• L'égalité des chances à l'école.

    L'égalité des chances à l'école.

              J'ai entendu l'autre jour à la télé, une discussion sur "l'égalité des chances à l'école" qui m'a horrifié.
              Il est évident qu'il y a des inégalités importantes, et des différences de résultats énormes, mais je trouve abusif qu'on les imputes uniquement à ces inégalités.
              On fustige les résultats des enfants de certains quartiers, ou ceux des résultats d'enfants maghrébins ou africains, mais je connais de jeunes français de vielle souche et de milieux aisés qui sont de vrais cancres.
              Dans l'émission c'était haro sur les instits et les professeurs, mais on oubliait l'éducation des parents et les inepties de certains de nos précédents ministres quant aux programmes scolaires.
             Et on parlait à peine des méfaits des moyens multimédias.
            J'ai entendu dire tellement d'âneries, que j'ai besoin de réagir pour me défouler !

              Le niveau scolaire n’a cessé de baisser depuis 50 ans (et pas seulement à l’école primaire), et  je pense que si l’on en cherche les causes il faudrait  examiner l’évolution certes des enseignants et notamment leur formation, mais aussi du rôle des parents et surtout les multiples erreurs et dégradations des pouvoirs publics, vis à vis de l'enseignement, de ses programmes et du corps enseignant, ainsi que l'influence catastrophique des moyens audiovisuels dont abusent les enfants.

              Je pense que les parents ne savent plus donner à leurs enfants le goût du travail, et ne s’occupent pas suffisamment pour la plupart de leurs études, sans doute trop occupés eux mêmes par leur métier, mais aussi souvent obnubilés par la peur de déplaire à leur enfant et que celui-ci “ne les aime plus”.
              Les tentations sont fortes pour les enfants de faire autre chose que travailler, avec tous les moyens multimédias dont ils disposent.. Or les parents ont tendance à s’en débarrasser tout jeunes, en les mettant devant la télé à regarder des dessins animés, puis devant un micro-ordinateur à jouer, et leur donner bien trop tôt un téléphone portable, sous prétexte de sécurité, mais en fait parce qu'il ne savent pas refuser puisque les autres parents en donnent à leur progéniture. 
              Leur ayant inculqué le virus, ils n’ont ensuite aucune autorité pour en limiter l’emploi, les conversations sur Messenger, Facebook , Snapchat, Instagram.... La plupart des jeunes ados que je connais se servent de leur portable jusqu'à des heures indues pour discuter de banalités avec leurs copains, ont un ordinateur dans leur chambre donc sans aucun contrôle, quand ce n'est pas une télé pour jouer. (tout cela au lieu de dormir).
              Même s’ils arrivent à limiter le temps passé sur des activités autres que le travail scolaire, peu de parents contrôlent celui-ci. A leur décharge, le travail à faire à la maison est souvent assez faible et par ailleurs les nouvelles méthodes d’enseignement ont tellement bouleversé aussi bien l’enseignement que le vocabulaire, que le parents ne comprennent plus grand chose à ce qu’étudient leurs enfants.
              Toujours est il que leurs enfants ne consacrent plus un temps suffisant aux études et ce d’autant plus qu’ils sont intelligents et arrivent donc à suivre à peu près convenablement leur classe en restant dans la première moitié, sans aucun effort, vu la baisse du niveau général.
              Mais je constate qu’ils ont à peu près oublié ce qu’ils ont appris deux ou trois ans avant, et que le plus souvent ils se contentent de relire le cours et les exercices faits en classe, mais, ne faisant pas d’exercices nouveaux, sont incapables d’imaginer la solution d’un problème ou d’une dissertation, qui ne ressemble pas à ceux faits en classe.
              Et je ne parle pas de la mauvaise éducation générale des enfants, qui chahutent, parlent en classe, se montrent insolents, voire agressifs, ou se servent de leur téléphone. Cela ne favorise pas la tâche des professeurs, obligés de passer beaucoup de temps à maintenir tant bien que mal la discipline, autant de temps qui était autrefois consacré aux cours, car les professeurs étaient respectés et on venait en classe pour apprendre.
              Mais maintenant ce sont les parents eux mêmes qui ne respectent plus les professeurs, en contestant leurs méthodes d'enseignement et les remarques qu'ils peuvent faire à leurs enfants, tant sur leur travail que sur la discipline.

             Les programmes et les méthodes d'enseignement ont beaucoup changé, du fait des décisions aberrantes de ministres précédents.
             
