• La réforme du bac et des lycées

    La réforme du bac et des lycées

      Dans mon dernier article j’ai parlé de la réforme de l’entrée en faculté et de la grève correspondante, mais je n’ai pas examiné la réforme elle même du bac et du lycée, qui est considérable. Je vais le faire maintenant.

        Il s’agit essentiellement d’une réforme de la filière générale, l’enseignement technologique étant peu modifié. Les filières S, ES et L sont supprimées.
        En fait on pourrait dire que l’enseignement général se termine maintenant en fin de seconde, et que à partir de la première on commence à apprendre ce qui vous servira dans votre futur métier.
        Les grandes lignes présentées par le ministre et relayées par les médias sont les suivantes (les textes en « gras-italique » proviennent des sites de l’Education Nationale) :
       
    L’enseignement en seconde sera proche de l’enseignement actuel. Mais en début d’année des tests seront effectués pour connaitre le niveau de chacun en français et en mathématiques. Un certain nombre d’heures seront consacrées à l'orientation et à l'accompagnement pour préparer dès la seconde les choix de parcours en première terminale puis le choix des études supérieures.

        C’est évidemment essentiel vu la suite des programmes. mais les élèves sont ils capables de choisir, avec l’aide des profs (et des parents ?) des orientations qui engagent leur carrière future. Je me souviens personnellement, j’avais 13 ans en seconde et aucune idée de ce qu’étaient les métiers à venir et ce que j’avais envie de faire -et encore moins ce que j’étais capable de faire).

    Le futur bac comportera un contrôle continu qui comptera pour 40% de la note (dont 30% acquis lors de bacs blancs et 10% fonction des appréciations des professeurs)
    Les 60% restant des notes seront répartis entre des épreuves de français (écrit et oral) à la fin de la première, et, en terminale, quatre épreuves : écrit de philosophie, deux épreuves écrites de spécialités et un oral de soutenance d’un projet.
    Quatre principes sont inchangés
        Le bac est obtenu à partir d'une moyenne générale de 10/20
        Il n'existe pas de note éliminatoire ou de note de plancher
        Le système actuel de compensation et de mentions est maintenu
        L'oral de rattrapage est maintenu en tant que seconde chance.
    Comme actuellement il y aura, pour garantir l’égalité entre candidats et établissements, une banque nationale numérique de sujets, des copies anonymes corrigées par d’autres professeurs que les enseignants de l’élève, et une harmonisation des notes des correcteurs.


        Le contrôle continu me paraît une bonne chose : il obligera les élèves à travailler toute l’année au lieu, pour certains, de ne rien faire puis de bachoter à outrance avant l’examen.
        La soutenance orale d’un  projet est aussi une bonne préparation à la vie future, car quelque soit le métier pour quelqu’un issu de l’enseignement supérieur, il y a toujours une grande part de communication orale. L’enseignement secondaire aujourd’hui préparait peu à cela.
        En outre cela donnera plus de confiance à des élèves qui sont à l’aise pour parler, mais rédigent plus difficilement devant une feuille de papier.

    Il y aura un socle commun d’enseignement en première - terminale : français en première, philo en terminale, langues vivantes, histoire et géographie, éducation sportive, enseignement moral et civique, orientation vers l’avenir.
    En première l’élève choisira trois spécialité et deux d’entre elles seront poursuivies en terminale. Ces spécialité seraient : mathématiques, physique-chimie, sciences de l'ingénieur, numérique et sciences informatiques, sciences de la vie et de la Terre, histoire-géographie et géopolitique, sciences économiques et sociales, humanité-littérature-philosophie, langues et littérature étrangère, écologie-agronomie-et-territoires, arts.


        Certes ces spécialités me paraissent intéressantes et préparent à l’entrée dans le supérieur. Cela me paraît toutefois faible en biologie.
        Mais cela veut dire qu’au lieu de faire le choix lorsqu’on a réussi le bac, il faudra le faire à la fin de la seconde : les élèves seront encore moins murs.
        Par ailleurs je suis inquiet au niveau des professeurs : ceux actuels sont ils capables d’enseigner les « sciences de l’ingénieur », « l’écologie et l’agronomie » et même le « numérique et sciences informatiques » ? C’est une révolution, car c’étaient jusqu’à présent des spécialités de l’enseignement supérieurtenu des programmes futurs.   
        D’autre part certaines connaissances en mathématiques sont nécessaires pour la physique chimie, les sciences de l’ingénieur, la biologie, le SVT, l’écologie… Où seront elles enseignées ? Faudra t’il prendre lla spécialité mathématique?

    Les options actuelles sont supprimées mais les élèves pourront toujours se consacrer à une option facultative en première puis deux options en terminale, comme arts, langue vivante renforcée, latin ou grec, ou encore sport, par exemple.

        Pas de commentaire, mais avec les trois spécialités, cela fera beaucoup de travail.

    Le déroulement des épreuves du bac 2020 :
    Le contrôle continu sera fait lors d’épreuves de « bac blanc », en cours d’année.
    L’épreuve de français en première se déroulera en, avec un écrit et un oral « revisités »
    Il y aura quatre épreuves finales en terminale :
    Deux épreuves écrites porteront sur les enseignements de spécialité choisis par le candidat et auront lieu au retour des vacances de porintemps.
    Une épreuve écrite de philosophie fin juin : pour tous, ce choix correspond à une tradition française et à la nécessité de conforter l'esprit critique dans la formation des jeunes générations.
    Un oral fin juin, d’une durée de 20 minutes, préparé tout au long du cycle terminal : savoir s'exprimer dans un français correct est essentiel pour les études, pour la vie personnelle et professionnelle. Parce que l'aisance à l'oral constitue un marqueur social, il convient justement d'offrir à tous les élèves l'acquisition de cette compétence. L'épreuve orale repose sur la présentation d'un projet préparé dès la classe de première par l'élève.
        Cet oral se déroulera en deux parties : la présentation du projet, adossé à un         ou deux enseignements de spécialité choisis par l'élève et un échange à             partir de ce projet permettant d'évaluer la capacité de l'élève à analyser en             mobilisant les connaissances acquises au cours de sa scolarité, notamment         scientifiques et historiques.
        Le jury sera composé de deux professeurs.


        La grande nouveauté est cet oral, qui toutefois me parait très court, car se présenter, présenter un projet, et répondre à des questions n’est à mon avis pas possible en 20 minutes.
        C’est une excellente préparation à la vie active, car pour savoir s'exprimer à l'oral, réussir à informer, intéresser et convaincre, il faut apprendre à se présenter, poser une problématique, énoncer un plan, le respecter avec ordre, savoir construire un paragraphe, puis passer d'un paragraphe à l'autre... toute une série de choses qui aujourd'hui font gravement défaut dans l'enseignement en France.
        Certes il faut aussi le faire à l’écrit, mais c’est beaucoup plus facile car on a un texte en permanence sous les yeux, que l’on peut modifier à tout instant.
        Mais l'aisance à l'oral n'est pas une compétence inée, mais qui s'apprend et face à laquelle tous ne sont pas égaux. Il sera indispensable de préparer les élèves de façon à compenser les différences de niveaux entre les élèves, les timides et ceux qui sont assurés, les plus défavorisés et ceux des milieux où on parle correctement le français, et où la lecture vous a donné du vocabulaire et le sens de son utilisation.

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