• Pourquoi ne tombe t’on pas du lit la nuit.?

     

    Pourquoi ne tombe t’on pas du lit la nuit.?Pourquoi ne tombe t’on pas du lit la nuit.?

              On couche souvent les enfants dans des lits possédant des rebords surélevés. En effet un enfant qui dort dans un divan normal peut tomber de son lit sur le sol, heureusement, sans mal la plupart du temps.
             Les adultes, eux, n’ont pas besoin de telles protections : ils ne tombent jamais de leur lit ! Pourquoi ?

             Rappelons d’abord deux éléments dont j’ai déjà parlé dans d’autres articles :

             Parmi nos mémoires il y a la « mémoire procédurale » qui nous permet de faire de nombreuses actions de façon automatique : nager, faire du vélo, conduire une auto, jouer du piano…. 
             Une fois que l’on a maîtrisé la pratique, on ne l’oublie pas, même après une longue période d’inactivité Au départ c’est le cortex préfrontal et le système d’apprentissage qui entrent en jeu, puis ils passent le relais principalement à des centres du cervelet, qui enregistre l’automatisation et la mettra en œuvre seul, tant qu’il n’y a pas d’élément perturbateur.

            Lorsque nous sommes endormis, d’une part le cortex préfrontal est peu actif et n’est plus tenu au courant de ce qui se passe dans l’environnement. Les centres d’interprétations de nos sens, principalement ceux de la vision, sont occupés à une autre tâche. Le cerveau émotionnel leur renvoie toutes les sensations inutiles ou malfaisantes, que le cerveau veut éliminer, et les divers neurones qui constituent le souvenir, voient leurs liaisons désaffectées ou énormément diminuées, de telle sorte que le souvenir est presque complètement effacé.
            Ce sont ces images en cours d’élimination aléatoire, qui remontent au cortex préfrontal si nous nous réveillons et constituent des rêves, souvent incohérents, puisque l’enchaînement de ces sensations n’ont rien à voir avec la réalité.

             Par ailleurs plus une personne dort profondément, plus son tonus musculaire diminue. Donc nous sommes pratiquement paralysés lors du sommeil profond. En fait les centres de commandes des mouvements ne sont pas inactif, puisque pour mieux mémoriser le morceau de musique qu’il a appris, les centres moteurs du pianiste répètent les mouvements des doigts pendant le sommeil, mais les doigts ne bougent pas, parce que la transmission de l’information n’est pas transmise aux muscles.
             Toutefois chaque nuit, nos muscles font des mouvements de contraction ou d’extension, plus ou moins amples, sans même que nous nous en rendions compte, jusqu’à 60 fois par nuit ! En effet, si nous étions continuellement couchés de façon rigide, nous développerions des escarres. Mais les mouvements des muscles sont limités du fait de la baisse du tonus musculaire.
             En fait, nous nous réveillons en moyenne jusqu’à douze fois pendant la nuit et changeons souvent de position. Ces mouvements ne se produisent pas pendant le sommeil à proprement parler, mais lorsque nous nous réveillons un court instant, par exemple parce que nous avons froid ou nous trouvons dans une position inconfortable. Ces courtes phases de réveil sont visibles à l’électroencéphalogramme mais le dormeur lui-même n’en a pas conscience ; il replonge presque instantanément dans le sommeil, et oublie ce qui s’est passé, mais aura peut être le souvenir d’un rêve correspondant à ce moment trop court de lucidité du cortex préfrontal, mal réveillé.

              Mais alors pourquoi ne tombe t’on pas du lit ?

              C’est que tenir dans un lit s’apprend : certaines séquences de mouvements, une fois assimilées, et répétitives sont mémorisées inconsciemment par notre mémoire procédurale.
              Notre position dans un lit ensuite ne s’oublie plus: les enfants doivent d’abord apprendre, inconsciemment, jusqu’où ils peuvent rouler sur le matelas sans en tomber.
              Donc, quand on dort, notre corps sait où il est sans que nous nous en rendions compte; toutefois, lors de périodes de « demi-sommeil », on reste capable de remarquer lorsque l’on se trouve tout près du bord du lit, ou qu’un bras ou une jambe pend dans le vide !
               Les adultes « scannent » ainsi le contour du lit, presque automatiquement, n’en franchissent pas ses limites, et ont tendance а se repositionner au centre du matelas.

              Cependant, certains adultes signalent de temps en temps qu’ils se réveillent а côté de leur lit. Dans ces cas, une perturbation du contrôle musculaire est en cause. 
               Cela arrive notamment aux somnambules, qui se déplacent en dormant, même durant les phases de sommeil profond. Grâce а l’IRM, on a constaté que, chez ces individus, les aires cérébrales responsables des fonctions motrices sont actives, alors qu’ils ne sont pas éveillés.

              D’autres personnes transforment leurs rêves en mouvements, alors que, normalement, dans la phase de sommeil paradoxal, le cerveau réduit aussi considérablement l’activité musculaire. Mais cela ne fonctionne pas correctement chez les individus souffrant d’un trouble du sommeil paradoxal

              En définitive, les adultes en bonne santé sont en sécurité dans leur lit grâce а un processus d’apprentissage moteur inconscient. Si, endormi(e), vous bougez beaucoup pendant la nuit ou tombez souvent de votre lit, il faut consulter un médecin spécialiste du sommeil.

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  • Commentaires

    1
    Melencce
    Lundi 15 Août 2022 à 23:26
    Super article ! Merci beaucoup.
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