• Lulu et Nana, les premiers enfants chinois génétiquement modifiés.

               Modifier un ADN et donc le génome humain est aujourd’hui faisable avec des méthodes de modification de séquences   telle que CRISPR (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats  = « Courtes répétitions palindromiques groupées et régulièrement espacées »), et des virus transporteurs dans l’organisme, non pathogènes.
               
    On peut donc modifier la génétique d’un embryon humain, mais c’est jouer à l’apprenti sorcier, car on n’en connait pas les répercussions à long terme sur la descendance.
               
    De telles pratiques doivent donc être limitées à des recherches en laboratoire, les embryons étant détruits lorsque la recherche est terminée.

               
    C’est effectivement ce qu’impose la bioéthique dans tous les pays. Certains chercheurs peuvent utiliser des embryons surnuméraires, qui existent notamment du fait des fécondations in vitro, pour faire notamment des études sur des cellules souches et leur développement.

               On peut d’abord améliorer les techniques de fécondation in vitro, si on en connaît mieux le processus. On peut surtout espérer comprendre l’influence des divers gènes, le mécanisme de nombreuses maladies rares et pallier leurs effets. L’études des cellules souches et de leurs développements devrait permettre, à long terme, de créer des organes humains de remplacement et d’améliorer les soins que l’on peut apporter au corps humain.
               Mais il est interdit d’implanter ensuite ces embryons transgéniques en vue d’une naissance, car on ne connait pas quelles seraient toutes les conséquences pour l’enfant, certaines modifications épigénétiques non prévues pouvant intervenir en suite du fait de la modification initiale. Actuellement on peut utiliser ces embryons surnuméraires pendant 7 jours et pendant 14 jours dans les pays anglo-saxons, avant de les détruire
               C’est aussi vrai pour des modifications génétiques qui seraient pratiquées aur des spermatozoïdes ou des ovules.

    Lulu et Nana, les premiers enfants chinois génétiquement modifiés.           Mais un biologiste chinois Jiankui He a franchi cette ligne rouge, en annonçant en novembre 2018, la naissance de deux jumelles génétiquement modifiées, soulèvant une réprobation mondiale, et une enquête des autorités chinoises qui l’ont placé en résidence surveillée. Il a suspendu ses travaux.
               Ce chercheur a été formé à Stanford aux États-Unis et dirige un laboratoire spécialisé dans le génome à Shenzhen, mais son contrat a été révoqué.
               Le but du chercheur chinois était de rendre les jumelles résistantes au VIH, le virus du sida, par inactivation d’un gène appelé CCR5, en le remplaçant par un variant naturel appelé CCR5 Δ32, ce qui empêche le virus de l’immuno-déficience humaine (VIH) d’entrer dans les lymphocytes CD4 et donc de les infecter.
               Des essais avaient été faits au préalable sur des souris.
               Le père des jumelles était séropositif, mais leur mère séronégative, volontaires pour l’essai (mais sous-estimant certainement les conséquences possibles).
               Ce biologiste avait fondé plusieurs sociétés de biotechnologie et séquençage du génome, ce qui lui aurait permis de financer ses propres recherches, menées à titre privé et avec du personnel partiellement étranger. Il avait recruté 8 couples pour ces expérimentations..
               Des essais menés chez la souris ont montré que cette désactivation du CCR5 permet aussi une récupération précoce du contrôle moteur après un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un traumatisme crânien. Des modifications naturelles de ce gêne chez des américains sembleraient montrer une amélioration des capacités mémorielles. Mais on ne sait pas si des modifications nocives, non connues actuellement, pourraient être transmises à long terme.

               Pour le moment les jumelles surnommées Lulu et Nana par la presse, semblent bien se porter, mais on n’en parle guère plus. (voir photos ci-dessous). J’espère qu’on continue à les suivre médicalement.

    Lulu et Nana, les premiers enfants chinois génétiquement modifiés.

    Lulu et Nana, les premiers enfants chinois génétiquement modifiés.

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 14 Mai 2019 à 11:33

    Ah oui il n' y a plus de limite au progrés ! . Cet article est interessant  mais choquant . Bonne journée à toi , amitiés , escapade , 

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