•      Dans l’article d’hier, nous avons examiné les problèmes que pouvait poser dans un couple le fait qu'un des partenaires soit extraverti et l'autre introverti.
        Une autre préférence importante est notre tendance à vouloir maitriser les évènements ou au contraire laisser faire et s'adapter.
        Dans le premier cas, nous privilégions la “décision” et nous appelerons cette préférence “J” comme “Jugement” et dans l'autre cas nous privilégions la prise d'information et nous l'appellerons “P” comme “Perception”.

        Notre amie Bignone est J, mais son petit copain Fushia est P.
        Comment s’entendent ‘ils?

        Voici quelques doléances de Bignone :

                  Faut il être ponctuel ?

        « Nous avions prévu d'aller en ville au cinéma à la séance de 14h30 et nous devions prendre le bus à 14h. J'étais à la station à moins dix (en avance comme toute “J”) et j'ai attendu mon petit ami Fuschia.
        Il est arrivé, comme zorro, sans se presser, à 14h20 et bien sûr on n'a eu que le bus de 14h30 et on a dû aller à la séance de 17h du ciné.
        J'en ai marre c'est chaque fois pareil. C’est toujours moi qui attend et lui qui est en retard et il trouve cela normal.»

                 Peut on se décider rapidement ?

        « L'autre jour nous étions allé dans les magasins. J'avais besoin d'une paire de chaussures, mais je savais ce que je voulais et en un quart d'heure c'était fini.
        Après j'ai suivi monsieur, qui avait besoin de vêtements. On a fait six boutiques, Fushia a essayé 19 pulls et 11 pantalons, mais il y a toujours quelque chose qui ne lui plaisait pas et il n'arrivait pas à se décider, retournait à la précédente boutique pour finalement revenir à la suivante.
        Après mûre réflexion au bout de 2 heures, il a acheté 3 slips blancs, taille S, mais aujourd'hui, il voudrait changer son achat. Je n'irai pas avec lui, je ne veux pas avoir honte. »
      
                  Peut on prévoir ce que l’on va faire?

        « Les grandes vacances, parlons en. Moi j'aimerais bien savoir où je vais aller car il faut que j'en parle assez tôt à mes parents, et à mon travail.
            Mais pas moyen que Fushia se décide. Il ne sait pas, on verra bien, on a tout le temps, demain est aussi un jour !
        Et cela finira comme l'année dernière, à force d'attendre, tous les campings étaient pleins et nous avons dû nous contenter d’être à 5 km de la mer; très pratique!
        Sans parler de Pâques où j'allais en Angleterre pour mon travail et Fushia devait m’accompagner, mais il n'a pas pu prendre le ferry, parce que son passeport n'était plus valable! Le mien je l'avais fait renouveler à temps. J'ai dû y aller seule  et le laisser lui sur le quai ! Bien fait, gouverner c'est prévoir !
        Et puis c'est pénible, il ne décide jamais rien, c'est toujours à moi de le faire... et de me faire engueuler si je n'ai pas pris la bonne décision. C'est trop facile.»

                 Faire des projets d’avenir :

          « Et puis j'aimerais bien parfois parler de nous de notre avenir, de ce que nous ferons plus trad. Mais il ne veut pas : l'avenir ne l'intéresse pas. Pourquoi faire des projets, on ne les réalise jamais, dit il. Je finis par croire qu'il ne m'aime pas.
        Comment ai je pu aimer un zigoto pareil ! »

                Le goût du risque ou de la prudence :
                
        « Fushia ne se rends pas compte du risque. Il veut faire du saut à l'élastique et du parapente en montagne alors qu' il n'y connait rien. Il me fera mourir de peur qu'il ne lui arrive un accident. »

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        Bien sûr, j’ai pris un cas extrême, où Fuschia est très « P », et ne sait pas décider et fait de la procrastination, alors que Bignone supporte mal de ne pas avoir tout prévu à l’avance et de se trouver face à l’incertitude. Mais ce n’est pas si rare que cela.
        Il est certain que la préférence J/P est la plus importante pour une bonne entente de tous les jours, car des préférences antagonistes risquent de vous compliquer la vie.

