• Nos Ministres de l'Education Nationale ont ils encore du bon sens ?

               Je ne sais pas si notre nouveau Ministre de l'Education Nationale fera mieux que son prédécesseur (ce ne serait pourtant pas difficile car la précédente a accumulé les erreurs).
             Tous les jours, au journal télévisé, on nous dit que l’instruction en France est en chute libre, que de nombreux élèves savent à peine lire en Cours Moyen, ne connaissent pas l’orthographe au lycée et sont d’une grande ignorance en culture générale.
             On nous bassine avec les dernières réformes en cours qui sont pour la plupart catastrophiques et qui obligent le ministre suivant à revenir en arrière. Cela a été le cas de la dernière réforme dans laquelle on revenait à 4 jours et demi de classe, mais sans cours supplémentaire : on s’amuse l’après midi, dans des activités qui certes peuvent éveiller les enfants, mais dont l’utilité est contestable et qui coûtent très cher aux communes. Certes les enfants sont contents, mais je doute que leur savoir s’améliore. Et le nouveau Ministre essaie de corriger cette bévue.

              Quand je vois ce qu'ont appris mes petits enfants au primaire, au collège et au lycée, et pour les avoir souvent aidés, au moins en sciences, je trouve que leurs capacités ont été très sous-employées, qu’on ne leur a pas appris à travailler, et que finalement, ils auraient pu mieux faire.
              Certes il faut s'adapter à l'évolution de la société, aux techniques nouvelles, mais cela ne veut pas dire qu'il faut renier le passé et faire table rase sur ce que faisaient nos anciens inscrits et professeurs dont la plupart étaient excellents et obtenaient des résultats.
              Les réformes se succèdent, mais je n’ai jamais entendu un Ministre demander au préalable une étude approfondie sur les causes de ces échecs scolaires et on bâtit une «refondation» de l’école primaire notamment, sur  des idées à priori, sans regarder en arrière.
              L’idée de revenir à 4 jours et demi était peut être bonne, mais pas pour créer de nouveaux amusements : il y en a bien assez avec la télévision, les jeux sur internet et les téléphones portable.
              Dans les années 60/70, on a tellement allégé les programmes et les horaires du primaire que la machine a cessé de fonctionner. On a surtout supprimer les exercices à la maison, alors que l'apprentissage de n'importe quel enseignement nécessite la répétition d'exercices pratiques.
    Je connais plusieurs jeunes de 18/19 ans qui ne savent plus faire une division à la main; bien sur il y a une calculette sur leur téléphone portable, mais ils ne savent plus où placer la virgule et se trompent souvent d'un facteur 10 sans s'en apercevoir !

              Puis on a inventé la réforme des maths modernes. Au lycée passe encore, mais au primaire où il faut apprendre des notions pratiques de calcul et de résolution de problèmes logiques d’arithmétique, un enseignement aussi théorique a complètement perturbé l’esprit des enfants : ils ne savaient plus faire les opérations, connaissaient mal la table de multiplication et alors qu’on voulait leur apprendre ce qu’étaient des systèmes à bases diverses, ils ne savaient même plus ce qu’était le système décimal.
             En apprentissage de la lecture, on a généralisé la méthode globale au dépends de la syllabique, ce qui est totalement absurde si on regarde le fonctionnement des centres du cerveau d'un enfant de six ans, et on a créé une génération d’élèves, qui savait à peu près lire, mais ne comprenaient pas ce qu’ils lisaient. Il a fallu revenir en arrière à la méthode syllabique en début d'apprentissage de la lecture, sous peine de faire des illettrés et des dyslexiques.

             Par la suite, les politiques ont mis en avant, démocratisation de l’enseignement et mixité sociale.
             Certes il est nécessaire que le maximum d’élèves ait accès à un enseignement le plus loin possible, et que les gens d’origines différentes aient l’occasion de se connaître dès leur enfance.
             Mais décréter que tous sont égaux devant l’apprentissage, la compréhension et la mémorisation est absurde et un non sens. Le même enseignement pour tous est une absurdité.
             Cela ne veut pas dire qu’il faut forcément faire des classes en fonction des aptitudes des élèves, encore que dans les grandes classes du collège et lycée, leur orientation ne sera pas la même, et cela serait sans doute plus efficace; mais cela veut dire, si on est logique et objectif, qu’il faut faire davantage de cours à certains, répéter certaines notions jusqu’à ce qu’elles soient assimilées, et que pour ceux qui ont de meilleures aptitudes, il ne faut pas qu’ils paressent et s’ennuient. Il faut donc leur faire faire des exercices plus difficiles, pour qu’ils rencontrent des difficultés, il faut leur faire parfois expliquer au tableau à la place du professeur, et les inciter à aider leurs camarades moins favorisés.
            Je me souviens de mon instit en CM2 : le soir en dernière heure, il organisait plusieurs «petites classes» à effectif très réduit, où les meilleurs élèves aidaient les autres (bien sûr il supervisait l’ensemble), et j’ai personnellement appris peut être encore plus en expliquant ainsi aux autres, qu’en écoutant le professeur.

