• Comment rendre accro aux sites, réseaux sociaux et messageries du Web.

                   J’ai trouvé, dans le dernier numéro de la revue « Cerveau et Psycho, un article su les »biais psychologiques » qui nous rendent accros à l’usage des smartphones (ou des ordinateurs), aux réseaux sociaux, sites divers et messageries, voire simple recherche de renseignements.
                 Je vais essayer de vous en faire un résumé. 

                Une enquête, faite au second trimestre 2021, indique les temps moyens passés devant leur smartphone par les personnes appartenant à divers pays. En France (et ce n’est pas le pire) cette moyenne est de 3,5 heures par jour (voir graphique si dessous).

    Comment rendre accro aux sites, réseaux sociaux et messageries du Web.

               Cette évolution est récente : dix à quinze ans et s’est aggravée avec l’épidémie de covid, et elle n’est pas sans séquelles inquiétantes : de plus en plus de personnes se plaignent de trouble de la concentration et de l’attention, et de la difficulté à faire des tâches qui demandent un effort pendant une certaine durée. Une lettre à Mark Zuknerberg, le président de Facebook, des procureurs généraux de 44 états des USA,appelait son attention sur des études qui établissaient un lien entre l’augmentation de dépressions et de tentatives de suicide et la fréquentation exagérée des réseaux sociaux.
                 Et pourtant une grande partie de ce que nous faisons avec notre smartphone sur le Web, n’a que peu d’utilité.
                Certes l’addiction au smartphone n’est pas encor reconnue par les psychiatres, mais celle aux jeux vidéos l’a été récemment.
               Et il semble que certains traits de notre personnalité rendent plus facile cette addiction, en particulier (si on se réfère au « big five » américain), le fait de ne pas être organisé, soigneux, méticuleux, ponctuel, ou par ailleurs, le fait de ne pas avoir une bonne maîtrise de soi, de ne pas savoir résister aux envies et d’agir par impulsions.
               En fait certaines personnes sont plus sensibles aux addictions, mais certaines fonctionnalités des divers sites et réseaux sociaux incitent au comportement addictif, car les entreprises correspondantes, pour garder le plus longtemps possible les gens en ligne, créent des outils qui créent une atmosphère qui incite à s’y plonger entièrement.

                   Ce sont six principes de ces outils qu l’article veut analyser.

    L’attirance pour le défilement et le streaming : un flux envoûtant : 

                   De même que lorsqu’on lit un roman captivant, on est pris et on ne peux s’arrêter, le flux de messages, de photos, de vidéos de publicités, incite à passer de l’un à l’autre et de se couper du monde extérieur. Les menus sont sans fin, on passe d’un écran à l’autre, presque dans comprendre et sans retenir. Le temps passe alors très vite sans qu’on s’en aperçoive, notre système circadien étant alors perturbé. Plus la personne est familière du système, plus le temps passe jusqu’à trois fois plus vite.

    L’effet de possession :

                 Il est facile de télécharger une application, une vidéo, des jeux. La possession pousse alors à rester en ligne. On a investi, éventuellement de l’argent, du temps pour savoir s’en servir, on s’attache aussi à l’application ou à ses personnages.
                Les jeux en ligne utilisent ce biais en étant au départ gratuits, puis favorisent une progression rapide pour que l’utilisateur s’imprègne du jeu, avant de demander un paiement à la personne qui est devenue accro.
               La possession d’une chose fait qu’on la voit plus souvent et qu’on s’y attache. Plus on est exposéà un stimulus, plus on s’y habitue et on le trouve intéressant; c’estle principe des affiches publicitaires à répétition.

    La pression sociale.