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  •      Aux Etats Unis, les préférences cérébrales servent notamment aux conseillers matrimoniaux. 
         Et l'on m'a souvent demandé quelle était leur influence sur l'entente dans un couple, ou « Vais je m’entendre avec mon (ou ma) petit(e) ami(e) »
          C'est en effet normal de se demander quelles seront les conséquences de personnalités forcément plus ou moins différentes, car on a rarement exactement les mêmes préférences, et, de plus chacune de ces préférences peut se décliner en sous-préférences.
          En fait c’est difficile de prédire si vous vous entendrez ou pas, car cela dépend des efforts que fera chacun pour accepter l’autre. On peut simplement donner quelques indications  sur les conséquences de préférences opposées.
        Cela me prendra plusieurs articles.
        Je rappelle les huit préférences que j’utilise : extraverti-introverti (E/I),;optimiste-pessimiste (op/pes); sensitif-global (S/G perception); logique-valeurs (L/V décision); affectif-orienté (A/O perception immédiate émotionnelle); jugement-perception (J/P); influençable-indépendant (inf/ind); tolérant-intolérant (tol/intol).

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         Aujourd'hui, nous traiterons le problème de l’entente entre Extraverti et Introverti.

          Il est évident que si vous avez la même préférence, vous avez les mêmes habitudes de vie vis à vis des autres, et vous tirez votre énergie de leur contact (E) ou de vos pensées intérieures (I). C’est donc plus facile de s’entendre.
         Le problème se pose davantage si vous n’avez pas la même préférence et je supposerai que la jeune Bignone est I et son compagnon, Fuschia est E. Que se passe t’il alors ?
        Il nous faut analyser davantage les comportements.
        Les grands tendances antagonistes d'un extraverti et d'un introverti sont résumées par le schéma ci-dessous. Ce sont en quelque sorte des sous-préférences et elles n'ont pas toutes la même intensité, et il peut même arriver que pour l'une d'entre elles, particulière, un extraverti se comporte plus souvent en introverti ou vice-versa.
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          Le problème de l’entente se présente différemment selon les sous préférences.

            Le besoin des autres :

        Fuschia ne peut pas se passer des autres, de discuter, de briller devant eux et  Ii se sent bien même écrasé dans le métro, car il a tout simplement besoin de n'être pas seul mais avec beaucoup de monde. Il insiste pour sortir, voir ses copains, aller à une teuf, sortir en groupe.
         Bignone a du travail, voudraist lire le dernier roman qui a du succès, regarder un film ou un DVD, écouter le dernier CD acheté, en vain. Il faut encore l'accompagner dans ces soirées où elle ne participe pas, jouer à ces jeux de rôle idiots, résister aux gens qui veulent qu’elle leur raconte sa vie, ou des histoires drôles, et qui n'arrêtent pas de la raser.

        Parfois, lassée, et ayant envie d’être enfin tranquille un peu seule pour se resourcer, Bignone lui dit d'y aller seul, mais est ce que Fuschia ne va en prendre l’habitude, et elle aimerait qu'il s'occupe d’elle de temps en temps.
        Justement aujourd'hui, elle voulait lui dire qu'elle était malheureuse et en avait marre, mais il n'a pas écouté et a vanté les charmes de laprochiane sortie à vélo, avec les copains
        Cela ne se passe pas toujours ainsi heureusement, tout dépend de l’intensité des préférences; mais c’est là où le risque est le plus grand
        Une personne raisonnablement introvertie peut se montrer à l’aise avec quelques amis qu’elle connaît bien. Alors le problème est que l’extraverti fasse un effort et choisisse bien ses copains pour qu’ils soient aussi des amis de sa compagne.

