• Fumer un joint, est-ce dangereux (2)

    Fumer un joint, est-ce dangereux (2)

         Examinons maintenant les dangers d'une absorption régulière de THC par quelqu'un qui fume souvent des joints.

         Une telle personne perd peu à peu le sens des réalités, n'a plus de bon sens et devient apathique. Elle perd sa capacité de se projeter dans l'avenir, son élan vital, et se désintéresse de tout.
     Ses capacités intellectuelles et de communication diminuent. La pensée reste cohérente et l'individu se rend compte de son manque de motivation.
         Cet état de passivité est en général réversible à l'arrêt de la prise de drogue.
         Les difficultés se manifestent en général dans le monde du travail ou à l'école, le risque à terme étant une désinsertion sociale progressive.
         
         Ces effets sont d'autant plus sensibles que les personnes qui fument beaucoup de cannabis sont souvent déjà dans un état psychologique fragile.

         En cas d'usage important de drogue pendant une longue période, les neurobiologistes constatent une perte de la mémoire à court terme, probablement par une action nocive sur l'hippocampe (qui est le “professeur” de la mémoire), et sur les mémoires tampons qui se trouvent dans le cortex intermédiaire et nous permettent de stocker et de traiter provisoirement des informations. On ne sait pas si ces dégats sont réversibles;
         Les effets sont beaucoup plus importants chez de jeunes adolescents, dont le cerveau n'est pas encore arrivé à matûrité.
         On constate également des anomalies respiratoires, immunologiques et hormonales. L'administration régulière de THC à des rats provoque une diminution du taux de testostérone et une atrophie des testicules.

          Une étude de neuroscientifiques britanniques, qui ont évalué la consommation de cannabis et les performances cognitives de 1 032 personnes âgées de 18 à 38 ans, a constaté l'existence d'effets à long terme, chez une personne qui en consomme régulièrement. Ces conséquences interviennent dans le domaine de la mémoire de travail, des fonctions exécutives, de la flexibilité mentale, du contrôle cognitif, de la mémoire verbale et de l'intelligence générale.
          Ainsi, le quotient intellectuel d'une personne qui a commencé à fumer du cannabis avant l'âge de 18 ans diminue d'environ dix points à l'âge de 35 ans si cette personne a fumé tous les jours, et de six points si elle a fumé en moyenne une fois par mois (ce qui est très peu). Les personnes ayant commencé plus tard (après 25 ans) ne subissent des effets que dans le cas où leur consommation est quotidienne.
                  Cette étude montre que l'usage du cannabis avant l'âge de 18 ans altère durablement le développement du cerveau. Chez l'adolescent, certaines zones cérébrales sont en pleine maturation (le cortex préfrontal notamment, dont le rôle est important en matière de coordination, de mémoire et de prévision, bref d’intelligence); les neurones gagnent en rapidité d'échange d'informations, et certaines classes de molécules voient leur expression augmenter. 
         Il semble que le cannabis modifie les équilibres biochimiques et entraîne une neurotoxicité qui perturbe de façon importante l'organisation du cerveau du futur adulte. L’étude britannique montre que même l'arrêt définitif du cannabis ne suffit pas à restaurer entièrement les capacités cognitives perdues. Ceci est fort inquiétant quand on pense au nombre de jeunes qui actuellement fument du cannabis, sans d’ailleurs d’autre raison que d’imiter les copains et d’avoir l’air d’un adulte…. 

         Comme pour la nicotine les effets cancérigènes pulmonaires sont indéniables et plus importants que dans le cas du tabac (davantage de produits tels que les benzopyrènes et les benzanthracènes). Une revue affirmait que fumer 3 joints par jour présentait un risque cancérigène supérieur à celui d'un paquet de tabac par jour. Cette conclusion résulte toutefois d'extrapolations statistiques dont certaines hypothèses ne sont pas sûres.
         Il a été constaté que chez les personnes prédisposées à la schyzophrénie, l'abus de cannabis favorisait l'apparition de la maladie.
         Enfin fumer du cannabis lors d'une grossesse est dangereux pour le foetus dont le cerveau est en pleine formation et des anomalies peuvent être constatées; le THC franchit en effet la barrière placentaire, de la même façon qu'il franchit la barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau.

         Enfin il existe une dépendance physiologique (phénomène de récompense à l'apprentissage dans le cerveau central) et psychologique (attrait d'une chose agréable, qui semble diminuer les soucis) qui incitent les gens qui fument régulièrement non seulement à continuer, mais même à augmenter les doses. L'addiction est surtout psychologique, le fumeur se sentant bien quand il fume et plus mal qu'avant, lorsque l'effet du THC s'est dissipé.
         Toutefois cette dépendance est moins importante que pour les drogues dures.

         En définitive, si l'usage régulier de cannabis n'entraîne pas de maladie spectaculaire et mortelle, il est néanmoins nocif pour le cerveau, et cela d'autant plus que l'individu est jeune, il entraîne des anomalies de la mémoire, un manque de capacités de réflexion, de motivation et d'efficacité.
         Il favorise l'échec scolaire et la désinsertion sociale.
         C'est donc pour protéger les individus et notamment les jeunes que la consommation du cannabis est interdite en France, au même titre que celle des autres drogues.
         Mais le meilleur moyen d'éviter une telle consommation est d'informer sur les dangers qu'elle présente.

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