• Le rapport 2013/2014 du GIEC et la prévision climatique

              Je vous ai expliqué ce qu'était l'effet de serre, sans lequel la vie sur terre ne serait pas possible, mais que l'homme perturbe par l'émission de gaz, notamment du CO2, et nous avons vu quels en étaient les producteurs.
             Je vais terminer ce premier cycle d'articles par un très court résumé des prévisions faites par le Groupe Intergouvernemental des Experts sur l'Evolution du Climat (GIEC), en 2013/2014.

    Le rapport 2013/2014 du GIEC et la prévision climatique          Jusqu’à présent, le GIEC envisageait différentes trajectoires de développement, en fonction de données démographiques, économiques ou encore de choix énergétiques variables. En était déduit un certain niveau d’émissions de gaz à effet de serre, de concentration de CO2, et donc de réchauffement. 
              Dans le rapport 2013, la démarche a été inversée: les scientifiques ont pris pour point d’entrée des niveaux de concentration de CO2, à partir desquels ont été calculés les niveaux d’émissions et les conditions socio-économiques correspondantes.
              Le GIEC a sélectionné quatre niveaux d’évolution du bilan radiatif de la terre, en Watts/m2 (voir courbes ci contre correspondant aux nouveaux scénarios)  et  bien sûr cela ne vous dit pas grand chose et à moi non plus.

                Le scénario maximal» (RCP 8,5 w/m2, en rouge), correspond à notre monde qui atteindra 9 milliards d’individus dans le siècle, population qui stagnera ensuite, et une émission de CO2, qui va croître, car on continuera à utiliser le même mélange d’énergies, notamment fossiles qu’aujourd’hui.
               Le scénario (RCP 6 en jaune), prévoit une utilisation plus grande d’énergies autres que fossiles : nucléaire, éolien, solaire et combustibles moins polluants, mais avec un effort modéré. La teneur en CO2 augmentera encore puis se stabilisera
               Le scénario (RCP 4,5 en vert) décrit la même hypothèse démographique mais avec une économie rapidement dominée par les services, les « techniques de l’information et de la communication » et dotée de technologies énergétiquement efficaces, et un effort intense d’économie d’énergies, mais sans initiatives supplémentaires par rapport à aujourd’hui pour gérer le climat. La stabilisation se fera plus vite.
               Le scénario (RCP 2,6, en bleu) est très optimiste;  il n’a pas d’équivalent parmi les anciens scénarios. Il correspond à des émissions de gaz à effet de serre proches de zéro à la fin du XXIe siècle. Cela implique de réduire fortement, dès aujourd’hui, les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi probablement d'avoir recours à des techniques de (re)stockage d'une partie du carbone déjà émis. Il est malheureusement peu réaliste, mais a une valeur de symbole, d’idéal à atteindre.

    Quelles conséquences le GIEC prévoit il ?
        
                       Augmentation des températures moyennes :

               Dans le scénario optimiste peu probable, le réchauffement moyen n’excèderait pas 0,5 à 1,5 d°C à l'horizon 2100; il est beaucoup plus important dans les autres hypothèses.
              Ce réchauffement serait compris, à l’horizon 2080/2100, entre 1,1 à 2,6 d°C pour (RCP4,5), 1,4 à 3,1 d°C pour (RCP 6), et 2,6 à 4,8 d°Cpour (RCP 8,5)
              Vous trouverez ci dessous les courbes correspondant aux hypothèses (RP2,6) et (RP8,5), ainsi que le planisphère correspondant (rouge), car le réchauffement n'est pas le même pour toutes les endroits du globe.
              Mais ce qu'il faut voir, c'est que la température moyenne continuera à monter après 2100 du fait de la faible destruction du CO2 produit et que dans l'hypothèse pessimiste l'augmentation à cet horizon atteindrait 8 d°C, et 2 d°C dans l'hypothèse la plus favorable et peu réalisable.

              De tels chiffres vous paraissent faibles, car un jour donné quelques degrés de plus , ce n'est pas très gênant. Mais il ne faut pas confondre météo et climat.
    Il s'agit de "températures moyennes" et là, quelques degrés de plus se traduisent d'une part par des écarts beaucoup plus grands à certains endroits, et d'autre part sont suffisants pour perturber grandement les phénomènes météorologiques;.
              Il est pratiquement certain que, dans la plupart des régions continentales, les extrêmes chauds seront plus nombreux et les extrêmes froids moins nombreux aux échelles quotidienne et saisonnière, à mesure que la température moyenne du globe augmentera. Il est très probable que les vagues de chaleur seront plus fréquentes et dureront plus longtemps. Toutefois, des extrêmes froids pourront se produire occasionnellement en hiver.

    Le rapport 2013/2014 du GIEC et la prévision climatique

     

    Le rapport 2013/2014 du GIEC et la prévision climatique

     

                    Le deuxième planisphère correspond aux variations des précipitations.
                 Avec le réchauffement, nous nous attendons à voir les régions humides recevoir plus de pluies et les régions les plus sèches à en recevoir moins.
                 Les événements de précipitations extrêmes deviendront très probablement plus intenses et fréquents sur les continents des moyennes latitudes et les régions tropicales humides d’ici la fin de ce siècle, en lien avec l’augmentation de la températures moyenne en surface.

                   Les glaces continueront à fondre tant dans l’arctique que dans les couvertures neigeuses et glacières. A la fin du siècle, la diminution est comprise entre 43 % pour le scénario (RCP2.6) et 94 % pour le scénario (RCP8.5), à la fin des étés (seprtembre), c’est à dire pour ce dernier scénario, une absence de glace.

                  L’océan continuera à se réchauffer au cours du XXIe siècle. De la chaleur sera absorbée à la surface et pénètrera jusqu’à l’océan profond, affectant la circulation océanique, ce qui apportera des modifications dans le cheminement des courants marins.. 
             Les estimations les plus probables du réchauffement de l’océan à la fin du XXIème siècle, sur les cent premiers mètres sont d’environ 0,6°C (RCP2.6) à 2,0°C (RCP8.5), et d’environ 0,3°C (RCP2.6) à 2d° (RCP 8,5), pour les profondeurs d’environ 1000 Mètres.
             Le niveau des mers continuera de s’élever. Si pour le scénario peu probable (RCP2,6) l’élévation est faible et peu dangereuse, 0,2 à 0.5 m, par contre le scénario (RCP8,5), avec une élévation comprise entre 0,5 et 1m, ce qui entraînerait de lourdes conséquences.
             Le rapport fait état également d’une acidification des océans et donne des variations correspondantes de ph.

    Le rapport 2013/2014 du GIEC et la prévision climatique

     

               Enfin une constatation déjà connue quant à la persistance du changement climatique.
               L’inertie du changement climatique est considérable, de l’ordre de plusieurs siècles, et elle est due aux émissions de CO2 passées, présentes et futures.
               La plupart des caractéristiques du changement climatique persisteront donc pendant plusieurs siècles même si les émissions de CO2 sont arrêtées. 
               Selon le scénario, environ 15 à 40% du CO2 émis restera dans l’atmosphère plus de 1000 ans. 
              En raison des longues constantes de temps caractérisant les transferts de chaleur entre la surface et l’océan profond, le réchauffement océanique se poursuivra sur plusieurs siècles.
              Il est pratiquement certain que l’élévation du niveau des mers due à la dilatation thermique, se poursuivra après 2100, pendant de nombreux siècles, même si elle est alors plus faible. 

     

     

     

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