• http://lancien.cowblog.fr/images/Bloginformatique/Unknown-copie-4.jpg

        J'ai déjà parlé de l’inquiétude que j’avais, dans notre pays où les politiques aiment singer les USA, sur le fait que 45 états américains sur 50, avaient abandonné l’apprentissage de l’écriture manuscrite, au profit du clavier. ( 15/12/2017)
       Et périodiquement nos ministres de l'éducation voudraient mettre en place dans les écoles primaires des tablettes numériques pour chaque élève, pour faciliter aux professeurs et élèves, l’apprentissage et l’instruction., notamment de la lecture et de l'écriture.

        Je ne sais pas ce que cache cette idée géniale !
        Si c’est remplacer l’apprentissage de l’écriture manuscrite, par celle du clavier, je maintiens que c’est absurde.
        D’abord on n’apprends pas à taper sur un clavier sur une tablette ou un smartphone. Il faut un clavier plus grand, adapté aux doigts.
        Mais surtout, l’usage du clavier est très différent de celui de la main tenat un stylo ou un crayon.
        Si nous écrivons en lettres cursives, qui sont liées entre elles, comme nous l’avons appris jeune, nous n’écrivons pas lettre par lettre, mais le cerveau fait écrire le mot entier à la main.
        Si nous tapons sur un clavier, si nous avons appris à lire et écrire à la main avant, au début de l’apprentissage, nous épelons mentalement les mots (et non par syllabes). Puis nous gagnons en rapidité et nous n’épelons plus sciemment, mais les doigts tapent les lettres, les unes après les autres, inconsciemment et le cerveau retient une succession de lettre et non une image d’un mot.
        Aussi vous arrive t’il d’inverser deux lettres, alors que à la main, cela n’arrive jamais, (sauf aux dyslexiques).
        Et de temps à autre, je suis sûr qu’au clavier, vous hésitez sur l’orthographe d’un mot, et qu’alors vous l’écrivez sans hésiter à la main, car c’est la mémoire musculaire  qui intervient alors, en complément de la mémoire visuelle..
        En définitive, en tapant sur un clavier, c’est de la récupération de fichier, il faut se souvenir (inconsciemment) où sont les 26 lettres dans le mot et sur le clavier (plus accents et ponctuation).      
        Ecrire un mot à la main, c’est à chaque fois un mot nouveau, c’est faire appel à des capacités motrices beaucoup plus complexes, qui, une fois apprises, ne s’effacent pas.
         Pour apprendre à écrire la main fait appel à plusieurs sortes de mémoires, alors que le clavier est surtout visuel.

         Peut être, pour mieux retenir vos cours, faisiez vous des fiches à la main. Certes c’est la réflexion pour résumer l’essentiel qui fait comprendre et retenir le cours.
         Mais cependant l’écriture manuelle peut aider la mémoire.
         Des psychologues ont étudié les performances de deux groupes qui écoutaient une conférence et prenaient des notes à la main et sur un ordinateur portable.
    Clavier et stylo obtenaient des résultats de mémorisation analogues pour les données factuelles. Mais pour les données conceptuelles, l’usage du stylo procurait une meilleure mémorisation.
         C’est surtout vrai pour les personnes qui tapent très vite, car elles ont alors tendance à noter trop de choses, comme un magnétophone, alors que celui qui écrit essaie de ne prendre que l’essentiel, donc en réfléchissant.
        Des études faites en CE2 et CM1 et 2 ont montré que la qualité rédactionnelle de textes écrits à la main était supérieure à celle à celle de ceux écrits avec un ordinateur (et je ne parle pas là des « copier coller » sur internet, qui remplacent imagination et réflexion).

        Il ne faut cependant pas croire que tout est mal sur une tablette. Une expérience a montré que de bons résultats pouvaient être obtenus dans l’apprentissage de l’écriture, mais….. celle à la main.
    Vous avez sans doute appris à écrire comme moi, en recopiant avec un crayon, une plume ou un stylo, des lettres, puis des mots, dont j’avais un modèle, que j’essayais de reproduire le mieux possible. C’est statique, en ce sens que c’est un « dessin » fixe qu’on essaie de reproduire par le mouvement de la plume.
        Des instituteurs ont imaginé d’utiliser une tablette où le modèle est dynamique, c’est à dire qu’il apparaît progressivement, écrit à la main, et donc c’est plus un mouvement qu’un dessin que l’on montre. Et l’élève, qui a un crayon électronique à la main, essaie de reproduire, en même temps avec un petit décalage, ce geste sur la tablette.
        Il semblerait que cette méthode dynamique donne de meilleurs résultats avec certains élèves. Là encore l’apprentissage du mouvement de la main, mémorisé dans nos muscles, vient aider le visuel.