            Le besoin de parler et de diriger :

        Bignone est énervée et se plaint : « Fuschia n'arrête pas de parler, même s'il n'a rien à dire. Et il ne m'écoute pas, je ne peux placer un mot, même quand c'est important. Par contre il y a tout un groupe d'amis dont il s'occupe et là il connaît tous leurs états d'âme. Il leur raconte aussi sa vie, notre vie, y compris des détails que je préférerais garder pour nous deux, dans notre jardin secret. C'est horripilant.
        Et puis ce besoin qu'il a de tout vouloir diriger, de tout régenter, y compris ma vie à moi. Il ne se préoccupe pas beaucoup de mes désirs, il dit ce que l'on va faire (avec les autres), et il faut suivre. Et ma liberté, où est elle? On dirait mes parents ! »
        Là encore c’est le cas défavorable; Mais Fuschia pourrait avoir des choses plus intéres-santes à dire, et Bignone pourrait au contraire écouter tout en restant silencieuse, comme le souhaite un I, pour réfléchir avant de répondre. Là ils pourraient s’entendre.

             Au service des autres :

        L’extraverti aime la compagnie des autres, les écoute et aime leur rendre service.
    Mais c’est surtout en paroles, en discussion; ou une action spontanée, pas très organisée.
        L’introverti peut aussi aimer rendre service aux autres et même écouter leurs problèmes; mais il préfèrera la discussion par mail, où on peut réfléchir à ce que l’on dit. Ses actions seront plus réfléchies, pensées d’avance.
        Sur ce point ils peuvent s’entendre et se compléter.

        En résumé, si vous n’êtes pas exagérément introverti et extraverti, et que vous faites un effort pour écouter l’autre, l’entente sera possible et vous pourrez vous compléter et vous aider mutuellement.
        Mais la pauvre Bignone était très introvertie et Fuschia encore plus exagérément extraverti alors là, pas facile de supporter l’autre, surtout si en plus on est un peu intolérant.
        Et Bignone me confiait l’autre jour « Je me demande si à la longue, je ne vais pas changer de petit ami et en choisir un qui soit “I” comme moi.
         Eh oui, j'en ai repéré un, discret, qui lit souvent, qui réfléchit avant de parler, qui m'écoute et n'a pas beaucoup de copains. Juste un ou deux amis. Et en plus il a une mignonne gueule  De toutes façons cela ne pourra être pire ! »   

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  • Notre rapport avec les autres personnes.

       Il est souvent difficile de communiquer avec autrui et de faire en sorte que les autres nous comprennent.
         Il y a une dizaine d'années, j’organisais des conférences techniques ou scientifiques pour des ingénieurs. Il me fallait trouver un conférencier sur un sujet donné, puis m’assurer que l’exposé correspondra bien au sujet et surtout qu’il sera compréhensible par des personnes, ayant une culture technique, mais non spécialistes de la question. Et j'ai constaté que les spécialistes surestiment souvent les connaissances d’autrui, et trouvent évidentes et ne méritant pas d’explications, des connaissances qui sont loin d’être familières à des personnes ne travaillant pas dans le même domaine.
        Il m’est aussi arrivé de choisir un cadeau parce qu’il me plaisait, et sans être sûr qu’il plairait à la personne à qui je l’offrais.

        Nous attribuons souvent aux autres les mêmes idées ou croyances, les mêmes désirs que les nôtres : les psychologues appellent cette propension le « biais égocentrique ».
        Les psychologues pensent qu’alors, lorsque nous voulons comprendre autrui, nous procédons en quatre étapes :
               - nous cherchons de l’information sur l’autre et sur le contexte et l’environnement;
               - nous essayons de nous mettre à la place de l’autre en fonction des informations recueillies.
               - nous nous demandons comment nous réagirions à sa place, qu’elles seraient nos émotions, nos raisonnements, nos décisions.
               - nous attribuons à l’autre ces sensations et actions que nous aurions à sa place.
        Bien entendu les informations que nous avons sont partielles, et elles ne sont pas les mêmes que celles que possède l’autre.
        Mais surtout chacun ayant sa propre personnalité, nos réactions nous sont propres et corres-pondent à notre façon d’être.
        C’est pour cela que l’on appelle cette attitude un biais, car elle peut souvent nous induire en erreur.