     Mes enfants en sortant de l'école primaire, savait lire, écrire sans fautes d'orthographe, compter et faire un certain nombre d'exercices d'arithmétique et de géométrie. 
      (et à réfléchir sur ce que voulait dire l'auteur) et j'ai dû leurs faire faire de nombreuses opérations et leur apprendre surface , volume, poids de diverses formes géométriques, et leur apprendre à raisonner sur quelques problèmes simples d'arithmétique. Ils n'avaient pratiquement pas d'exercices à faire, le directives étant de ne pas fatiguer ces pauvres petits, alors que, si on veut savoir faire une division avec décimale, il faut en avoir fait une centaine pour que le mécanisme soit automatique (l'apprentissage se fait par la répétition et le travail) : résultat, mes petits enfants sont incapables maintenant de faire une telle division "à la main'", car ils ont tout oublié à force de se servir de calculettes.
              J’ai dû me mettre aux “maths modernes” lors des études de mes enfants et pratiquement leur apprendre d’une autre façon plus simple et terre à terre tout ce qu’ils ne comprenaient pas (je ne sais pas si certains d’entre vous traitent encore les vecteurs à partir de notions de “bipoints”, mais il faut vraiment avoir l’esprit tordu pour imaginer cela et comprendre, alors qu'on peut tout expliquer avec quelques figures simples !!). Ma dernière fille qui a fait des maths modernes du primaire à la terminale, n’aurait pas été capable, si je ne lui avais pas appris, de faire une règle de trois pour faire ses achats, ou un petit calcul de triangles semblables, pour poser un papier peint, faire un patron de couture, ou à fortiori faire des plans d’architecture.
              Quelle idée bizarre pousse à traiter les fonctions trigonométriques sans jamais faire de figure sur le cercle trigonométrique. Sans cette référence géométrique, la notion de radian est incompréhensible, parce que purement abstraite. De même on passait facilement autrefois de la proportionnalité entre nombre à la représentation par une droite passant par l'origine, puis on la décalait et on appelait cela la fonction linéaire. Passer aujourd'hui par les transformations affines pour expliquer cette fonction est vraiment un défi à la simplicité et au concret.
              Je suis assez effaré de la complication actuelle du vocabulaire de grammaire, (par exemple sur la nature des compléments), qui n’a d’autre utilité que de rebuter les enfants et de les empêcher d’appliquer simplement les règles d’accord. Le nombre de fautes d’orthographe faites, même par des post-bac est assez ahurissante.
              Le pire est certainement de ne plus rien apprendre par coeur (il était plus facile d’appliquer une formule que l’on avait apprise et comprise que de perdre du temps à la retrouver) et surtout l’idée que l’on ne doit pas imposer de règles et schémas aux élèves, mais qu’ils doivent librement les trouver eux mêmes et les inventer, est une aberration qui est totalement contraire au fonctionnement du cerveau humain et à la formation de l’intelligence chez l’enfant. On n'invente pas ce qu'on n'a jamais appris ; l'invention (même artistique), résulte de rapprochements originaux de ce qu'on connaît déjà et que l'on va chercher dans sa mémoire.

              Je n’ai pas encore traité le problème de l’égalité des chances. Je pense que dans ce domaine, la politique menée a été aberrante et qu’on confond la mixité sociale et la répartition des aptitudes des élèves.
              La mixité sociale est souhaitable. C’est mélanger dans un même établissement des élèves provenant de milieux sociaux différents.
              Mais les aptitudes peuvent, selon les personnes et aussi letravail qu'elles fournissent, être bonnes ou mauvaises chez des élèves de tous les milieux, même si un enfant d’un milieu favorisé a plus de chance d’être aidé par sa famille (mais il a au moins autant de chances de ne pas travailler !).
              Je ne pense pas que mélanger des élèves de niveaux très différents au sein d’une même classe favorise la mixité sociale (au contraire) et par contre, cela incite les meilleurs à ne rien faire et les moins bons ne peuvent être aidés suffisamment et abandonnent.
              Il vaudrait mieux, à mon sens, rassembler les meilleurs dans une même classe et les faire travailler à un niveau qui les intéresserait, créerait la compétition et obligerait à travailler pour suivre, et en rassemblant ceux de niveaux moindre dans d’autre classes, d’adapter le rythme et les méthodes d’enseignement et au besoin de les aider davantage pour atteindre un niveau suffisant.
              L’égalité des chances n’existe pas à l’origine : elle ne peut être qu’essayer de donner à chacun le niveau maximum en fonction de ses capacités et de son travail.
              Je pense également que si on avait cessé de dévaloriser dans l’esprit des parents et des élèves le travail manuel, alors qu’un bon ouvrier professionnel ou artisan a le plus souvent, un métier pus rémunérateur que quelqu’un qui a seulement un niveau bac, un grand nombre des élèves qui échouent dans le secondaire ou au début du supérieur, auraient trouvé un débouché correct et probablement plus motivant.

     .     Et évidemment, si on payait mieux les professeurs, si on faisait valoir leur travail, si on les aidait plus à se faire respecter en classe, si on les formait mieux, en exigeant seulement une licence et en leur faisant passer le master en école, en même temps que l'enseignement de la pédagogie, si on les défendait vis à vis des parents, l'Educations Nationale se porterait mieux.

     

     

      

     

     

    Partager via Gmail

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :