• Le sommeil est indispensable à notre cerveau.

     

    Le sommeil est indispensable à notre cerveau.Le sommeil est indispensable à notre cerveau.Le sommeil est indispensable à notre cerveau.     
          Une de mes jeunes correspondantes me demande si cela serait possible de mémoriser des cours en passant un CD pendant son sommeil, qui les lise à haute voix.
     Hélas non !
        Cela ne veut pas dire que le sommeil n’ait pas d’effet sur la mémorisation, mais ce n’est malheureusement pas aussi bénéfique.


       D’abord, à quoi cela nous sert il de dormir ?
          - Pendant le sommeil le cerveau est au ralenti et économise de l’énergie, car il consomme 20% de l’énergie qu’utilise notre corps (alors qu’il ne représente qu’environ 2% de notre poids).
        - Les espaces entre les cellules du cerveau s’élargissent pandant le sommeil, ce qui permet d’évacuer les déchets toxiques vers la mœlle épinière, pour être éliminés.. La circulation sanguine en évacue également et des synthèses de protéines se font pendant cette période defaible activité.
        - Lorsque nous cherchons à résoudre des problèmes, il arrive souvent que la solution vienne après le sommeil, à notre réveil (éventuellement pendant la nuit). Il semble que le cerveau traite les informations acquises et les traite pour les ordonner et les simplifier, cequi permet de dégager plus facilement des solutions aux problèmes.
        - Les connexions synaptiques sont affaiblies pour éliminer des souvenirs ou au contraire augmentées pour les renforcer.
        Le sommeil augmente la mémorisation de ce qu’on a appris avant de dormir et il rend la mémoire plus libre pour le réveil, en éliminant les souvenirs inutiles et en diminuant l’intensité des souvenirs lancinants et traumatisants.
       
        Il y a deux grandes catégories de phases de sommeil (voir mon article du 4 avril 2018) : le sommeil profond et le sommeil paradoxal, avec entre les deux des stades intermédiaires, notamment le sommeil lent stade 2.
        Pendant le sommeil profond, le cortex cérébral (et notamment le cortex préfrontal), sont parcourus d’ondes « lentes » (voir schéma ci-dessous); pendant les montées de ces ondes lentes, des « fuseaux » sont émis dans le thalamus, qui coordonne nos sensations; et pendant les creux des fuseaux, ont lieu des bouffées d’ondes à haute fréquence dans le thalamus, qui est le « carnet d’adresses » de la mémoire.

    Le sommeil est indispensable à notre cerveau.


        Les connections des souvenirs que nous voulons garder sont renforcés : le cerveau rappelle les éléments de chaque souvenir, ce qui augmente les connections entre les neurones qui le composent. Cela peut avoir certains aspects particuliers. Par exemple si un pianiste a appris dans la journée un morceau de musique, le cerveau va « rejouer » en actionnant les centres qui commandent les mouvements des mains. Mais comme pendant le sommeil profond, la commande des muscles est désactivée, les mains ne bougeront pas, mais les connections des synapses qui sont concernées par le jeu du morceau de musique, auront été renforcées.

        Pendant le sommeil paradoxal, le cerveau réactive successivement tous les souvenirs qui sont inutiles. Le cerveau fait ainsi de la place pour de futurs souvenirs.(dans un ordre aléatoire); les sensations sont envoyées dans les centres d’interprétation correspondants. Les connexions des synapses correspondantes sont alors désactivées et les souvenirs supprimés. Le cerveau fait ainsi de la place pour les futurs souvenirs, après le sommeil.
        Les centres d’interprétations des perceptions fonctionnent alors comme s’ils recevaient des sensations de nos sens lorsque nous sommes éveillés. Si l’on se réveille, ne serait ce que quelques secondes, le cortex frontal reçoit alors ces perceptions qui arrivent dans un désordre complet et il essaie de les interpréter, comme si l’on était éveillé : c’est un rêve, souvent incohérent, illogique.
       
        On peut cependant insérer quelques informations dans le cerveau pendant le sommeil, mais il s’agit de notions très simples et élémentaires, associées à des odeurs, car l’odorat est le seul sens dont ‘l’information va directement au centre d’interprétation, sans être filtrée par le thalamus. On emande par exemple de mémoriser l’emplacement d’objets à des odeurs de rose, alors que les personnes étaient éveillées. Puis pendant leur sommeil on les soumettaient à nouveau à cette odeur de rose. A leur éveil ces personnes se souvenaient mieux des emplacements des objets que celles qui n’avaient pas subi ce rappel d’odeur.
        Plus complexe des fumeurs étaient pendant leur sommeil soumis à deux odeurs simultanément : celle du tabac et une odeur putride désagréable. Au bout de quelques séances, les patients lorsqu’ils étaient éveillés, associaient ces deux odeurs , et leur consommation de tabac diminuait nettement.
        Mais il ne semble pas possible d’entrer ainsi dans le cerveau, des notions complexeset donc d’apprendre ses leçons en dormant avec un magnétophone qui vous les serine.

        Un enfant doit dormir beaucoup, et un adolescent a davantage besoin de sommeil qu’un adulte, car son cerveau n’est pas encore mature. Pour les adultes, les besoins de sommeil sont différent selon les individus, et varient de 7 à 10 heures par nuit.
        De nombreux jeunes passent leur temps sur les réseaux sociaux au lieu de dormir. C’est dangereux : des études ont par exemple montré que dormir régulièrement moins de sept heures par nuit, augmentait le risque de surpoids, de diabète, d’AVC, d’hyprertension, sans compter les risques d’accident sur machine et notamment sur la route et de dépression.
        Le sommeil est nécessaire comme on l’a vu, pour le cerveau, mais il a aussi un rôle reposant et régénérateur pour l’ensemble de l’organisme.
        Le manque de sommeil désorganise nos horloges biologiques (voir mes articles des 29, 30 et 31 mars 2018), il modifie notre régulation de pression artérielle, la sensibilité au glucose et à l’insuline, il diminue notre résistance immunitaire, il peut perturber les sécrétions hormonale, ou celles de neurotransmetteurs, notamment la sérotonine. (dépression) ainsi que les envies alimentaires.
        Des études menées notamment sur des militaires et des équipages d’avions civils soumis au décalage horaire, ont montré que le manque de sommeil diminuait considérablement les performances, notamment l’attention et la concentration et la mémoire. (Plus de 3 à 6 jours selon les personnes, sans sommeil, conduisent, après des erreurs, à l’incohérence et un état proche de la démence).
        La figure ci-dessous, empruntée au journal »pour la Science », montre les perturbations entraînées par la fatigue du cerveau qui manque de sommeil.

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        Les chercheurs ont mis en lumière un des mécanismes : les neurones en travaillant consomme de l’énergie sous forme d’adénosine-triphosphate  (ATP), qu’ils décomposent et rejettent ensuite de l’adénosine, qui s’accumule donc tout au long de l’éveil. Cette accumulation d’adénosine se fixe sur des récepteurs des  synapses et ralentit leur fonctionnement. Elle entraîne une grande fatigue et une envie importante de dormir. Si on passe outre, les neurones ralentissent leur action, d’où un manque d’attention, de concentration, des erreurs, des accidents.
        Actuellement il semblerait que plus de 30% des adultes ont moins de 7 heures de sommeil par nuit, et des chercheurs évaluent les coûts correspondants à plus de 20 milliards d’€ / an.

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