        A l’inverse, autrui peut avoir une influence sur nos pensées et notre comportement, même dans les cas où nous pensons qu’il a tort. Le psychologues appellent cela le « biais altercentriste ». Nous pouvons même croire aveuglément une personne, ou vouloir partager les idées et habitudes d’un groupe, ou suivre une mode sans réfléchir.
        En définitive, il peut nous arriver d’être « sous influence ».
        Le cas extrême est celui de la personne qui obéit à une autre quelles que soient ses opinions personnelles, par une sorte de soumission, d’esclavage affectif et intellectuel.
        Le plus souvent ces personnes sont peu instruites.
        L’instruction littéraire et scientifique est en fait le meilleur moyen d’acquérir une certaine indépendance d’esprit; la philosophie et la littérature permettent de confronter et de comparer de très nombreuses idées, et la science habitue à la logique, à la critique, au doute et à la vérification des théories.

        L’examen des préférences cérébrales permet de diminuer le « biais égocentrique », comme  le « biais altercentriste ».
        Connaître ses propres préférences cérébrales et donc tout un pan de sa personnalité permet de mieux identifier ses propres pensées et comportements. Mais on peut assez facilement approcher le comportement de ses interlocuteurs et cela permet de différencier les leurs par rapport aux nôtres et donc de diminuer le biais égocentrique.

        L’analyse de la préférence cérébrale « indépendance d’esprit », permet de savoir dans quelle mesure on est influençable. J’en rappelle succinctement le contenu.

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      En général, une personne influençable (préférence Influ.) :
              - se préoccupe en permanence du jugement d'autrui;
              - attache une très grande importance à son aspect et à ce qu'elle parait;
              - est soucieuse des modes;
              - se conforme sans discussion aux règles morales et sociétales;
              - est influençable aux opinions et actions des autres;
              - suit facilement un meneur ou un conseiller ;
              - a du mal à maîtriser ses émotions causées par autrui;
              - a une idée floue de ses propres limites et a peu confiance en elle.

       En général, une personne indépendante ( préférence Indép.) :
              - est plutôt soumise à son propre jugement et ne se préoccupe que faiblement de l'opinion des autres;
              - ne se préoccupe que modérément de son image;
              - n'admet ses règles de vie qu'après réflexion et choix personnel (ce que Freud appelle le "surmoi");
              - n'a pas l'esprit moutonnier et se soucie peu de la mode;
              - ne se laisse pas facilement influencer par les discours et les actes;
              - a une indépendance d'esprit vis à vis de meneurs ou de conseillers;
              - arrive à contrôler les émotions provoquées par autrui;
              - a une idée précise de ses limites et une certaine confiance en soi.

               Ce qui différencie principalement 'Influençable de l'Indépendant :

        L'influençable a un souci permanent de l'idée que les autres se font de lui (ou de ce qu'il croit être cette opinion), craint le jugement d'autrui et donc se conforme sans discuter aux règles du groupe ou de la société. Il se laisse influencer et a donc une liberté d'esprit toute relative et un comportement plus ou moins moutonnier.

        L'indépendant, tient compte de l'opinion d'autrui, mais ne craint pas  en permanence ce jugement et sait passer outre s'il le juge nécessaire. Il est donc peu influencé par la mode et n'accepte les règles morales et sociétales qu'après avoir jugé par lui-même de leur opportunité.
    Il est indépendant d'esprit et tout en pouvant tenir compte de l'opinion des autres, il ne le fait qu'après discussion et réflexion. Il maîtrise les émotions causées par autrui et a conscience de ses limites, de ses qualités et défauts. Par contre il tient souvent trop à ses opinions

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Images2-1/Fotolia44332945XS.jpg

         « Connais toi, toi même »   était inscrit sur le fronton du temple de Delphes et Socrate en avait fait sa devise et disait à ses étudiants : « connais toi toi même et tu connaitras l’univers et les dieux » (C’est ce qu’on dit, est ce vrai ?).
        On pourrait aussi rappeler la phrase bien connue de Descartes « Je pense, donc je suis », qui renvoie à l’être qui existe, au moi, à sa pensée indépendante.
        Mais en fait on peut donner deux sens un peu différents à cette phrase :
            - connais ta personnalité, ton « moi », tes comportements. C’est de la psycho.
            - s’interroger sur soi, sur ce que l’on veut vraiment : ses désirs, son avenir, mais aussi la vérité, la morale (le surmoi de Freud), le bien et le mal, la conduite à tenir : c’est de la philosophie.

