• L'accident de Tchernobyl

              Maintenant que nous avons vu comment fonctionnaient divers réacteurs et quels étaient les dangers des radiations, nous pouvons aborder les accidents de Tchernobyl et de Fukushima. Je résumerai les fait essentiels, vous pouvez trouver sur internet beaucoup de détails plus ou moins exacts. Ceux de Wikipédia semblent assez fidèles, car ils exploitent les rapports de l’Agence internationale de l’Energie Atomique (AIEA).

              Aujourd’hui je parlerai de l’accident deTchernobyl, le 26 avril 1986.

     

              Cet accident est vraiment un modèle de ce qu’il ne faut pas faire et montre que la sécurité nucléaire doit être confiée à des ingénieurs et techniciens compétents.

              Nous avons vu que les réacteurs de Tchernobyl étaient vieux mais surtout utilisaient du graphite comme modérateur et de l’eau comme fluide caloporteur et un combustible à faible enrichissement. Ce type de réacteur a été abandonné dans les autres pays parce qu’étant instables.                    

              De plus le réacteur n’avait pas d’enceinte étanche 

              Les contrôles de sécurité qui auraient dû être exercés par les pouvoirs publics, étaient inexistants. En outre, il semble que les normes de construction de la centrale n’aient pas été respectées (rapport du KGB).

               L’équipe de conduite des réacteurs, peu expérimentée, a effectué des essais dangereux, qui court-circuitaient en partie certaines sécurités. il s’agissait de montrer que l’on pouvait exploiter la centrale, même en cas de panne de réseau électrique, en l’alimentant par les générateurs de secours diesel.

     
    L'accident de Tchernobyl

    L'accident de Tchernobyl

     

              Ces essais ont été menés de nuit, à basse puissance sur le réacteur n°4. Les générateurs électriques mettaient de l’ordre d’une minute pour arriver à leur puissance maximale, ce qui n’a pas permis d’entrainer normalement le pompes de circulation primaires de l’eau.

              A basse puissance le réacteur est instable et l’apparition de bulles de vapeur dans l’eau caloportrice peut entrainer un emballement de la réaction nucléaire et il est normalement interdit d’utiliser un réacteur de ce type dans ce conditions.

              Le modérateur graphique solide est peu sensible à la température et de plus, il et inflammable à haute température.

              Des bulles apparaissant dans l’eau, la puissance du réacteur augmente, ainsi que sa température, la quantité de vapeur dans l’eau croit, ce qui accroit l’augmentation de puissance : le phénomène devient divergent.
               Quand on veut diminuer la réactivité d’un réacteur, on fait baisser très rapidement les barres de contrôle qui absorbent les neutrons, mais cela n’est efficace que lorsque les barres sont complètement tombées et au début de leur rentrée leur efficacité est nulle, voire négative. Or la commande des barres de Tchernobyl était très lente, la rentrée complète demandant de l’ordre d’une seconde.En début d’expérience les opérateurs ont descendu trop bas les barres du réacteur qui a trop baissé en puissance et les ont alors remonté au delà de leur position de contrôle normale de la réactivité de la machine. ils ont ensuite augmenté l’utilisation des pompes de l’eau caloporteuse au delà des limites autorisées malgré des déclenchements d’alerte.
               L’électricité d’alimentation étant coupée et le générateurs de secours mis en route, le pompage chute brutalement.

              L’arrêt d’urgence est mis en œuvre, mais les barres de contrôle descendant trop lentement, ment, des bulles apparaissent et le réacteur s’emballe, les canaux de descente des barres se déforment sous l’effet de la chaleur et les barres se coincent : le réacteur continue à s’emballer.

     

               La radiolyse de l’eau produit un mélange détonant hydrogène oxygène et des explosions se produisent. les barres de contrôle sont éjectées et la puissance du réacteur augmente d’un facteur 100. une explosion se produit à nouveau, et la dalle de 1200 recouvrant le réacteur est soulevée et retombe sur le cœur, le brisant.

               Des produits de fission s’échappent et le graphite modérateur brûle, aggravant la dispersion de ces produits.                     