        Tout n’est donc pas négatif dans l’usage des technologies modernes en classe, mais il faut y réfléchir et ne pas les utiliser n’importe comment. Il faut en particuliers qu’instituteurs et professeurs aient reçu une instruction spécifique dans les écoles, en même temps que des cours de pédagogie.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • http://lancien.cowblog.fr/images/Images2-1/jimagine.jpg
         J’ai déjà dit plusieurs fois dans des articles, que beaucoup de jeunes aujourd'hui, manquaient de curiosité intellectuelle, et également d’esprit critique et de bon sens.
         Les programmes d’enseignement et la formation pédagogique des instituteurs et professeurs se ne prennent probablement pas assez en compte ces aptitudes et l'afflux d'information sur internet d'une part et la banalité des réseaux sociaux d'autre part, ne favorise pas leur développement. 
            Les jeunes me disent qu'ils n'ont pas envie de savoir parce qu'ils n'ont pas assez de connaissances : c'est un faux prétexte.
        Vous avez sûrement lu, en passant, la maxime de Blaise Pascal qui figure, en haut de mon blog, sur la compréhension du corps et de l’esprit.
       J’aime bien citer une autre « pensée » de Pascal sur le savoir, à une époque où l’homme de sciences pouvait atteindre un savoir très étendu par rapport à ce qui était connu à l’époque. Très humble, Pascal écrivait :
    « Les sciences ont deux extrémités qui se touchent. La première est Ia pure ignorance naturelle où se trouvent tous les hommes en naissant. L’autre extrémité est celle où arrivent les grandes âmes, qui, ayant parcouru tout ce que les hommes peuvent savoir, trouvent qu’ils ne savent rien, et se rencontrent en cette même ignorance d'ou ils étaient partis ; mais c'est une ignorance savante qui se connait. »

        On n’a pas besoin d’un grand savoir pour avoir de la curiosité intellectuelle. Elle provient au contraire, de la conscience de son ignorance, associée à une envie, une volonté de la diminuer un peu.
        Le problème, dans le domaine scientifique, c’est que lorsqu’on s’attaque à un problème, et qu’on a enfin compris la solution, on découvre dix autres problèmes que l’on ne soupçonnait pas et qui vous sont inconnus.
         C’est un peu la quête du Graal, et cela décourage certains, mais c’est pourtant passionnant de voir l’immensité des choses que l’on pourrait connaître et d’avoir la satisfaction d’en comprendre quelques unes, même si ce n’est qu’une infime partie. C’est un peu comme si vous gravissiez une colline, en découvrant peu à peu l’immensité du paysage, dont vous ne pourrez explorer tous les recoins. Mais le paysage est souvent beau et le regarder apporte du plaisir.

         L’école, faute de formation des maîtres, n’a pas su éduquer les jeunes à l’utilisation des moyens modernes informatiques.
         Les jeunes ont une chance inouïe par rapport aux possibilités que j’avais lorsque j’étais collégien, lycéen ou étudiant : c’est internet et ils la gâchent.
         Ils utilisent leur téléphone portable et leur ordinateur, pour échanger des banalités et collectionner les « amis », qu’ils connaissent à peine et qui leur apportent une illusion d’appartenir à un grand groupe et d’être important.
         Elève ou étudiant je n’avais que les cours professoraux que j’avais pris en note ou quelques livres hors de prix. Les polycopiés n’existaient pas encore. On trouvait en bibliothèque quelques « documentations », mais les trouver était laborieux et long. Et pour demander un renseignement à quelqu’un il fallait aller le voir.
         Les jeunes ont bien de la chance aujourd’hui. sur internet, si on sait chercher intelligemment, on trouve presque tous les renseignements que l’on souhaite, des explications, des images, des schémas. On peut toucher facilement quelqu’un grâce à la messagerie.
         Mais il y a l’envers de la médaille : tout le monde peut donner son avis, écrire quelque chose sur le net, donc il y a forcément beaucoup de choses inexactes. certains le font même volontairement et les personnes fragiles peuvent se faire endoctriner.

