• Quand apprendre le breton ?

              Comme je vous l'ai dit, ne pouvant partir en Bretagne, j'en ai la nostalgie. J'ai téléphoné à des amis bretons et à la fin ils m'ont évidemment dit "Kenavo"
              Alors cela m'a rappelé une discussion que j'avais eu il y a deux ans sur le marché de Carnac, avec une institutrice locale qui enseignait dans une classe de CE, partiellement en français, partiellement en breton. Nous avons discuté de l’utilité de cet enseignement et nous n’étions pas d’accord.

        Je comprends très bien l’intérêt de concerver un patrimoine littéraire des anciens dialectes régionaux, mais soyons sérieux, auhttp://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures1/caricatureSarkozybretonsCopie.jpg moment où l’on essaie de faire l’Europe, où les problèmes de la mondialisation nous demandent de voir ce qui se passe dans des pays encore plus lointains et où nous avons beaucoup de mal à communiquer, on ne va quand même pas se remettre à parler couramment en France une dizaine de langues.
        Si lorsque l’on est adulte, on s’intéresse aux coutumes bretonnes, à sa littérature, et on peut faire alors l’effort d’apprendre un minimum de breton : je suis d’accord et j’approuve.
        Mais apprendre à un enfant de sept ans, pour qui la littérature est un vain mot, une langue qu’il ne parlera ensuite jamais, ne me paraît pas raisonnable.
        Il me semble d’abord plus nécessaire de bien apprendre à lire et écrire le français
        Tant qu’à apprendre une langue autant que cela serve, et à mon avis on ferait mieux d’apprendre l’anglais qui devient indispensable pour la plupart des métiers (et peut être plus tard le chinois quand ils seront devenus les maîtres économiques du monde !!).
        Par ailleurs si l’on a la flemme d’apprendre suffisamment de breton, la plupart des textes se trouvent dans une traduction en français.
        J’ai personnellement lu beaucoup de contes bretons, dans lesquels des diables, des farfadets et loups garous, malmènent de braves paysans bretons, les jettent dans le fossé, les font tomber de leur charette, ou les endorment dans leur brouette. Et cela se passe toujours après une heure passée au café du coin !! Y avaient ils bu ?
        Quelques lutins au visage gracieux, qui troussent aussi les jupons des femmes sur des meules de foin.
        Il y a des descriptions de la campagne et des villages intéressantes et qui ont un certain intérêt historique.

        Je comprends donc qu’on s’y intéresse, mais je ne pense pas que ce soit le cas pour un enfant et, par ailleurs je ne connais que très peu de gens qui parlent vraiment breton et encore pas vraiment couramment.
        Et, lorsque je suis en Bretagne, cela m’agace d’entendre sur FR3 le journal parlé de midi et de 19h, en Breton. J’ai l’impression de ne plus être en France. Il y a déjà les panneaux des villes avec leur nom en breton, avec heureusemnt une “traduction” en français en dessous, car les cartes elles, sont en français !.

        Mon interlocutrice n’a pas apprécié mon opinion  et m’a traité de “parisien”. Est-ce une insulte en breton ?
    Cela dit je ne sais pas qui est le plus breton de nous deux, puisque j’ai eu des ancêtres dans la région d’Auray vers 1720 et donc probablement avant, mais les archives semblent avoir été détruites à la Révolution.
        Et, de plus, la connaissance du Breton de mon interlocutrice m’a déçu.
        Elle ne savait pas comment se disait “peigner la girafe” en breton.
         C’est  “spazhañ buzhug”.  Or  “spazhañ” veut dire “castrer”  et “buzhug “ver de terre”. : c’est  donc “châtrer le ver-de-terre”.
        En bons paysans, nos aieuls bretons savaient que le ver de terre est hermaphrodite, (à la fois mâle et femelle), qu’il ne peut donc apprécier la chanson de Pierre Perret “tout sur le zizi”, et que le châtrer, ne demande donc qu’un travail fictif peu fatigant.
        C’est aussi imagé que peigner la girafe.
        Et si on veut connaitre la vie en Bretagne au début du siècle dernier, il faut lire “le cheval d’Orgueil” de Pierre Hélias, écrit dans les années 1970 en breton et traduit en français, et cela, on pourrait le faire lire aux enfants en français, (au moins des extraits), mais sans doute pas avant le CM2, car il n’est pas très gai. Mais mon interlocutrice ne connaissait pas ce livre pourtant remarquablement bien écrit et socialement intéressant !!.
    .

        Alors à quoi cela sert-il d’enseigner le breton dès le CE1?
        On ne m’otera pas de l’idée que vouloir apprendre aux enfants à l’école primaire une langue régionale relève plus d’une mode, que d’une utilité patrimoniale.


        Cela a notamment un gros inconvénient : mes écureuils et mon rouge-gorge bretons ont cédé à cette mode pour se rendre intéressants aux yeux de leurs copains, et maintenant, je n’arrive plus à les comprendre.
        Le rouge-gorge dit soit “tid-tid”, ce qui veut dire “caprice” en breton, soit “titish”, ce qui veut dire “pipi”.. Quant à l’écureuil, il dit souvent “toub-toub toub” ce qui veut dire “hibou, hibou, hibou” !  Je ne sais trop que penser  ?

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