• L"enseignement par groupes de niveaux

    L"enseignement par groupes de niveaux

        J’ai dit plusieurs fois que les résultats scolaires seraient bien meilleurs si on mettait dans une même classe les élèves de niveaux analogues, car cela permettrait d’ajuster l’enseignement au niveau de la classe, d’éviter que les moins bons ne se découragent et que les meilleurs s’ennuient au point de n’avoir pas d’effort à faire pour suivre et donc de ne plus faire grand chose.
        J’ai reçu récemment deux mails de professeurs, l’un qui est d’accord avec moi et l’autre qui ne l’est pas, au nom de la mixité sociale.
        Je pense que la mixité sociale n’est pas en cause. car les enfants de différentes classes sociales peuvent continuer à se retrouver dans l’établissement d’enseignement et même dans une même classe, même si on fait un enseignement par niveaux..
        Le problème est de savoir si on trie les enfants par âge, qui correspond au nombre de classes parcourues, puisque il y a très peu de redoublement; ou si on les trie par niveau de connaissances et surtout aptitude à suivre un certain rytme de travail en ayant assimilé l’enseignement délivré.
        Les expériences réalisées ont montré que le regroupement par âge était le moins bon pour l’efficacité et la réussite de l’enseignement.


        Des études ont été faites notamment par deux chercheurs ddu Laboratoire de neurosciences cognitives de l’Ecole Normale Supérieure Coralie Chevalier et Nicolas Baumard, qui ont d’abord montré que le développement des enfants peut se faire à des vitesses différentes, de telle sorte que les mêmes aptitudes sont atteintes à des âges différents.
        En France les classes sont actuellement organisées par âge, et 20% des élèves sortent du système scolaire sans formation et 10% sans le brevet des collèges.
        Les élèves les moins adaptés décrochent progressivement, et beaucoup de ceux qui pourraient être de bons élèves s’ennuient et prennet l’habitude de ne rien fiaire. Ils réussissent - même brillament- leur bac, mais calent ensuite très rapidement dans le supérieur, faute de pouvoir fournir un travail suffisant.
        On croit pouvoir améliorer la situation en faisant redoubler ceux qui ne suivent pas ou en faisant sauter des classes aux meilleurs, mais cela ne résout pas les problèmes, car cel ne change que peu l’hétérogénéité des classes. Le redoublement décourage encore plus ceux à qui on l’impose et sauter des classes entraîne des lacunes de connaissances (sauf en tout début de cycle).
        Créer des classes de « bons élèves » et de « moins bons » apporte nettement de meilleurs résultats d’enseignement, pour les moins bons comme pour les meilleurs, mais c’est relativement stigmatisant.
        Le meilleur résultat est un tri par compétences initiales dans chaque matière, (ou du moins dans les matières les plus importantes, de telle sorte que les groupes peuvent être différents d’une matière à l’autre.
        Cela n’exige pas de moyens supplémentaires en locaux et professeurs, et les emplois du temps restent les mêmes, les élèves se regroupant simplement au même moment du cours par groupes, dans des locaux, et avec des professeurs différents selon les matière, pour former des classes de niveaux relativement homogènes.
        Actuellement environ 50 millions d’enfants reçoivent un tel enseignement, notamment en Inde et les résultats sont bien meilleurs.

        Deux chercheurs de l’Institut de technologie du Massachusset, Esther Duflo et Abhijit Barnegee, ont étudié les effets d’un enseignement par groupes, sur 30 000 élèves indiens et ont montré que le résultat était spectaculaire quelque soit le niveau des enfants.   
        Ester Duflo et des chercheurs de l’Université de Stanford ont effectué des études comparatives au Kenya, pendant plusieurs années, sur 120 classes de CP, en effectuant l’enseignement classique dans 60 d’entre elles et en faisant de l’enseignement par groupe dans les 60 autres, avec des programmes identiques.    
        Les résultats ont été bien meilleurs dans les classes par groupes, tant pour les élèves les plus faibles que pour les plus doués.
        Ils ont montré que les élèves doués ne « tirent pas vers le haut » les plus faibles dans les classes mélangées.  Ces derniers sont marginalisés et dégoûtés, alors que les meilleurs restent pour la plupart peu travailleurs.
        Le dédoublement des classes a aussi été testé. Il améliore les résultats, mais moins que le regroupement par groupes de niveaux et il est consommateurs de moyens (il faut presque les doubler), alors que le groupement par niveau n’en consomme pratiquement pas.
        En France, on se cantonne, sous prétexte de mixité sociale, à un regroupement par âges alors que cela n’a rien à voir. Et on n’a jamais voulu admettre ce regroupement par niveau, différent selon les matière, qui ne demande pas de moyen supplémentaire, mais exige seulement une organisation un peu plus complexe de la correspondance élèves-salles de cours et professeurs, qui est alors variable. (mais cela ne touche pas les emplois du temps).
        C’est dommage catr cela permettrait à notre enseignement de retrouver la qualité qu’il aavit autrefois, perte qui résulte, non pas de la qualité des professeurs, mais de la qualité de l’organisation.

       

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 5 Mai 2019 à 12:06

    J'ai eu de nombreuses classes de niveaux sociaux différents et tout s'est toujours bien passé.

    Les "plus favorisés" aidaient les moins réceptifs.

    J'avais d'ailleurs souvent des classes de plusieurs niveaux ( 3èmè avec 4ème, voire avec 5ème )

    Il suffisait d'un peu de patience et d'inculquer peu à peu cette notion d'entraide.

