• Le temps qui passe et la procrastination.

    Le temps qui passe et la procrastination.

      Le temps qui passe et la procrastination.

     

     

     

     

     

     

     

     



        Lorsque l'on ne fait rien ou que l'on ne sait pas quoi faire, on a l'impression que le temps s'écoule lentement, on s'ennuie. Au contraire si on est très occupé, on trouve que le temps passe trop vite et que l'on n'a pas le temps de faire tout ce que l'on avait prévu.
              Lorsque nous sommes occupés nous ne pensons pas au temps qui passe, mais si nous nous demandons tout à coup, "mais quelle heure est il ?", en général nous ne nous trompons pas beaucoup. D'où nous vient cet instinct inconscient ?
              J'ai lu récemment un compte rendu de recherche dans Nature Neurosciences, qui donne un éclairage nouveau sur ce problème. 

               Pour le moment il ne s'agit que d'études sur des souris que l'on a dressées à attendre six secondes après un signal lumineux et sonore, pour appuyer sur un levier et sortir d'une cage. Il a fallu un délai d'apprentissage, mais ensuite elles faisaient sans problème ce test.
              Les chercheurs on vu des neurones du "corps enhorinal médian" (c'est à côté de l'hippocampe, (le sommaire de notre mémoire), qui s'activaient successivement l'un après l'autre, comme les lampes d'une guirlande de Noël. Lorsque le sixième neurone "s'allumait", la souris appuyait sur le levier.
              Ces souris ont donc dans leur cerveau un "chronomètre" qui compte les secondes.
              Mais en mesurant le temps écoulé, les chercheurs ont trouvé que certaines souris partaient au bout de 5 secondes et d'autres au bout de 7 seulement, mais c'était toujours quand le 6ème neurone s'activait : en fait les "compteurs" des souris n'avaient pas tous la même rapidité,

           J'ai déjà fait plusieurs articles sur les préférences cérébrales, et je vous ai décrit la différence entre les personnes de préférence "jugement" J, qui préférent anticiper sur les événements, essayer d’avoir barre sur eux, concevoir des projets qui soient réalisables et les réaliser conformément aux prévisions (ceci implique certes de percevoir les faits, d’avoir de l’information, mais encore plus de faire au préalable des prévisions et en permanence des choix), et les personnes de préférence "perception" P, qui préférent s'adapter aux événements, en faisant évoluer les projets en fonction des réactions extérieures, afin d’avoir plus de chances de les réaliser ensuite (ceci implique beaucoup mois de prévisions et de choix, mais par contre une collecte permanente de l’information pour adapter ses attitudes et ses actions).
           La personne de préférence P risque de remettre au lendemain certaines décisions et donc certaines actions, parce qu'elle cherche toujours à parfaire son information. Si c'est systématique, les psychologues appellent cela de la "procrastination". (Cras signifie demain en latin et donc "pro cras", c'est "pour demain").

           Des chercheurs chinois ont étudié le comportement de 132 personnes vis à vis de la procrastination, en même temps qu'ils leur faisaient passer des examens IRM de leur cerveau. Ils ont remarqué alors des anomalies :

           Les procrastinateurs ont deux régions hyperactives : des centres du cortex préfrontal ventromédian et d'autres du cortex para-hippocampique. Ce sont des régions qui favorisent le "vagabondage cérébral".
           Quand il faut décider et agir, ces régions commencent à vagabonder et à nous distraire de notre but et nous faisant apparaître des tas d'idées, plaisantesntes de préférence, mais pas indispensables en général.
           A l'inverse une autre zone est plutôt sous-active : le cortex préfrontal antérieur et c'est justement le centre qui modère l'activité des régions de vagabondage, qui sont donc d'autant plus actives qu'elles ne sont pas tempérées.
           De plus, quand on commence ainsi à se détacher des buts poursuivis, les centres amygdaliens qui gèrent peur, colère et les émotions déplaisantes, prennent le pas sur le cortex préfrontal qui réfléchit, et n'incitent donc pas à agir, si cette action vous paraît ennuyeuse.
             Les centres amygdylien n'ont pas la notion du temps qui passe, et donc ils vont inciter à faire ce qui est désagréable plus tard, et donc à reporter au lendemain.
            D'où la procrastination.

            Mais en outre l'étude que j'ai citée en premier sur les souris nous fait nous poser la question : les procrastinateurs auraient ils des neurones qui égrènent le temps plus lents que pour les autres personnes.? Ainsi ils mettraient plus de temps à se décider.
             Ce n'est pas facile d'extrapoler des souris à l'homme

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