         Alors l’usage du web devrait s’accompagner d’un esprit logique et critique beaucoup plus important, beaucoup plus sagace.
         Mais non seulement l’école n’apprend pas à rechercher la bonne information, mais les programmes aussi bien de sciences que de lettres ne cherchent plus qu’à essayer d’intéresser un peu les élèves, et ne leur apprennent plus à avoir esprit critique et bon sens, pas plus d’ailleurs que de la créativité.
         Ce n’est pas la faute des profs, mais des politiques qui ont abîmél’école, en supprimant la formation des profs, en demandant des diplômes de plus en plus élevés sans assez de formation pédagogique, mis sur pied des programmes ineptes, aidés par l’encadrement supérieur du ministère, qui n’a plus ni esprit pratique, ni bon sens, en ne leur donnant pas un salaire et une considération à la mesure de la tâche importante qui leur incombe.
    Je connais bien des profs, qui essaient d’enseigner au mieux, au milieu de cette anarchie.
   
         Mais c’est aussi la faute de beaucoup de  parents, qui considèrent maintenant que ce n’est plus à eux mais à l’école, (y compris la crèche et la maternelle) d’éduquer leurs enfants, que ce soit au niveau des connaissances - ce qui est normal- mais aussi de la morale, du sens civique et des règles de vie en société.
         Le pape François disait qu’il ne fallait pas procréer comme des lapins, mais se comporter en parents responsables, cela impliquerait aussi que l’on n’ait des enfants, que si on accepte la charge de les éduquer et de ne pas confier cette tâches, à l’école, à la télévision et à internet, qui nous débarrassent de ce travail de parent, pourtant fondamental.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Les élèves dits "surdoués" sont rarement des génies.

        J'ai entendu à la télé une discussion concernant les enfants surdoués et de leurs échecs scolaires. Cela me surprend toujours car c’est vraiment un phénomène récent qui ne date que d'une vingtaine d'années. Quand j’étais enfant ou que mes enfants étaient petits, on parlait simplement d’un enfant intellectuellement précoce, (EIP), c’est à dire qu’il était provisoirement plus doué que les élèves de son âge.
        Quand j’étais jeune, en sixième les élèves passaient des tests et on établissait leur QI; étaient dits EIP ceux qui avaient un QI supérieur à 130.
        En fait ils n’étaient pas intrinsèquement plus intelligents que les autres, mais leurs parents et leurs professeurs avaient su les intéresser suffisamment pour qu’ils apprennent plus vite plus vite à lire à écrire, leur avaient enseigné de façon solide, par de multiples exercices, des rudiments de mathématiques, avaient su les motiver pour lire et consulter des livres qui décrivaient le monde et finalement ils avaient acquis plus tôt que d’autres, non seulement des connaissances, mais aussi l’habitude de raisonner et surtout une grande curiosité intellectuelle et un goût pour le travail, qui, pour eux n'était pas rébarbatif. Autre point très important, leurs parents, comme leurs professeurs, avaient, grâce à de nombreux exercices (et des textes appris par cœur) développé leur mémoire.
        Cela faisait que c’étaient de bons élèves et que si leurs habitudes ne changeaient pas, ils continuaient à se montrer relativement doués. Mais s’ils perdaient l’habitude de travailler, leur avantage provisoire cessait et les autres élèves les rattrapaient.

        Cependant pour certains d’entre eux, le fonctionnement de leur cerveau était un peu différent de celui des autres enfants. Ils étaient plus attentifs et comprenaient plus vite les explications. Les chercheurs pensent que peut être la myélinisation de leurs axones était plus précoce et meilleure, et que donc, les transferts entre centres du cerveau étaient plus rapides (la myéline est une substance blanche graisseuse qui entoure les axones, les isole et accroit considérablement la vitesse de l’influx nerveux).
        Une autre caractéristique était celle de leur mode de raisonnement : d’une part ils étaient relativement logiques, et d’autre part ils n’abordaient pas les données pas à pas et successivement. Ils avaient tendance à raisonner en arborescence, en « feux d’artifice », en envisageant simultanément de nombreuses ramifications et en les explorant, ce qui donnait l’impression qu’ils sautaient « du coq à l’âne », et de ce fait leur pensée était parfois difficile à suivre, car on n’arrivait pas toujours à suivre leur arborescence d’idées.
        Mais lorsque je préparais les concours des grandes écoles, j’ai connu des dizaines de jeunes qui étaient ainsi « surdoués », et aucun n’était malheureux, et par ailleurs, très rares étaient ceux qui estimaient être des prodiges.

