• Les enjeux économiques du gaz et du pétrole de schiste pour la France (3)

    Les enjeux économiques du gaz et du pétrole de schiste pour la France

              Je viens de faire un article sur sur les problèmes graves qu'avait provoqué, aux Etats Unis, l'exploitation des gaz de schistes et sur les risques qu'elle apporterait en France aujourd'hui, dans un contexte très différent. . Je suis d'accord sur le fait que, avant de lancer des exploitations, il fallait absolument examiner dans quelles conditions elles allaient être faites et quels étaient les risques correspondants.           
              Mais une fois de plus l'application rigide et sans réflexion du principe de précaution aboutit à une absurdité : l'arrêt en France de toute étude et de toute prospection, alors qu'il aurait fallu au contraire intensifier celles-ci et examiner les risques de l'exploitation avant de l'autoriser, pendant que l'on examinait où étaient les gisements et qu'elle était la configuration de leur sous-sol.                     

              Aujourd'hui je vais parler de l'enjeu économique et je résumerai ensuite les problèmes techniques.                      
               Tous les pays du monde ont actuellement autorisé la prospection et l'exploita-tion des gaz de schistes, à l'exception en Europe de la France, de la Bulgarie et de la Hongrie.
               

              Il y a donc un enjeu économique certain et la France prend actuellement du retard dans ce domaine, alors que techniquement, elle a de grandes possibilités.                     
              Grâce aux gaz de schistes,les Etats-Unis sont devenus les premiers producteurs de gaz depuis 2010 devant la Russie et le prix du gaz ayant beaucoup baissé (trois fois moins cher qu'en France), la recherche pétrolière a été relancée et les USA devraient dépasser la production de pétrole de I'Arabie Saoudite vers 2020. Cela risque de changer certaines donnes politiques, car tout le monde sait que ce pays finance en partie les terroristes, mais personne ne dit rien car on a besoin de son pétrole.        
              Le marché gazier mondial est modifié car les Etats-Unis, ancien plus gros importateur de gaz naturel, ont cessé d'importer. Ils ont ainsi assuré leur indépendance énergétique pour plus de cent ans.            
              La consommation d'énergie dans le monde est en forte croissance, du fait principalement des pays émergents, qui cherchent à augmenter le niveau de vie de leurs populations, notamment la Chine et l'Inde. (12 milliards de TEP en 2012 et elle doublera presque d'ici 2035).           
              L'évolution de la répartition des diverses provenances de l'énergie mondiale est prévue dans le tableau ci-dessous :                                     

    Nature des énergies 2012 2035
    Pétrole, biocarburant 34% 26%
    Charbon 31% 27%
    Gaz 20% 25%
    Total énergies fossiles 85% 78%
    Hydraulique 8% 8%
    Nucléaire 5% 10%
    Renouvelable 2% 4%

                 La part d'énergies fossiles reste très forte, et donc l'émission de gaz de serre correspondante, Le gaz est moins polluant que le charbon, puisque produisant moins de CO2, mais ce n'est pas une énergie "propre".
                C'est encore une énergie fossile, mais nous n'avons pas encore les moyens de nous passer de celles-ci, alors autant en favoriser une moins polluante.
                 Les réserves de gaz de schistes sont une ressource très importante, beaucoup mieux répartie que le pétrole et donc favorable à une plus grande indépendance énergétique.           
              Elles sont évaluées à : (en milliers de milliards de m3) à : 

    Pays Chine USA Argentine Mexique Af.duSud Australie GB Pologne France
    Ressource 24 21 22 19 14 11 6 5 5 ?

                 En France cette ressource représente l'équivalent de 100 ans d'importation de gaz. La France aurait par ailleurs des réserves importantes de pétrole (huile) de schistes.            
              La facture énergétique de la France grève considérablement notre déficit commercial. Nos importations de gaz proviennent de Norvège (36,8%), Pays-Bas (16,8%), Russie (16,1%), Algérie (15,4%), Qatar, Nigéria, Egypte. Elles représentent 98% de nos besoins en gaz. Le reste provient de Lacq dans les Pyrénées Atlantiques, et sert à alimenter les industries qui se sont implantées autour du site.            
              En France ces gisements de gaz de schistes se trouvent entre 2000 et 4000 m dans le bassin parisien, le bassin aquitain et les parties méridionales de la vallée du Rhône (Montélimar), Hérault, Ardèche, Gard et du massif central, Dordogne et en Moselle. 

