• Le cortex préfrontal (2) : les représentations mentales.

    Le cortex préfrontal (1) : les représentations mentales.   

       L'homme est un "animal pensant". Mais les animaux pensent aussi, mais de façon moins sophistiquée. La partie de notre cerveau responsable de cette différence est principalement le cortex préfrontal, qui s'est développé au cours de l'évolution de l'être humain

       La première fonction des lobes préfrontaux est l'évocation de ce qui n'est pas présent réellement à l’instant : c'est la capacité de représentation mentale. 
    La possibilité d’avoir des perceptions sensorielles en l'absence de  stimulus des sens venant de l’extérieur, est, en effet, la condition nécessaire pour disposer de représentations durables du monde, de soi et des autres.

        On peut ainsi évoquer un visage, un objet, un lieu.
        On croirait que sur un petit écran devant nos yeux, nous pouvons projeter des images sur cet « espace psychique privé », nous pouvons ramener d'anciennes perceptions  visuelles qui ont été mises en mémoire.. Il en est de même pour les autres sens : auditif, olfactif, tactile ou gustatif, mais les évocations sont moins faciles à repérer spatialement.

         Avec notre cortex préfrontal, nous voyons sans les yeux, entendons sans les oreilles... comme dans les rêves. En  réalité c’est plus complexe que cela : les lobes frontaux dirigent commandent, demandent : c’est notre volonté.
         Mais les stimulus viennent ensuite de notre mémoire répartie en beaucoup d’endroits du cerveau, et par exemple pour une image, va en envoyer les éléments sur les divers centres qui habituellement traitent les images réelles transmises par nos yeux et ces centres vont la traiter comme s’il s’agissait d’une image réelle externe et en envoyer les éléments interprétatifs aux lobes préfrontaux qui “voient” donc l’image virtuelle, comme la réalité.

        Cette capacité de notre cortex préfrontal est en fait un “espace de simulation”.
    Lorsque vous vous réveillez la nuit et que vous êtes “torturé” par un exercice de géométrie ou de physique, vous arrivez à penser aux figures que vous avez tracées, au dispositif expérimental de vos travaux pratiques. Vous pouvez faire évoluer, construire ces images et parfois, si vous avez l’esprit plus clair et dispos, trouver la solution.
        Quand, dans des tests, on vous demande parmi diverses figures quelles sont les deux semblables, vous les faites mentalement  tourner une à une dans l’espace, pour essayer de les superposer aux autres, ce qui n’est possible que si elles sont identiques.
        Essayez le test suivant (mon grand père m’a enseigné ainsi ce qu’était un cylindre quand j’avais 5 ans) :
    “ Ferme les yeux. Imagine un rectangle plus large que haut. Une ligne horizontale qui passe par les milieux des deux cotés droite et gauche. Tu vas imaginer que c’est un axe comme celui des roues de ta bicyclette;
        Tu imagines que le rectangle commence à tourner. Accélère.... plus vite, plus vite! Que vois tu ?”
        “Un tuyau !”

        Le stade suivant est de se représenter mentalement une scène..
    C’est sans doute difficile au petit enfant, mais peu à peu à force de voir des images, de puiser dans sa propre mémoire des souvenirs de scènes passées, puis lorsqu’il sait parler, les associer à des mots, à des descriptions orales ou écrites, l’enfant s’habitue à ce type de représentation et c’est la base même de l’apprentissage scolaire.

        L’image mentale et les mots se supportent mutuellement chacun aidant à évoquer l’autre.
        Que nous apporterait le lecture d’un roman ou d’un ouvrage philosophique si nous n’avions pas la possibilité d’imaginer la scène dont on lit la description ou si nous n’avions pas la représentation mentale des propos de l’auteur lorsqu’il emploie une métaphore.
        C’est la capacité de notre cortex préfrontal d’interpréter ce que nous lisons et d’aller chercher dans la mémoire les représentations appropriées.
       
        Là il ne s’agit que d’images mentales, mais la véritable capacité du cerveau préfrontal c’est de pouvoir se projeter sur l’avenir et de prévoi
    r les conséquences de nos actes pour mieux ensuite passer à l’action.

        Mais ce domaine est plus complexe et nous en reparlerons à propos de la planification et de la maîtrise des émotions.

        La capacité de représentation mentale est donc à la base de l'utilisation des souvenirs de notre mémoire et de notre imagination.
    C’est donc un outil indispensable à tout apprentissage, éducation ou instruction et au développement de notre intelligence.

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