        Je crois que si certains dits « surdoués » sont aujourd’hui malheureux et en échec, c’est à la fois la faute de leurs parents et de leurs professeurs et, par la suite d’eux mêmes.
        Les parents se sont persuadés que leur gosse était un génie et ils le lui ont tellement dit que l’enfant a fini par le croire. A partir de là, il est persuadé qu’il peut réussir sans rien faire, et même, pour certains d’entre eux plus fragiles, ils se sentent anormaux, et en souffrent. L’âge affectif ne suit pas toujours l’âge intellectuel et certains enfants, en avance intellectuel-lement, n’ont pas la maturité émotionnelle correspondante.
        En classe ces enfants s’ennuient car ils comprennent beaucoup plus vite que les autres et, s’ils sont consciencieux, font leur travail plus vite. Par ailleurs l’enseignement est souvent trop théorique, trop déconnecté du réel, notamment en mathématique et en physique, et les enfants, trop attirés par ailleurs par l’ordinateur, les jeux, internet, les réseaux sociaux et le smartphone, ne s’intéressent plus à ce qu’ils apprennent.
        Il est certain qu’autrefois, les « IEP » ne pouvaient s’ennuyer : les professeurs leur donnaient des travaux supplémentaires, leur prêtaient des livres sur la nature ou la physique de la terre, leur demandaient d’aider ceux qui suivaient plus difficilement, et parfois, les envoyaient au tableau, refaire une partie du cours à leur place. (ce qui était très instructif car on s'apercevait alors que ce n'était pas si facile que cela et qu'il fallait maîtriser les problèmes.
        Surtout l’enseignement était beaucoup plus en rapport avec les choses pratiques et les professeur avaient eu une formation pédagogique importante, et ils savaient nous intéresser à ce qu’ils enseignaient.
        Les gouvernements successifs ont, pour des raisons budgétaires, supprimé les écoles normales et demandent aux professeurs des diplômes trop élevés par rapoport à ce qu’ils enseignent. De ce fait ce sont de bons théoriciens, mais une partie d’entre eux dû ensuite apprendre par lui même ou au contact des plus anciens à enseigner de façon intéressante, et à faire en sorte que les élèves ait de la curiosité intellectuelle et aiment la classe.
        Cela dit les choses s'améliorent. Une de mes correspondante est en 3ème année d'une licence orientée principalement vers le professorat ou l'orientation professionnelle et les programmes sont bien faits. Après son concours de professeur des écoles elle pourra faire un master Métiers de l'Enseignement, de l'Éducation et de la Formation (MEEF), où elle aura des cours de pédagogie.
        Mais est-ce bien nécessaire d'être à bac + 5 pour enseigner en maternelle ?
        Et par ailleurs les salaires proposés sont bien bas, par rapport au niveau d'études demandé.

        On voit parfois aussi des méthodes bizarres, comme le professeur de maths d’un de mes petits enfants, qui leur demandait de faire des exercices sur des sujets dpour lesquels il n’avait pas encore fait le cours, sous prétexte de « développer leur créativité ». C’est pédagogiquement absurde, d’autant plus que la créativité, c’est l’art de rapprocher certaines notions qui ne le sont pas habituellement, à partir de choses connues ou en mémoire, mais ce n’est jamais de créer ex nihilo.

        Bref je suis étonné de voir des « surdoués » en échec scolaire. Je ne suis pas sûr que ce soit parce qu’ils sont surdoués. Je pense qu’il y a d’autres raisons qu’on n’a pas vu ou qu’on ne veut pas voir. En général les jeunes en échec scolaire le sont, soit parce qu’ils ne sont pas doués intellectuellement, mais surtout parce qu’ils ne sont pas motivés pour travailler, et/ou qu’on n’a pas su les intéresser à ce qu’on leur demandait d’apprendre, et qu’on avait oublié de les persuader de l’intérêt des études.
        Il est par ailleurs évident que chacun ne peut suivre toutes les orientations possibles et là encore, les professeurs étaient autrefois formés pour aider les jeunes à s’orienter dans leurs études et leur futur métier.
        Il faut reconnaître aussi que la tâche des professeurs est beaucoup plus difficile aujourd’hui, d’une part en raison de la mauvaise éducation des enfants, et malheureusement de celle des parents, et du fait qu’ils n’ont pas été formés pour se trouver devant de telles difficultés.
        Enfin je constate qu’alors qu’autrefois l’élève doué était respecté par ses camarades qui avaient besoin de lui pour les aider alors qu’aujourd’hui on le traite bêtement « d’intellectuel » et on se moque de lui. Evidemment les jeunes qui se livrent à ce jeu méchant ne sont pas eux, très intellectuels.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures4/Lesparentsdelenseignementpriveveulentchangerlecolearticlepopin.jpg

        Vous savez que je m'intéresse beaucoup au cerveau, à sa formation, et à l'éducation et à l'instruction des enfants. Ce sont donc les mécanismes d'apprentissage qui m'intéressent.
        J'ai déjà décrit les centres du cerveau qui constituent le système d'apprentissage (voir mon article du30/04/2017), mais aujourd’hui, je voudrais m'intéresser à l'aspect psychologique et comportemental, en examinant qu'elles sont les capacités intellectuelles nécessaires pour pouvoir apprendre et suivre des études.

        Les animaux supérieurs (pas uniquement les mammifères, les poulpes et certains oiseaux par exemple… ), sont capables d'apprentissage, assez peu avec l'aide de leurs parents, beaucoup par eux mêmes et surtout grâce à l'homme qui les éduquera.
        Mais l’être humain a la possibilité de prendre en partie la direction de sa propre éducation, grâce à son système d’apprentissage et de récompense, qui gratifie ses efforts en libérant de la dopamine. Il apprend à saisir des objets et à les manipuler, à marcher en équilibre sur deux jambes, à parler, à lire et à écrire, puis toute l’éducation des parents et l’instruction des professeurs. Mais s’il a ainsi des guides une partie de son apprentissage est essentiellement dû à des efforts personnels et à la répétition des exercices pour améliorer ses comporte-ments, son expérience  et ses connaissances.
        Bref l’être humain est fait pour apprendre et, si son cerveau ne comporte guère, à la naissance que les moyens de survivre, il a par contre un énorme potentiel, et il ne tient qu’à lui, aidé par des adultes, de l’utiliser au mieux.

        Pour ainsi se développer l’homme a six grandes capacités cérébrales :
            - La capacité de représentation : imagination et créativité.
            - La flexibilité mentale : tri des informations et des idées.
            - La planification, qui permet l’organisation des tâches.
            - L’initiative qui permet de décider et d’agir.
            - L’attention sans laquelle les tâches sont mal faites.
            - La régulation des émotions et des pulsions.
        Elles sont contrôlées par le cortex préfrontal, en liaison avec les autres centres du cerveau
        Les trois premières fonctions donnent une prise sur le temps, et les deux suivantes un pouvoir sur l'espace. La dernière, la modulation émotionnelle, permet de réguler son niveau d’émotivité pour tirer le meilleur parti des situations d’apprentissage.

            La capacité de représentation :

        Nous sommes faits pour évoluer dans le réel et à tout moment nos sens nous renseignent sur ce qui se passe autour de nous dans l’instant présent. Mais pour vivre dans de bonnes conditions nous avons besoin d’anticiper, d’imaginer ce qui peut arriver et les conséquences de nos actes. Cette projection dans l’avenir nécessite un apprentissage et le but de l’enseignement et notamment des exercices est justement d’améliorer cette capacité.
         De façon très simple nous pouvons nous exercer à voir, les yeux fermés, des objets et leur mouvement. Cette aptitude à « voir » dans l’espace, pourra ensuite être utilisée dans des exercices de mathématiques et de physique, pour comprendre la réalité.
         Mais les travaux que nous ferons en français et dans l’apprentissage des langues étrangères, nous apprendrons la même capacité de réprésentation dans le langage et la langue écrite et orale. S’exprimer exige que l’on anticipe sur la représentation des idées que l’on veut transmettre

            La flexibilité mentale :

