• Madame Veil était une femme extraordinaire !

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    ur    Madame Simone Veil a été admise au Panthéon, au milieu des tombeaux des hommes célèbres, en 2022. j'ai discuté avec une personne qui, trouve exagéré cet honneur et les commentaires faits par le journal téléJisé, sur sa loi sur l'avortement, qui a marqué une évolution dans la vie des femmes. Elle ne comprend pas que des femmes aient recours à l’avortement, la contraception lui étant bien préférable,.
        Je ne suis pas tout à fait d’accord avec elle, et ce sujet me paraissant important, je vais consacrer un article à ma réponse.

        Je suis tout à fait du même avis qu’elle, lorsqu’elle dit que la contraception est une meilleure solution qui devrait être préférée. Mais Madame Veil pensait exactement la même chose, mais elle faisait remarquer, au début de son discours, que si des femmes avaient recours à l’avortement, ce n’était pas par choix , mais parce qu’elles y étaient contraintes n’ayant plus d’autre solution.
        Je ne pense pas qu’on puisse juger de la question tant qu’on n’a pas été confronté au problème.
        Certes je ne suis qu’un homme, mais j’ai connu plus d’une dizaine de jeunes, la plupart étudiantes, qui m’ont confié leur souffrance face à ce problème, et que j’ai essayé de soutenir dans leur calvaire.

        Entre 7 et 12 semaines, c’est une petite opération, certes bénigne, mais il faut faire un curetage pour ne pas laisser en place des restes du placenta qui pourraient déclencher une infection. Avant 7 semaines, ce n’est qu’une pilule à prendre et un risque de saignement un peu plus important que des règles normales.
        Donc physiquement ce n’est pas une grande épreuve et même si on la craint, ce n’est pas là l’essentiel.
        Le problème, la souffrance est essentiellement psychologique, morale et sentimentale. de plus elle est compliquée quand on est jeune, par la crainte de l’opinion d’autrui et notamment des parents.

        Le premier problème est l’angoisse au départ de ne pas bien savoir ce qui vous arrive, et celle d’une situation grave et inconnue.
        A part un cas dramatique de viol, les autres cas que j’ai connus étaient ceux d’un incident de contraception (pilule oubliée, préservatif mal utilisé, défaut de contraception dû à des circonstances exceptionnelles comme voyage avec décalage horaire ou médicaments qui troublent le cycle).
        Les jeunes femmes étaient d’abord dans l’angoisse de savoir si oui ou non,
     elles étaient enceintes et psychologiquement, c’est très stressant.
        Ensuite il y a une décision à prendre et ce n’est pas facile, même si elles étaient dans une situation telle qu’il leur était pratiquement impossible de garder cet enfant et la prendre est source de souffrance.
        D’abord on n’a souvent personne à qui se confier, car on a peur du jugement d’autrui et notamment des réactions des parents et de la famille. De plus, dans bien des cas, celui qui est à l’origine de votre état, ne vous soutient guère, quand il ne vous laisse pas lâchement tomber. L’enfant n’a pas été conçu volontairement par amour., et l’homme à cet âge, n’a souvent guère le sens des responsabilités.
        Certaines, auxquelles la religion a inculqué l’idée que l’avortement étaient un meurtre, sont moralement au plus bas, désespérées, et il faut leur expliquer ce qu’est un embryon de quelques semaine, qui n’est pas encore un foetus.
        Pour celles qui n’ont pas ce handicap, la décision est plus facile, mais les entretiens avec les médecins, qui ne sont pas toujours favorables et qui au lieu de les aider dans leur malheur, leur mettent plutôt des bâtons dans les roues, sont particulièrement pénibles.
        Même les hôpitaux ne sont pas souvent à la hauteur et seul l’aide du planning familial m’a paru vraiment toujours efficace.
        La recherche des personnes médicalement compétentes qui vont vous aider est un véritable calvaire, d’autant plus que le temps passe et qu’on a intérât à tout faire avant les 7 semaines : c’est extrêmement court.
        Et même quand on a pris sa décision et trouvé l’endroit où aller et même fixé une date, une autre épreuve vous attend.
        Physiologiquement on n’y peut rien, le fait d’être enceinte déclenche des sécrétions hormonales qui augmentent l’envie d’un enfant et l’amour maternel. La femme se sent coupable vis à vis de cet embryon, qu’elle ne désire pas, mais qu’elle commence à aimer comme un enfant. Certaines lui donnent même un prénom !!
        Et c’est la mort dans l’âme qu’elles se décident à avorter et j’ai connu des jeunes qui étaient ensuite au bord de la dépression.

        Personne ne peut se mettre à la place d’une jeune femme qui se retrouve enceinte par accident, et qui a décidé d’avorter parce qu’elle n’est pas en mesure d’élever son enfant. Ce n’est d’ailleurs pas uniquement pour elle qu’elle a pris cette décision, mais aussi pour la vie, qui serait celle de cet enfant, si elle le gardait. Il est certain que la place d’un enfant est meilleure, s’il est au sein d’une famille qui l’a désiré.
        Je pense que personne n’a le droit de la juger et qu’il est de son devoir de l’aider, si elle vous le demande, même si, médecin on est hostile à l’avortement. Les médeins qui refusent d’appliquer la loi devraient être condamnés pour « non assistance à personne en danger », car la décision ne relève pas d’eux, mais de celle qui se trouve dans cette situation, dont dépend son avenir et celui de l’éventuel enfant. Ils sont là pour aider médicalement et pas pour être des professeurs de philosophie ou de morale.
        Certes je trouve qu’on devrait mieux éduquer les jeunes - garçons et filles - en matière de contraception et notamment des méthodes autres que la pilule pour celles qui sont trop distraites, pour que le nombre d’avortements soit le plus faible possible, mais en cas de situation catastrophique, c’est le seul recours et Madame Veil a été bien courageuse de défendre sa loi et de la faire adopter à une époque où l’avortement était considéré comme un crime (et l’homosexualité comme une maladie mentale !).
        S’il n’y avait pas la souffrance psychique, prendre une pilule avant 7 semaines, n’est pas très différent de prendre la pilule du lendemain. Alors que l’on arrête de vouloir terroriser les jeunes filles, qui se trouvent dans cette situation difficile, en leur faisant croire qu’elle sont des meurtrières.

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