              Lorsqu’on envoie un message la mention « envoyé » apparaît, et sur certaines messagerie vous voyez ensuite : « message parvenu » et « message lu ». Alors vous attendez de les voir apparaître et si le deuxième message n‘apparaît pas, vous vous demandez pourquoi le destinataire ne vous lit pas.  Par ailleurs la personne à qui on l'a envoyé, sait que l'on est averti qu’elle l’a lu et il serait malvenu de trop tarder à répondre. On se dépêche donc et le temps qu’on passe sur la messagerie est considérable.
               Sur les réseaux sociaux le même type de phénomène existe, mais les interlocuteurs sont multiples et ce sont des personnes qu’on connait, un groupe auquel on appartient. La peur de l’exclusion fait que l’on attend d’autant plus des réponses, des avis et que l’on stresse si ceux -ci ne viennent pas. Ces interactions augmentent le temps passé devant son smartphone et nous «scotchent» à lui
                C'est ce que recherchent les opérateurs, parce que pendant que vous attendez, ne sachant que faire, vous lisez la publicité qui leur rapporte de l’argent.

    Flux et publicités personnalisés.

               En effet, les algorithmes qui contrôlent les textes, bannières et images des publicités, offres commerciales, actualités, qui s’affichent en marge de vos échanges sur les divers sites, voire se substituent même un instant à ce que vous faites, ou que vous recevez ensuite sur votre messagerie, ces algorithmes espionnent vos démarches sur internet et essaient de faire cadrer leurs offres avec vos souhaits, vos recherches.
                C’est un travers humain : nous passons plus de temps sur des informations qui correspondent à nos opinions que sur celles qui ne nous plaisent pas. Cette personnalisation des offres qui nous « caressent dans le sens du poil » incitent à rester plus longtemps en ligne.

    Comportements et récompenses

                Les adeptes des réseaux sociaux aiment publier de nombreuses informations les concernant, notamment des photos et selfies, évidemment si possible valorisantes. Si donc elles ne plaisent pas, c’est une déception (et on les change) ou elles plaisent, sont beaucoup vues, et c’est à ce moment une récompense. Cela agit comme un plaisir sur notre système de récompense et d’apprentissage et nous incite à continuer à publier.
               Tous ces informations personnelles fournissent en outre des renseignements sur notre personnalité et surtout notre statut social. Les utilisateurs de ces réseaux (tel Facebook), ont alors tendance à gonfler les aspects positifs les concernant, voire les enjoliver au delà de la vérité. C’est alors un jeu, comme écrire un roman, qui demande une certaine préparation, si l’on veut être vraisemblable et qui occupe la personne, même lorsqu’elle n’est plus sur internet.
                Cet effet est accentué, lorsque nous appartenons à un groupe, à un réseau de personnes.

    La tendance de mieux se souvenir d’une tâche que l’on a faite, mais que l’on a interrompue alors qu’on allait la terminer.

                 La psychologue italienne Bluma Zeigarnik a découvert sur des sujets dont elle étudiait la mémoire, qu’ils se souvenaient mieux des tâches qui avaient été interrompues avant qu’ils ne les finissent, que des tâches qu’ils avaient pu terminer. Ils souhaitaient d’ailleurs terminer ces tâches interrompues, même s’ils n’y étaient pas incités.
                Les jeux en ligne utilisent cette propriété. Lorsque dans un jeu, vous perdez une vie (ou les vies accordées), le jeu s’interrompt, et on doit attendre pour continuer…. sauf si l’on paye !
               Dans les séries on utilise aussi ce mécanisme. Un épisode laisse de nombreuses actions non résolues pour exciter l’intérêt du spectateur et le conserver sur les épisodes suivants.

              Cet article a décrit des biais utilisés par les concepteurs des réseaux et sites, pour inciter leurs utilisateurs à rester le plus longtemps en ligne , soit en payant, soit en regardant de la publicité rémunératrice.
            Il n’a pas toutefois insisté sur le fait que la plupart des sites récoltent de très nombreuses informations sur leurs utilisateurs, qu’ils revendent ensuite à des commerçants.
           Il est également un peu caricatural, mais réfléchissez à ce qui se passe lorsque vous allez sur internet avec votre smartphone. Ne subissez vous pas certains des mécanismes décrits ?.

                 Je pense que je vais recevoir quelques mails de mes lectrices et lecteurs, sur ce sujet, et j’ai l’intention de faire un deuxième article, pour examiner comment je ressens moi-même mes incursions sur le Web et ces divers biais psychologiques.