    Je parle bien sûr de l'enseignement primaire.

    Bonne journée Papynet

      • Mardi 7 Mai 2019 à 10:45

        C'est parce que vous êtes une très bonne instit. Dans le secondaire hélas, on a perdu l'habitude de faire aider ceux qui ont un peu de mal à suivre par ceux qui comprennent plus vite et s'ennuient.

        C'est dommage car cela aiderait ceux ) la traine, mais les plus chanceux apprendraient plein de choses, car ce n'est pas toujours facile d'expliquer; cela fait réfléchir, comprendre, et cela développe l'art de s'exprimer.

        Cela m'a beaucoup appris d'avoir ainsi aidé autrefois les copains.

    2
    Mardi 7 Mai 2019 à 15:35

    Ce qui aiderait ce n'est pas de gérer des classes de niveaux ciblés, mais de diminuer le nombre d'élèves. Pour avoir toujours détester l'école et craint ce truc toute ma vie, je peux vous dire que j'ai juste adoré bosser au Greta! Pourquoi? Parce qu'on était pas pris pour des demeurés, on nous permettait de nous responsabiliser en gérant nous même nos pauses. Et surtout, on était pas plus de 15 par salles, avec un ou deux enseignants à disposition au moindre besoin. On nous donnais nos dossiers, on pouvait avancer a notre rythme, et l'emploi du temps n'était pas totalement abusé. Et pourtant? Bah le programme, on pouvait largement le finir en avance, ou bien a l'heure! 

    Mon année au greta a été la meilleure de ma vie, et pourtant, c'était pour une année "rattrapage" et dans mon programme je pouvais revoir tout depuis les bases. C'est cette année là que j'ai découvert que j'étais pas une merde, que je pouvais même gérer la fougère. <__<

    3
    Mardi 7 Mai 2019 à 15:41

    Oui mais vous étiez sans doute adulte ou presque. C'est différent. J'ai enseigné à des adultes de mon entreprise en formation continue et à la chambre de Commerce, pendant 30 ans. C'est très différent parce que les stagiaires sont motivés et ne sont pas en permanence distraits par leur téléphone ou leur copain. Ils savent que travailler peut les aider dans un emploi et c'est plus facile de les intéresser.

    Et effectivement le prof considère ses "élèves" adultes comme des égaux et non comme des enfants.

    4
    Mardi 7 Mai 2019 à 15:53

    Du tout. A peine 18 ans, une de quasiment 17 de mémoire, ainsi que des plus vieux (et pourtant même au lycée/fin lycée on nous prenais encore pour des gamins).

    Tout dépend des professeurs (et des écoles/zones), j'en ai connu de bons mais j'en ai surtout connus des mauvais... les pires sont ceux qui s'imaginent que parce qu'ils sont enseignants, ils ont raison sur absolument tout. '-' Il y a ceux aussi qui viennent juste parce que c'est leur taff, même s'ils sont lassés ils ont la paye en fin de mois mais du coup ça donne des cours ennuyeux. Puis le must, ce sont les gros sadiques qui victimisent les plus discrets, /ceux/celles qui font de bonnes carpettes. Puis comme c'est "pas abusé" ça passe crème, de toute façon on peut pas le virer alors basta.

    Le fait d'être juste 15 permet non seulement de mieux surveiller les potentiels perturbateurs, mais en plus de ça il y en a beaucoup moins, puisqu'on peux gérer notre temps librement. Comme les moins sérieux peuvent faire mumuse sur leurs portables ils foutent la paix a ceux qui veulent bosser. Tant pis pour celui/celle qui aura choisi de rien foutre malgré les conseils et avertissements des enseignants (ces cas étaient très rares d'ailleurs), puisque même en geekan sur leurs portables ils bossaient en fait. Pouvoir discuter un peu, échanger avec les autres pour s'entraider, mieux comprendre en trouvant différentes solutions, c'est tellement mieux qu'un enseignement a la militaire. --' "bon, les gosses je dicte la leçon en prenant 3h parce que vous êtres trop cons pour écrire vite, oubliez pas que vous êtes des futurs robots de la société: le but c'est de fermer vos gueules, écouter, pas parler, se tenir droit, yeux rivés sur vos cahiers. allez!".

      • Mardi 7 Mai 2019 à 16:30

        Effectivement il y a de bons et de mauvais prof (même quand j'étais jeune, mais un peu moins peut être car ils étaient plus motivés et considérés). Vous n'avez pas eu de chance pour tomber sur des cons pareils !!

        A 18 ans on peut être devenu adulte, mais certains ne le deveinnent qu'à 30 balais.
        Je pense que tout change quand on réalise que le travail que l'on fait peut vous servir ensuite. Les jeunes le comprennent moins aujourd'hui, mais autrefois il n'y avait pas de chômage !

         

    5
    Mardi 7 Mai 2019 à 16:55

    Yep. Pour certains je peux les comprendre quand on vois les classes de merde qu'ils doivent gérer. :/ (la chanson "sécurité de l'emploi" des fatals picards m'amuse et en même temps m'exaspère un peu car elle reflète beaucoup la réalité, je trouve) Mais pour d'autres... c'est tellement abusé. (j'en ai connu une qui était détesté même par ses pairs, c'est dire l'horreur)

    Exactement! La maturité ne suit pas forcément l'âge. Pas faux pour le reste aussi. Quand je vois le tas de gosses qui lâchent parce qu'ils n'ont absolument pas foi en l'avenir a cause de ça... c'est triste.

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