• Le langage et les singes.

     

              Je voudrais par la suite faire des articles sur la façon dont notre cerveau utilise le langage pour communiquer. Mais, avant de parler des hommes, je voudrais parler des capacités des singes, ce qui me permettra par la suite de faire la comparaison au niveau du cerveau.

               Bien sûr, le singe n’est pas un homme, mais il a cependant des capacités que, souvent,  nous ne soupçonnons pas.Les grands singes, ceux qui sont le plus proche de l'homme ont des capacités certaines d'utiliser le langage et peuvent dans une certaine mesure apprendre notre façon de communiquer.
              C’est notamment ce qu’a montré une équipe du CNRS de la station de primatologie de Rousset, dirigée par Nicolas Claidière et Joël Fagot,  qui a particulièrement étudiés, notamment sur le plan de la communication, les performances de singes babouins.
              Et ils ont découvert des capacités de cognition probablement voisines de celles des premier hommes da la préhistoire, quand est apparu le langage.

                Nous savions déjà que les singes pouvaient comprendre un langage.
              Vers 1960 les américains ont élevé des guenons chimpanzé, en leur apprenant le langage des signes des sourds-muets, et avaient réussi à leur faire faire des phrases avec sujet- verbe - complément, voire adjectif. Ils avaient même réussi à leur faire comprendre des notions abstraites comme le « moi » devant une glace, ou être « belle » avec de beaux habits. 
              Et chose extraordinaire, la guenon, devenue maman, essayait d’apprendre à sa petite guenon fille, l’ameslan (american signs language).             
             
              Une zoologue américaine, Esther Clarke avait étudié les cris des gibbons, qui sont plus diversifiés que ceux des autres singes, car leur palais est fait légèrement différemment. Michael Cohen, informaticien passionné de zoologie avait mis au point un logiciel d’étude du chant des oiseau et il l’a mis à la disposition d’Esther Clark pour étudier ses gibbons aux grands bras. Il a ainsi déterminé l’usage de 16 sons, accompagnés d’une syntaxe et d’une grammaire.
              Les singes l’utilisent notamment pour transmettre des informations sur la nourriture ou les dangers, en formant une phrase du type verbe-noms-compléments.            
     
               L’équipe du CNRS voulait étudier les capacités cognitives des babouins et elle leur a appris des jeux d’ordinateurs, destinés à évaluer leurs capacités de réflexion et d’apprentissage.
             Les singes pouvaient aller jouer avec des écrans tactiles (de grandes tablettes), quand ils en avaient envie, avec au début de petites récompenses alimentaires quand ils réussissaient un jeu. Mais ensuite ils se sont intéressés à réussir (ils se sont pris au jeu en quelque sorte; une addiction comme les ados ?)
              Certains de ces jeux étaient un peu inspirés des tests de QI où l’on fait classer des formes; d’autres des tests de « mémory » où des images colorées de carrés apparaissaient quelques secondes et il fallait ensuite retrouver parmi des carrés restés blancs, lesquels étaient colorées lors de l’image projetée.
              Puis ils les ont fait jouer (chaque singe ayant sa tablette) au « téléphone arabe » auquel vous avez sûrement joué avec des amis, quand on veut montrer que la transmission d’une information se déforme d’une personne à l’autre. Là il s’agissait de transmettre de mémoire, une série de figures géométriques (des tétraminos), préalablement projetée à l’écran.  L’information a été transmise, comme pour les humains, avec quelques déformations successives.
              Les chercheurs ont mis ainsi en évidence les capacités d’évolution des singes avec apprentissage, mémorisation, réflexion, et celles de connaissances cumulatives, avec augmentation des performances, création de structures et transmission d’une lignée d’informations.
                Les chercheurs ont été plus loin et ont appris aux singe une orthographe simplifiée. Ils leur ont appris à lire plusieurs centaines de mots composés de quatre lettres, ayant une signification, c’est à dire des suites qui ne soient pas n’importe lesquelles. Les singes ne connaissaient pas évidemment la signification des mots, mais ils étaient capables de déceler une suite de lettres incohérente, ne correspondant pas à un mot (par exemple 4 consonnes).            
     
              Ces résultats ne m’étonnent pas : en fait les singes ne peuvent parler car leur larynx, très différent de celui de l’homme, n’est pas capable d’articuler.  Mais il semble que leur cortex gauche ait des centres de la parole, comme les humains, certes moins évolués, mais qui leur permettre de concevoir une forme de langage simplifié.
                L’originalité de l’étude vient du fait que chaque babouin n’apprennait pas seul, mais que c’était une famille de babouins qui étudiait en groupe devant des tablette, chacun participant aux progrès du groupe.
              Les résultats différaient selon les groupes de babouins utilisés.  Pour les chercheurs, cette modélisation est représentative des vraies générations qui lient en cascades arrières-grands parents, grands parents-parents et enfants…et l’évolution du savoir chez les premiers hommes.
              Pourquoi ce type d'évolution culturelle n'a t'elle pu être observé avec certitude dans la nature auparavant ? Selon les experts, cela tient à la dimension utilitaire (comme la création d'outils) de la culture des primates.

             Finalement il a fallu qu’on prenne modèle sur nos ados et qu’on rende ces pauvres singes accros aux jeux vidéos sur des tablettes tactiles !!
              La prochaine étape va être d'apprendre à lire aux singes, puis à taper des mots sur un clavier !! Je pourrai alors engager un singe pour écrire mes articles sur les blogs; ce serait quand même moins raciste que l'écrivain qui engage un « nègre » pour écrire ses livres !! lol 
            
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