• Les enfants et les ballons

    Les enfants et les ballons

       J’ai lu récemment une étude sur les réflexes des enfants qui m’a intéressé car elle m’apportait une réponse à un phénomène que j’avais remarqué chez mes enfants et mes petits-enfants, lorsqu’ils avaient 5 ou 6 ans.
        Ils m’arrivait souvent de jouer avec eux au ballon ou avec une balle, en particilier sur la plage, sur le sable mouillé pour ne pas gêner ceux qui construisaient des châteaux de sable ou se roulaient des pelles.
        Je m’étais inquiété en voyant que ces jeunes enfants n'étaient pas très adroits pour attraper les ballons ou les balles que je leur envoyais, même assez lentement et j’avais alors envoyé des balles encore plus lentement, pour leur faciliter la tâche,  mais cela n'a rien arrangé. Au contraire, ils avaient encore plus de difficultés à apprécier I'instant ou I'objet arriverait, et a refermer les mains au bon moment. Je m’étais même alors demandé s'iIs ne présentaient pas un trouble de la coordination.

         Une étude de l'Université de Hamilton,au Canada, réalisée auprès d'enfants de cinq ans, m’a appris que ce comportement est normal.
        Les jeunes enfants ont d'autant plus de difficultés el attraper un objet qu'iI se déplace lentement, car leur cerveau est peu adapté aux faibles vitesses.
        Aussi, iI est inutile de vouloir ralentir les objets qu'on leur envoie, et ils s'en tireront parfois mieux si vous lui envoyez la balle avec un peu plus de vitesse.
        Les enfants en expérimentation, placés devant des écrans d' ordinateur, voyaient deux barres noires se déplacer sur un fond blanc, chacune a une vitesse différente, et disposaient d'une seconde pour indiquer laquelle se déplaçait plus rapidement que l'autre.
        Les psychologues ont constaté que les enfants répondent correctement lorsque la vitesse de la barre de gauche est au moins double de celle de la barre de droite. En dessous de cette limite, leur capacité de discernement diminue: ils ne distinguent pas une barre qui se déplace seulement une fois et demi plus vite que I'autre. Des adultes soumis au même test font la distinction dès lors que la différence de vitesses atteint 35%.

        Les jeunes enfants sont en quelque sorte « aveugles aux vitesses lentes », ce qui explique peut-être leur attrait pour les jeux énergiques et rapides, les voitures qui fIlent sur des rails, ou les avions de papier qui fendent I'air à toute vitesse.
        Chez eux, les neurones des aires visuelles, qui analysent les vitesses lentes n'ont pas atteint leur maturité.
        En outre, ces neurones “lents” sont moins nombreux que les neurones analysant les vitesses rapides, ce qui est aussi vrai chez I'adulte (c'est une question de sécurité).
        L’évolution de Darwin a façonné le cerveau humain pendant des millénaires pour détecter et attraper des proies rapides ou pour déceler un ennemi qui va vous sauter dessus et y échapper.
        C’est donc normal de réagir à des objets rapides soit inné, pour des raisons de survie, mais bien appréhender les réactions à des objets se déplaçant plus lentement nécessite un apprentissage plus important.

     

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