• Méfions nous de notre première impression sur quelqu'un !

    Méfions nous de notre première impression sur quelqu'un !

              Quand j’étais encore en fonction j’ai souvent discuté avec les personnes de la DRH chargées des embauches pour les mettre en garde contre les premiers tris effectués sur les CV, avant d’en retenir certains pour un entretien.
               Ce tri peut comporter en effet de nombreux biais qui faussent les choix.
              Depuis que je suis à la retraite, j’ai constaté que de nombreuses personnes, dans une réunion ode travail ou de récréation, se faisaient une opinion sur des personnes qu’ils connaissaient pas ou peu, sur une simple impression immédiate et en en discutant ensuite avec elles, je constatais que cette première impression était erronée.
              De nombreux facteurs peuvent venir en effet rendre caduc un jugement trop rapide.

               D’abord notre propre situation : si nous sommes fatigué ou de mauvaise humeur, car cela influence notre jugement, en général de façon négative. Mais notre inconscient peut intervenir de façon pernicieuse : lorsqu’on projette des mots de façon très rapide pour que la perception soit subliminaire donc inconsciente, on s’aperçoit si on a projette ainsi à un premier groupe des mots favorables à la personne que l’on doit juger et à un autre groupe des mots défavorables, le premier groupe juge beaucoup plus favorablement cette personne.  
             
    Ce que vous avez donc vécu peu avant de rencontrer une personne peut donc influencer le jugement que vous aurez sur elle de façon immédiate et spontanée.   

               Les chercheurs ont également montré que si on lit une liste de qualités et de défauts d’une personne, l’ordre de ces adjectif n’est pas neutre, le premiers ayant beaucoup plus d’influence que les suivants. Nous sommes marqués par les premiers mots lus.  
              Quand vous voyez un visage ou une photographie, vous n’êtes pas neutre non plus. De nombreux stéréotypes vous influencent. Non seulement les expressions du visage provoquent des réactions inconscientes, mais aussi l’allure, la façon de s’habiller, de se comporter. Même éventuellement l’environnement qui entoure la personne peut avoir une action.

              On peut donner des exemples d’erreurs que l’on commet souvent :

              Une première catégorie d’erreurs concerne des erreurs sur nous même ou engendrées par des considérations personnelles.
                     - Nous exagérons l’attention et l’intérêt que nous portent les autres, et nous croyons que les autres examinent en détail ce que nous faisosn de bien ou de mal. Quelqu’un qui vous regarde à un moment donné n’éprouve pas forcément une passion pour
                     - Quand nous avons fait une erreur ou subi un échec, nous avons tendance à en attribuer la responsabilité aux autres. Sous le coup de cette contrariété, nous pouvons être influencé dans notre jugement sur autrui.
                     - Nous accordons de l’intérêt à un argument qui nous satisfait parce qu’il nous concerne, parce qu’il nous plaît, parce qu’il est flatteur pour nous. De ce fait nous faisons moins attention à d’autres arguments moins favorables qui l’accompagnent. C’est ce qu’on appelle l’effet « Barnum ».
                    - Nous voulons produire une bonne impression sur les personnes que nous rencontrons; cela peut nous amener à juger positivement un individu pour lui faire plaisir, mais aussi être trompé dans notre jugement par l’attitude de l’interlocuteur qui veut faire bonne impression. En fait quand nous émettons une opinion sur la personnalité de quelqu’un que nous connaissons peu, nous jugeons sa « Persona » (l’image qu’elle veut donner), et pas sa personnalité propre réelle.
                     - Nous avons tendance à penser que le monde est bon et juste, et que tout doit bien se passer. Donc s’il arrive quelque chose de désagréable à quelqu’un, nous penserons que cela est de sa faute et qu’il l’a mérité, et au contraire nous prêterons des qualités à celui qui réussit.

               Un  deuxième type d’erreurs est au contraire dû à des idées que nous nous faisons sur la personnalité d’autrui :
                        - Nous mettons inconsciemment certains événements extérieurs, certains aspects, en relation avec la personnalité, même si cela est faux : c’est ce que l’on appelle les « stéréotypes » et les « à priori ».
                     - Nous considérons que les résultats des actions d’un individu sont dues à sa personnalité, sans nous demander quelle est la part du contexte dans lequel il était, ou celle d’autres personnes en interaction avec lui.
                     - A partir des informations que nous avons, nous portons un jugement sur la personnalité d’un interlocuteur. Mais ces informations acquises dans un temps très court, sont très partielles. Mais si des informations nous parviennent ensuite, qui contredisent notre première impression, nous y accordons moins d’intérêt.
                     - Nous pouvons avoir eu des renseignements (ou des ragots !) sur une personne avant de la rencontrer. Nous pouvons inconsciemment porter un jugement sur sa personnalité à partir de ces élément et nous le justifierons après coup.
                     - Quand nous nous sommes fait une opinion sur quelqu’un, bonne ou mauvaise, nous cherchons les arguments qui confortent notre opinion, et nous négligeons ceux qui la contrediraient.

               Une troisième sorte de biais provient d’impressions sociales
              Par exemple vous remarquerez davantage (et donc vous vous intéresserez à cette personne), si elle croise souvent votre route.
              On fait également en général meilleure impression en groupe (accompagné), que si on se trouve seul en face de vous.

              Donc ne cherchez pas à définir la personnalité d’un interlocuteur dès le premier contact et d’après la première impression. Elle risque d’être biaisée.
              C’est la raison pour laquelle on essaie de se baser sur des critères mieux définis, comme ceux des « préférences cérébrales » ou du « big-five ».
              Mais là encore, il ne faut pas aller trop vite. Ce n’est qu’après une longue discussion avec la personne, quant à ses comportements dans des circonstances précises, que vous pourrez ensemble vous forger un avais pertinent.    

              J’ai été amené à expliquer les préférences cérébrales et à former des jeunes et moins jeunes à leur emploi. Après une première discussion d’une vingtaine de minutes avec la personne qui servait de cobaye et dont je connaissais bien la personnalité, je demandais aux stgiaire de donner leur avis sur cette personnalité.
              Bien sûr une partie de leurs réponses étaient justes, mais d’autres aspects étaient erronés. Et l’on s’apercevait alors que les stagiaires décrivaient la personnalité, non pas celle réelle de notre cobaye, mais celle de sa « Persona » (au sens de Jung - voir mes articles des  22/6/2014 et 15/1/2016  Papynet des   9/1/2016 et 2/5/2016), c’est à dire ce que la personne veut bien montrer aux autres. Cette Persona comporte des morceaux de sa vraie personnalité, mais aussi des images de soi que la personne voudrait donner d’elle même aux autres, et aussi de ce qu’elle voudrait être au fond d’elle même, de façon consciente ou non. Par contre on ne trouvera pas aussi rapidement la partie de son moi qu’elle veut cacher aux autres.   

              En fait nous avons l’impression de bien connaître nos proches et nos amis, et même une personne  que nous avons peu vue. En fait nous pouvons reconnaître certains traits, mais pas leur intensité ou certaines de leurs déviations. Les intéressés eux mêmes ne se connaissent pas parfaitement.
              Il faut donc beaucoup nous méfier de nos premières impressions, mais aussi des conclusions trop rapides d’une analyse plus objective de leur personnalité à l’aide d’outils adaptés..

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        

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