• Freud et le rêve.

    Freud et le rêve.

              Nous avons vu hier qu'une partie des théories de Freud n'étaient plus valables, les neurosciences ayant apporté des connaissances nouvelles qui les infirmaient.
              Aujourd'hui nous verrons plus particulièrement ce qui concerne les rêves.

              Freud ne croyait pas aux rêves prémonitoires et il l'a affirmé. Il était pour cela en avance sur son temps.

              Rappelons ce que j'ai dit dans de précédents articles : il n'y a rêve que parce qu'on s'en souvient et, pour cela il faut qu'il y ait eu un réveil, si court soit il.
              Mais lorsqu'on est endormis, le cerveau produit des perceptions et notamment des images mentales internes virtuelles, analogue à celles des rêves  sans qu'il y ait conscience de ces images et surtout mémorisation.
              On sait par exemple (grâce aux électroencéphalogrammes) que les animaux produisent des images mentales  virtuelles pendant leur sommeil, mais rêvent ils à leur réveil ? Scientifiques ou psys n'ont jamais réussi à faire raconter ses rêves à un singe, un chien ou un chat !!!
              Le rêve existe chez les mammifères et les oiseaux depuis des millions d'années. Quand un chat rêve et que l'on observe son comportement onirique, il reproduit les comportements instinctifs spécifiques de l'espèce : attaque, défense, toilette, postures de chasse. Mais il n'a jamais raconté ses rêves !! 

              Le rêve n'est en aucun cas le gardien du sommeil, comme l'affirmait Freud.
              La répression des désirs n'est pas la cause du rêve : L'activité automatique et périodique des neurones du tronc cérébral et de l'hypothalamus est responsable du sommeil et de ses phases et on en connaît le mécanisme.
              Le rêve n'est pas seulement psychique, comme le croyait Freud, il a une base neurobiologique : la physiologie moderne sait où, quand et comment une activité psychique se produit. On sait cartographier le cerveau et visualiser les zones actives, la consommation d'énergie et d'oxygène :
                        • pendant le sommeil lent, le cerveau fait des réserves de glucose, synthétise certaines protéines et évacue lentement certains souvenirs superflus.
              Le cortex frontal est peu actif et il y a peu de mémorisation.
                        • pendant le sommeil paradoxal, les neurones consomment glucose et oxygène en grande quantité. Le cortex frontal est légèrement actif et il y a une forte activité de “mise à zéro” de la mémoire en évacuant des souvenirs vers les centres d'interprétation des perceptions créant ainsi les “perceptions mentales virtuelles".
              Le sommeil “léger “ de Freud n'existe pas.
              Le sommeil paradoxal est la base physiologique du rêve. La fonction mnésique est liée à un éveil cortical, absent du sommeil lent. et n'intervient lors du sommeil paradoxal qu'à l'occasion de multiples “microréveils”.
              Le rêve est indépendant des besoins instinctifs : Les enregistrements du comportement onirique du chat montrent qu'il n'est pas influencé par la faim, par la soif ou quelque autre besoin instinctif réprimé.

              Chez les humains, la production d'images mentales existe avant les premiers désirs instinctifs du nourrisson et ses refoulements éventuels. Le foetus in utero est en état de "rêve" presque permanent, Au moment de l'accouchement, le nourrisson dort et a une activité d'images mentales.
              Le traumatisme psychique du nouveau-né au moment de la naissance,  n'existe sans doute que dans l'imagination de certains analystes. La capacité "psychique" du nouveau né est presque inexistante, car elle résulte de l'apprentissage tout au long de sa vie.
              La production de perceptions mentales représente 80 à 50% du sommeil du nouveau-né selon son âge : cette activité intense ne résulte pas de désirs refoulés. Ce n'est pas un résidu de l'activité de veille. Il s'agit d'une activité autonome, automatique, rythmique. Elle précède les autres fonctions neuropsychiques et le développement du cerveau et de la conscience. Les enregistrements permettent d'affirmer que l'activité d'imagerie mentale est antérieure à la conscience.
              Quand un nourrisson rêve, son visage exprime tour à tour l'inquiétude, le plaisir, le dégoût, la tristesse, la peur, émotions qu'il manifestera réellement un peu plus tard, mais il ne s'agit pas de vrais sentiments, mais de mécanismes instinctifs hérités de notre évolution.

              De nombreuses personnes, y compris des psys, accordent une symbolique aux rêves, faisant correspondre sujets des rêves et état psychologique souvent liée aux aspects sexuels du fait des théories de Freud, par exemple tout objet long et fuselé (fusées, obus, guèpes et abeilles .;;) symbolisant un phallus ! (ne riez pas s'il vous plaît ).
              Ces divers catalogues symboliques n'ont aucune valeur ni scientifique ni expérimentale.
              Tout au plus les rêves peuvent renseigner sur les préoccupations conscientes ou non de l'individu, sur ses pensées les plus fréquentes au moment de s'endormir, et certaines peuvent évidemment correspondre à des désirs.

              Pour vous faire mieux comprendre, je vais prendre un exemple vécu.
              Une de mes correspondantes m'a envoyé, il y a quelques années, un mail affolé, car elle avait rêvé qu'elle avait blessé son père en le frappant avec un bâton, et son psy lui avait dit que c'était normal et qu'elle était inconsciemment obsédée par le désir de tuer son père pour prendre la place de sa mère sur le plan sexuel et que c'était un refoulement sexuel normal !.
              Ma jeune ado, qui était encore au collège, et avait été élevée dans une morale religieuse assez stricte, était bouleversée et très culpabilisée.
              J'ai dû lui expliquer que son psy n'avait pas dû beaucoup se recycler depuis ses études de la psychologie freudienne. On a d'abord examiné ses rapports avec son père et on s'est aperçu qu'ils s'entendaient bien, mais avec quelques heurts comme pour tous les adolescents, à propos d'interdictions, pas suffisamment expliquées quant à leurs raisons.
              On a parlé aussi de ses désirs et elle est arrivé à la conclusion que ses "refoulements sexuels" étaient quasi nuls.
              On a discuté des événements des jours précédant son rêve. Nous nous sommes aperçu qu'elle avait été en colère contre son père parce qu'il lui avait refusé une autorisation d'aller dans une soirée chez des camarades de classe, et que la veille, elle avait vu à la télévision un film policier dans lequel un jeune garçon frappait à coup de batte de base-ball quelqu'un qui l'agressait.
              Son cerveau avait évacué ces images et les avait mélangées avec d'autres souvenirs de son ressentiment et de son père. D'où ce rêve.
              La plupart des rêves ont ainsides raisons proches de la date à laquelle ils se produisent ! Certaines sont conscientes, d'autres non; mais en réfléchissant on peut finir par trouver les bonnes explications sur leurss origines.

     

     

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