• D'où viennent nos idées moutonnières (2) : notre environnement.

    D'où vient nos idées moutonnières (2) : notre, environnement.


        J’ai essayé hier d’expliquer, au plan du fonctionnement de notre cerveau (le “circuit des erreurs”), le conformisme que nous éprouvons vis à vis des “idées reçues“ et “l’avis du plus grand nombre", cet esprit moutonnier  et je voudrais aujourd’hui réfléchir davantage sur ce sujet, quitte à susciter la contradiction (mais j’aime assez cela !).
        Je pense faire trois articles :
            - aujourd’hui je voudrais poser la question : d’où viennent ces “idées reçues”?
            - puis je voudrais me demander si lorsque j’étais ado, il y a plus de 70 ans, est ce que je vivais “avec mon temps” ?
            - enfin maintenant que je suis vieux et malgré mes 87 ans, est ce que je vis vraiment au 21ème sciècle?


        D’où nous viennnent nos “idées reçues” ? Qu’est ce que pour nous le “politiquement correct”, “l’avis de la majorité”, voire le “concensus populaire” ?
        En fait je crois que cela recouvre des notions bien diverses selon la façon dont nous abordons ce problème.
        Je rappelle que l’une des interrogations était : faut il, pour être un homme (ou une femme bien entendu), se fondre dans la masse des autres hommes et adhérer aux idées du plus grand nombre, comme le veut la démocratie.?
        Il y a dans notre vie des stades très importants : l’enfance et l’éducation par nos parents, notre apprentissage d’élève ou d’étudiant, notre confrontation aux autres, dans notre famille, dans nos études ou notre vie professionnelle, l’amitié et l’amour, et par ailleurs l’influence de l’opinion publique relayée par les médias.
        Mais il y a aussi à l’origine notre héritage inné, qu’il soit culturel, héréditaire ou génétique et dû en partie au hasard (voir mes articles “inné ou acquit”).
        L’évolution darwinienne a plus d’effets sur nous que nous ne soupçonnons, car ils sont relativement cachés, mais ce n’est peut être pas le plus important pour notre problème, alors commençons par là.

        Importance de l’héritage inné :

        Nous héritons selon le psychiatre C.G. Jung d’un “inconcient collectif” d’un certain nombre de prédispositions générales ( par exemple, l'anima, élément féminin en chaque homme et l’animus, élément masculin en chaque femme), de tabous (telles les interdictions naturelles instinctives d’avoir des relations sexuelles à l’intérieur d’une famille, parents et enfants, frères et soeurs).
        Par contre certains tabous sont d’origine culturelles comme la bigamie.
        Nous avons aussi des prédispositions innées qu’elles soient héréditaires, dues à l’expression de nos gênes ou le fait du hasard des connexions ultimes de nos neurones dans le cerveau du foetus.
        Il y a certaines constantes dans le cerveau humain qui rendent certains raisonnements proches, des prédispositions individuelles qui nous rendront plus sociables (extraversion) ou plus réfléchis (introversion), plus logiques ou plus altruistes, plus imaginatifs ou plus réalistes, qui nous inciteront à dominer les événements ou au contraire à nous laisser emporter par eux en s’y adaptant, qui font que nous sommes plus ou moins sensibles, optimistes ou pessimistes, crédules ou sceptiques....(voir mes articles sur les "préférences cérébrales).
        Certes ce n’est pas “l’opinion de la majorité”, mais notre sensibilité et nos réaction à cette opinion du plus grand nombre nous influencera dans des proportions très différentes selon notre personnalité.
        Il faudra donc nuancer nos propos car ce que nous risquons de dire pour certains ne sera pas forcément valable pour d’autres.

        L’éducation des parents :

        C’est (ou cela devrait être), à mon avis, une des causes principales de l’ensemble des règles que nous appliquons, de nos tabous, préjugés, habitudes.
        L’enfant est très malléable, son système d’apprentissage très performant
        Les acquits de cette période nous poursuivent toute notre vie : des règles morales, éventuellement religieuses, (mais ce sont les mêmes avec une motivation en plus), des codes de bienséance qui nous facilitent la vie de tous les jours en société et l’acquisition d’un certain nombre d’habitudes, qui devraient par la suite nous permettre de mieux réussir et de moins déraper.
        Cet ensemble de règles est évidemment inspiré des traditions de notre société et constituent donc un ensemble “politiquement correct”, issu du consensus de la majorité (ou d’une certaine majorité) au cours du temps, et qui d'ailleurs évolue d'une génération à l'autre.
        Certes nous nous les approprions plus ou moins en grandissant et celles que nous avons intégrées à notre personnalité sont appelées par les psys le “surmoi”.
        Est ce être moutonnier que de les suivre.? Il faut reconnaître que d’une part elles font partie de nous mêmes et que les négliger trop nous rendrait inapte à la vie sociale.

