• La reconnaissance des visages par le cerveau (1).

      Le cerveau de l’homme, comme celui de la plupart des mammifères est particulièrement doué pour reconnaître des visages.
       
    Certes quelques personnes ont une anomalie cérébrale qui inhibe cette qualité, et au contraire d’autres sont particulièrement doués, reconnaissant une personne bien qu’elle ne l’ait pas vue depuis de nombreuses années.

    La reconnaissance des visages par le cerveau (1).    Mais en moyenne nous avons une capacité importante dans ce domaine : il ne faut qu’un dixième de seconde pour reconnaître le visage d’une personne qui nous est familière, en moins d’une seconde nous savons que les deux visages de la photo ci-contre ne représentent pas la même personne, nous pouvons reconnaître une personne au milieu d’une foule, nous reconnaissons une personne dont nous avons vu une photo ou une vidéo (cette faculté est utilisée par la police), et nous savons si nous avons déjà vu une personne , même si nous ne nous rappelons pas où et quel est son identité.
        Cette faculté pourtant notable a jusqu’à présent assez peu intéressé les neurophysiologistes, mais des études ont néanmoins été menées dans ce domaine, et ont notoirement avancé en 2017.

        Je vais y consacrer deux articles, celui-ci indiquant quels sont les centres du cerveau qui contrôlent cette action et dans un prochain mail, je donnerai des indications sur le processus qu’ils utilisent.


        Dans le cerveau humain, comme le montre le schéma ci-dessous,  deux centres contribuent principalement à la reconnaissance des visages et d’autres centres participent à cette action au plan mémorisation, émotions et sentiments et contacts sociaux.
        Les deux principaux centres sont le gyrus fusiforme (FFA sur le schéma en anglais à l’origine : fusiform face area) et l’aire occipitale des visages (OCA occipital face area).

    La reconnaissance des visages par le cerveau (1).


        Le gyrus fusiforme gauche, qui fait partie du système d’interprétation visuelle, a un rôle complexe : à la naissance il est principalement orienté vers la reconnaissance sommaire des visage notamment celui de sa mère, puis de sa famille. Puis il apprend à reconnaître l’environnement, puis les objets et enfin la forme des lettres et des mots, comme le montre la figure ci-dessous.

    La reconnaissance des visages par le cerveau (1).

          Et lorsque l’enfant apprend à lire et à écrire une chose extraordinaire se produit : une partie de la zone destinée à la reconnaissance des visage et des animaux se transforme en une zone de reconnaissance des lettres et des mots écrits (en rouge sur le schéma).
     
    La reconnaissance des visages par le cerveau (1).   Pour pouvoir identifier des visages ou des objets vus sous divers angles, ces centres ont l'habitude de considérer que deux images symétriques "en miroir" correspondent à un même objet. Par exemple sur l'image ci contre le vélo et le triangle.

         Il y a donc un petit problème, car ce n'est pas vrai pour les lettres (b et d) et les mots (loup et quoi), par exemple.
         ll faut donc que l'enfant inhibe la réaction automatique de ces centres pour leur faire acquérir l'apprentissage de reconnaissance des lettres.
         Son cerveau frontal apprend à envoyer un signal qui bloque la fonction de miroir quand il décide de vouloir lire !
         Et il est possible que chez les enfants dyslexiques, qui ont du mal à différencier les lettres symétriques, cette fonction de blocage soit partiellement déficiente.

        L’aire occipitale des visages va reprendre le message de l’aire fusiforme, qui n’était pas assez précis et va le détailler afin de détailler les caractéristiques de l’image du visage , afin de pouvoir le reconnaître et le mémoriser. J’expliquerai dans le prochain article comment cette aire fonctionne. à la lumière d’études récentes de 2017.

        Une troisième aire, le sillon temporal supérieur (STS qui n’est plus dans le lobe occipital comme les deux autres),  est un centre qui intervient dans les relations sociales, pour identifier nos interlocuteur. Dans l’hémisphère gauche, il va identifier voix et visages en séparant familiers, connus et inconnus, et dans l’hémisphère droit il va reconnaître les émotions de la voix et du visage.

        Par ailleurs d’autres centres du cerveau , qui ne sont pas spécialisés dans le traitement des visages interviennent aussi :
        - l’amygdale qui intervient dans nos émotions et notamment la peur, la colère, le stress…
        - Le striatum est impliqué dans les comportements d’acceptation ou de rejets et il peut donc contribuer à associer des jugements sur la personne à son visage.
        - le précunéus, le cortex paracingulaire antérieur qui fait partie du cerveau émotionnel, sous le cortex frontal, et l’insula qui ont des rôles importants en matière de conscience et de conscience de soi, et dans la différenciation entre soi et les autres dans les rapports sociaux. Il est probable qu’ils facilitent la reconnaissance, la mémorisation et le souvenir de visage de personnes que nous connaissons.

        On ne connaissait pas la manière dont l’aire occipitale des visage travaillait et on a longtemps cru que quelques neurones étaient associés au visage de chaque personne connue (« le neurone de grand-mère »); en fait ce n’est pas exact, les neurones de cette aire effectuant une reconnaissance faciale de chaque visage selon des critères précis que nous examinerons dans le prochain article. C’est ce qu’ont démontré diverses études, dont certaines très récentes dont les résultats sont parus à l’été 2017.

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  • Commentaires

    1
    DorseyCam
    Jeudi 12 Mai 2022 à 04:26

    Article très intéressant.

     

    J'aimerais savoir les sources.

    Je parle des sources bibliographiques qui peuvent permettre de les citer dans une rédaction scientifique.

     

    Merci

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