• Etre ou paraître ?

    Etre ou paraître ?


       Nous avons tous le choix, adultes, jeunes ou ados entre deux attitudes : être ou paraître.

        Bien sûr nous avons tous ce que Jung appelait une “persona” , c’est à dire ce que nous voulons montrer aux autres de notre “moi”, dont une partie est véridique et une autre correspond non pas à ce que nous sommes, mais à ce que nous souhaiterions être ou à ce que nous souhaiterions que les autres voient en nous.
        Mais si une persona qui ne s’écarte pas trop de la réalité est supportable, trop privilégier le “paraître” conduit à l’esprit moutonnier, voire à l’esclavage et à l’addiction. Et les médias aujourd'hui nous poussent à paraître et ce sont les ados qui sont le plus sensibles à cette tendance et notamment qui sont les plus accros aux marques.
        Que vous soyez attentifs à votre look, je veux bien, mais vous êtes souvent esclave des marques, des nouveautés et surtout de ce qu’ont vos camarades au point de vider votre porte-monnaie et de faire “péter les plombs” à vos parents.
        En définitive, vous êtes esclaves des “marchands de soupe” et de leur publicité.
        Quel que soit le milieu, social, professionnel, notre “société de l’apparence” fait porter le jugement sur le paraître, la manière d’être .

        Pourquoi les ados seraient ils plus sensibles à l’apparence ?
        A mon avis parce qu’ils n’ont pas assez d’exparience et sont en train de construire leur personnalité. Ils éprouvent le besoin d’appartenir à un groupe, en intégrant ses codes, pour prendre de la distance par rapport à leur famille, leur environnement, car lorsqu’on est plusieurs, on se sent plus fort !
        Il y a donc l’habillement qu’il faut porter mais aussi la musique qu’il faut écouter, les jeux et sports qu’il faut pratiquer, les émissions qu’il faut regarder et, à l’inverse, les fringues qu’il ne faut pas porter, la musique qu’il ne faut pas écouter, etc., en général ce que pratiquent les parents ou ce qu’ils aimeraient que vous pratiquiez.
        J’avoue que quand je vois sur la place de la Bourse un jeune traider de trente ans se balader en trottinette, un sac noir à son guidon, je ris.
        Mais je souris tout autant quand je vois un ado en baggy qui montre les trois quarts de ses fesses ou son nombril (qui n’est pas malgré Georges Fourest en forme de crysobéryl ), ou qui s’est teint les cheveux en rouge et vert et ressemble à une carotte, ou saute sur le trottoir comme un marsupilami en écoutant la musique de son smartphone.
        C’est encore plus  pour se donner une identité, donc de l’importance, pour se faire remarquer qu’un moyen de choquer ses parents, devenus d’ailleurs plus tolérants là-dessus que leurs propres parents et le paradoxe c’est que pour se distinguer, l’ado cherche à ressembler aux autres.

         En fait vous êtes le jouet des médias : les marques de chaussures de sport par exemple consacrent 80% de leur publicité aux jeunes de 12 à 20 ans ! et je lisais un article qui disait que 95% des garçons et 75% des filles de 12 à 15 ans voulaient absolument porter des chaussures de marque et si possible les mêmes que celles de leur copain (ou à la rigueur celles qui sont encore plus chères), chaussures que les garçons en particulier, massacraient ensuite allègrement en jouant au foot et en les traînant dans la boue.
        Et il ne faut pas croire que les chaussures de marque sont forcément de meilleure qualité parce qu’elles sont plus chères. C’est juste que leur budget de publicité est beaucoup plus important parce que ce sont de grosses sociétés qui peuvent se le permettre.  “ Des marques, pas des produits” disait un dirigeant de Nike !
        Si vous analysez la publicité et le discours des marques, vous verrez qu’elles mettent souvent en oeuvre des scènes de la vie quotidienne qui montrent les jeunes en leur donnant des repères qui évidemment mènent ensuite à la marque. C’est adroit car les jeunes d’aujourd’hui manquent de repères : parent laxistes, qui divorcent, familles recomposées, chômage, société assez anarchique...
        Alors les marques sont perçues comme des signes d’identité, identité éphémère de façade, car le discours comme la marque sont aussi périssables que la marchandise. Mais la pression du groupe est forte car on a peur, si on ne suit pas ses règles, de passer pour un ringard et un “bouffon” comme on me dit parfois. Celui qui maintient son originalité va être méprisé. On est dans une logique de soumission ! Et le meilleur est celui qui a le dernier produit. Du coup, on entre dans un univers où la consommation est grandissante.

        Certes la pub donne envie d’acheter mais comment ne pas se laisser duper.?
        D’abord savoir que les entreprises ne sont pas philanthropes : elle pensent à gagner le plus d’argent possible et non à faire votre bonheur.
        Vous dire que votre argent est limité, comme le budget de vos parents, et que donc il vaudrait mieux l’employer intelligemment.
        Vos copains vous snobent avec leurs marques futiles, snobez les avec votre intelligence, avec vos résultats en classe (ils viendront vous demander des tuyaux pour les devoirs !), avec vos connaissances des livres, de la musique, du cinéma, des sciences, bref par une culture moins éphémère que des objets périssables.
        Et puis regardez un peu moins la pub et ce qu'ont les autres !!
       
    Méditez cette pensée trouvée sur un blog :
    "Quand tu regardes une chose, une personne, dans une direction, quand tout le monde regarde par là, n'hésite pas à te retourner, cherche un autre point de vue, cherche à voir et à montrer autre chose."

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