• Les rêves des jeunes sont ils réalistes ?

    Les rêves des jeunes sont ils réalistes ?

         J’ai déjà dit dans d’autres articles que les jeunes prenaient en général trop de risques sur certaines actions, car leur centres du cortex préfrontal, dont le rôle est de prévoir les conséquences de nos actes, ne se forment que lentement et ne sont complètement matures qu’entre 20 et 25 ans.
        J’ai souvent l’occasion de discuter de leurs “rêves”avec certain(e)s d'entre eux, et je dois souvent, au risque de paraître moralisateur, leur montrer que si je comprends leurs aspirations - et j’en avais de voisines quand j’étais jeune -, par contre elles n’étaient pas suffisamment réalistes et donc vouées presque sûrement à l’échec.
        Ces rêves un peu fous, je les classerai en trois catégories :

        D’abord des rêves de voyages : parcourir le monde en roulotte, en péniche, faire le tour du monde, aller dans des pays lointains et inconnus.
    C’est normal de rêver ainsi, car cela donne un sentiment d’indépendance, de liberté en même temps que voir du pays, en s’imaginant que c’est mieux ailleurs.
        J’ai voyagé beaucoup pour mon métier et  bien que ces voyages m’aient permis de voir beaucoup de choses, je peux vous dire que l’on a rarement le sentiment de liberté, que les problèmes de langues, d’habitudes sociales et de mentalité différentes, de nourriture amènent de nombreuses contraintes, et que l’accueil n’est pas toujours aussi chaleureux qu’on l’espérait et que finalement, la France est un pays ou l’on est exceptionnellement bien, malgré tous les problèmes actuels.
        De plus vivre en voyage est relativement onéreux et souvent on ne pense pas assez à cet aspect, d’autant plus que dans de tels voyages itinérants, avant que vous n’ayez un métier, il est pratiquement impossible de gagner de l’argent à l’étranger.
        Sans parler du risque de maladie et de la non couverture par la sécurité sociale, qui est une grande garantie dans notre pays, mais ne nous couvre pas en général à l’extérieur et donc des assurances efficaces sont indispensables.
        Je ne vous demande pas d’abandonner votre rêve, mais de le construire : choisissez un métier où vous devrez voyager, et vous pourrez alors satisfaire vos souhaits en grande partie. Certes vous ne pourrez pas aller à votre guise, mais vous arriverez quand même à visiter des villes, de jolis coins, des musées, des églises, des monuments.
        Vous pouvez aussi aller faire certaines études à l’étranger, dans le cadre d’Erasmus par exemple. Mais là faut bosser dur !

