• Que faire dans un monde incertain ?

    Que faire dans un monde incertain ?

                En Europe et particulièrement en France, nous sommes dans un environnement relativement sécurisé. Certes il y a des vols et des crimes, des femmes battues et même assassinées par leur conjoint, des inondations et des incendies, des accidents de la route et des accidents ménagers, des maladies et la pauvreté. 
                Mais nous avons un système de santé performant, une aide aux ménages, un enseignement presque gratuit, les pouvoirs publics arrivent à maintenir l’ordre, nous n’avons pas de guerre sur notre sol et une relative démocratie.

                Le niveau moyen de vie est relativement élevé, et nous devrions donc être sereins.

               Cependant, par rapport à l’époque de ma jeunesse, où il y avait du travail pour tous, le chômage est apparu et cela a été une craite croissante. Puis on a vu apparaitre le terrorisme et des attentats. Même s’ils sont restés limités, cela a fait apparaître un sentiment d’insécurité. Puis le changement climatique s’est manifesté et des cataclysmes naturels sont de plus en plus fréquents. Mais nous ne nous sentions pas vraiment impuissants face à ces calamités.
                 Et l’épidémie de coronavirus est arrivée, inimaginable jusque là car, contre les maladie, nous avions des vaccins, des médicaments, des antibiotiques. Les maladies comme zirka ou ébola n’étaient pas venues su notre continent.
                  De plus des conséquences économiques énormes, et hors de toute prévision : même si lEtat a fait beaucoup pour ses citoyens, c’est le virus qui commande et influe sur notre avenir.
                  Et là c’est la déstabilisation concrète, car nous nous croyons revenus au temps de la peste ou de la grippe espagnole, sans défenses devant l’inconnu.

                 Nous étions habitué à un monde relativement rationnel et en partie prévisible. Alors comment rester calmes dans un monde devenu incertain ?

                Quand nous voyons quelqu’un touché par le chômage, un attentat, le covid, nous ne savons pas ce qui nous attend et nous avons tendance à imaginer ce qui peut nous arriver de pire. Nous nous focalisons sur ces pensées négatives, sur ces craintes, nous oublions tout ce qui est positif pour nous et l’angoisse et le stress sous envahissent.
                L’anxiété est une émotion voisine de la peur, que font nâitre les centres amygdaliens de notre cerveau. La peur avertit d’un danger, l’anxiété signale la possibilité d’un danger futur, face à l’incertitude. Les psychothérapeutes considèrent que l’anxiété chronique, qui aboutit parfois à la dépression, est une sorte d’allergie à l’incertitude, qui la rend insupportable.
                L’incertitude est un un obstacle à la survie des êtres vivants, qui ont besoin de prévoir d’anticiper, de distinguer ce qui est favorable et défavorable, amis et ennemis, danger et sécurité. Le cerveau de l’homme est organisé dans ce sens : les centres amygdaliens avertissent des dangers, le cortex cingulaire détecte les anomalies par rapport à ce qui est connu et prévisible, et le cortex préfrontal réfléchit analyse, planifie avant de décider et d’agir; et c’est encore plus vrai pour quelqu’un de préférence J, qui veut prévoir et maîtriser les événements, que pour quelqu’un de préférence P, qui s’adapte plutôt à ceux-ci.
                Face aux incertitudes de la vie, les Etats et les sociétés ont essayé de diminuer les incertitudes en mettant en place des mécanismes de défense, mais aussi d’aide à ceux qui rencontraient des problèmes. Les individus se regroupent pour réfléchir ensemble et s’entre aider, au sein de leur famille, d’amis, des entreprises, d’associations …
                 De plus par le passé existait au plan commun et éducatif, une certaine incitation à la sagesse, à la prudence (prudence est mère de sureté!), à la solidarité, incitant à lutter contre l’adversité en gardant un certain optimisme et à une certaine patience et et àa la persévérance
                Aujourd’hui l’Etat assure une sécurité matérielle et une assistance, mais le groupe s’est restreint à la famille et aux copains. De plus le covid a amené le confinement et le télétravail, ce qui a coupé chacun des autres laissant chaque personne face à elle même, à ses craintes et à ses incertitudes.

                 Nous sommes devenus des enfants gâtés, qui confondent bonheur, confort et possession, qui ont oublié que l’adversité fait partie de la vie, avec une certaine incertitude de l’avenir; que les gouvernements ne peuvent pas toujours les protéger et qu’ils ne sont pas tout puissants.
                 Anxieux et apeurés, les gens se posent des tas de question sur les dates de retour à la vie d’avant, et aspirent au vaccin parfait, ne comprenant pas que le gouvernement ne puisse prendre des décisions précises et datées, car c’est en fait l’épidémie qui mène la barque.
                 Il nous faut, pour revenir à la sérénité, accepter à nouveau l’incertitude et l’adversité, réapprendre la patience, voir les aspects positifs et quels sont nos atouts, réagir et agir, et se préparer à changer certaines manières de vivre, de lutter contre l’individualisme et l’égoïsme, de cultiver la confiance en autrui et la solidarité.
                Sans doute consommera t’on moins, il faudra faire certains sacrifices, profiter davantage de ce que nous avons, sans vouloir sans cesse du nouveau et du plus performant, mais cela ne nous empêchera pas de profiter du présent, que nous pouvons accepter tel qu’il est, l’améliorer et le rendre bénéfique pour tous et plus soucieux d’autrui.

     

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