        Nous devons pouvoir nous séparer d’anciennes représentations mentales pour nous adapter aux nouvelles données des situations. Notre cerveau est doté de cette capacité, mais il peut y avoir des difficultés, des blocages, en général en provenance du cerveau émotionnel, et de nombreux tabous et préjugés.
        Il faut d’une part se dégager de l’emprise des certitudes et des réactions d’orgueil et d’égoïsme, et d’autre part lutter contre la crainte de se tromper et augmenter la confiance en soi. Il faut lutter contre remords et regrets, savoir tourner la page après avoir analysé ses erreurs pour essayer de ne pas les commettre à nouveau.
        L’un des enseignements essentiel pour acquérir cette flexibilité est la revue des auteurs de la littérature et des philosophes français et étrangers, pour se familiariser avec la diversité des pensées.

            La planification :

        Là encore notre cortex frontal a cette capacité qu’il faut développer et qui peut être plus ou moins grande suivant que notre préférence cérébrale est J ou P 
        Pour cela il faut avoir une idée claire de la tâche à accomplir et des objectifs à atteindre, une représentation des actions futures, une décomposition en tâches élémentaires, une certaine logique d’organisation et une idée du déroulement dans le temps. Là encore l’enseignement devrait nous permettre d’accroitre nos capacités.

            L’initiative :

        Elle nous permet de devenir peu à peu autonomes.
        Animaux et humains sont capables d’obéir à des ordres qui conditionnent une action donnée ou de réagir à des conditionnements instinctifs ou innés. Dans ce cas les lobes frontaux sont inactifs
        L’homme est beaucoup plus capable d’actions autodéterminées. Elles supposent une réflexion préalable et l’utilisation des capacités précédentes pour pouvoir prenbdre la décision d’agir.
        Une bonne éducation dans ce domaine devrait nous permettre de diminuer notre tendance moutonnière et notre influençabilité, et d’accroitre notre indépendance d’esprit.

            L’attention :

        C’est notre capacité à maintenir l’esprit sur un projet, sur une tâche, en s’abstrayant de l’environnement et des événements qui s’y passent. C’est une mobilisation de nos sens et du cortex préfrontal sur l’examen de la situation, des solutions décisions et actions à faire. C’est une capacité qui se développe par l’entraînement car le problème est de pouvoir garder cette attention constante pendant une durée suffisante.
        Elle implique le cortex préfrontal, mais aussi certains centres du cerveau émotionnel.

            La régulation des émotions :

        Les émotions sont importantes car ce sont les sources de motivation, ce qui donne de l’énergie ou en prive. Il faut donc les conserver, mais il ne faut pas qu’elles aient le pas sur le raisonnement et le contrôle. Le cortex frontal doit rester le maître.
        Ce n’est pas chose facile et l’enseignement est muet sur ce problème, alors que les parents dont c’était un des rôles éducatifs, ne s’en préoccupent plus guère aujourd’hui.
        C’est non seulement le contrôle de ses propres pulsions, mais aussi la compréhension des sentiments et émotions d’autrui, qui est une des conditions fondamentales de notre vie en société.

        Ces diverses notions mes grands-parents et mes parents puis mes professeurs me les ont apprises, et mes beaux parents, qui étaient dans l’enseignement, les appliquaient dans leur métier. Il est regrettable qu’aujourd’hui, alors que les connaissances sur le cerveau ont fait de gros progrès, on ne forme plus les éducateurs, parents comme enseignants à en tenir compte pour élever et instruire les enfants.
        Je pense refaire quelques articles sur ce sujet.


    http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures4/Wellness.jpg
           

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

    Les sujets de philosophie du bac technologique 2022 (2) : les moyens de défendre ses droits

               Le second sujet était tout aussi polémique : « Est-il juste de défendre ses droits par tous les moyens? ».
    J’avoue qu’il ne m’inspire guère.

             
    Je ne peux qu’être d’accord sur le fait qu’il faut défendre ses droits lorsqu’ils ne sont pas respectés.

              « Par tous les moyens », ne peut être acceptable : on ne peut allet jusqu’au terrorisme et à l’assassinat. Cela ouvrirait la porte au cahos, au règne de la violence, au mépris de la vie d’autrui.
              Le problème me semble être alors, jusqu’à quels moyens peut on aller, et cela dans quels cas, car, selon les cas, les mêmes moyens ne sont pas disponibles. Ensuite quels sont ceux qui sont efficaces et quelles en sont les conséquences futures.

