• Le plus étrange des oiseaux de notre Terre.

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             Les manchots sont des oiseaux qui vivent près des pôles. Pourtant ils ont des ailes atrophiées et ne peuvent voler, mais sont par contre d’excellents nageurs et plongeurs. On aimerait savoir comment ils ont acquis ces caractéristiques et se sont adaptés aux froids extrêmes.
    Ils passent l’été à nager dans l’océan et à plonger jusqu’à 300 mètres de profondeur, à la recherche de poissons, de calmars et de krill, pour amasser une réserve suffisante de nourriture, pour mener leur migration hivernale dans les terres et la glace, et se reproduire. 
             Comme les oiseaux ils ont des becs et des plumes, mais au fil de l’évolution de 60 millions d’années, leurs ailes se sont transformées en nageoires. Leur dos noir, vu de dessus, se confond avec les vagues et les protège contre les prédateurs, et leur ventre blanc, vu de dessous se confond avec la surface de l’eau et les rends peu visibles à leurs proies.
    Leurs pattes courtes et épaisses leur servent de gouvernail, comme à un catamaran, et leurs os denses, facilitent leur plongée en servant de lest.
             Les manchots se sont bien adaptés aux froids extrêmes et les « empereurs » (plus d’un mètre de haut et 40kg), ont colonisé le pôle sud. Les paléontologues ont trouvé, en Nouvelle Zélande, des fossiles de 27 millions d’années, et plus récemment de 63 millions d’années, en bien meilleur état, qui renseignent sur l’état morphologique des manchots de cette époque lointaine.
             Les manchots d’alors volaient et ressemblaient à des cormorans, avec de longs becs effilés et des ailes flexibles, mais avec des os des ailes plats et larges et plus denses comme les manchots actuels. Ils pouvaient également nager.
             Ils existaient sans doute avant la catastrophe qui a fait disparaître les dinosaures, sur un vaste continent que l’on appelle « Zélandia » et qui s’est en partie submergé dans l’océan et a dérivé vers la place de l’actuelle Nouvelle Zélande. La température des océans était nettement plus élevée à l’époque que celle d’aujourd’hui. Les manchots, débarrassés de leur prédateurs dinosauriens, auraient alors proliféré et auraient émigré vers de nombreuses régions dont les abords du pôle austral , il y a environ 50 millions d’années.
             Les manchots cherchant leur nourriture de plus en plus bas, et l’eau froide des profondeurs faisant perdre beaucoup plus de calories que l’air, leur morphologie a évolué, avec la création d’une rencontre de vaisseaux sanguins sur l’humérus, qui crée un échangeur de chaleurs entre les divers vaisseaux et permet de compenser la perte de chaleur des nageoires, bien qu’ils évoluaient pour la plupart en pays relativement chaud en surface.
             Cette caractéristique leur a permis alors de pouvoir aller jusqu’aux terres australes plus froides. Il semble que les races de manchots se sont alors diversifiées. Certains avaient un bec long, fort et pointu, au bout d’un cou musclé et « harponnaient » les poissons. D’autres avaient une cape rouge et grise, différente de celles des manchots actuels. On a compté jusqu’à une cinquantaine d’espèces fossiles dont des manchots géants d’1,40 m et plus de 60 kg, qui sont probablement les plus migrateurs.
             Actuellement la plupart des espèces restantes vivent dans des zones peu froides (moyenne 5d°) et seuls les grands empereurs affrontent des zone à -30 d°C), voire moins et avec des vents glacials. En plus de leur morphologie, les empereurs se serrent les uns contre les autres, en formant comme les soldats romains d’Astérix, des « tortues », réduisant de moitié leur besoin énergétique et pouvant ainsi supporter jusqu’à 120 jours de jeune et couver les œufs entre leurs pattes. 
             Cette évolution a été très lente au cours de millions d’années, comme toute évolution d’espèce. Mais le réchauffement climatique actuel est rapide et il concerne de façon beaucoup plus impor-tante le pôle austral. L’évolution est impossible face à un tel phénomène.
    Pour les manchots de petite taille vivant en zone tempérée, le réchauffement déplaçant les courants risque de réchauffer les eaux profondes qui seront moins riches en nourriture. Pour les empereurs des terres australes, si la glace sur les terre fond trop vite, ces animaux risquent de ne pas avoir terminé leur cycle de reproduction, et les œufs ou les bébés manchots risquent de mourir. Il faudrait que les oiseaux émigrent pour leur reproduction, mais les lieux de celle-ci sont ancrés au même endroit depuis des centaines de générations. 
             Les paléontologues sont donc inquiets pour la survie des pingouins manchots, qui, bien qu’oiseau moderne, sont le résultat d’une longue évolution, génératrice de morphologie et de comportements, et risquent de ne pas pourvoir évoluer dans leurs habitudes, face au réchauffement de la planète et notamment du pôle austral dans les 50 prochaines années.

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