• Qu'est ce que le coma ?

    Qu'est ce que le coma ?

          On m'a souvent demandé « qu’est ce que le coma, et comment en sort on, en retrouvant peu à peu ses esprits ».
        C’est assez compliqué et je vais essayer de vous l’expliquer le plus simplement possible.


        On compare souvent le coma au sommeil, parce que la personne n’est pas « éveillée », et semble endormie, mais en fait il s’agit d’état très différents.
        Le coma est un état de perte de conscience, dans lequel la personne répond de façon très limitée à son environnement. Le coma peut avoir différentes causes, la plupart du temps accidentelles, affectant les neurones du cerveau, certaines étant réversibles, d’autres non.
        Le cerveau est très actif durant le sommeil, alors que chez la personne dans le coma, il est beaucoup moins actif qu’à la normale et consomme moins d’énergie, se contentant de conserver simplement les fonctionnements inconscients nécessaire à la vie végétative (circulation, respiration, synthèses chimiques …), la personne devant être alimentée artificiellement.
        Par contre c’est une absence presque complète de la vie relationnelle, (conscience, motilité, sensibilité), et le patient, inconscient, est couché sans bouger et ne sent rien.
        L'examen neurologique complet (motilité, sensibilité, réflexes, tonus, pupilles, contrôle sphinctérien), l'évaluation des fonctions végétatives (respiration, pouls, tension artérielle, température) permettent de distinguer plusieurs stades et j’emprunte les lignes qui suivent à un cours de médecine :
            - coma stade 1 ou conscience minimale : La possibilité de communication avec le malade est réduite: le patient grogne lorsque le médecin lui pose des questions. Les stimulus douloureux provoquent une réponse correcte : le patient repousse plus ou moins bien la main du médecin qui le pince. L'électroencéphalogramme montre un rythme alpha ralenti avec quelques ondes téta ou delta analogues à celles du sommeil
            - Coma stade 2 : c'est le stade de la disparition de la capacité d'éveil du sujet. Il n'y a pas de contact possible avec le malade. La réaction au stimulus douloureux est toujours présente mais plus ou moins inappropriée. L'électroencéphalogramme montre des ondes lentes diffuses avec réactivité aux stimuli extérieurs réduite.
            - Coma stade 3 : c'est le coma profond. Il n'y a plus aucune réaction aux stimuli douloureux. Les troubles oculaires et végétatifs sont apparus, par exemple respiratoires avec encombrement pulmonaire. L'électroencéphalogramme montre des ondes delta diffuses sans réactivité aux stimuli extérieurs.
            - Coma stade 4 ou coma dépassé : la vie n'est maintenue que par des moyens artificiels. L'électroencéphalogramme montre un rythme plus ou moins ralenti. Au pire, il est plat. C'est un élément primordial pour la surveillance d'un coma prolongé.

        L'évolution est imprévisible et dépend surtout de la cause. Les comas dus à une intoxication médicamenteuse ont généralement de bons pronostics. L'évolution de ceux ayant une origine traumatique dépend de la nature des dégâts des centres cérébraux et de l'âge (les personnes les plus jeunes ont de plus grandes chances de voir leur état s'améliorer). Il est possible de voir des personnes rester dans un coma profond pendant plusieurs années, sous réserve qu’il n’y ait pas de dommages cérébraux.
        Le coma peut parfois être maintenu artificiellement dans certains cas en utilisant des molécules sédatives.

        En dehors des examens neurologiques, comme les électroencéphalogrammes ou les IRM, il n’est pas possible de faire facilement un diagnostic et en langage de neuro-réanimation « sortir du coma » ne signifie pas que l'on peut communiquer avec l'entourage. Le patient doit franchir deux étapes: sortir de l'état végétatif (stade 2), puis de l'état de conscience minimale (stade 1).
        Un patient en état végétatif est éveillé, mais n'a conscience ni de soi ni de son environnement; il peut avoir un cycle veille-sommeil et peut même ouvrir les yeux de manière spontanée, mais il n'obéit à aucun ordre verbal.
        Par contre, un patient en état de conscience minimale est éveillé et présente des signes de conscience.
        Il est difficile d’évaluer quel est l’état de la conscience de l'environnement. Celle-ci est généralement fluctuante, et peut varier dans ses manifestations. Il faudrait des échanges répétés avec le malade pour se rendre compte qu'il a des moments de conscience véritable.
        La conscience de soi est encore plus difficile à évaluer pour un observateur extérieur. Pour que les neurologues considèrent que le malade a émergé de l’état de conscience minimale, il faudrait qu'il soit capable de communiquer de façon régulière et de manipuler des objets.
        De manière classique, les médecins établissent le niveau de conscience en évaluant la capacité d'un patient à répondre à des sollicitations externes, par exemple en lui demandant d'ouvrir les yeux ou de presser la main qui les tient.
    Cette méthode est très limitée, car l'absence de réponse ne veut pas dire que le patient n'est pas conscient mais signifie, soit qu'il est insensible aux stimulus extérieurs, soit qu'il est incapable de bouger ou qu'il ne comprend plus ce qu'on lui demande.
        Les Américains utilisent une nouvelle technique pour évaluer le niveau de conscience de quelqu’un qui ne communique pas encore : un dispositif magnétique externe envoie de fortes stimulations dans le cerveau et un électroencéphalogramme enregistre en direct la manière dont les neurones y réagissent. En fonction du type de réaction observée, un ordinateur calcule un «score» qui permet d'évaluer si le patient est conscient ou non.

        Les causes de coma sont multiples :
        Première cause de mortalité chez les 15-25 ans et première cause de handicap sévère avant 45 ans, les traumatismes crâniens touchent 120.000 personnes par an en France, dont 10 000 seraient sévèrement atteintes. Les accidents de la voie publique sont les principaux responsables, mais plus de 4000 personnes seraient victimes d'un traumatisme crânien sur les pistes de ski.
        Une autre cause importante est le coma éthylique ou l’overdose de drogue.
        Les déficits ou séquelles qui suivent éventuellement le traumatisme varient énormément selon le type d'atteinte cérébrale. Le cerveau, qui baigne dans le liquide céphalo-rachidien, peut, lors d'un choc, bouger à l'intérieur de la boîte crânienne. Accélération, décélération ou rotation du cerveau entraînent alors l'étirement ou le cisaillement des dendrites et surtout des axones, qui transmettent les signaux électriques d'un neurone à l'autre.    
        Par ailleurs, le choc du cerveau contre les os du crâne peut entraîner des lésions, des contusions cérébrales, souvent accompagnées d'un œdème, c'est-à-dire l'accumulation de liquide dans les tissus, qui par la pression exercée, paralyse, voire détruit les neurones..

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