               J’exclus de mon analyse les cas où il s’agit de droits futiles, encore que cela puisse conduire à des attitudes regrettables : je citerai le fait suivant qui s’est produit dans ma copropriété.
                Dans le parking souterrain, il y a des box, mais aussi, à un certain endroit, des emplacements de parking sur une allée de 6m de large. Il arrive parfois que, vu cette largeur, une voiture stationne pendant un temps limité contre le mur, face aux places de stationnement perpendiculaires à l’allée.
                Certes la voiture en stationnement est gênante et les propriétaires de ces emplacements ont le « droit » d’entrer et sortir leur voiture; mais la gêne n’est pas énorme pour un conducteur normal. Elle nécessite simplement une manoeuvre de plus qu’à l’accoutumée.
                 Une dame propriétaire, voulant sortir son véhicule, a téléphoné au propriétaire de la voiture en stationnement pour qu’il la retire. Mais le conducteur a mis 5 minutes à venir et, quand il est arrivé, il a trouvé deux énormes rayures sur ses deux portes, faites exprès avec des clefs.
                Une menace de porter plainte légalement a clos l’affaire, la dame remboursant les frais de peinture des deux portes (1000 € !).  Mais le conducteur de la voiture aurait pu choisir de faire justice lui même et de rayer par la suite les portes de la voiture de la dame !
    Cela aurait été "perdant-perdant".

              Considérons donc des litiges sérieux, entre personnes d’une nation. C’est l’Etat qui garantit leurs droits par ses lois et règlements, et qui ensuite règle les litiges qui n’ont pas été réglés à l’amiable, par les actions en justice.
              Pouvoir faire "usage de tous les moyens", admet que l’on fasse justice soi-même, et donc que l’on fasse usage de la force synonyme de la violence. On est alors en contradiction avec les lois de l’Etat, qui représentent le droit et donc c’est nier le droit, qu’avoir cette attitude et cela aboutit à l’injustice.

             Les droits que l’on doit défendre sont de natures différentes selon leur niveau, et donc l’attitude face à ces droits doit l’être aussi.

              Il y a d’abord des droits très généraux qui sont au niveau de l’ensemble des nations; c’est ce que l’on appelle souvent les « droits de l’homme ». Ils résultent d’un accord entre la plupart des nations et sont garantis au niveau de l’ONU et des tribunaux internationaux. Le particulier n’intervient pas et ce sont les états qui les défendent, par la négociation et d’éventuelles sanctions. Dans le cas où ces droits sont bafoués, ce sont aux Etats d’intervenir, certes par des sanctions judiciaires ou économiques, mais éventuellement par la force face à un état qui les bafoue. La guerre en Ukraine est un exemple probant de ce type de situation.
             Quand il s’agit de cas prévus par la législation d’un pays, les moyens à utiliser sont évidemment ceux correspondants à cette législation, car ce sont eux qui en principe garantissent la justice. L’Etat définit les moyens de défendre les droits des concitoyens et il assure leur défense.
             Mais il peut y avoir des cas où cette défense est insuffisante ou si les lois existantes ne sont pas justes. Que faire alors ?

              Il me semble qu’à titre individuel on ne peut se faire justice soi-même et que le seul recours est alors d'essayer d’attirer l’attention sur son cas pour que la publicité gênante qui lui est faite, incite les pouvoirs publics à agir.
              Le problème est différent lorsque il s'agit d'une populations entières ou d'une parte de la population sous la domination de l’autre partie, dans un état dont le régime politique n’est pas celui d’une démocratie, mais est un état totalitaire ou une dictature. Cet Etat ne reconnait pas lui même le droit, et donc les recours aux moyens légaux n’ont plus de sens. Le recours à la force et à la violence paraît alors inévitable, car il ne s’agit pas d’un simple droit, mais de défendre sa vie, en légitime défense, en quelque sorte.
             Le problème est que le droit étant absent du conflit, les pires exactions peuvent avoir lieu.
             La Révolution française de 1789 l’a bien montré avec « la terreur » et ses exécutions massives et souvent injustifiées. Les conflits au Moyen orient ont engendré de vrais massacres et les luttes entre ethnies, en Afrique, des génocides, comme celui des Tutsis au Rwanda.

    Partager via Gmail

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique