• Le canal de Corinthe.

              J’ai entendu, il y a quelques jours, un court documentaire sur le « canal de Corinthe ». Je n’en avais jamais entendu parler, je savais juste que la Corinthe était en Grèce.

             Voilà où il se trouve, entre la mer ionienne et la mer Egée, creusé dans l’isthme de Corinthe entre la Grèce et sa province du Péloponnèse, et qui fait de cette dernière une île.

    Le canal de Corinthe.

             Le canal est long de 6,343 km et large de 24,60 mètres.

             Cet endroit est prisé des touristes qui visitent la Grèce, car le site est assez impression-nant, mais ce qui m’a intéressé, c’est l’histoire de ce canal.

     

    Le canal de Corinthe.

             Pour aller de le mer Ionienne à la mer Egée, il fallait faire un long périple autour de la Grèce, d’environ 400 km, ce qui était un handicap pour les bateaux, surtout dans l’antiquité où le « moteur » était soit la rame, soit la voile.

      Alors, vers 600 avant JC, les Grecs avaient mis en place une « route » en bois, qui permettait de transporter les navires sur des rouleaux à travers l’isthme. 

     Puis cent ans plus tard, une route en pierre de calcaire dur, entre 3 et 6m de large, avec des « rainures » creusées dans le sol pour guider les roues des berceaux des navires, et les empêcher de dévier, permettait ce transfert, qui était effectué par un système original de cordages tirés par des hommes, mais aussi à l’aide de poulies et de cabestans (des treuils verticaux) et de contrepoids qui descendaient sur les pentes pour aider à monter le navire sur la côte, la hauteur de la crête étant de 79 mètres.
     Cet ouvrage a reçu le nom de « diolkos ».

     Des trières de 35 mètres de long et pesant, avec leurs marchandises jusqu’à 25 tonnes, des vaisseaux marchands mais surtout des trières militaires y étaient transportés.

     

             En 67, le Péloponèse était sous contrôle romain, et l’empereur Néron décida de remplacer la voie diolkos par un canal et il inaugura les travaux avec une pelle en or. 6 000 prisonniers juifs sont envoyés par Vespasien pour creuser le canal, à la pioche et la pelle car les explosifs n’existaient pas..      
             L'année suivante, à la mort de Néron, son successeur Galba, abandonne le projet, jugé trop onéreux. (Ce motif existait déjà !!) 

     

              En novembre 1869, l'ouverture du canal de Suez amène le gouvernement grec à faire voter une loi sur l'ouverture de l'isthme de Corinthe. Le gouvernement grec désigne des entrepreneurs français pour en faire la réalisation mais elle reste à l'état de projet.

             En 1881, le gouvernement grec confie le projet à un général italien Istvan Türr et signe un accord de concession de 99 ans.
             En avril-mai 1882, le Comptoir national d’escompte de Paris lance la campagne d’émissions d’actions destinée à la constitution du capital de la Société internationale du canal maritime de Corinthe, compagnie française au capital de 30 millions de francs-or, fondée en 1882 par Istvan Türr et le banquier français Jacques de Reinach.

     

    Le canal de Corinthe.Le canal de Corinthe.

             





     

     

     


         
      Les travaux, commencés le 29 mars 1882 se révèlent beaucoup plus difficiles que prévu, compte tenu d'études géologiques incomplètes et du coût supplémentaire des équipements. Les travaux devaient durer cinq ans, mais les difficultés vont décourager les investisseurs, inquiets à la suite de la faillite de la Compagnie chargée du canal de Panama et la société n'arrive plus à lever des fonds et est en liquidation en juillet 1889. Les travaux s'arrêtent alors que 80% du terrassement est déjà réalisé.

     Le canal de Corinthe.      Une nouvelle société grecque reprend la construction en 1890.

    L'inauguration a lieu le 25 juillet 1893 . La mise en circulation a lieu en janvier 1894 et le premier bateau à traverser le canal est un navire français de 110 m de long et 13 m de large, le Notre Dame du Salut.

     

        Quelques photos prises sur internet illustrent cet article. Malheureusement il n’y en a pas du temps de Néron !

     

     

     

    Le canal de Corinthe.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le canal de Corinthe.

    Le canal de Corinthe.

     

     

     

    Partager via Gmail

  • Commentaires

    1
    Jeudi 27 Août 2020 à 10:18

    bonjour  tres intéréssent merci

    2
    les travailleurs
    Mercredi 3 Avril à 16:32

    La mer édifie et démolit ; et l’homme aide la mer, non à bâtir, mais à détruire.

    De toutes les dents du temps, celle qui travaille le plus, c’est la pioche de l’homme. L’homme est un rongeur, tout sous lui se modifie et s’altère, soit pour le mieux, soit pour le pire, Ici il défigure, là il transfigure. La brèche de Roland n’est pas si fabuleuse qu’elle en a l’air ; l’entaille de l’homme est sur la nature. La balafre du travail humain est visible sur l’œuvre divine. Il semble que l’homme soit chargé d’une certaine quantité d’achèvement. Il approprie la création à l’humanité. Telle est sa fonction. Il en a l’audace ; on pourrait presque dire, l’impiété. La collaboration est parfois offensante. L’homme, ce vivant à brève échéance, ce perpétuel mourant, entreprend l’infini. À tous les flux et reflux de la nature, à l’élément qui veut communiquer avec l’élément, aux phénomènes ambiants, à la vaste navigation des forces dans les profondeurs, l’homme signifie son blocus. Il dit lui aussi son Tu n’iras pas plus loin. Il a sa convenance, et il faut que l’univers l’accepte. N’a-t-il pas d’ailleurs un univers à lui ? Il entend en faire ce que bon lui semble. Un univers est une matière première. Le monde, œuvre de Dieu, est le canevas de l’homme.

    Tout borne l’homme, mais rien ne l’arrête. Il réplique à la limite par l’enjambée. L’impossible est une frontière toujours reculante.

    Une formation géologique qui a à sa base la boue du déluge et à son sommet la neige éternelle est pour l’homme un mur comme un autre, il la perce, et passe outre. Il coupe un isthme, force un volcan, menuise une falaise, évide un gisement, met un promontoire en petits morceaux.


    Victor Hugo, Les Travailleurs de la Mer, 1891

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :