• Apprendre à se servir de nos smartphones.

      Apprendre à se servir de nos smartphones.

     

     

       

     

     

     

     

                 J'ai déjà fait plusieurs articles sur l'influence des moyens modernes de communications sur notre cerveau mais je voudrais reprendre les effets de la minière dont nous utilisons nos smartphones, et l'effet de l'utilisation des ordinateurs et d'internet sur notre mémoire.

               J-P Lachaux, directeur de recherche, Centre de recherche en neurosciences de Lyon, s'intéresse en particulier aux smartphones :
               Le besoin compulsif d'utiliser son smartphone est engendré par le "circuit de récompense" du cerveau, dont je vous ai souvent parlé (voir mes articles de la catégorie "cerveau, apprentissage et plaisir), qui joue un rôle fondamentalal dans la motivation et le plaisir et dans les phénomènes d'addiction, en libérant un neurotransmetteur, la dopamine.
                Une étude récente réalisée chez le singe a montré que certains neurones réagissent aussi à la perspective d'une information importante, comme le sont pour nous celles véhiculées par les mails et les SMS. L'action consistant à aller chercher une information sensée être importante, est donc très directement encouragée par le circuit de récompense. Le cerveau a littéralement "soif"» d'information, au point de causer parfois un phénomène d'addiction.
                Ces nouvelles technologies mettent le cerveau dans une situation permanente de multitâche pour laquelle il n'est pas forcément conçu. La façon dont nous utilisons notre cerveau et notre attention est en train de changer.
              Je vous ai déjà dit plusieurs fois que notre cortex frontal était plus performant s'il ne traitait qu'une seule tâche et ne pouvait guère traiter plus de deux tâches à la fois et, si vous lui demandez d'accomplir simultanément deux tâches qui requièrent un haut niveau de supervision attentionnelle, alors votre performance pour chacune de ces deux tâches diminuera de moitié.
              Faire attention, c'est donc ne pas se disperser, ne pas faire plusieurs choses à la fois et ne pas sauter du coq à l'âne
.         
             Les gens que l’on admire pour leurs capacités « multitâches » sont plutôt des gens hautement performants qui effectuent chacune des tâches l’une après l’autre, très rapidement et efficacement.
             Les technologies mobiles de type smartphone juxtaposent dans un même espace plusieurs contextes : travail, loisir, messages, recherche internet, photos, cinéma, nouvelles d'actualité, ... 
            Le cerveau possède la capacité remarquable d'adapter spontanément ses priorités en fonction du contexte dans lequel il se trouve, et chaque contexte active donc spontanément notre attention et certaines propositions d'actions.
           L'attention s'y perd; elle ne sait plus quoi privilégier. Le cerveau doit donc apprendre à définir une hiérarchie dans ses priorités, autrefois imposée par le contexte unique dans lequel nous nous trouvions à chaque moment.
           De nombreuses expériences montrent que ce que nous percevons du monde qui nous entoure dépend à chaque moment de ce que nous avons à y faire.  
     
            L'attention a donc tendance à effacer de notre univers perceptif tout ce qui n'est pas pertinent par rapport à la petite liste de choses à faire que nous gardons en permanence en tête, consciemment ou non. Cet effet de sélection conduit à un appauvrissement de notre expérience sensorielle, pour la concentrer sur ce qui nous semble pertinent a priori, et notamment tout ce qui va venir du smartphone ou du microordinateur. Les smartphones ont donc tendance à éliminer les phases d'écoute et de réceptivité  à ce qui nous entoure, ou à ce que nous ressentons.      
            Mais comme souvent, ce n'est pas tant la technologie qui doit être mise en cause que l'usage que nous en faisons. Les smartphones sont devenus une composante essentielle de l'organisation de notre vie familiale, sociale et professionnelle. Il faut donc apprendre à les utiliser, au-delà de la simple notice technique.             

          Il faudrait absolument envisager une véritable éducation de l'attention, renseignant sur ses limites et son bon usage notamment en milieu scolaire, qui prépare dès l'enfance à la vie connectée.     

          Demain je parlerai de l'influence d'internet sur notre mémoire. 

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  • L'ordinateur dira si vous êtes menteur !

