• Qu'est ce que le "revenu de base"

     

    Qu'est ce que le "revenu de base"

               Un correspondant me demande si je peux faire un article sur le « revenu de base ». C’est effectivement un sujet qui a été souvent abordé lors des primaires de la droite et maintenant de la gauche. Cela a le mérite de montrer qu’il y a un certain accord en France sur le fait que chacun doit disposer d’un revenu minimum.

               « Le revenu de base » serait une somme qui serait versée tous les mois par l’Etat, à certains ou à tous les français, pour aider à vivre les plus démunis, pour permettre aux jeunes de démarrer dans la vie, et notamment de faire des études, et, dans la mesure où l’on pourrait le cumuler avec un salaire, permettrait à d’autres d’être plus libre dans leur travail, par exemple pour travailler à temps partiel ou se livrer à une occupation autre, par exemple de création ou d’aide aux autres, en plus de son travail habituel.

     

               Mais en fait les avis sont ensuite très partagés sur le sujet.

               Certains qui se soucient surtout des riches et peu des inégalités, comme François Fillon, considèrent que ce serait une incitation supplémentaire à l’assistanat et rejettent donc l’idée.

               D’autres, comme Manuel Vals, n’y voient aucune nouveauté, mais juste une simplification administrative, en remplaçant les aides actuelles (RSA, APL, prime pour l’emploi…) par une aide unique, mais qui n’est versée que sous conditions de ressources. C’est cependant une avancée pour les jeunes qui font leurs études en étant obligés de travailler et qui seraient ainsi en partie aidés.

              Benoit Hamon va beaucoup plus loin, puisqu’il n’impose pas une condition de ressources; ce revenu identique serait distribué à tous, hors impôt, mais évidement les revenus du travail ou financiers, seraient ensuite davantage taxés et donc des personnes très aisées supporteraient une augmentation d’impôt plus importante que le revenu de base qu’ils toucheraient. 

              Il proposait que pour amorcer le processus le montant soit celui du RSA, soit 524 €, ce qui représente déjà une dépense de 300 milliards par an, et par la suite serait porté à 800 €.

              D’après lui, ce revenu permettrait mettre fin au problème du non-recours au RSA (près de 50 %) et redonner de l’autonomie aux individus face à « la précarisation de l’emploi et à la montée en puissance du travail indépendant ».

    Son projet est néanmoins assez vague.

               Nathalie Kosiusko-Moriset est beaucoup plus précise : elle avait proposé que dans un premier temps, chaque français touche tous les mois, toute sa vie, un « revenu de base » de 470 € à partir de 18 ans; de plus 200 euros seront versés aux parents d’enfants de moins de 14 ans et 270 euros à ceux ayant entre 14 ans et 18 ans. Ce revenu pour les enfants remplacerait les allocations familiales. Il ne serait pas soumis à l’impôt.

               Ce revenu de base remplacerait le RSA, est légèrement moins élevé mais serait cumulable avec l’allocation logement, et tout salaire ou revenu du travail.

               Pour le financer, elle augmentait le taux des impôts sur le revenu, prélevé à la base sur le salaire. Elle souhaitait un impôt unique pour tous. Pour financer le projet il aurait dû être de 30 ou 35%. Mais avec un tel taux les plus pauvres auarient été pénalisés et si on le ramenait à 20%, c’était alors une énorme diminution pour les plus riches.

     
               Comme on le voit les idées sont très diverses et je n’ai pas vu de calcul précis du financement. Les politiques n’ont pas vraiment étudié le projet.

     

               Pour les puristes, le « revenu universel » est effectivement versé toute leur vie, à tous, sans condition de ressource, y compris à un taux plus faible pour les jeunes de moins de 18 ans. Il doit permettre de vivre au minimum, et donc doit être de l’ordre de 1000 € par mois. Il remplace toutes les aides actuelles, les chèques formation, les allocations chômage et les allocations familiales et probablement une partie des retraites; il est hors impôt et charges. Il est cumulable avec tout salaire.

                Comme c’est une dépense de 6 à 700 milliards par an, le financement de cette opération n’est pas simple. Plusieurs voies doivent être à la fois envisagées :

          - d’abord les aides supprimée apportent un financement, mais assez faible.

          - évidemment une augmentation des impôts est envisagée pour les plus aisés. Les solutions sont très diverses. La tendance est que l’augmentation toucherait un couple sans enfants à partir d’un revenu de leur travail de l’ordre de 6000 à 7000 € par mois, car elle serait plus forte alors que le revenu universel touché.

          - une augmentation de la TVA est envisagée mais elle touche aussi les personnes à bas revenu, ce qui n’est pas le but recherché.

          - le revenu de bien communs : taxation de ressources naturelles (dans des pays miniers ou pétroliers)

          - la taxation foncière et l’impôt sur le patrimoine.

          - les chèques écologiques (pollueur —-> payeur).

          - la création monétaire : une partie de l'allocation étant une répartition équitable de l'augmentation de la masse monétaire nécessitée par la croissance de la valeur des biens et services échangés (notamment plus-values financières des placements et achats fictifs de matières premières par les traders.) Selon cette idée, la banque centrale pourrait injecter de la nouvelle monnaie dans l'économie directement en versant de l'argent dans les comptes bancaires des citoyens, mais cela nécessite une réforme importante de la monnaie et du système bancaire et financier.

     

     Les idées divergent aussi sur les avantages et les inconvénients attendus du système : j’en parlerai dans mon prochain article.

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