    Les enjeux économiques du gaz et du pétrole de schiste pour la France


                Une soixantaine de permis dont 17 pour les schistes avaient été octroyés par le ministre Borloo. mais ont été suspendus par Nathalie Kosciusko Morizet.           
              Le rapport préliminaire des experts du comité ministériel reconnaissait qu'il serait dommageable pour l'économie nationale et pour l'emploi que notre pays s'interdise de disposer d'une évaluation approfondie de cette richesse potentielle dont on n'a pas une idée précise de son coût de production sauf qu'il sera certainement plus cher qu'aux Etots-Unis et préconisait :                                 
                        - de lancer un programme de recherche scientifique sur les techniques de fracturation hydraulique dons un cadre national ou européen.                       
                        - de promouvoir la réalisation d'un nombre limité de forages expérimentaux d'exploration instrumentés, en particulier dons les bassins du sud-est moins connus que le bassin parisien au plan de leur sous-sol.                       
                        - de réviser le code minier et la fiscalité pétrolière de sorte que les collectivités locales trouvent un intérêt à une exploitation sur leur territoire.                       
                        - d'effectuer une mission aux USA pour visiter des sites opérationnels.
                            - d'avoir un encadrement strict pour ces opérations.            

              Alors que la plupart des pays européens et mondiaux vont vers une exploitation d'un gaz meilleur marché, nous risquons de subir une augmentation importante du coût de nos importations de gaz naturel, alors que nos finances ne sont pas dans une situation favorable.          
              Une prospection dans un premier temps ne comportait aucun risque, et il est absurde de l'interdire, de même que la recherche de méthodes d'exploitation autres que la fracturation hydraulique, ou l'amélioration de celle-ci en matière de sécurité.

              Nos gouvernements successifs se sont laissés influencer par les médias et par la peur de perdre des électeurs écologistes.. 

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  • Commentaires

    1
    dom 57
    Mercredi 15 Mai 2019 à 10:55

    Parlez nous donc du millier de tremblements de terre provoqués par les forages dans l Oklahoma...et des dégats sur les habitations et les industries.

     

      • Mercredi 15 Mai 2019 à 11:44

        Il y a eu effectivement de petits tremblements de terre mais de magnitudes très  faibles et aucun dégât aux habitats-ions et industries, contrairement à ce que certains veulent faire croire pour avoir des dommages et intérêts. 

        Mais le problème c'est qu'aux USA le sous-sol appartient au propriétaire du terrain et que n'importe qui peut y rechercher du pétrole avec l'aide de compagnie peu scrupuleuses et qui n'analyse pas ce qu'elles font. C'est comme de la qu'ils ont remonté du radium dans les eaux qu'ils utilisaient.

        En Europe, heureusement le sous-sol appartient aux Etats, qui ne confient les exploitation qu'à des sociétés sérieuses et compétentes.

        Si les USA sont de nouveau en expansion et ont un taux très bas de chômage, c'est principalementaux gaz et pétroles de schistes qu'ils le doivent.

        On aurait pu au moins prospecter les sites (en même temps que les sites géothermiques) et étudier des méthodes propres d'extractions des gaz et pétroles de schiste.

        En France les politiques sacrifient les chômeurs pour obtenir les voix des écologistes, qui sont nuls en techniques et voient le mal sans chercher à trouver des solutions.

        On ne sauvera le climat que grâce au nucléaire futur et on n'a pas été capable de trouver un remplaçant acceptable du glyphosate pour pouvoir l(interdire et on est dans une impasse.

        Sauver le climat et la biodiversité ne peut venir que de l'innovation et de la rechercher et pas des rêves irréfléchis et inefficaces de la plupart de nos écologistes politiques.

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