        Connaître sa personnalité :

        Vous pouvez lire les articles que j’ai faits sous la rubrique « préférences cérébrales », qui partent de théories psychologiques connues : types psychologiques de Jung, MBTI de mesdames Myers et Briggs, perception immédiate de Plutchik, et le Big five, très utilisé aux USA.
        On peut assez facilement, sans être spécialiste, connaître ses préférences cérébrales et avoir une idée assez précise de sa personnalité. Cela permet de mieux comprendre certaines de ses réactions, mais aussi ses forces et ses faiblesses, et essayer de s’améliorer.
        Mais cela permet aussi d’avoir une idée de la personnalité des personnes que l’on connaît et donc de mieux communiquer et comprendre leurs comportements.
       
        De façon plus générale, connaître les préférences cérébrales d’un groupe, permet de lui expliquer de façon plus pertinente, de mieux négocier, de connaître les forces et faiblesses d’une équipe et de mieux la composer, de mieux orienter les activités notamment professionnelles et les choix de métiers, de comprendre et de régler les conflits entre personnes, ou ceux d’un couple ou entre parents et enfants.

        S’interroger sur soi et son devenir :

        Se connaître soi-même est une démarche positive et critique qui implique une réflexion sur ce qui donne du sens à notre vie.  
        Nous avons tous une personnalité, des connaissances, des sentiments, des désirs, des qualités et des défauts, mais aussi des opinions et des préjugés. Chacun a ses potentiels, mais aussi ses limites.

        C’est donc essentiel pour soi même de connaître ces données, mais ce n’est pas aussi simple, car on ne peut « sortir de soi « , se voir de l’extérieur. On n’est conscient de soi que par sa propre pensée et son langage; on est donc juge et partie,  et la connaissance que nous pouvons avoir de nous par l'introspection passe à travers le filtre de l'opinion que nous nous faisons de nous même.
        Alors nous pouvons faire appel au jugement d’autrui. C’est un aspect indispensable, mais pas toujours facile, car nous admettons mal d’être jugé. Et la vision de l'autre, si elle a le mérite d'être différente de la nôtre, n'est pas non plus objective : son jugement peut être déformé par l'amitié ou l'antipathie qu'il éprouve pour nous. Surtout sa critique est incomplète, puisqu'elle ne peut s'appliquer que sur les traits de notre caractère que nous laissons transparaître, consciemment ou non, notre « persona » selon Jung.

        Et heureusement nous évoluons; la connaissance de soi ne peut donc être à la fois totale et définitive : notre manière d'être, notre rapport aux choses, nos convictions, peuvent varier en permanence dans notre vie à, et notre expérience personnelle joue un grand rôle sur ce que nous sommes, en influençant l'évolution de nos pensées conscientes et inconscientes.

        On peut tirer les enseignements du passé, mais celui ci est irrémédiable et ne se reproduira pas. Le présent est plutôt réservé à l’action, et l’avenir suscite crainte, désirs et espoirs. Certains sont rationnels, d’autres conscients et émotionnel, mais beaucoup sont inconscients et n’en ont pas moins une grande influence sur nos pensées.

        Une partie de moi même est en relation avec les autres et une partie de la connaissance de moi est aussi la connaissance des autres et des relations que j’entretiens avec eux.. La difficulté est plus grande encore.

        Même si toute connaissance définitive de soi est à jamais hors de portée de nos investigations, il est nécessaire de parvenir à une approche aussi complète que possible. Cette connaissance permettrait de faire en nous-mêmes la distinction entre ce qui procède de l'habitude, de l'éducation, des réflexes, du conditionnement social et ce qui procède de notre volonté et de nos pensées conscientes et indépendantes.
        Je crois que c’est encore plus important aujourd’hui, où les jeunes n’ont plus pour modèle les parents et les adultes, mais leurs camarades, et ont trop souvent adopté comme opinions et pensées personnelles, celles du groupe ou de la société, et finissent par avoir un comportement essentiellement moutonnier, tant dans leurs idées, que dans leurs jugements, leurs désirs, leurs décisions et leurs actions