              Je savais que les chinois faisaient des recherches sur la reconnaissance faciale à l’aide d’intelligence artificielle, (IA), et qu’ils s’en servaient pour surveiller la motivation des élèves et des ouvriers. Mais n’étant pas chinois, je n’avais pas cherché à me renseigner.
              Et il y a quelques jours en ayant fait probablement une erreur sur des critères de recherche, je suis tombé par hasard sur une page très critique, émanant de l’association  « i.BorderCtrl No », et j’avoue ne pas avoir compris le problème; alors j’ai cherché des renseignements et j’ai appris que des chercheurs, notamment de la Manchester Metropolitan University, avaient développé un projet de logiciel européen, « i.BorderCtrl »  dont le but était, à partir d’observations des réactions corporelles et d’IA, de déterminer si une personne mentait ou non.

               L’université très connue de Montréal, McGill a aussi développé un logiciel analogue, mais basé sur l’analyse d’indicateurs faciaux;Ses concepteurs, Lin Su et Martin Levine, ont indiqué qu’il s’agissait de plusieurs dizaines de comportements faciaux : mouvements de la bouche, froncement de sourcils, plissement du front, direction du regard……

              En ce qui concerne i.BorderCtrl, il s’agirait de « microgestes », d’infimes contractions musculaires qui durent plus ou moins longtemps, mais dont la liste n’a pas été révélée.Le logiciel comporte un détecteur automatique du mensonge (Automatic deception detection system), dont le premier but aurait été d’équiper les aéroports.

               Il est certain que l’homme, livré à lui même n’est pas doué pour détecter les mensonges chez autrui. Notre taux de réussite est d’environ 54 %, à peine mieux que le hasard ! De nombreux a-priori nous empêchent de trouver des critères valables.
              Par exemple la croyance veut que quelqu’un qui ment soit nerveux. Or il peut y avoir des menteurs très calmes et en apparence indifférents, alors que des personnes disant la vérité sont nerveuses, par peur de pas être crues., ou pour des raisons étrangères au sujet traité. Alors nous associons au mensonge diverses manifestations de nervosité et de stress ; agitation excessive, clignements des yeux, tics faciaux, regars fuyants mais qui ne sont pas spécifiques du mensonge.                           
              Il n’y a, hélas, pas de nez de Pinocchio !
              C’est donc normal que l’on cherche à mettre au point des outils qui pallieraient notre faiblesse dans ce domaine.La télé ou le cinéma nous ont montré de tels logiciels qui détectaient les « micro-expressions » humaines, qui révélaient les sentiments et les émotions cachées.

               Hélas la réalité est différente, car ces micro-expressions sont très difficiles à capter et pour la plupart non spécifiques du mensonge.ou de la vérité. Même si certaines apparaissent souvent chez le menteurs, elles ne constituent qu’un indicteur et non une preuve.
              Pour mettre au point le logiciel, les chercheurs demandent au logiciel de rechercher certains indicateurs et lui soumettent de nombreux cas de mensonges et de vérité, et le logiciel « apprend » à détecter les menteurs.
              Cela fonctionne mais pas de façon absolue et les études statistiques menées ont montré un taux de réussite de 74%. (et donc d’erreurs de 26%).
              Malheureusement en cas d’utilisation douanière ou antiterroriste, c’est notoirement insuffisant : j’emprunte le schéma ci-dessous à un exemple d’emploi dans un aéroport, décrit par la revue « Pour la Science », et on constate que les 242 personnes accusées à tort de mentir, engendreraient des contrôles supplémentaires prohibitifs, alors 3 personnes seraient passées malgré l’emploi du détecteur.

    L'ordinateur dira si vous êtes menteur !

               Et l’exemple porte sur 1000 personnes, mais il y avait (avant le covid19) des centaines de millions de voyageurs par an dans les aéroports.

               Devant ces difficultés d’autres chercheurs ont essayé d’employer des indicateurs linguistiques ou verbaux (ton de la voix, taille des arrêts entre mots et phrase…), et comportements non verbaux (gestes, postures, mouvements faciaux…), mais le modèle est forcément testé sur un nombre restreint d’individus, et il est alors difficile à généraliser, notamment pour des personnes parlant des langues différentes (sans compter les accents spécifiques nationaux), ou ne niveaux culturels différents.