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures3/internetaddiction2.jpg            J'ai lu une analyse faite par Christophe André, psychiatre qui a exercé à l'hôpital Saint Anne de Paris, et qui st connu comme auteur de nombreux ouvrages, d'un livre d'un canadien, Joël Bakan, professeur de droit à l'Université de Colombie Britannique, qui me paraît particulièrement intéressant et significatif de notre époque, et très bien documenté, intitulé " Nos enfants ne sont pas à vendre; comment les protéger du marketing".

                
     Je résume cette analyse :

                 Ce livre montre comment les entreprises commercialisent des produits dangereux pour les enfants et interviennent auprès des médecins pour vendre préférentiellement certains médicaments (pas forcément les meilleurs), l'influence néfaste des ordinateurs, télévision, téléphones portables, devant lesquels les enfants passent aux USA, deux fois plus de temps qu'à l'école, et les méthodes utilisées par les sociétés créatrices de jeux vidéo, pour rende les jeunes accrocs à ces jeux.
               De même pour les réseaux sociaux.
                L'auteur décrit comment les réseaux sociaux et Google notamment, analysent en permanence tous les sites visitéspar leurs utilisateurs, et pourquoi, afin de vendre cette information aux services de marketing, ce qui permet de faire rentrer suffisamment de ressources pour que l'accès à ces réseaux soit gratuit.
               Il dénonce la violence, voire l'immoralité de beaucoup de ces jeux pour adolescents, et le fait que les concepteurs se servent de données psychologiques pour rendre les joueurs plus dépendants, en "distribuant des récompenses et des punitions", si les joueurs jouent suffisamment ou pas assez, sous forme de gain de points, de changement de niveau ou au contraire de pénalités, ceci de façon intermittente et sans possibilité de savoir quand et pourquoi, pour que ce ne soit pas prévisible, ce qui évidemment incite à jouer davantage, car on attend toujours la récompense (comme les joueurs au casino).
                Evidemment, les firmes en cause, se gardent bien d'ébruiter leur méthodes vis à vis du public, qui, pour être plus vulnérable, doit ignorer ces méthodes.

                Il semblerait que les ingénieurs de la "Silicon Vallée", qui sont souvent à l'origine de ces logiciels, bannissent peu à peu les écrans des écoles de leurs propres enfants, car ils considèrent qu'ils ne sont pas indispensables à la pédagogie, et qu'ils sont plutôt nuisibles aux jeunes, instau-rant des addictions, qui empêchent ensuite l'enfant de travailler suffisamment.
                  L'auteur pense que les chercheurs en psychologie et notamment en psycho-marketing, ne devraient pas rester insensibles à ces phénomènes. Ce sont eux qui étudient comment influencer le choix des consommateurs, où doivent être placées les publicités, quels sont les arguments qui touchent le plus le cerveau et comment réagit la mémoire.
               L'auteur estime que les pouvoirs politiques devraient prendre les types de mesures : d'abord informer les citoyens sur ces dangers, sur ces méthodes et des façons de s'en protéger en partie. La seconde mesure serait de réguler ces instances et leurs méthodes de fonctionnement, comme il serait nécessaire de réglementer le comportement des banques après la crise actuelle. Enfin les chercheurs en psychologie et en neurosciences devraient réfléchir à une éthique, quant à l'utilisation des résultats qu'ils obtiennent et des crédits qu'ils reçoivent en matière de recherches de marketing.

                 Je pense qu'en France, nous commençons à ressentie les mêmes problèmes qu'aux USA.
    Je fais souvent appel à Google pour des recherches documentaires et je reçois ensuite de nombreuses pubs en liaison avec mes recherches. Et pourtant je supprime tous les cookies, après chaque utilisation de mon navigateur, afin d'éliminer les logiciels espions, et depuis que Google a été obligé de permettre aux utilisateurs de réduire ses intrusions, j'essaie de ramener son intervention au minimum.

    .            Je constate aussi que mes petits enfants, comme beaucoup de mes correspondants, passent tellement de temps entre les séries télévisées, facebook et autres, et leur téléphone portable, que certains ont perdu en partie l'habitude de travailler. Certes les jeunes intélligents obtiendront facilement le bac, même avec mention, mais quand ils se retrouveront dans l'enseignement supérieur, notamment dans les classes de prépa de maths ou des écoles de commerce, ou en P1 de médecine, ils sont tellement débordées par la quantité de travail que la plupart abandonnent en chemin. Et même à la fac, moins contraignante, les résultats ne sont pas excellents, faute d'habitude de travailler et d'apprendre, de sérieux, d'attention et de persévérance.            