        Un point qui me paraît également important, à la lumière de tous les problèmes que nous rencontrons, c’est que, pour vivre tant soit peu heureux, il faut d’abord s’accepter soi même. Il faut donc commencer par se connaître, mais ensuite il ne faut pas se lamenter de ne pas être un autre. Il faut essayer de s’améliorer, mais en étant conscient que c’est difficile et que l’évolution a des limites : ce ne sera jamais une révolution. La confiance en soi passe par cette acceptation et donc cette connaissance de soi.
        Mais la connaissance des autres et l’acceptation de ce qu’ils sont est tout aussi fondamentales dans nos relations avec autrui. J’ai vu beaucoup de couples se séparer car chacun ne voulait pas accepter l’autre tel qu’il était, mais aurait voulu le transformer en ce qu’il aurait souhaité qu’il soit. C’est déjà difficile de se transformer soi même, cela est presque impossible de transformer autrui, et en général cela ne peut se faire qu’en le persuadant de l’intérêt de cette évolution, et en lui donnant soi-même l’exemple.

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  •   Hier nous avons vu des généralités sur notre conscience de nous mêmes, aujourd’hui je vais essayer de comprendre un peu ce qui se passe dans le cerveau.

        Voyons d’abord comment existe ce « proto--soi » qui est la connaissance inconsciente de l’état de notre corps.

        Deux aspects différents de cette conscience.:

        D’abord tout ce qui est indispensable à la vie : respiration, régulation sanguine, régulation hormonale et des constantes physiologiques, ce que l’on appelle l’homéostasie.
        Des organes comme le cœur ont, sur place, des neurones qui peuvent exciter le muscle cardiaque pour qu’il se contracte, mais son rythme est déterminé par des neurones du bulbe rachidien et du tronc cérébral qui « battent la mesure », se comportant comme des autooscillateurs électriques.
       De même un certain automatisme existe pour la respiration, les neurones du bulbe surveillant la teneur en oxygène et en gaz carbonique du sang et donnant des ordres aux neurones qui commandent les mouvements respiratoires.
        Les indications de « fonctionnement » remontent ensuite au cerveau central, principalement l’hypothalamus, qui gère toutes les informations relatives à nos viscères, à la respiration, aux concentrations du sang et aux diverses hormones. Il détecte les signaux d’erreur qui indiquent des anomalies et qui remontent par le système autonome ortho et para sympathique. Il peut alors renvoyer des ordres par ces systèmes pour rétablir un fonctionnement normal et/ou faire sécréter hormones ou préhormones par l’hypophyse qui est directement sous son contrôle.
        Ce rôle est totalement inconscient, mais certaines de ces indications peuvent remonter à notre conscience. 
    C’est le cas notamment de la faim et de la soif, ou des besoins d’excrétion viscéraux.
    Nous pouvons même avoir en partie conscience des anomalies respiratoires ou cardiaques si elles sont trop importantes. 
        Les informations sont alors communiquées au cortex préfrontal, siège de notre comportement conscient et intelligent et de nos pensées. Mais il semble que des intermédiaires effectuent un filtre ou une analyse. Le cortex insulaire ou insula, centresous le cortex primaire superficiel.,  est particulièrement impliqué dans cette fonction.

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        Un deuxième cas est celui des informations tactiles venant de la peau et de l’état de nos membres et de nos muscles. Là les signaux sont transmis au cortex pariétal, sur le dessus de la tête. D’une part tous les signaux du toucher dans la partie médiane avant et d’autre part les signaux sur l’état de contraction et de sollicitation des muscles dans la partie médiane arrière. Le régulation de ces sensations s’appelle la somesthésie.
        Pour tout ce qui est automatisme, c’est le cervelet qui analyse ces informations et donne des ordres à la partie avant du cortex pariétal qui commande nos mouvements.
        Pour les mouvements volontaires, une partie de ces informations est transmise au cortex préfrontal, (par exemple le « poids », ressenti d’un objet qu’on tient), en même temps que des informations visuelles (éventuellement auditives), lequel va alors coordonner ces informations pour commander nos mouvements et nos actions.
        Par contre les informations de douleur et de sensations de pression et choc brutaus, ou thermiques sont transmis à l’hypothalamus, car ils sont cruciaux pour notre survie. Certains provoquent même des réflexes au niveau de la moelle épinière pour soustraire nos membres au danger (par exemple en cas de risque de brûlure).