              La revue « Pour la Science » pose même une question intéressante sur le principe de validité de tels logiciels, face à la nature humaine.
              Le jeune enfant ne sait pas mentir, mais il apprned vite à essayer de comprendre les intentions d’autrui, et à adapter ses réactions en conséquence: c’est ce que les psychologues appellent « la théorie de l’esprit ». Or on nous apprend que pour vivre sans trop de conflits, « toute vérité n’est pa bonne à dire », et qu’il vaut mieux énoncer certaines pensées différemment, ce qui est proche du mensonge; la possibilité de mentir fait donc partie de notre structure mentale, même si nous avons l’obligation morale de dire la vérité dabns certaines circonstances;
              Or de tels logiciels partent au contraire du principe qu’il est interdit de mentir et qu’on peut être sanctionné pour cela.
              C’est une situation nouvelle pour notre esprit, mais rien ne dit que cela sera accepté et que l’homme ne trouvera pas naturellement des échappatoires.

     

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  • Premier janvier 1970

                Il y a des jours où j’ai des “crises en thèmes”, surtout à la Toussaint, où on ne voit que cela au journal télévisé, même en temps de coronavirus..
               Trouver des sujets n’est pas difficile, ce qui l’est plus, c’est d’écrire quelque chose dessus!!

               Cela m’arrive de temps en temps de mettre de l’ordre dans mon brave Mac, dans lequel, depuis que je travaille sur micro-ordinateur (1980), par des transferts entre mes ordinateurs successifs, j’ai accumulé des dizaines de milliers de textes, quelques milliers de tableurs, autant de présentations et près de 20 000 photos.
              Mais je ne garde pas longtemps les messages, et soit je les supprime après y avoir répondu, soit je les archive dans un dossier. Ceux qui restent quelques temps sont classés par date.
               Alors je regarde tous mes vieux messages encore présents et je tombe sur le dernier, qui m’a été envoyé le premier janvier 1970 à Zéro heure.
               
    Je n’en crois pas mes yeux et sur le moment je me dis « quel bateau me monte mon brave Mac ? » (Eh oui c'est l’époque de la Route du Rhum !).

               Bizarre que je ne me rappelle pas avoir déjà vu ce message !

                Alors évidemment je regarde quel est l’expéditeur : ouaf « expéditeur inconnu » ! Qu’est ce que c’est que cela, je n’ai pas de correspondant qui ait ce nom !
               J’ouvre le message et je vois « message vide, consultez l’original ». Pas possible, on se fiche de ma poire !
               Mais ce n’est pas étonnant. Pensez donc :1970 il n’y avait pas encore ni micro-ordinateur, ni internet et une partie de mes correspondant(e)s n’étaient pas né(e)s.!

               Alors je me suis dit : ça y est, c’est un message inter-galactique, un petit homme vert qui m’envoie un mail et comme il a mis 50 ans pour arriver, alors à 300 000 km/s il est loin mon correspondant ! (j’ai la flemme, vous calculerez vous même!).
               Et puis je me rappelle : le premier janvier 1970, on m'a téléphoné, il s'appelait Titi, il n'était pas jaune mais vert, et à défaut d’ordinateur, j'ai eu un gentil petit correspondant sur Mars. Quel beau rêve ! Revenons dans la réalité.

               J’ai eu une autre idée : minuit le premier janvier 1970, nous avions dû fêter le réveillon et  envoyer des coups de fils à des amis. Alors l’un d’entre eux a oublié de me répondre et ces derniers temps il a dû réparer son oubli. Qui cela peut il bien être? Hélas je n’ai pas récupéré un ami oublié depuis 50 ans !

                A l’époque je n’avais pas de micro-ordinateur (j’ai eu mon premier Apple2 en 1980, dix ans après), mais j’avais dans mon bureau un clavier d’accès au gros ordinateur du labo. Alors j’ai peut être écrit quelque chose et par miracle ce vieil ordi a trouvé ce message et y répond en se connectant à mon Mac.
               J’étais attendri que mon gros ordinateur d’autrefois m’ait ainsi retrouvé, mais je me suis renseigné : le pauvre a été mis à la casse !! Et “l’au delà des ordinateurs”, je ne sais pas si on peut le contacter en faisant tourner les claviers.?