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Images2/images1.jpghttp://lancien.cowblog.fr/images/Images2/images-copie-6.jpg

                    Je ne pratique pas Twitter et très peu Facebook, sauf pour avoir des nouvelles parfois de mes petits enfants, lorsqu’ils ne sont pas en France. Je préfère en général les mails ou le téléphone, skipe quand c’est possible et que l’image apporte quelque chose et bien sûr mon blog.
                   Mais je m’intéresse à ces moyens de communication qui sont de véritables phénomènes de société. Il est certain qu’ils bouleversent nos habitudes, et il suffit de se rappeler les polémiques lancées par les twists du président Trump, alors qu'un mail, plus long, donc plus explicatif et moins tranché, aurait été plus discret.
                    Un fait ne peut être contesté : la plateforme de microblogging, créée en 2006, et ses "gazouillis", est devenue un phénomène social et médiatique incontournable et les gens qui n'ont pas de compte Facebiook sont peu à peu l'exception el font figure, comme moi, d'animal antédiluvien, même s'il tripote un microordinateur depuis 1980.

                       Les commentaires et affirmations de certains psychologues m’amusent en particulier, quand ils sont trop tranchés et nous prédisent des catastrophes.
                       Le magazine Newsweek titrait : « Le Web nous rend-il fou ? » et «  panique, dépression, psychose, comment l'addiction en ligne altère notre cerveau. ».
                       Le Point écrivait qu'une « étude anglaise révèle les conséquences néfastes des réseaux sociaux sur notre santé », ceux-ci nous rendant apparemment plus anxieux. En effet, la psychologue anglaise Susan Greenfield prévoit l'émergence imminente d'une « génération d'hyperactifs imbus d'eux-mêmes et dotés des capacités attentionnelles d'un hanneton ».
                       On lit souvent que les réseaux sociaux relèveraient du narcissisme pur et simple, et une épidémie planétaire de maladies psychiatriques est annoncée : il y aurait des risques de trouver des liens entre les réseaux sociaux et la psychose, l'anxiété, l'addiction, l'hyperactivité ou la dépression, maladies à l'évidence plus graves.
                        Cela dit, comme malheureusement trop souvent, on confond des corrélations avec des liens de causes à effets, ce qui est très différent. Ce n’est pas la même chose si les réseaux sociaux sont nocifs et rendent malades, ou si des personnes atteintes de maladies mentales ont davantage tendance à aller sur les réseaux sociaux pour y chercher un réconfort.
     
                         Les réseaux sociaux permettent de parler de soi-même, de ses opinions, ses désirs, ses problèmes, son devenir, d'être remarqué ou contacté par d'autres. On compte le nombre d’amis ou de correspondants.
                         Twitter a de grandes qualités : les contenus sont en libre accès, courts, les contacts sont simples et directs, et le tout se passe à une vitesse et une échelle inégalables.
    Mais à quoi cela sert il ?
                          Bien sûr pour les stars, les politiques, les commerçants, cela a un impact promotionnel sans égal. Mais pour le commun des mortels, la plupart des messages sont du genre « j’ai mangé des frites à midi », « j’ai réussi à faire cuire la tête de veau », ou « il y a une mouche verte sur l’étal du poissonnier du supermarché » !
                          Penser que sa vie personnelle a quelque chose de passionnant pour autrui, (en dehors de ses proches), se sentir l’égal des stars, rechercher l'attention des autres à tout prix, pratiquer exhibitionnisme et voyeurisme, cultiver l’impulsivité et la superficialité dans les relations, tout cela évoque le narcissisme. C’est ce que dit Bruce McKinney et ses collègues, de l'Université de Wilmington en Caroline du Nord, mais il s’agit d’une corrélation relativement faible et ce n’est lié ni au nombre de suiveurs du site, ni au nombre de suivis par l’auteur.
                           Mais ces études ont été faites essentiellement sur des étudiants nord-américains (représentativité ?) et le concept de narcissisme n’est pas très précis.