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        Deuxième stade de notre conscience du moi, nos sensations.
        Les influx nerveux partent de nos organes sensoriels et ils sont transmis via le thalamus à des centres d’interprétation de ces sensations, notamment les signaux visuels dans d’énormes centres dans le cerveau occipital à l’arrière de la tête, et les signaux auditifs au centre du cerveau émotionnel.
        Une transmission rapide se fait toutefois vers les centres amygdaliens qui veillent sur notre sécurité et déclenchent éventuellement des réactions de survie.
        Le thalamus reconstitue ensuite une synthèse des signaux ayant trait à un même phénomène, en liaison notamment avec l’hippocampe (le professeur de la mémoire) et les centres amygdaliens. La plupart des sensations reçues et interprétées restent inconscientes. (voir mes articles du 3/1/2014 et du 23/12/2010).
        Mais, si une information est jugée importante, alors le cortex préfrontal est alerté.
De même si c’est lui qui juge avoir besoin d’information, les centres de commande de la vue guident les mouvements de la tête et des yeux et les informations interprétées sont transmises en retour au cortex frontal.
        Nous avons donc là une conscience de notre environnement et de notre position et de notre situation dans ce contexte, qui nous permet ensuite de décider et d’agir.
        Ces sensations ne sont reçues et transmises au cortex préfrontal que si nous sommes éveillés, et de ce fait notre conscience est liée à l’éveil. La conscience du moi, à ce stade est liée à la conscience d’être réveillé
    .


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        Troisième stade, le « moi autobiographique » : notre vécu, nos souvenirs, ceux de nos émotions et sentiments, notre savoir, notre expérience, nos réflexions et idées.
        Cette partie de nous est très tributaire du langage et c’est ce qui nous différencie des animaux.
        Presque tout le cerveau est concerné, mais certains centres le sont plus que d’autres.
        D’abord, bien évidemment le cortex préfrontal qui gère nos réflexions, nos décisions, nos actes, et nos pensées. C’est le chef d’orchestre du cerveau.
        Puis tout ce qui va permettre le langage, la compréhension et l’utilisation des mots, car même si on ne parle pas à haute voix, ils servent inconsciemment à élaborer notre pensée: centre de Broca, de Wernicke, de Geschwind (voir mon article du 25/09/2016)
        Bien entendu tout ce qui contribue à la mémoire : les organes des sens et de leur interprétation qui amènent les informations, l’hippocampe qui dirige les mémorisations, puis tous les centres du cerveau où les informations sont mémorisées sous formes de jonctions renforcées entre neurones. L'hippocampe joure un rôle d'aiguillage pour mettre en liaison les neurones intervenant dans un souvenir.
        Mais pour ce qui est émotions et sentiments, le cerveau émotionnel va entrer en jeu, notamment les centres amigdaliens et le cortex cingulaire mais aussi tout le circuit d’apprentissage et de récompense qui régule nos plaisirs. Maîtriser ses émotions nécessite une certaine connaissance du soi et de son fonctionnement.

        Enfin la conscience et la compréhension du soi passe par celle des autres et réciproquement.  La neurobiologie connaît très mal ce domaine, et les théories qu’elle met en avant ne sont pas certaines, comme celle des neurones miroirs. Ces neurones sont en communication avec les neurones moteurs mais aussi avec l’aire de Broca. Ils s’activent quand quelqu’un fait par exemple un geste, pour « imiter » mentalement ce geste. On pense qu’il existe des neurones miroirs dans le cerveau émotionnel et dans le cortex préfrontal qui nous aident à comprendre la pensée et donc le « soi » des autres, mais on ne l’a jamais démontré. (voir mon article du 25/08/2017).
        Il existe aussi des neurones dans la partie commande motrice, qui s’activent rien qu’à la vue d’un objet qu’on pourrait saisir, sans savoir si on le fera; ils anticipent nous souhaits;


        On est bien loin de savoir jusqu’où va le « soi » dans le cerveau

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