                Et puis j’ai eu un éclair de lucidité : 
               La détermination très précise du temps est aujourd'hui facile grâce aux pulsations plus ou moins régulières des horloges à quartz que l'on trouve dans tous les bidules électronique de notre époque. 
               Mais dans un micro-ordinateur il faut pouvoir disposer d'une origine temporelle dès que l'on utilise un système où il faut gérer des dates d'une manière ou d'une autre. Et c'est là que commencent les problèmes, quelle date choisir pour cette origine et si possible la même pour tous les ordinateurs qui correspondent entre eux dans le même système.? 
               La naissance du Christ, celle de Mahomet ou de Moïse (vous voyez je ménage mes lecteurs religieux !), la date de la première dent de Stève Jobs, la première fois que Bill Gates a grugé un client, oui, mais pourquoi  le 1er janvier 1970, date à laquelle aucun microordinateur ne fonctionnait encore. ?
               Et je me suis souvenu que dans le système Unix de mon mac c’est  cette date qui est à l’origine des temps (comme dans tous les systèmes Unix d’ailleurs).
               
    Alors voilà cette date si prometteuse, ce n’est qu’une convention entre d’horribles PC et mon destrier macintosh au grand coeur !

                   J’ai voulu poursuivre mon enquête et j’ai regardé l’adresse de messagerie et surprise, c’est la mienne. Horreur, c’est moi qui me suis envoyé ce message.!
                Alors j’ai fouillé ma mémoire. Il y a deux jours je voulais envoyer un message et j’avais ouvert ma messagerie et un fenêtre de message vide, et je commençais à le remplir, quand il y a eu une panne d’électricité.
               Le mac s’arrête et en quelques centièmes de secondes, il n’a pas le temps d’enregistrer grand chose. Il sauvegarde une fenêtre vide, et c’est évidemment moi l’envoyeur : pas de destinataire pas de texte, mais pas de date non plus.
               Mais mon mac, sérieux et précis, a essayé de faire ce qu’il pouvait pour conserver la trace de ce message, et, ne comprenant que l’Unix, il l’a donc classé à l’origine des temps de l’ère micro-informatique : le premier janvier 1970 .

               Les mystères d’une informatique bête mais logique.

              Une fois ce mystère élucidé :

    Premier janvier 1970

     

     

     

     

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  • Danger des jeux vidéo et notamment ceux violents Danger des jeux vidéo et notamment ceux violents

               J'ai fait plusieurs articles sur certains inconvénients de la télévision et d'internet, et on m'a demandé ce que je pensais des jeux vidéo, notamment violents.

                J'ai joué à des jeux vidéo, il y a 20 ans avec mes petits enfants, mais c'étaient à l'époque des jeux d'adresse ou des jeux de réflexion et de stratégie, voire des jeux instructifs ou divertissants, certains aussi, sous des aspects ludiques d'apprentissage de la vie (comme les SIMS très connus).
    Il arrivait que l'on tire sur des cibles, mais c'étaient des dessins un peu comme les smiley et les figurine disparaissaient comme au tir de foire, sans effusion de sang.
               Depuis leur création sur téléviseur dans les années 70, puis sur ordinateur dan les années 90, les jeux vidéo ont connu une véritable révolution technologique liée à l’augmentation de la puissance des consoles et des ordinateurs.
               Graphismes hyper réalistes, mise en scène soignée, utilisation de la réalité virtuelle pour renforcer le sentiment d’immersion… ce saut technologique a été accompagné d’une évolution du contenu des jeux : simulations de sport,  jeux de plateforme,  jeux d’aventure, mais surtout des jeux plus violents où l'on se bat contre des adversaires souvent humains et qu'il faut détruire.
               .J'ai lu plusieurs études sur l'influence des jeux vidéo, et notamment celle de Laurent Buègue, professeur de psychologie sociale à l'Université de Grenoble, qui parlait de jeux qui avec des images d'une qualité et d'un réalisme inégalé, faisait l'apologie des vices urbains : gang, trafics, drogue, prostitution, violence.... Par exemple  Call Of Duty où le joueur est dans la peau d’un soldat qui doit éliminer des terroristes et dont le  réalisme est criant ou Mortal Kombat et son torrent de sang.
                Il stigmatisait également des jeux téléchargeables gratuitement, qui mettaient en valeur l'actualité et la brutalité mondiale. Le joueur s'identifiait à un kamikase arabe qui organisait des attentats et tuait indistinctement hommes, femmes et enfants, dont le nombre était comptabilisé et le but étant évidemment d'obtenir le score maximal.
                Un  jeu aux USA, qui fait incarner au joueur l'assassin Seung-Hui Cho, auteur d'une tuerie dans une université, et ce jeu consistait à abattre le maximum d'étudiants sur le campus.
              Dans ces jeux on peut choisir nom, vêtements, allure, tatouages, bref tout ce qui renforce la personnalisation et l'identification à l'agresseur.
               Et la violence constitue malheureusement le thème principal de la moitié des jeux vidéo vendus dans le monde et ce sont les plus vendus !

                Comment savoir s'ils engendrent la violence : deux méthodes sont utilisées par les chercheurs en sociologie.

                Des personnes sont placées devant un écran où elles jouent pendant une quinzaine de minutes à un jeu vidéo violent et d'autres jouent, dans des conditions identiques, à des jeux vidéo neutres. Ensuite, on compare leurs comportements d'agression.
               Les niveaux de difficulté, d'excitation ou de frustration associés à ces jeux devront être équivalents afin que l'on ne puisse attribuer les différences observées qu'au degré de violence véhiculé par le jeu.

                Autre méthode : recueillir des informations sur les comportements agressifs d'un certain nombre de personnes, en les interrogeant ainsi que leur entourage, leurs professeurs... ainsi que sur le type de jeux vidéo qu'ils pratiquent et la durée moyenne qu'ils y consacrent. Dans ce type de statistiques, on veille aux biais connus, notamment au fait que les garçons jouent plus aux jeux vidéo violents et sont plus agressifs verbalement et physiquement, en moyenne, que les filles.
               On peut recueillir des informations à plusieurs reprises auprès des mêmes personnes, afin d'étudier leur évolution dans le temps et les variations de leur comportement en fonction de leur assiduité aux jeux violents.

                 Les très nombreuses études faites montent toutes que la pratique régulière de jeux violents accroît de façon importante la tendance des joueurs à être violents dans la vie courante.
                Et réciproquement, dans une recherche réalisée auprès de 300 adolescents scolarisés aux Pays-Bas, Jeroen Lemmens, de l'Université d'Amsterdam, a montré que ceux qui aiment les jeux vidéo violents sont le plus souvent des garçons ayant un niveau d'agressivité élevé et un niveau d'empathie bas.

               D'autres recherches ont montré que les enfants adeptes des jeux vidéo violents ont davantage de conflits avec leurs enseignants, sont plus agressifs verbalement et physiquement.
                Dans une étude effectuée auprès de 1 254 adolescents âgés de 12 à 14 ans, Lawrence Kutner et Cheryl Olson, de la Faculté de médecine de Harvard, ont mis en relation divers problèmes de comportement avec la pratique de jeux vidéo violents : provocation, frustration, , mauvaise humeur, violence en groupe, alcoolisme, voire délinquance.
               Ainsi agression, délinquance et utilisation de jeux vidéo sont bien liées, mais ces études montent certaines conséquences plus précises. 

                Le caractère particulièrement sanglant de certains jeux n'est pas sans conséquences.            
                Dans une récente étude, Christophe Barlett et ses collègues de l'Université de l'Iowa, ont fait jouer des participants à un jeu violent classique, dans lequel il est possible d'abattre les ennemis sans voir le sang couler. Avec l'option "sang" activée, ils ont observé une plus grande pression sanguine et un rythme cardiaque plus élevé chez les joueurs que lorsque l'option "sang" était désactivée. En outre, l'hostilité des joueurs augmentait, et ils avaient davantage de pensées agressives après le jeu, indépendamment de leur caractère agressif initial, mesuré au début du jeu.