            On a dévalorisé l’enseignement professionnel. Je connais pourtant des jeunes qui ne se plaisaient pas en classe et ne réussissaient pas, et qui, lorsqu’on leur a appris un métier manuel qu’ils aimaient, en alternance, se sont mis à travailler, à réussir et à passer brillamment un bac professionnel. Ils n’ont peut être pas toutes les connaissances générales acquises au lycée, mais ils ont autant de connaissances utiles pour réussir dans la vie, et probablement plus de bon sens.

              Les jeunes qui sont doués et de trouvent devant des cours faits pour que les moins doués suivent, et à qui on ne donne rien à faire de plus, arrivent à suivre sans effort et prennent l’habitude de ne rien faire et de chercher des activités hors lycée dans la télévision et l’ordinateur. Ils ont l’illusion d’être de bons élèves, voire des crack, réussissent leur bac avec mention sans avoir travaillé, et arrivés dans le supérieur où le travail est indispensable, ils échouent lamentablement.
             De plus une multitude d’options, souvent agréables et n’ayant que peu de rapport avec l’enseignement général, détournent les élèves des matières fondamentales et gonflent leurs points au bac, donnant ainsi des mentions illusoires.

            Je ne suis pas le seul à penser que l’on offre aux élèves du primaire et du secondaire des enseignements dévalués, nivelés par le bas, qui ne sont pas centrés sur les matières qui préparent au supérieur : le maniement de notre langue, le français, l’apprentissage de l’analyse et de la synthèse, les mathématiques, les sciences physiques et naturelles (SVT), les langues vivantes. Bien sûr la culture générale existe toujours, mais là, les techniques multimédia peuvent faciliter considérablement l’enseignement, par exemple en histoire et géographie. Quant aux options, on pourrait les limiter à des enseignements soit d’approfondissement, soit formateurs comme le latin, soit de base au plan artistique : dessin musique...

              Mais surtout l’enseignement actuel est beaucoup trop théorique. Il y a bien trop peu d’exercices pratiques, près de la réalité, on ne développe pas le calcul mental, la logique, l’esprit d’organisation rationnelle, on n’entraine pas la mémoire. Les élèves ne s’intéressent plus à cet enseignement, dont ils ne voient pas les buts, les applications possibles. Les élèvent ou réussissent mais s’ennuient, ou sont rebutés par leurs échecs.
             Finalement, on n’exploite pas actuellement les capacités réelles des enfants, même les moins doués; on n’utilise pas leur curiosité intellectuelle, on ne sait plus captiver leur intérêt et leur attention, trop orientée vers d’autres activités ludiques. On ne leur apprend plus à travailler et ils ne développent plus leur potentiel.
             Je ne pense pas que ce soit la faute des instits et des professeurs, il y en a toujours de très bons, des consciencieux et des passionnés, mais c'est celle des programme qui sont imaginés par des gens peu compétents et dénués de bon sens.
             
    Je me souviens avoir lu il y a un peu plus d'un an, les nombreuses pages du dernier rapport du Comité des Programmes sur la réforme de l'enseignement secondaire au collège, et j'ai été effaré de ce que j'ai lu, écrit dans un langage ésotérique, manquant totalement de pragmatisme et de bon sens, et truffé de notion très discutables de psychologie, et ne tenant aucun compte de ce que l'on sait sur le fonctionnement du cerveau, notamment en apprentissage, ni de ce qui pourrait servir au futur adulte, out au long de sa vie.

             C’est aussi une absurdité de vouloir que tous suivent les filières générales.
    Plutôt que d’avoir des jeunes en échec, il vaudrait mieux les orienter plus tôt vers des filières professionnelles, où un enseignement en alternance (comme dans d’autres pays européens), permettrait de leur apprendre un métier qui les intéresse et leur plaise, et ensuite de gagner leur vie, mais dont la partie «en classe», leur permettrait de compléter leur formation dans les matières générales, en privilégiant les exercices et applications pratiques, qui pourraient s'appliquer à leur futur métier.

     

     

     

     

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