               Environ 1400 personnes interviendront ensuite pour sécuriser le site, mais se relaieront pour ne pas être trop irradiées et les doses reçues ne dépasseront pas 200 mSv et donc n’entraineront pas de maladie des rayons.

     

               D’autres erreurs ont été commise quant à la circulation de l’eau de refroidissement, contaminée, ce qui a mis en danger la sécurité des trois autres réacteurs.

     

               On assiste ensuite à une succession d’erreurs de lutte contre l’accident, puis de la protection civile vis à vis des populations.            
               Des pompiers sont envoyés combattre l’incendie, mais c’est évidemment sans influence sur l’accident nucléaire et 56 intervenants, presque tous pompiers,  pompiers mourront pour la plupart du fait de l’irradiation; le graphite continuera à brûler, formant un magma fondu avec les débris du cœur, mais l’incendie est contenu par des projections de sable d’hélicoptère.

     

               Le cœur, porté à 2500 d°c finira par fondre, par percer le fond de sa cuve et par s’écrouler 20 mètres en dessous sous forme de lave.            

     

               Les autorités russes craignant une panique ne préviennent pas les populations et l’évacuation des personnes les plus proches ne commence que 30 heures après l’accident. Environ 130 000 personnes seront ensuite évacuées dans un rayon de 30 km.
                Mais on pourra constater une contamination non négligeable jusqu’à 200 km sous le vent du réacteur.

     

             Les autorités n’interdisent ni la consommation d’eau ni celle du lait, qui seront notamment contaminés par l’iode 131 radioactif, et qui entraîneront des cancers de la thyroïde, notamment chez les enfants : environ 4000 cancers mais qui n’ont entrainé qu’une dizaine de décès.

               Il est difficile d’estimer les conséquences exactes de la contamination, car il faut tenir compte des morts et cancers naturels et de la majoration du calcul des doses reç!ues, pour des raisons d’indemnisation..

     D’après l’Agence internationale atomique, on n’a pas constaté d’effet statistiquement observable en matière de cancers ou de leucémie, autre que ceux de la thyroïde.

               Mais les évacuations et l’interdiction longue de retourner dans les lieux évacués ont sûrement causé de nombreux traumatismes psychiques.

              Ci-dessous une carte des "retombées" radioactives : les zones en rouge vif ont été évacuées pour plusieurs mois, voire plusieurs années; les zones en rouge clair évacuées provisoirement; les zones en vert font l'objet d'une surveillance de la radioactivité.

             Environ 350 000 personnes ont été évacuées et  il aurait été souhaitable de les évacuer plus rapidement et probablement en plus grand nombre.

    L'accident de Tchernobyl

     

               Dans les pays occidentaux le passage du nuage radioactif a entraîné au maximum des doses de moins de 10 mSv soit deux à trois fois la radioactivité naturelle.

     

              L’accident de Tchernobyl a effrayé les gens du monde entier, et a fait que les risques de l’énergie nucléaire ont été assimilés aux dangers des explosions de bombe nucléaire.           

                En fait, si la Russie avait été organisée en matière de contrôle des réacteurs nucléaires, comme le sont les pays occidentaux, jamais cet accident n’aurait eu lieu, car de telles imprudences et manquement aux règles de sécurité n’auraient pas eu lieu.

     

               De même, devant un tel accident,si les responsables d’intervention et les services de protection civile avait appliqué des règles utilisées en occident, il n’y aurait probablement pas eu de morts, et notamment très peu de cancers de la thyroïde.

               Et en définitive, ces erreurs énormes ont certes entraîné 56 morts parmi les personnes courageuses qui ont lutté contre leurs conséquences et une dizaine parmi les enfants victimes de cancers, mais cela reste inférieur aux conséquences d’accidents dans des usines chimiques, notamment l’accident d’AZF à Toulouse. Cependant les usines chimiques inspirent peu de craintes et on ne cherche pas à les supprimer; alors que, sans l’énergie nucléaire, nous ne pourrons pas satisfaire la demande en matière d’énergie dans les 50 prochaines années.                       

     

              La conséquence a plus grave de Tchernobyl a été la contamination de grandes surfaces, habitées et cultivées ou abritant des usines, lesquelles ont du être évacuées pendant des semaines, voire des mois, et les dégâts psychologiques que cela entraîne.

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