• L'esprit critique des psychologues.

    L'esprit critique des psychologues.

              Le « bon sens » a beaucoup intéressé les philosophes. Les psychologues trouvent que c’est une notion trop complexe et trop vague et préfèrent définir et étudier « l’esprit critique », qui n’est qu’un des aspects du bon sens.

               Qu’est ce que l’esprit critique ?

               C’est d’abord l’aptitude à adopter vis à vis des problèmes une attitude sceptique, de façon à évaluer quelle est la probabilité pour qu’une assertion ouune hypothèse en sciences), soit vraie, en analysant les données qui semblent la justifier.
               C’est ensuite la maîtrise des méthodes et des principes pour obtenir de bons raisonnements, notamment logiques
               C’est aussi la capacité à appliquer ces méthodes aux problèmes rencontrés.
               Il repose sur une certaine volonté d’aborder ainsi les problèmes, mais aussi sur l’utilisations de nombreuses données en mémoire.
               C’est finalement une certaine expertise.

               Un groupe de chercheurs de Cambridge estime que l’esprit critique repose sur cinq facteurs : l’analyse et notamment la décompositions et divers facteurs logiques, l’évaluation de la fiabilité des faits et des arguments, la faculté de tirer des conclusions justes ou au moins très probables, l’élaboration et la construction logique de raisonnements et de théories, ainsi que de leurs justifications, et enfin la conscience de nos propres limites et la détection de nos erreurs.
              J’ajouterai personnellement qu’il faut une certaine écoute de l’opinion dautrui et un minimum de tolérance, pour éviter le préjugés et l’entêtement dans ses idées.

              Comment acquérir cette aptitude ?

              Autrefois on comptait d’abord sur l’enseignement secondaire des sciences et des auteurs en français et philosophie.        
              La méthode scientifique est basée sur ce scepticisme, et sur l’analyse logique critique des hypothèses des modes opératoires des expériences et de leurs résultats.
              Etudier la pensée de nombreux auteurs et notamment des philosophe, permet d’appréhender que diverses solutions à un problème sont possibles, et que la discussion est ouverte pour les comparer. C’est un entraînement à l’analyse et la synthèse et à débattre des idées, en comparant les points de vue.
              Mais on constate que de nos jours, l’enseignement ne suffit manifestement plus à donner aux élèves un esprit critique suffisant.
              L’explosion des données disponibles sur internet et surtout l’existance de données sur les réseaux sociaux qui n’ont subi aucune vérification, et qui s’avèrent le plus souvent fausses ou tendancieuses, et on constate que beaucoup d’individus tombent dans les pièges qe ces fausses informations, que d’autres s’amusent à diffuser, voire le font dans un esprit maléfique. Le nombre d’arnaques et d’escroquerie sur internet est énorme, tout autant que celui de leurs victimes crédules.

               Trois énormes erreurs sont fréquemment faites dans les raisonnements et les rendent caduques :
                        - lorsque deux phénomènes qui sont liés (même de façon certaine par une corrélation statistique), et que l’un succède toujours à l’autre, croire que le second est la cause du premier; il peut y avoir une cause commune aux deux phénomènes par exemple il ne faut pas conclure que, parce que l’augmentation des dépenses de chauffage l’hiver et la mortalité des vieillards sont en corrélation, moins on chauffera les vieillard, mois ils mourront ! En fait c’est le froid qui est la cause commune des deux faits constatés.
                        - lorsqu’un constate un défaut chez un individu, généraliser l’existence de ce défaut à tous les individus qui lui ressemblent (cela revient à donner une grande probabilité à un fait dont la probabilité est faible).
                       - lorsqu’on est en présence d’un résultat exceptionnellement élevé, reprocher que les résultats suivants soient moins bon. Supposez que très en forme vous obteniez 20/20 à une dissertation, il y a toutes les chances que votre note suivante soit moins bonne (elle ne pourrait être meilleure). En statistique, on appelle cette tendance la « régression vers la moyenne », c’est à dire que la probabilité d’ontenir une note égale à la moyenne de vos notes est plus forte que celle d’obtenir une note exceptionnelle.

               Il faudrait donc compléter les méthodes classiques de l’enseignement secondaire, et on peut le faire de diverses façon qui ont été expérimentées par divers enseignants, par exemple :
                        - mettre sur pied des « petites classes » de discussions par petit groupes, pour habituer les élèves à discuter, à voir les failles des arguments adverses, et à mieux élaborer les siens propres.
                       - des cours pratiques sur l’argumentation, avec notamment certaines notions pratiques de statistiques.
                       - faire examiner aux élèves diverses assertions sur internet, les faire critiquer et faire rechercher la documentation qui permet de les avérer ou de les démentir.

     

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