        L’instruction :

        Elle est censée nous former l’intelligence et l’esprit, nous donner des connaissances et une culture générale et nous préparer à un métier futur et nous former à certains mécanismes qui nous permettront de poursuivre notre formation tout au long de notre vie.           
        Certes il s’agit de connaissances personnelles littéraires, artistiques ou scientifiques, qui ont souvent un caractère historique.
        Mais les professeurs qui nous forment ainsi ont incontestablement une influence sur nous, et la façon dont ils nous enseignent nous marque sûrement.
        Certes cet enseignement est imprégné des idées des philosophes, artistes et savants du passé, mais, bien que représentant un héritage,  il me semble qu’il n’apporte pas autant de pensées préconçues et de tabous, que la mode et l’air du temps.

        L’impact des autres : famille, amitié, amour.

        Je n’en dirai pas de même des gens que nous cotoyons pendant notre formation ou notre vie professionnelle.
        Tous les jours je rencontre un enfant ou un ado mécontent parce que ses parents n’ont pas voulu lui acheter un jouet ou un gaget qu’avaient certains de ses camarades. Envier le voisin est devenu une habitude, aussi bien pour les jeunes que pour les adultes.
        De plus chez les jeunes notamment, deux “commandements” guident beaucoup d’actes :
            - le “t’es pas cap” qui invite à montrer que l’on est capable de faire n’importe quelle bêtise, et
            - le “je ne suis pas plus con que toi” qui pousse à montrer que l’on est aussi con que le voisin en faisant la pire des âneries.
        Notre comportement est toujours très fortement influencé par le qu’en dira t’on et par l’image que nous voulons donner de nous aux autres, la “persona” des psys.
        Il est sûr que l’amour de nos parents pour nous, celui de notre petit(e) ami(e), l’amitié de nos camarades sont des choses très importantes, indispensables à un être humain, adolecent comme adulte, jeune comme vieux.
        Les décevoir, risquer de perdre leur estime et leur amour ou leur amitié est impensable et donc nous adoptons automatiquement et inconsciemment le idées et les attitudes des clans de peur d’être rejetés.

        Les médias :


        Autre influence sûrement très importante dans le domaine des préjugés, des idées reçues, des tabous et interdits, sur nos désirs et nos actions : les médias principalement la publicité, le cinéma, la télévision, les DVD, internet, les groupes souvent mercantiles et les modes qu’ils engendrent, et la société de consommation qui pousse à satisfaire nos envies sans réfléchir. A un moindre titre (malheureusement ? ) nos lectures.
        A force de voir ou d’entendre toujours les mêmes clichés, ceux-ci deviennent pour nous des évidences incontournables, des voies qu’il nous paraît difficile de ne pas suivre, sous peine de plonger à contre-courant dans l’inconnu en se mettant au ban de nos proches ou amis.

        Je ne pense pas avoir été exhaustif dans cette réflexion, mais pour aborder mes deux autres articles sur “comment vivre en son temps” , il  y a 70 ans et aujourd’hui, j’avais besoin de recenser succinctement les causes de nos idées reçues et des prairies moutonnières qui risquent de nous attirer.

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 21 Juillet 2019 à 10:14

    tout dépend du caractère de la personne, moi je ne suis pas du tout influençable et dès mon plus jeune âge, j'ai été assez rebelle.. 

    mes parents m'ont bien élevé (je pense) très strict, je n'avais pas le droit de sortir, éducation religieuse, la messe tous les dimanches, etc..  ben j'ai fait tout le contraire, comme je n'avais pas le droit de sortir, je m'échappais la nuit par la fenêtre de ma chambre et je trainais avec des amis, tard le soir, et rentrait à 2H/3H du matin jusqu'au jour ou je me suis piquer.. 

    mes parents se couchaient tot et se levaient tôt moi tout l'inverse, j'aime veiller tard, et me lever tard . 

    un esprit de contradiction peut être???? ou bien ça a sauté une génération et je tiens de ma gd mère qui vivait à l'heure espagnole, et toujours en retard comme moi !! lol.. 

    il y a des enfants plus malléable que d'autres, je n'en faisais pas partie en tout cas, je n'ai jamais fumé de joint, je me fâchais quand on me disait t'es pas cap, je disais détériorez vous, moi j'ai une cousine qui se drogue elle en est morte ! 

    par contre j'ai fumé, mais pas été inflencée par qui que ce soit, je trouvais que ça faisait bien d'avoir une cigarette dans les mains, je me suis même forcée au départ !!! faut le faire.. 

    un bon dimanche , Flo 

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