                La pratique de jeux violents induit des pensées agressives comme l'on montré de nombreuses études et les joueurs ont ensuite une plus grande anxiété et un plus grand sentiment d'hostilité envers les autres. Ce sont ces pensées agressives qui se traduisent ensuite par des comportements plus agressifs.
               Plus le jeu est réaliste, plus les participants s'immergent dans le jeu et plus ce phénomène est constaté.
               Mais l'effet n'est pas seulement à court terme; une étude faite sur des joeurs réguliers mais qui avaient dû s'arrêter de jouer faute de temps, a montré qu'ils avaient encore une agressivité supérieure à la moyenne, un an après cet arrêt, plus d'hostilité envers d'autres personnes et moins d'altruisme.
               Mais un fait grave est que les jeunes ados, pas encore assez réfléchis ne se rendent pas compte du danger des jeux vidéos qui les éloignent de la réalité:
               Dans leur étude, Kutner et Olson ont distingué quatre motifs recherchés par les enfants : l'excitation et le plaisir (ils jouent pour gagner, arriver à terminer la partie au dernier niveau) ; l'aspect social (ils aiment jouer entre amis) ; les émotions ressenties (ils jouent pour calmer leur colère, oublier leurs problèmes, se sentir moins seul) ; ils jouent pour ne pas s'ennuyer (pour tuer le temps).
               Et un enfant de 8 ans disait "j'aime ce jeu parce qu'on peut tirer sur les gens et rouler à toute vitesse en voiture. Quand je serai plus grand' je pourrai faire cela aussi !! "

               Malheureusement il n'y a pas que les enfants pour jouer à des jeux violents et les conséquences sont aussi vraies pour les adultes.
               Le 15 mars 2019, un Australien de 28 ans, Brenton Tarrant, commettait 2 attentats contre des mosquées de Christchurch en Nouvelle Zélande. Bilan : 50 morts et 50 blessés. Juste avant de passer à l’acte, l’homme publiait en ligne un manifeste de 74 pages où il tentait de justifier son geste. Il y expliquait - avec une ironie macabre - que c’est Fortnite, un jeux vidéo populaire au design plutôt enfantin, qui lui "a appris à devenir un tueur"... 

                En effet un des mécanismes clés est celui de la désensibilisation.

                Nick Carnagey, de l'Université de l'Iowa, a montré que les personnes ayant joué à des jeux vidéo violents étaient moins sensibles à la violence que les autres : la conductivité de leur peau restait faible et leur rythme cardiaque lent (peu d'émotion). le cerveau des joueurs réguliers est comme désensibilisé aux images de violence qu'on leur projette, et ces personnes se montrent ensuite plus agressives par manque de frein naturel.
               Certains jeunes peuvent aller jusqu'à ne plus se rendre compte de la valeur de la vie, des conséquences de la mort, à force d'avoir" plusieurs vies" dans les jeux vidéo et de pouvoir tuer impunément sans conséquence grave dans un monde virtuel.
               On peut en effet être effaré du nombre de jeunes ados mineurs qui blessent grièvement ou tuent un de leur camarade, souvent pour des raisons dérisoires, sans se rendre compte des conséquences de leur geste pour évidemment la victime, mais aussi pour leur propre avenir qu'ils compromettent ainsi définitivement.
               Ce sont sans doute des gens instables et on ne sait quelle part ont les jeux vidéo dans leur geste, mais il est certain que de tels actes étaient beaucoup plus rares il y a soixante ans et que donc on doit probablement y voir un phénomène de société.

                Je ne sais pas si on peut interdire certains jeux trop violents, mais en tout cas, il faudrait faire l'éducation des parents pour qu'ils surveillent mieux leurs enfants et notamment exclure les ordinateurs dans les chambres jusqu'au moins à l'âge du lycée et en surveiller l'emploi dans une pièce commune.

               Et pourtant, bien utilisés, les jeux vidéo peuvent  avoir un effet positif sur la santé : le jeu Sea Hero Quest a ainsi été développé pour diagnostiquer précocement Alzheimer.
               Certains chercheurs pensent que les jeux vidéo pourraient permettre aux joueurs de mieux gérer leurs émotions. Une étude de 2014, menée sur 5000 enfants, a montré que ceux qui jouaient un peu moins d’une heure par jour étaient plus sociables et avaient moins de problèmes émotion-nels que ceux qui ne jouaient pas du tout !
              Le revers de cette étude c’est que ceux qui jouaient plus de 3 heures par jour voyaient leur capacité à se faire des amis, décliner.
               Alors, remède ou poison les jeux vidéo ? En fait, comme pour beaucoup de choses, tout est une question de dosage et démodé d'emploi !