                           Les études distinguent trois sortes de narcissiques :
                                   - le « grandiose », en général extraverti, ayant une haute estime de soi, arrogant et égocentrique;
                                   - le « vulnérable », plutôt lié au besoin d'être aimé et reconnu par autrui, à une hypersensibilité à la critique et à l’opinion d’autrui et à une certaine détresse émotionnelle ;
                                   - enfin, l'« agressif », porté sur la colère, et caractérisé par le manque d'empathie et la psychopathie.
                           On se trouve parfois à la limite de la pathologie
                            Le narcissisme et son augmentation dans notre monde moderne ne date pas de Twitter. En 1979, l'historien américain Christopher Lasch publiait « La Culture du narcissisme », et la question était soulevée par Oscar Wilde en 1890, dans son « Portrait de Dorian Gray », et des chercheurs pensent avoir montré que les personnes nées entre 1970 et 1990, la « génération moi », sont plus narcissiques que leurs aînés.
                            Mais il est probable que les réseaux sociaux favorisent l’expression des narcissiques, notamment stars et politiques, dont c’est le métier qui l’impose, personnes qui servent souvent de modèles. Le seul fait nouveau est que l’expression de soi de la plupart des gens était ignorée, alors qu’elle s’étale maintenant sur des supports uniques, à la portée de tous. C’est un champ d’étude extrêmement intéressant pour les psychologues.

                            Mais est-ce si différent du smartphone ? Je prends souvent le RER et le métro parisien et souvent des personnes en face de moi, racontent au téléphone leur vie la plus intime, et suffisamment fort pour qu'on ne puisse pas l'ignorer. J'avoue que cela me surprend toujours.

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  •             Hier, j’ai décrit ce qu’était le réseau internet, et son coût très important, ainsi qu’une contribution non négligeable à l’émission de gaz à effets de serre.

                Aujourd’hui je vais poursuivre en parlant composants, dont nous avons moins conscience : gros serveurs, les box et une tablette.

     

    Les gros équipements et notamment les serveurs de données.

                Il est possible de faire des évaluations de coût et d’impact en équivalent CO2 de leur existence. Le tableau ci-dessous résume le procédé et les éléments examinés.

                Mais les réseaux et serveurs actuels ne sont pas conçus pour réduire leur impact écologique, mai essentiellement pour assurer performances, robustesse, fiabilité et qualité du service; ils ne sont jamais éteints et il n’y a pas d’optimisation de leur consommation.

    Ce qui est inquiétant, c’est d’abord la multiplication des technologie (par exemple en téléphonie 2G, 3G, 4G, 5G, et les anciennes technologies restent en place pour assurer la compatibilité avec les équipements anciens. C’est ensuite la succession ininterrompu de nouveaux matériels, smartphones en particulier, sans que les matériels anciens puissent être transformés ou réparés.

                C’est ensuite le recours de plus en plus important aux « clouds », notamment en télévision, qui sont d’énormes consommateurs de données et donc de serveurs. Ces matériel sont par eux mêmes des gouffres à consommation d’énergie et production de CO2, mais en outre il leur faut des bâtiments important et surtoutils dégagent ebaucoup de chaleur et nécessitent des réfrigérations coûteuses en énergie. La récupération de cette chaleur est encore relativement rare. De plus à l'avenir les objets connectés vont encore augmenter trafic sur les réseaux et besoins en banques de données.
                Une modélisation faite en 2015 a montré qu'en changeant l'organisation des réseaux, on pouvait adapter la consommation à l'heure de la journée on pouvait améliorer d'un facteur 316l'efficacité énergétique d'un réseauetet améliorer l'efficacité énergétique d'accès au réseau d'un facteur 10 000 pour les mobiles et ér§ pour les postes fixes 

    Le matériel informatique est un gouffre d'énergie et a un impact climatique important.

                15 w cela paraît bien peu, mais cela représente 131,4 kWh par an. Le fonctionnement total d’une box dépend de son utilisation, mais est de l’ordre de 150 kWh par an. Il y a environ 100 millions de box en France. La consommation annuelle est donc de l’ordre de 15 000 GWh.
                Pour que vous vous rendiez compte de l’impact, la copropriété où j’habite, avec 70 logements dépense pour son chauffage et l’eau chaude sanitaire, un peu moins d’un GWh par an. Donc 15 000 GWh, c’est l’équivalent du chauffage d’un million de logements.
                Mettre sur les box un interrupteur horaire permettrait d’économiser ¼ de cette énergie. Je ne comprends pas que les pouvoirs publics ne l’aient pas imposé, avec des possibilités de réglage de petits créneaux horaire de nuit pour les entreprises pour échanges d’information. 
                Par ailleurs ces considérations sont en partie vraies pour les serveurs de données.

    Les box

                Nos box sont allumées en permanence. Certes nous pourrions les couper puisque nous ne regardons plus ni internet, ni la télé; mais nous n’aurions plus de téléphone fixe. Et puis penser à éteindre tous les soirs et rallumer tous les matins est une sujétion pénible.

                La consommation de la box n’est donc pas fonction de celle du réseau. Entre 1heure et 5 heures du matin le réseau a un trafic bas, la box un trafic nul, et pourtant elle consomme 15w. C’est d’ailleurs presque aussi vrai pour diverses heures de la journée, comme le montre le graphique ci-dessous. (trafic réseau en rouge, consommation box en vert).

    • Le matériel informatique est un gouffre d'énergie et a un impact climatique important.                  

    Une tablette. 

                Des études importantes ont été faites sur l’Ipad de 2015 à 2020. Elles montrent que l’impact sur l’environnement d’un tel appareil n’est pas son utilisation, mais concernent à plus de 80% sa fabrication. Le graphique ci dessous montre en « kilogrammes équivalents CO2 », l’impact de la fabrication de l’instrument (en vert), du transport du lieu de fabrication au lieu de vente (en moyenne ; en jaune clair) et de l’utilisation (essentiellement charges des batteries), en jaune foncé.

    Le matériel informatique est un gouffre d'énergie et a un impact climatique important.
                     

                La durée d’utilisation a donc une grande influence, afin d’étaler sur le plus d’années possibles l’influence importante de la fabrication.

     Le matériel informatique est un gouffre d'énergie et a un impact climatique important.          On peut affiner l’étude de l’impact de la fabrication, ce qui est fait dans le graphique ci-contre (la partie « aluminium est essentiellement le boitier de l’ipad).

               Cet important impact est dû aux nombreux matériaux nécessaires : aluminium, cuivre, cobalt, silicium, chrome, nickel, zinc, lithium, magnésium, étain, carbone, hydrogène oxygène des matières plastiques, verre de l’écran. Un élément paut être en faible quantité mais avoir un impact non négligeable en raison de sa difficulté d’extraction et de production.

     
                 De plus l’examen de l’impact énergétique et de gaz à effets de serre ne prend pas en compte d’autres considérations comme les difficultés de réparation ou de recyclage et d’élimination.

                  

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  •             J’ai été l’un des premiers à manipuler un micro-ordinateur Apple en 1980, puis un macintosh en 1983, et à installer dans mon entreprise un réseau intranet en 1988, qui reliait entre eux de gros ordinateurs et quelques centaines de Mac.

         Je vais sur internet depuis 1990 à mon bureau et 1994 chez moi, mais c’était ultra lent et il n’y avait presque pas d’accès à des bases de données.

                Ce n’est qu’après 2000 que j’ai pu accéder à un « ADSL lent » et qu’AOL-Yahoo a permis d’accéder à Google, mais avec un moteur de recherche et des bases de données bien moindres qu’aujourd’hui. Mais cela paraissait déjà extraordinaire.

    je           Puis j’ai assisté au développement des portables, aux grands écrans plats comme mon Imac 27’ et surtout au développement des smartphones, bien que je ne les utilise guère, ayant en permanence un téléphone fixe et un accès à internet sur mon iMac (en même temps qu’au téléphone et à la télé).

               Alors, je préfère mon grand écran sur lequel je peux lire trois pages à la fois, je n’utilise qu’un tout petit téléphone portable, porteur uniquement de la voix et des SMS. Pourquoi se payer un smartphone avec un abonnement coûteux alors qu’on a des appareils plus performants pour faire un travail plus facile.!

               C’est vrai qu’aujourd’hui, accéder à des bibliothèques dans le monde entier, trouver très vite des renseignements sur tout et n’importe quoi, avoir des contacts oraux, écrits et visuels avec quelqu’un à l’autre bout du monde, ne plus avoir pratiquement de « document papier » (à condition bien sûr d’avoir des sauvegardes sures), aller sur les réseaux sociaux (bien que j’y sois très peu), écouter de la musique et regarder une vidéo en streaming (au moins sur mon 27’ je peux voir une balle de tennis !), stocker éventuellement des fichiers dans un cloud, tout cela aujourd’hui, cela nous paraît bien anodin et naturel, cela fait partie de la vie de tous les jours.   
                Mais on ne se pose guère la question : est-ce très onéreux et est-ce anodin pour l’environnement. On en parle peu, mais j’ai trouvé en début d’année, un excellent article de deux chercheurs, Anne-Cecile Orgerei et Laurent Lefèvre, dans la revue « Pour la Science » sur cette question, et je vais essayer de vous le résumer en deux articles : aujourd’hui je parlerai du caractère gigantesque du réseau internet, et demain du coût carbone des matériels que nous utilisons comme terminaux en prenant les deux exemples de l’article : une tablette et une box.

     

               Le réseau internet est un maillage gigantesque et vous trouverez ci-dessous un schéma sur le réseau français que je vais décrire succinctement avant d’expliquer ce qui se passe quand vous y accédez à partir d’un ordinateur ou d’un smartphone . 

    Le coût financier et environnemental d'internet.

               Il y a d’abord une grande « arête », à très grand débit, 100 Gbits/s), qui traverse la France et la relie au plan international, en Europe mais aussi tous les pays extérieurs comme les Etats Unis, reliés par d’énormes câbles de fibres optiques, avec des débits de 250 térabits/seconde.

       Google a son propre câble qui traverse l’océan.
              Puis un deuxième réseau relie les principales villes avec des débits e l’ordre de 20 à 40 Gbits/seconde.

       Il y a ensuite des réseaux locaux plus restreints (Bretagbe, Poitou-Charente, Paca).
       Enfin des liaisons concernat des données particulières  : recherche, enseignement.

       Ces réseaux garantissent que l’information est traitée de la même façon quelque soient l’émetteur, le récepteur et le contenu de l’information.

     Une donnée peut transiter par plusieurs chemins, en passant par des noeuds de maille différents. C’est le réseau qui choisit le chemin approprié, en fonction de l’encombrement du réseau et du volume de la donnée..

     Ces données peuvent avoir des formes très diverses : page-web, message, image, vidéo, musique, données d’entreprises, données de recherche, de météo, de trafic urbain ….

     Le traitement et le stockage des données est réalisé dans des ordinateurs, regroupés dans des centres de données à divers niveaux. Mais, pour afficher l’intégralité de la réponse à une demande sur le terminal du client, il est parfois nécessaire de réunir les données de plsu centres

     

               Voyons maintenant comment sont organisés ces centres pour répondre à une demande d’un client. (voir figure ci-dessous).

    Le coût financier et environnemental d'internet.

               Supposons que l’on fasse une demande sur internet à partir de son ordinateur ou de son smartphone, par exemple une requête sur Google. Elle va d’abord passer par le réseau de votre fournisseur d’accès internet ou d’abonnement du smartphone. Elle aboutira dans le centre le plus proche de vous de ce fournisseur où se trouvent de nombreux ordinateurs-serveurs.

               La demande va être analysée. Si par chance, la réponse existe sur les serveurs de données du fournisseur d’accès, elle va immédiatement vous être renvoyée, mais cela est rare.

               Elle va alors être envoyée au site auquel on a posé la question et qui devrait avoir la réponse, en l’occurence le site le plus proche de Google. Cela se fait dans un centre de tri et d’échange internet.

               Dans ces centres de données de très nombreux ordinateurs. La plupart contiennent des milliards de données. D’autres sont là pour faire le travail d’analyse. Il ont pour cela un puissant logiciel de recherche (un « moteur de recherche »). Puis leur mémoire est divisée en une multitude d’ordinateurs virtuels qui ont un logiiel système qui permet d’analyser la question et de chercher s’il y a des réponses dans la base de données en utilisant le moteur de recherche. Un de ces petits ordinateurs virtuels va être chargé de votre question, et va rassembler les réponses.
    Elles vont alors être renvoyées par le chemin inverse jusqu’au demandeur.

               Dans le cas de Google, c’est une liste qui vous a été renvoyée et vous allez choisir de voir un site dans cette liste, et votre demande sera traitée à nouveau de façon analogue.

               Vos demandes sont très courtes et simples et ne représentent qu’un micro-trafic. Les données d’un site peuvent être plus importantes en raison des images.

     

               Supposons que vous vouliez déposer des données sur un cloud, là votre demande s’arrête sur les ordinateurs de votre fournisseur d’accès (pour moi, actuellement Free). Ce sont ses ordinateurs qui stockent d’énormes bases de données qui sont divisées en petites partitions, l’une d’entre elles vous étant attribuée, à titre de cloud personnel.

    ◊De même si vous adressez un message, il est reçu par les ordinateurs de votre fournisseur d’accès, dans une partition de sa base de données dédiée à la messagerie, qui est votre boîte au lettres. Les destinataires du message sont analysés et le message est soit déposé dans leur boîte au lettre dans ce même ordinateur et nombreux périphériques des stockage, soit si le correspondant n’a pas le même fournisseur d’accès, il est adressé à celui-ci qui abrite la boîte aux lettres du correspondant.. Vos correspondants soit se connecteront à l’ordinateur où se trouve leur boîte aux lettre et regarderont le message, soit, le plus souvent, feront rapatrier leurs messages sur le logiciel de messagerie de leur micro-ordinateur ou de leur smartphone.

     

                Votre fournisseur d’accès a un réseau en étoile, de son centre informatique, vers tous les utilisateurs de la région géographique qui lui sont reliés. et aussi vers le réseau de transfert vers d’autres centres de données. Mais finalement les données relatives à une demande se trouvent en général en un point unique.

                Mais cela n’est pas possible en ce qui concerne les films que vous voyez en replay ou à partir de sites de location.

    Le coût financier et environnemental d'internet.

                Un film, même dans une langue donnée, peut être demandé par des personnes très éloignées les unes des autres. S’il fallait les approvisionner pendants toute la durée du film, à partir d’un seul centre qui possède le film, les communications avec ce centre seraient saturées te les délais d’attente prohibitifs.

                Dans ce cas les fournisseurs d’accès à ces films décident de les dupliquer dans de nombreux centres disséminés dans le monde, pour pouvoir satisfaire les utilisateurs dans les délais les plus bref et minimiser la charge du réseau. (voir figure ci-dessous).

               Mais aujourd’hui, compte tenu des données importantes que représentent un film (4Gbits environ), la charge vidéo représente 80% de la charge du réseau, le nombre d’ordinateur en charge est phénoménal. A titre d’exemple, Netflix utilise pour fournir ses vidéos à ses abonné, plus de 8500 serveurs, répartis dans 600 centres de données des opérateurs de réseau.

     

               On voit donc que l’utilisation d’internet nécessite des centaines de millions d’ordinateurs répartis dans de très nombreux sites (plus de 300 millions de serveurs).

       Déjà le coût de fabrication et le bilan carbone de cette fabrication est très important. 

       Mais la consommation et énorme et le chaleur produite par ces machines est le plus souvent évacuée et perdue et réchauffe l’atmosphère.

     

                 Mais il nécessite aussi celui de très nombreux terminaux : micro-ordinateurs, tablettes, smartphones qui ont eu aussi un coût et une empreinte carbone. Nous en perlerons demain.

               En 2019 on estimait le nombre d’utilisateurs d’internet à 4,4 milliards, utilisant entre 15 et 34 milliards de terminaux, que le numérique consommait 10 à 15 % de l’électricité mondiale, et était responsable de 4 à 10 % des émissions de gaz à effet de serre.

     

     

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