• La capture du CO2 de l'atmosphère.

         J’ai lu un article assez intéressant sur  le numéro d’avril 2019 du magazine « Pour la Science » concernant les méthodes de capture du CO2 dans l’air, qui pourraient être un moyen de diminuer nos émissions de gaz à effets de serre.
        Il y a 10 ans, on pensait que remplacer les centrales à charbon par de l’énergie nucléaire, éolienne ou photovoltaïque, passer aux voitures électriques, augmenter l’isolation des logements, les éclairer avec des leds,  réduire notre consommation énergétique suffiraient pour limiter le réchauffement climatique.
    Mais l’effort fait n’a pas été suffisant et les émissions de CO2 ont continué à augmenter. Il faut donc des mesures supplémentaires. Le captage de CO2 à grande échelle apparaît comme la seule solution.
        Les scientifiques estiment que d’ici 2100, si nous voulons limiter l’augmentation de température à 1,5 d°C, il faudra capter environ 1000 milliards de tonnes de CO2, soit en moyenne 20 milliarsds de tonnes par an à partir de 2050..
        Quelles méthodes utiliser ?

    1.) - Reforestation.
        Les arbres captent le CO2 de l’air et le transforment en bois.
        Il faut arrêter la déforestation (notamment en Amazonie), replanter des arbres jeunes là où l’on enlève des anciens, étendre les forêts. IL faudra également réformer le marché du bois et les pratiques de gestion forestière. Les forêts peuvent absorber 3,5 milliards de tonnes par an.

    2.)- Captage et stockage du CO2.
   
         On peut capturer le CO2 de l’air par séparation chimique, et le stocker dans le sol de façon permanente à quelques centaines de mètres de profondeur. Des roches basaltiques peuvent ensuite l’absorber.Le potentiel de cette technique peut être important (10 milliards de tonnes par an, mais le coût est important (100 à 250 € la tonne) et la consommation en énergie importante; Pour extraire 100 millions de tonnes par an il faut une centrale de 300 à 500 MW. Evidemment une centrale à charbon produirait plus de CO2 qu’on ne capterait : il faut donc utiliser de l’énergie propre.

    3.) Transformation en biocarburants ou en énergie.
        On brûle des végétaux et on peut produire de l’énergie, mais il faut capter le CO2 produit ou les transformer en biocarburant, mais au détriment des surfaces de terres agricoles.

    4) Biochar
        On chauffe en l’absence d’oxygène des déchets organiques, du fumier, des récoltes. On obtient des biocarburants et du « biochar » qui est un résidu très riche en carbone. Il peut servir à amender le sol et à augmenter le rendement des cultures.
        On envisage une capture de 2 milliards de tonnes par ans, à un coût de 100 à 200 € la tonne.

    5.)- L’altération forcée.
         On réduit des roches en poussière que l’on épand sur les champs. Elle capte du CO2 et fertilise le sol. Epandue sur les océans, elle régit sur l’eau de mer en transformant le CO2 en carbonates, qui tombent au fond. Le problème est de parvenir à transporter et pulvériser la roche sans que ce soit trop cher. on pense qu’il serait possible de capter 2 à 4 milliards de tonnes par an pour 50 à 150 € la tonne, mais pour le moment on ne sait pas faire.

    6.) - Fertilisation des océans
    En soupoudrant les océans avec des substances qui favoriseraient le développement de certaines algues, celles-ci pourraient capter du CO2;
         Mais on ne sait pas maîtriser le phénomène ni prévoir les conséquences pour les écosystèmes marins.

    7.) - Séquestration du CO2 dans le sol par l’intermédiaire de plantes.
        Celles-ci absorbent le CO2 et le fixe dans leurs racines

    Le tableau ci-dessous compare les avantages et inconvénients des diverses méthodes.

    http://lancien.cowblog.fr/images/ClimatEnergie2/Numeriser1.jpg

        Aucune méthode n’est actuellement au point et il faut donc financer un énorme effort de recherche et de mise au point, et il faut non seulement trouver des techniques qui captent le CO2, mais qu’il faut que ces techniques apportent quelques chose à vendre (le bois, du carburant, de l’énergie) ou un apport technique comme la fertilisation des sols.
        Reste à trouver les moyens financiers de faire ces recherches.

    Quelques éléments sur le stockage du CO2

            Il serait donc prioritaire que la recherche soit intensifiée dans le domaine de la capture et du stockage du CO2 des centrales thermiques
          Actuellement on envisage de piéger le CO2 dans les sols en le captant à la sortie des cheminées et en le séparant des fumées par dissolution dans un solvant, qui ensuite réchauffé, rejette le CO2 que l’on l’enfouit dans des sites géologiques.
    Dans le cadre d’une étude européenne (projet Castor), une installation pilote a été mise en place en 2006 au Danemark dans la centrale d’Esbjerg.

    http://lancien.cowblog.fr/images/ClimatEnergie2/lachainedecaptagestockageduco2.jpg
          Un autre procédé consisterait à injecter de l’oxygène pur dans la combustion et de recycler le CO2 à la place de l’azote de l’air et on a alors une sortie de CO2 pratiquement exempte de fumées que l’on peut directement envoyer au stockage.
          Ces techniques sont encore beaucoup trop onéreuses.
          La technique de l’enfouissement est par ailleurs encore discutée ; en effet, enfouir le CO2 ne signifie pas le détruire. Il est donc très important d’étudier la sécurité de l’enfouissement, l’imperméabilité des cavités, la résistance à l’activité sismique, la surveillance afin d’éviter les fuites. Selon le BRGM, il serait possible de stocker plusieurs milliards de tonnes de CO2 rien que dans le Bassin Parisien (mais à quel coût ?)
        La généralisation de cette technique n’est pas envisageable avant 2050, ce qui est bien tard pour réduire nos émissions correspondantes.

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