• Les jeunes et leurs groupes.

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        Il m’arrive souvent de discuter de « l’esprit moutonnier » des gens.
        Cet esprit qui consiste à d’une part adopter sans trop se poser de question, les opinions de la majorité, et d’autre part à vouloir posséder ce qu’ont nos voisins  et camarades ou à imiter le comportement des personnes majoritaires du groupe auquel on est, plus ou moins, intégré, est encore plus répandu aujourd’hui chez les jeunes, qu’il ne l’était il y a 60 ans.
        C’est un comportement social et il a sans doute été développé par l’emprise de plus en plus grande d’une part des moyens de communication multimédia, mais aussi par la publicité et la société de consommation, ainsi que le bourrage de crâne que nous font subir les médias.
        Les adolescents, et cela est normal et bénéfique, ont tendance à vouloir s’émanciper et s’éloigner du nid familial et donc avoir des camarades et amis pour partager leurs occupations. Cela fait parti de l’apprentissage d’émancipation, et les parents devraient l’encourager, mais aussi le contrôler pour en éviter les dérives.
        Par ailleurs en même temps, les jeunes ont peur de cette responsabilité et de cette liberté, et cela les stresse. L’allongement des études et le chômage ont par ailleurs pour consé-quence de retarder l’entrée dans le monde du travail, ce qui ne favorise pas ces problèmes.
        On constate un changement très important dans la mentalité des jeunes. Autrefois, adolescent, notre modèle c’était nos parents et des gens de notre entourage que nous admirions pour leurs compétences : nos professeurs, les médecins, les savants, les artistes.
        Aujourd’hui la plupart des jeunes n’ont pour référence que leurs camarades, les groupes de musique et les vedettes du cinéma et du foot.

        Le groupe de copains a donc pris une importance qu’il n’avait pas autrefois.
        Certes nous avions beaucoup de contacts avec nos camarades, plus réels d’ailleurs, car les téléphones portables, les réseaux sociaux et la messagerie n’existaient pas, mais nous gardions notre indépendance d’esprit vis à vis du groupe.
        Aujourd’hui les jeunes se sentent déshonorés s’ils ne font pas partie d’un groupe, de même qu’ils trouvent anormaux ceux qui n’ont pas de petit(e) ami(e).
        On est donc prêt à tout pour faire partie du groupe et s’y intégrer.
        Jessica Lakin et ses collègues expliquent, dans un article de Psychological Science, qu’ils ont constaté que lors d’une expérience où des jeunes avaient été exclus d’un jeu vidéo, si ensuite on les mettait en présence d'autres participants dont certains avaient été exclus comme eux, et d'autres non, ils imitaient préférentiellement le comportement de ceux qui n'avaient pas été exclus.
        En portant les mêmes habits ou en se comportant de la même façon que les membres d’un groupe, on signale son appartenance et on évite d'être pointé du doigt.
    Au contraire, il suffit d’un détail discordant pour être mis au banc d'une microsociété. Les enfants qui ne portent pas les chaussures de sport de la bonne marque ou qui n'ont pas de téléphone portable à la mode le savent.

        Je connais cependant des jeunes qui ne veulent pas avoir cet esprit moutonnier et qui veulent garder une certaine indépendance, mais ils me disent tous alors beaucoup souffrir de ce que leurs camarades n’ont pas une bonne opinion d’eux et ils semblent se croire persécuté(e)s par la terre entière parce que ils ne sont pas comme tous le monde, avec le même conformisme.
        Il y a là une grande contradiction : je me trouve très bien de ne pas être un mouton qui suit sans cesse l’avis de la majorité sans réfléchir. Personnellement je suis comme cela et je me fais ma propre idée sur chaque chose, certes en écoutant les autres, mais en ne les suivant pas aveuglément. Mais il faut quend même rester logique et en accord avec les données des faits et avérées ou avec les données de la science,de la médecine et des sciences humaines et de la Terre, sinon on n’est plus dans la réalité. Il faut aussi se rappeler que la liberté de chacun doit s’arrêter là où commence celle des autres, et donc dans le respect de la loi.
        Mais il faut alors être cohérent et ne pas trop se préoccuper de l’opinion des autres sur soi même. Personnellement l’opinion de ma famille et de mes amis compte, mais celle des autres très peu. Sinon on en souffre forcément et on se torture soi même.
        En définitive il faut, ou être mouton si on veut que presque tous les autres aient une bonne opinion de soi et ne pas en souffrir, ou bien on peut être indépendant d’esprit, voire créatif et original, mais il faut alors ne pas trop se soucier de l’opinion d’autrui.

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