        Le deuxième type de rêve, ce sont les sports et  les expériences émotionnelles assimilées à tort à un sport, car en effet un sport nécessite un effort physique soutenu et une pratique courante que ce soit entraînement ou compétition. Et là vous sous-estimez totalement les difficultés et les dangers. Tout vous paraît simple et sans problèmes.
        Certains sports sont dangereux, mais si on a subi un bon entraînement, si on respecte des règles - ou des équipements de sécurité et si on a un bon moniteur, leur pratique est possible dans de bonnes conditions : je pense, parmi ce qui vous fait rêver, aux sports de combat, au canyoning, à l’équitation, au ski....
    Mais entre pratiquer le sport et être champion, il y a une marge énorme et une quantité de travail et d’entraînement que vous ne soupçonnez pas !
        Dans certains cas aussi, vous sous-estimez complètement la sécurité : grimper en haut d’une falaise puis descendre en rappel, s’il y a un moniteur et qu’on est assuré par un autre filin qui vous rattrape en cas de chute et qu’on a un casque et un vêtement solide, il n’y a pratiquement aucun danger, sauf si on fait une grosse bêtise avec les mousquetons. Par contre vouloir escalader sans cette sécurité la falaise ou un immeuble est proche du suicide!
        J’ai fait autrefois du planeur, j’ai piloté de petits avions et  fait un peu d’ULM et quelques sauts en parachute. Mais il faut un apprentissage sérieux, obéir au moniteur et respecter certaines règles. Faire du parapente (qui n’a pas de moteur), n’est pas trop dangereux  si on évite les jours de fort vent (qui vous retourne comme une crêpe !) et qu’on ne va pas bêtement au dessus d’un terrain accidenté ou avec des obstacles mais que l’on atterrit en un endroit bien déterminé  et dégagé, ce n’est pas très dangereux, mais il faut avoir appris de nombreuses fois en double commande.
        Par contre si on fait des paris avec les camarades tel que “aller le plus loin possible”, cela peut être catastrophique à l’atterrissage (le petit fils d’un ami s’est cassé deux bras et une jambe et est resté immobilisé six mois). Faire du parapente en montagne est encore plus dangereux car les vents peuvent vous plaquer contre une paroi et un moniteur que je connaissais s’est tué ainsi vers Chamonix, un été. Il avait 26 ans.
        De même alors que je fais assez bien de la planche à voile, et que j’ai mis des années pour y arriver, je ne me lancerais jamais dans le windsurf. C’est réservé aux athlètes exceptionnels. On se casse les poignets avec une grande facilité et si on se retrouve, sur une grande rafale, à dix mètres en l’air, l’amérissage risque d’être accidentel et j’ai vu en Bretagne des dommages graves à des colonnes vertébrales.                               
        Et là encore la notion de coût vous échappe. La pratique des sports de ce type coûte cher et on ne peut tout vous payer !
        Quant au saut à l’élastique, cela relève du pari, de l'épreuve pour faire peur, mais ce n’est pas un sport et c’est plus dangereux qu’on ne croit, tant au plan cardiaque que réactions sur la colonne vertébrale.
        Là aussi je ne vous demande pas d’oublier vos rêves, mais de les raisonner. Faire du sport est bénéfique, physiquement, c’est un jeu, mais cela peut être une puissante motivation qui vous fera prendre confiance en vous;
        Mais le sport n’est pas une activité pour épater les copains ou la foule.

        Et même pour prendre du plaisir dans un sport, il faut atteindre un certain niveau et dites vous que pour cela ou il faut être très doué, ou il faut beaucoup travailler et s’entraîner, surtout en débutant, et ceci dans des conditions de sécurité convenables..
       
        Le troisième type de rêve c’est celui d’être artiste célèbre, que ce soit en musique rock, en créateur de mangas, comme faire du théâtre ou du cinéma...
        Dans la fougue de votre jeunesse vous voyez cela avec passion et vous en voyez le coté agréable. Mais pour être vedette, il faut être douée au départ, cela demande un énorme travail, beaucoup de persévérance et peu arrivent à ce stade et souvent après des années de travail et de galère.
        Je pense qu’avoir ce type d’activité est très bon, essayer de faire de son mieux aussi, mais il vaut mieux s’assurer d’avoir un autre bon métier, quitte à revoir sa position si vraiment on avait du succès.

        Alors certes, continuez à rêver, mais ne prenez pas trop vos rêves pour réalités, soyez plus réalistes et ne vous étonnez pas si vos parents ne peuvent satisfaire toutes ces aspirations, et notamment s’opposent aux pratiques les plus dangereuses.
        Et appliquez le “principe de précaution” : pour avoir une vie normale demain, il vous faudra un métier et pour cela il vaut mieux si possible commencer par avoir son bac. alors travaillez d’abord le mieux possible en classe, et vos parents n’en seront que plus enclins à accepter que vous fassiez un sport ou une activité artistique raisonnables et en rapport avec vos capacités ou vos dons.
        Le vieux singe rêve aussi parfois, que tous les jeunes qu'il connaît sont heureux, réussissent leurs études et ont le sourire !   

     

    Partager via Gmail

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :