbones au moins sont liés par une double liaison chimique, qui peut s’ouvrir pour réagir par la suite.  (Je rappelle pour ceux qui l’auraient oublié, qu’un atome de carbone possède quatre possibilités de liaison chimique, et l’hydrogène une seule. Un groupe CH2 a donc encore deux possibilités de liaison).
              Les acides gras oméga 3 et 6 sont présents dans tout l' organisme et assurent de nombreuses fonctions physiologiques : ce sont des constituants importants des membranes cellulaires de tous les tissus, et notamment dans le système nerveux, cardiovasculaire, hormonal, immunitaire, etc. Ce sont également des substances qui stockent de l'énergie dans le tissu adipeux, et en foumissent à l' organisme, lors d'un effort musculaire par exemple.
              D’autres acides gras polyinsaturés existent, mais moins importants: il existe aussi de oméga 9, mais nous nous limiterons aux 5 acides gras essentiels omega 3 et 6 suivants :

                    OMEGA 3 :

                        - l’acide alpha linolénique :
    CH3-CH2-(CH=CH-CH2)3-(CH2)6-COOH

              Nous l’appellerons pour simplifier ALA . Par exemple,  -(CH2)6- veut dire qu’il y a 6 groupes CH2  liés par une liaison chimique, les uns à la suite des autres.(voir ci dessous la formule développée, et ci contre la formule en 3D) : 

                        - l’acide éicosapentaénoïque : CH3-CH2-(CH=CH-CH2)5-(CH2)2-COOH nous l’appellerons pour simplifier EPA.
                        - l’acide docosahexaénoïque : CH3-CH2-(CH=CH-CH2)6-CH2-COOH
    nous l’appellerons pour simplifier DHA. 
             
    Vous voyez que la première double liaison de ces formules chimiques se trouve sur le troisième carbone de la chaîne. C’est pourquoi on les appelle oméga “3”, alors que dans les formules suivantes des oméga “6”, la première double liaison est sur le sixième carbone de la chaîne.

                        OMEGA 6 :

                        - l’acide linolénique : CH3-(CH2)4-(CH=CH-CH2)2-(CH2)6-COOH
    nous l’appellerons pour simplifier AL                 
                        - l’acide arachidonique : CH3-(CH2)4-(CH=CH-CH2)4-(CH2)2-COOH
    nous l’appellerons pour simplifier AA.

              L’acide linolénique AL et l’acide alphalinolénique ALA ne sont pas synthétisés par notre organisme. Nous les trouvons dans la nourriture. Par contre les autres oméga, qui sont lesproduits particulièrement actifs, sont produits dans notre corps à partir des deux premiers, mais en général en quantité insuffisante pour les oméga 3, et il faut trouver un complément dans la nourriture.
              Nous en parlerons dans le prochain article
              L’AA et l’EPA interviennent dans les réactions d’agrégation des plaquettes sanguines, (formation des caillots), dans la vaso-constriction des vaisseaux sanguins et dans les réactions inflammatoires.
              Le DHA est à l’origine dans la production de neuromédiateurs chimiques qui interviennent dans l’immunité et l’inflammation.
              Les neuromédiateurs selon qu’ils sont issus des familles oméga 3 ou 6 ont souvent des rôles antagonistes sur les phénomène et assurent ainsi un équilibre biologique.
              Mais surtout le DHA a une grande influence sur le fonctionnement cérébral.
    Plus de la moitié du DHA incorporé dans le foetus et dans les six premiers mois de la vie d’un enfant est destiné au cerveau, et il est nécessaire, par la suite, d’avoir un apport régulier de cet acide gras.
              Les cellules des vaisseaux sanguins formant la barrière hémato-encéphalique, qui protège le cerveau, ainsi que les astrocytes, cellules nerveauses de soutien différentes des neurones), synthétisent en permanence du DHA à partir de l’acide alphalinolénique.
              Le DHA apporte des phospholipides indispensables aux membranes des neurones, et notamment ceux des membranes des vésicules contenant des neurotransmetteurs.
              Les oméga 3 participent à l’activité d’enzymes, de transporteurs de protéines dans les axones, et sur l’activité des gènes qui président aux réactions chimiques. Ils influent donc sur la production des neurotransmetteurs.
              Un insuffisance de DHA entraîne la diminution de dopamine dans le cortex frontal, mais l’augmente dans le circuit de récompense et d’apprentissage.; elle modifie également la production de sérotonine, qui régule notre humeur, et peut entraîner l’anxiété, voire la dépression, alors que, en concentration normale, le DHA lutte contre le stress et l’anxiété.
               La production d’acétylcholine  neurotransmetteur essentiel, qui intervient dans les processus d’apprentissage et de mémorisation, dans le sommeil et l’éveil, dans les commandes des muscles , est également dépendante du DHA,
               Des études récentes semblent même montrer que le déficit en DHA semble perturber le renouvellement des neurones de l’hippocampe, faible chez l’homme, mais indispensable pour la mémoire (la maladie d’ALzeimer serait en partie due à la mortalité des neurones de l’hippocampe).

               D’autres études ont montré que les oméga 3 en quantité normale protégeaient  le coeur contre l’infarctus du myocarde et limitait la tension artérielle.
               L’effet protecteur cardiovasculaire des oméga3 s'explique par leur action anti-inflammatoire (ce qui protège de l'athérosclérose, dépôts de cholestérol sur la paroi interne des artères) et anti-agrégante (prévient la formation d'un caillot de sang, ou thrombose).
               Selon la consommation d’autres acides gras monosaturés les oméga 3 diminuent ou agmentent le taux de LDL et de HDL, c’est à dire le cholestérol total, mais ils stimulent la production de HDL, qui détruit les athéromes et donc augmenteraient la proportion HDL/LDL, ce qui est bénéfique. (voir mon article d'hier)       

               Les Oméga 6 participent à l'élaboration des médiateurs cellulaires. Ils interviennent également sur le développement du système nerveux, de l'équilibre cardiovasculaire, de l'immunité, de la guérison artérielle. des blessures et des réactions allergiques et inflammatoires. Mais consommés en excès, ils peuvent empêcher les Oméga 3 de tenir leur rôle, notamment lors de la protection cardiovasculaire et provoquer des douleurs et des maladies inflammatoires comme l'asthme ou l'arthrite.
               Les acides gras polyinsaturés oméga 6 diminuent le LDL, mais aussi le HDL.Ils ne protègent donc pas autant que les oméga 3, contre les maladies cardiovasculaire.

               Après-demain je vous parlerai des pubs et des problèmes de nourriture liés aux oméga 3 et aux oméga 6, et ceux pour prévenir l'excès de cholestérol

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