• Le bien et le mal : notion culturelle ou personnelle ?

    Le bien et le mal : notion culturelle ou personnelle ?

         Evidemment dès hier soir, j'avais, suite à mon article sur , plusieurs mail qui me demandaient comment concilier son attitude avec les notions de bien et de mal.
        C'est une question qu'on est forcément amené à se poser quand on est confronté à ce que nos parents nous enseignent sur la morale, ce qu'une religion veut nous imposer ou pire, ce que décrète Trump qui décide ce qu'est le bien et le mal et qui veut aligner le comportement de chaque américain sur ses conceptions.

       Chacun de nous a un certain bagage génétique, qui résulte, depuis la préhistoire de la sélection naturelle chère à Darwin.
        Cet atavisme est responsable notamment des réactions de sauvegarde de l’individu face à certains dangers, impulsives et avec un très faible contrôle rationnel.
        Il oriente aussi (associé aux aspects biologiques et notamment hormonaux) certaines grandes aspirations, tels que l’instinct maternel et de stabilité du foyer chez la femme et l’esprit de chasse et d’aventure chez l’homme, mais aussi de protection du foyer et de subvenir aux besoins de la famille.
        Mais au plan moral et associé au développement des civilisations et des cultures, ce patrimoine va apporter un “inconscient collectif” et ce que CG Jung nomme des “archétypes”, formés “d’à priori”  : préjugés, tabous, idées préconçues, us et coutumes,  règles implicites.  
       Cela est destiné à protéger l’espèce et sa civilisation; (par exemple dans notre civilisation, la   tendance naturelle à ne pas avoir de relations sexuelles au sein d’une même famille, ou à ce que la majorité des couples soient de sexes différents...).

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         Il y a ensuite toutes les règles éducatives que nous recevons enfants, d’abord de notre famille, avec des règles morales, éventuellement issues de convictions religieuses, mais aussi avec des “à priori” issus de notre civilisation et de notre appartenance à une certaine communauté (nationale, ethnique, régionale, catégorielle, religieuse ....), qui ensuite sont complétées par des instances hors famille (profes-seurs, amis, et plus généralement toute personne ayant une influence sur nous).
        Ceci constitue un bagage moral qui nous est imposé et que nous acceptons enfants, (plus ou moins “bien” élevés !), et que nous contestons à l’adolescence.
        Par la suite notre cortex intervient et nous remettons partiellement en cause ces règles. Nous en acceptons alors certaines en connaissance de cause, nous en rejetons d’autres et nous transformons certaines d’entre elles.
        Nous constituons ainsi notre propre morale personnelle  (qui d’ailleurs pourra évoluer dans le temps à la suite d’événements ou de rencontres), ce que les psychologues, à la suite de Freud, appellent le “surmoi” et qui est l’ensemble des règles que nous acceptons et auxquelles nous adhérons : nos “valeurs”..
        Pour moi, il n’y a donc pas (comme pour M. Trump, beaucoup de religions et presque toutes les sectes), un “Bien” et un “Mal” universels, les mêmes qui devraient s’imposer à tous (et qui évidemment sont ceux de M.Trump ou du gourou, et qui doivent être imposés aux autres; c’est d’ailleurs l’attitude de tous les intégristes, quelle que soit leur philosophie ou leur religion).
        Chaque personne a droit a son “surmoi”, à sa notion personnelle du bien et du mal, car c’est sa liberté de pensée, (y compris religieuse bien entendu), mais en conséquence de cet aspect individuel, il peut évidemment en parler, mais n’a pas à en faire de prosélytisme, car il doit respecter la liberté des autres.
       
        Mais cette morale personnelle ne doit pas porter atteinte à la collectivité et à son voisin. C’est l’autre aspect collectif, tout à fait distinct du premier. Vous ne devez pas croire que tout vous est permis même si vous estimez que c'est "bien".
       
        A défaut de cette restriction, que se passe t’il : chacun fait ce qu’il trouve juste et finalement ce qui lui plaît, ce qu’on croit bien (ou tout simplement avantageux pour soi), et si on n’est pas content, si on est offensé ou attaqué, on fait justice soi même.
        C’est ce qui existait il y a 5000 ans mais malheureusement ce qui existe encore aujourd’hui, même chez nous.
        C’est ce qui a été à l’origine des croisades catholiques, de l'Inquisition, des guerres de religion, des massacres ethniques récents en Afrique, ce qui fait condamner par les intégristes musulmans tous ceux qui n’ont pas leur foi, mais aussi de façon beaucoup plus subjective ce qui provoque les bagarres (entraînant parfois la mort), entre jeunes parce que l’un a osé regarder l’autre d’une façon qui ne lui plaît pas, courtiser une fille de la bande rivale ou empiéter sur son territoire.
        C’est aussi le domaine de la cruauté et de la vengeance, la vendetta des Corses, c’est l’attitude “oeil pour oeil et dent pour dent” (mais qui n’est pas la” loi du talion”)
        Cela résout les problèmes quand il y a un faible, qui devient l’opprimé du plus fort, (voir le Moyen Orient actuel), mais, quand ce n’est pas le cas, on aboutit à la violence entretenue, comme celle entre Israël et la Palestine, qui ne cessera pas tant que les Palestiniens continueront à envoyer des obus sur Israel et les Israéliens à créer des colonies en Palestine.
    Le bien et le mal : notion culturelle ou personnelle ?
        Le seul moyen d’enrayer cette violence et cette vengeance individuelle et les cruautés qui en résultent, c’est l’application de règles : la loi et la justice qu’elles soient nationales ou internationales.
        C’est ce que je développerai dans le prochain article, une certaine “histoire du droit et de la justice” dans l’antiquité.

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