     Danger des jeux vidéo et notamment ceux violentsDanger des jeux vidéo et notamment ceux violents

     

     

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  • Tous"ego devant" et sur le web

    Tous"ego devant" et sur le web

     

     

     

     

     

     

     

         Je traitais, il y a quatre jours, de notre mémoire et de notre raisonnement, face à notre engouement pour internet; je voudrais voir aujourd'hui l'évolution de notre comportement, de nos habitudes, apportées par les moyens modernes de communication : internet, smartphone, télévision, tablettes, ordinateurs et objets connectés.

        D'abord notre évolution dans nos rapports sociaux.

        Il est certain que moi-même qui suis plus proche du dinosaure que des jeunes d'aujourd'hui, certes je me sers bien avant eux, d'un micro-ordinateur depuis 1980, et crayons, stylos et papiers ne me servent plus que très rarement. L'ordinateur est devenu ma plume, (j'écris des messages et presque plus de lettres), mon outil de calculs, (mais contrairement à certains jeunes, je sais encore faire à la main additions soustractions et une division avec décimales), mon armoire et mes classeurs où je stocke mes données, mon outil de dessin, mon carnet de rendez vous et de rappel de ce que je dois faire, le trait d'union avec la banque, les fournisseurs, les administrations et tout mon environnement (mais je vais encore faire mes courses au supermarché et je ne peux remplir le réservoir d'essence de ma voiture sur internet). 
         Mais internet n'était rien pour moi il y a 20 ans, et maintenant ma messagerie, mon blog et mes correspondant(e)s font partie de ma vie. Surtout internet me permet, sans aller dans une bibliothèque, de consulter des livres et des revues, d'accéder aux publications d'université ou à des cours de fac, de consulter Wikipédia et de faire des recherches ciblées (mais je sais encore lire des livres et des revues papier.
        Par contre je ne vais sur facebook que lorsque mes petits-enfants sont à l'étranger ou loin de moi en France, et que je ne peux les joindre autrement , encore que Skipe ou Zoom me permettent de voir et discuter à l'autre out du monde, comme si j'y étais sur place, et je n'écris rien sur moi dans "Face de chèvre".
        Et en dehors de ma box, mon ordinateur, ma tablette et mon téléphone, je n'ai pas d'objet connecté et cela ne me manque pas.
         Cependant,pas de doute, l'informatique et les moyens modernes de communication ont terriblement déformé mon comportement.!

        Mais pour les jeunes de moins de 30 ans, c'est bien pire : ils ont grandi connectés et réel et virtuel se confondent : Facebook, WhatsApp, Instagram, Google, twist, SMS et smartphones sont beaucoup plus indispensables que le crayon ou la fourchette.
       Je connais bien des jeunes qui dorment à coté de leur smartphone, l'emmener à table, ne peuvent s'empêcher de regarder toutes les ( minutes s'ils ont un message, et deviendraient dépressifs si on les privait une journée de cet outil de contact.
       Mais je connais aussi des ingénieurs qui maudissent  leur portable car leur patron ne respecte plus leur vie privée et les appellent à n'importe quelle heure et même le week-end.
       Ces fanas des réseaux sociaux sont parfois devenus bien narcissiques : leurs "profils" sont mis en valeur comme dans un "press-book", les textes sont réfléchis pour attirer, les photos "anodines" ont en fait été soigneusement choisies, et l'environnement ne doit retenir de chaque personne que ce qu'elle veut paraître : une "Persona" démesurée comme constaterait CG. Jung. Et l'exhibitionismes des blogs ou de facebook et parfois étonnant.

        Mais l'information sur "l'autre" est aussi une caractéristique que l'on croyait réservée au marketing, alors qu'elle devient une habitude. 
       Chacun cède à la tentation de chercher sur Google ou Facebook le profil du moindre interlocuteur, pour avoir sa "fiche" dans un coin de l'ordinateur et on recherche ses antécédents, on scrute ses photos.
       Ce type d' enquête est devenue une habitude partout, jusque dans le monde du travail : consulter les profils personnels avant d engager un candidat, s'est généralisé, alors que cela m'apparaît plutôt répréhensible.
       Un jeune ingénieur me disait qu'un candidat qui n'était pas sur facbook apparaissait comme rétrograde et pas motivé, et que par contre d'autres ingénieurs se sont vu reprocher par l'entreprise leurs fréquentation ou leurs paroles sur facebook. Une enseignante que je connais avait raconté sur son site, sans citer ni nom, ni lieu, le comportement avéré très dommageable d'un de ses collègues vis à vis de ses élèves, et elle s'et fait mettre au ban de son école et a dû la quitter.La frontière entre le public et le privé est désormais si floue que personne de la respecte et j'ai dénoncé dans un article, les méfaits du harcèlement sur internet.
       Je connais des jeunes qui vont dans des réunions politiques, devant des cinémas ou à proximité de concerts, (voire à l'église), sans participer aux manifestations, uniquement pour pouvoir mettre sur facebook ou autre, les photos d'eux et de leurs copains à ces endroits. Ils sont à la fois paparazzi et le principal sujet de leurs "reportages".
       Il faut absolument avoir "plein d'amis" sur les réseaux sociaux (150 en moyenne paraît il sur facebook !!) et en regardant ce nombre vous avez de fortes chances de savoir quel est le degré d'extraversion de la personne.

        Le problème est que l'on constate que ces attitudes déforment assez le comportement : d'abord l'égocentrisme : il faut paraître, être aimé et être suivi. Donc ne pas contrarier, ne pas aborder les sujets qui peuvent faire polémique.
       Il faut parler de soi, de concerts de musique (pas classique, ce n'est pas branché), peut être de dessin, à la rigueur de lecture, (mais on vous traitera d'intellectuel(le) ce qui est presque une injure de nos jours !!).
        C'est une quête de popularité qui finalement n'est pas étonnante. Les jeunes, et même les plus anciens, cherchent une appartenance au groupe : cela fait partie des besoins qu'explicite Maslow dans sa pyramide et  ce sont surtout les moyens médiatiques pour y parvenir, qui se sont multipliés
       Le problème c'est que cela devient une mode et paradoxalement cela développe à la fois l'égocentrisme et le comportement moutonnier, aux dépends de la créativité  et de l'indépendance d'esprit. Les politiques le savent bien et nous prennent dans leurs discours, pour des imbéciles. 

        L'autre conséquence assez dommageable est le temps que cela prend : zapper en permanence sur internet d'un sujet à un autre, sur facebook ou WhatsApp d'un copain à un autre, réagir au moindre SMS, ou aux mails incessants en entreprise, accapare l'attention et nous habitue à sauter du coq à l'âne sans approfondir aucun sujet. Il n'y a plus de temps pour étudier, et je constate quand j'aide un jeune dans ses études, que l'attention et la concentration ne durent guère plus de 20 minutes.
       Du coup on a tendance à n'aborder un travail qu'au dernier moment, quand on ne peut plus reculer. Mais alors où est le temps de la réflexion ?
       Et encore je n'ai pas parlé des jeux sur internet; c'est plutôt un problème d'ado, mais les conséquences sont analogues.

         L'autre déviation qui apparaît sur le web depuis quelques années est le pouvoir d'internet pour mobiliser une foule, que ce soit pour s'amuser, pour faire une ânerie ou une manif.
        Deux événement que nous avons tous en mémoire : les manifs de fin éà&ç des gilets jaunes te les dégradations qu'elles ont entraîné, et l'élection et le comportement de Trump. Mais bien pire ce sont les recrutements de daesh, les attentats et la publicité autour des horreurs perpétrées par de telles organisation.

        Loin de moi l'idée qu'internet, le smartphone, la télé, sont la source de tous les maux. Ils nous apportent un accès extraordinaire aux informations et développent notre sens des relations humaines.
       Mais il faudrait que nous apprenions à en limiter l'usage et à nous en servir.
        Je connais quelques personnes parmi les jeunes qui savent faire une recherche de documentation sur internet, mais leur nombre me paraît faible.
       Je connais peu de jeunes qui font passer leurs études avant internet,  facebook et les SMS. Ceux là d'ailleurs sont pour la plupart, entrés dans les écoles d'ingénieurs ou ont un mastère littéraire, ou s'ils en sont encore au bac, ont de fortes chances d'avoir une mention TB et de réussir ensuite dans l'enseignement supérieur..

        Le développement des techniques nouvelles est une chose extraordinaire, pleine de promesses, mais comme toute chose nouvelle, elle est capable du meilleur comme du pire et il faut apprendre à s'en servir raisonnablement.
       Il est normal que la société évolue et que notre comportement change, mais il faudrait essayer d'en limiter les effets nocifs.Tous"ego devant" et sur le web

    Tous"ego devant" et sur le web

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