• Extraordinaire Alex, le perroquet

    Extraordinaire Alex, le perroquet

              Tout le monde sait que les perroquets peuvent prononcer de nombreux mots, voire chanter des chansons.
              J’ai connu des perroquets qui connaissaient au moins 100 mots et chantaient la Marseillaise !  Ils faisaient des réponses parfois avec beaucoup d’à propos, mais c’étaient toujours les mêmes.
    (Nota :On devrait en offrir un qui chante la Marseillaise à l'équipe de France de football : avec présence permanente dans leur local ; à force de "répéter", ils auraient l'hymne national dans l'oreille pour les débuts de match.)

              Cela paraît extraordinaire, mais c’est au fond l’effet d'une bonne mémoire. La question est de savoir si les perroquets qui parlent comprennent ce qu'ils disent.
              Pour le découvrir, !rène Pepperberg a fait subir de nombreux tests a Alex et à deux autres perroquets gris, qui ont appris à parler dans son laboratoire.        
              Les résultats de ses travaux sont sans équivoque : non seulement ces oiseaux comprennent le sens des mots qu'ils connaissent, mais ils sont également doués de facultés cognitives qui égalent celles des grands singes ou des dauphins !
              Cela dit, ce n'est pas vrai pour toutes les races de perroquet et il y en a probablement de plus intelligents que d'autres (et aussi déplus travailleurs ... comme les humains)


              Alex et ses compagnons savent tous répondre correctement à des questions du type : « Qu'est-ce que c'est ? », « De quelle couleur est ce cube ? ", « Quelle est la forme de cet objet ?»
              Quand on leur présente par exemple un rectangle rouge en papier et qu'on leur demande la couleur, la forme ou le matériau, la plupart du temps la réponse des animaux est correcte.
              Ils ont acquis une compréhension de mots correspondant à des propriétés d’objets, telles que couleur, forme, et matériau.
     
              Toutefois, un animal capable de distinguer le rouge du vert n'a pas pour autant nécessairement compris le concept de couleur. Ce n'est le cas que s'il comprend que rouge, vert ou bleu sont différentes variantes possibles du même attribut d'un objet.
              Alex et ses congénères savent répondre à des questions qui montrent qu’ils ont acquis ces notions, notamment de similitude et de différence
              Quand on leur montre, par exemple, un triangle rouge et un cercIe rouge et qu'on leur demande, « Qu'est ce qui est pareil ? », ils répondent «Couleur». A la question « Qu'est-ce qui est différent ? », la réponse est « Forme ».
              C'est une performance remarquable puisque, pour donner la réponse correcte, les oiseaux doivent d'abord interpréter correctement la question, puis identifier la catégorie correspondante, et finalement dire un mot, correspondant à un signal acoustique étranger à leur espèce.

              De plus, les perroquets gris ont appris à comprendre et à employer correctement le concept (comme en informatique), de « et ».
              Pour la question « Qu'est-ce qui est rectangulaire et rouge ? », ils sont capables de trouver dans une collection le seul objet qui présente les deux propriétés.
              Ils ont appris également  à comparer des objets et à répondre à des questions telles que : « Quelle est la couleur du plus grand ? ». ou du plus petit.

              Les chiffres et les notions de quantité ne leur posent pas non plus de problème ; Alex maitrise les nombres jusqu'a six. Quand on lui montre un tableau sur lequel se trouvent quatre trombones, trois baIles et cinq triangles de papier dans un ordre aléatoire, il répond correctement « cinq » a la question « Combien de triangles ? ».
              On ignore encore si, pour réussir, le perroquet compte les objets, ou s'il reconnait le nombre d'un seul coup d'oeil. Les humains, sont capables de recenser jusqu'à quatre à cinq objets simulnément sans avoir à les dénombrer. Les chimpanzés, savent compter comme un jeune enfant.
              Madame Pepperberg suppose que c'est aussi le cas pour Alex.

              Alex était capable d’exprimer certaines idées, certains désirs, en utilisant des verbes et leur complément, et en ayant ainsi une certaine “conscience de soi”.

              Les perroquets gris disent par exemple « Veux pomme» quand ils voient une pomme, et par la suite même s’ils ne la voient pas mais ont envie de manger.
              On les a habitués à regarder ce qui se passait dehors et quand ils voulaient le faire ils savaient dire : « Veux aller fenêtre ».
              Bien entendu, entraineurs obéissent a ces souhaits pour que les oiseaux ressentent les conséquences de leurs phrases. Quand on tend un mauvais objet, l'oiseau refuse avec un « Non» et répete sa demande initiale. Quand il est conduit au mauvais endroit, il refuse de quitter le bras de l'entraineur, et renouvelle aussi sa demande.

              Un autre exemple des capacités cognitives de ces oiseaux loquaces est la permanence de l'objet :  un objet continue d'exister même quand on le change de place ou même lorsqu'il est caché.
              Ce concept n'est pas aussi évident qu'il y parait : chez les bébés, cette capacité n'apparait que progressivement. Bien que les chiens, les chats, les pigeons adultes, aient une notion rudimentaire de la permanence des objets, elle est beaucoup moins élaborée que chez l'homme.   
              Si on cache un objet sous l'un des trois gobelets posés devant l'animal, puis on le cache sous un autre gobelet, seuls les grands singes adultes et les perroquets font aussi bien que I'homme adulte dans ce type de test.    
              Les études sur de jeunes perroquets ont révélé que le développement de la permanence de l'objet passe par les mêmes stades que chez l'enfant humain.

              Alex a même “inventé” des mots appropriés pour certains objets.
              Par exemple, lorsqu'il dut apprendre le mot pomme, il connaissait déja les noms de banane, cerise et raisin. L'entraineur lui présenta alors une pomme en lui demandant, sans lui citer aucun nom : « Qu'est-ce que c'est? » ; Alex répondit “banarise” en croquant dans le fruit.
              L'entraineur essaya de le corriger en répétant plusieurs fois le mot pomme. Alex répétait “banarise”, et ceci avec la même intonation distince et lente que celle des entraineurs quand ils lui apprennent un nouveau mot.
              Par la suite, il a obstinément utilisé ce nom pour toutes les pommes qu'on lui présentait et il le classait dans les fruits. Il l’a probablement construit à partir des mots banane et cerise qu'il connaissait déja. Peut-être les pommes ont elles pour lui, un goût un peu similaire à celui de la banane, et certaines pommes à peau rouge, ressemblent un peu à une grosse cerise.

              Un jour Alex regardait son image dans un miroir, et il a demandé à son entraineur “Quelle couleur ? " en pointant sa tête. Il posait une question que personne ne lui avait apprise avant.  L’entraineur lui répondit : “ Gris. Tu es un perroquet gris” . Alex reposa la même question cinq fois et obtint chaque fois la même réponse. A partir de ce jour-Ià “gris” fit partie de son vocabulaire.

              Ces exemples montrent que certains perroquets ne sont pas des animaux uniquement guidés par leurs instincts. lIs ont une excellente mémoire. sont capables d'apprendre des formes de communication élaborées, ont une vie sociale riche et une curiosité impressionnante.
              Leur intelligence devrait au moins égaler celle des singes anthropoïdes et des dauphins, considérésjusqu'a présent comme les animaux les plus intelligents.

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